Tentative de résumer À la Recherche du temps perdu en une heure : Une intimité avec Proust

Déjà, on se retrouve dans une alcôve voûtée des sous-sols de la Maison de la poésie en plein centre de Paris, la pierre nous accueille et nous invite tout de suite dans un autre univers, atemporel, sans territoire, qui va nous placer d’emblée dans l’univers que Véronique Aubouy nous propose.

Véronique Aubouy fait son entrée, humblement, de noir vêtue, une broche avec le visage de Marcel Proust accrochée sous la gorge, elle sollicite le public sur les passages qu’il souhaite entendre. Ce n’est pas facile alors d’essayer de savoir ce qu’on voudrait, ce qui vaudrait le coup d’être raconté parmi tous ces événements, toutes ces anecdotes que Proust nous communique. Très vite émerge quelques noms, quelques lieux sur le bout des lèvres.
Comment va-t-elle faire ? C’est ce que nous tous, dans l’assistance, nous nous demandons. Elle nous emmène alors en voyage sur les routes de Normandie et du boulevard Saint-Germain en évoquant des passages de La Recherche du temps perdu, dont elle s’est emparée, avec ses mots à elle, à travers les personnages de la Recherche et qu’elle nous fait parvenir dans une verve pleine de vie, de matité, de joie, de chants et d’anecdotes cocasses. Elle rend La Recherche palpable, nous fait rire. Elle sait restituer l’œil de Marcel Proust, même si, comme pour chacune des lectures de l’oeuvre, les passages sur lesquels elle s’arrête, la manière dont elle les interprète, les labyrinthes du temps qu’elle emprunte, ses associations d’idées, ne sont pas forcément ceux que j’emprunte moi-même en lisant La Recherche depuis plusieurs années. Mais la performance fonctionne et très vite, les passages évoqués me sont rendus, les personnages renaissent, venant du fond de ma mémoire, me replaçant dans tel ou tel tome, avec tel personnage, dans tel passage que j’avais oublié depuis longtemps.

Véronique Aubouy propose chaque mois, à la Maison de la poésie, ces résumés tour de force, très singuliers, depuis plusieurs années et continue de charmer le public.
La salle était pleine à craquer ce 19 octobre 2022.
Depuis plus de 30 ans, son travail d’écrivain, de cinéaste et de comédienne explore À la recherche du temps perdu. On pourra découvrir le détail de ses propositions sur son site.

Isabelle Buisson,
Les Ateliers d’Ecriture à la Ligne
 

Tentative de résumer À la Recherche du temps perdu en une heure
De Véronique Aubouy, d’après Marcel Proust
À la Maison de la poésie, à Paris

Prochaines dates :
– 18 novembre, jour anniversaire de la mort de Proust, sur la grande scène de la maison de la poésie, une nouvelle performance, en collaboration avec Bertrand Méheust qui sort un livre intitulé Proust Voyant, et Sylvain Piron, éditeur et historien.
Cette performance propose une expérience médiumnique pour voyager dans l’œuvre et dans ses fantômes.

Version en anglais :
– 2 décembre, à la Villa Albertine à New-York,
– 5 décembre, Bard College à New York,
– 8 décembre à Boston,
– 9 décembre à Washington.

Reprise des « mensuelles » dans la petite salle de la maison de la poésie, en janvier 2023.

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