Une vie sur mesure : une batterie, un prodige : la claque !

Nommé aux Molières 2016 pour la catégorie Seul-en-Scène, ce spectacle de et avec Cédric Chapuis qui le joua à guichet fermé en 2016, est aujourd’hui revisité par la fraîcheur d’un très jeune comédien et batteur : Axel Auriant-Blot.

Dès le départ on est bluffé. Dès les balbutiements obsessionnels et les signes de maladresse corporelle du jeune être fragile qui se confie devant nous, on reste suspendu au tempo que ses gestes de percussionniste imposent. On retient son souffle jusqu’au salut final tellement ce jeune homme donne tout. Il donne toute son énergie à son instrument, il donne tout à son personnage, Adrien Lepage, un lycéen un peu autiste, un peu surdoué, un peu attardé, sans beaucoup de chance de son côté… sauf pour la musique et la batterie.

Adrien se confie, raconte son enfance, ses parents, ses profs, sa passion pour la batterie – une passion à la mesure de sa souffrance que l’on découvre progressivement. On suit amicalement ce génie incompris jusqu’au plus profond de son âme, au point de chuter avec lui. Vous vous demandez si cette histoire de jeune musicien talentueux n’est pas un peu niaise et déjà vue ? Si l’on prend des références universelles, il y a bien un peu de la folie d’Amadeus mais ce Wolfie nous est contemporain et cela confère de la gravité au sujet. On se surprend aussi à y voir Whiplash bien entendu et le talent révélé d’un batteur surdoué !! Mais la magie de l’instrument sur scène donne une tout autre dimension au son et nos corps se meuvent au rythme de l’histoire d’Adrien. La mise en scène parvient à faire de l’instrument le personnage principal de l’histoire… monstre salvateur et dévorant. En lieu et place des caisses et des cymbales, on se surprend à voir les tentacules d’une pieuvre perverse narcissique.

 

L’habilité avec laquelle Cédric Chapuis nous amène à tutoyer la folie du génie sans qu’on le voit venir est troublante. On passe de la compassion à l’agacement, du rire aux larmes, de la stupeur au swing, de l’amitié à la terreur.

Face au tonnerre d’applaudissement et une standing ovation mérités, Axel Auriant-Blot lâche même des larmes… comme s’il revenait à la réalité et découvrait après nous son talent. C’est très touchant. A suivre donc… on aimerait beaucoup le revoir sur scène, affranchi de l’instrument… car cet énergumène de musicien est aussi une révélation théâtrale !

 

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