Revue de presse 20 septembre : La nostalgie des Blattes, Liberté ! et Les deux frères et les lions
1. Pour la rentrée au Théâtre du Rond-Point, Pierre Notte artiste associé met en scène Catherine Hiegel et Tania Torrens dans La Nostalgie des blattes, drôle et méchant :
– “Tania Torrens et Catherine Hiegel excellent dans ce duo sanglant, scotchées pendant une heure sur leur chaise comme les deux vieux du Muppet Show. Une bonne dose de cynisme et de méchanceté pour débuter la saison, ça ne peut pas faire de mal.” – SceneWeb
– “Catherine et Tania – le prénom des actrices est celui de leur personnage – sont échouées sur leur chaise, l’une en jeans, les jambes légèrement écartées, la posture nonchalante et solide de celle qui se fiche de ce qu’on pense d’elle, l’autre, en retenue et pantalon noir, cheveux raides et impeccables. Que font-elles ? Elles attendent, face au public, et ne quitteront pas leur chaise…” – Libération
– “Il y a du Beckett dans ce texte futuriste caustique et absurde. Pierre Notte pourrait certes aller plus loin dans l’ascèse et l’âpreté, rendre plus cinglant son propos humaniste. Mais la virtuosité, l’humour féroce et l’énergie diabolique des deux comédiennes gomment les quelques tunnels et effets faciles de la pièce. En à peine plus d’une heure chrono, Catherine Hiegel et Tania Torrens, métamorphosées en boxeuses de l’apocalypse, mettent K.-O. le temps et ses outrages.” – Les Echos
– “Ee sujet est original et les comédiennes de grand talent ; pourtant on reste à la surface d’un texte sans véritable dramaturgie, finalement assez superficiel. Notte n’a pas su véritablement élaboré la densité et le tragique de cette proposition singulière imaginée par Catherine Hiégel et Tania Torrens.” – WebTheatre
– “L’écriture singulière de Pierre Notte, aux tournures incisives et lapidaires mais aussi surréalistes, instaure un dialogue aussi mordant que loufoque. A l’abri d’un l’humour caustique et décalé, le récit millimétré laisse entrevoir un futur dystopique. Catherine Hiegel et Tania Torrens forment un duo détonant. Elles incarnent avec force et humanité, ce refus à la tyrannie du jeunisme et au conformisme ambiant.” – Publik’Art
– “Je ne suis plus au Français depuis des années mais Catherine Hiegel et moi sommes de très vieilles amies. On s’appelle à peu près tous les dimanches. Sous forme de blagues, on s’est mise à parler des vieux, nous avons imaginé un musée de la Vieille..” – Interview de Tania Torrens pour Theatral Magazine
2. Seul en scène humoristique conçu et interprété par Gauthier Fourcade dans une mise en scène de William Mesguich, Liberté ! s’installe à la Manufacture des Abbesses jusqu’au 5 novembre :
– “Liberté ! (avec un point d’exclamation) n’est pas simplement un “seul en scène” qui rabouterait des sketchs pour en tirer in fine un spectacle plein de finesse, c’est avant tout une belle histoire qui finira bien et arrachera quelques larmes aux plus sensibles, c’est-à-dire aux nombreux spectateurs qui seront happés par la balade bulle de savon proposée par l’ami Gauthier.” – Froggy’s Delight
– “Gauthier est un personnage qui adore sa pensée et les mots qui l’illustrent, un personnage entre Woody Allen, Larry David et Raymond Devos. Notre plaisir est là dans cette proximité avec ce personnage attachant, passablement obssessif et généreusement drôle. Notre plaisir est aussi, bien sur, dans son texte toujours divertissant et souvent hilarant.” – Toute la culture
– “Jouant avec les mots comme un jongleur aguerri, glissant d’une histoire à l’autre au détour d’une expression lancée comme par hasard, cet étrange bonhomme a le charme délicat d’un Petit Prince tombé de son astéroïde. Il parle de sa vie un peu absurde comme s’il découvrait tout juste le monde. Son univers, c’est celui des voitures qui ne tournent pas à gauche, des relations tissées en faisant la moue, d’un triangle amoureux ABC et de tous les chemins vers Rome…” – TheatreActu
– “Liberté ! est un cri de révolte à la fois philosophique et sociétal. Il s’oppose à une vision réductrice et déterministe de l’homme et le rétablit dans sa dignité d’être doué de libre arbitre et même de magie ! Il dénonce la confiscation de la démocratie par des grands groupes industriels et donc de la liberté des peuples à disposer d’eux mêmes.” – SceneWeb
– “C’est jubilatoire. Et pas seulement. Parce que s’il évoque « le peuple qui veut du pain et qu’il faut mener à la baguette » selon certains politiques, il s’en prend à sa manière « aux multinationales » écrasantes, tout comme aux « noooormes européennes » engourdies et usantes, dites aussi « l’énorme Européenne qui somnole » et laisse les multinationales agir à leur guise. Il y a, chez Fourcade, du Devos. De ces grains de folie comme des poussières d’étoiles qui brillent devant les yeux, même dans le noir.” – L’Humanité
– “Je me considère comme un simple bricoleur de la langue. Il faut qu’à chaque page il y ait vingt trouvailles. Un vrai littéraire peut – à l’inverse – sur une seule idée écrire vingt pages, dont pas une de trop. Mais je suis un scientifique qui a tant admiré les littéraires que je pense être parvenu à le devenir un peu.” – Interview de Gauthier Fourcade pour La Voix du Nord
3. Au Théâtre de Poche-Montparnasse, Les deux frères et les lions, dresse le portrait exceptionnel de deux jumeaux autodidactes :
– “Cette chronique peut paraître, a priori, terrible, d’un cynisme insupportable. C’est compter sans l’énergie et la générosité des acteurs qui se démènent sur le plateau : Hédi Tillette de Clermont Tonnerre, qui signe aussi texte et mise en scène, et sa compagne, Lisa Pajon. Lui, interprète l’« aîné » ; elle ; travestie en homme, le « cadet ». Tous deux extraordinairement complices, le jeu vif et précis, ils captivent, ils fascinent, bousculant les rythmes, jouant avec le public, en perpétuels mouvements, sur un mode quasi-épique qui court tout au long de ce spectacle de même pas une heure.” – La Croix
– “Interprétés avec une conviction de fer, à l’image de celle de leurs modèles, par Hédi Tillette de Clermont et Lisa Pajon, les deux jumeaux milliardaires sont des personnages extravagants et extraordinaires. Qu’on soit admirateur ou contempteur de l’ultra-libéralisme, on sera pareillement saisi par ce récit incroyable qui vaut bien un conte des Mille et une nuits..” – Froggy’sDeligh
– “TTT – Le spectacle, interprété par deux comédiens, revient sur les moments forts de ces vies gémellaires. On se croit parfois pris dans un film policier tant le rythme est haletant et la tension, constante. Jubilatoire.” –Telerama
– “Une petite heure durant, Hédi Tillette de Clermont Tonnerre, qui a écrit ce texte insolite et cocasse, et Lisa Pajon, très bien en garçon, racontent une histoire extraordinaire. Ils sont fins, déliés, précis. Ce qui est formidable, avec lui (Hédi Tillette de Clermont Tonnerre – NDLR) c’est son intelligence, sa liberté raisonnée, son art de la narration, son sens profond de la scène. Musique, son, lumières, projections de documents, tout ici enchante.” – Le Figaro
– “Le spectacle repose en partie sur son rythme. Devant les images circonstanciées défilant sur un écran vidéo, les deux acteurs – en réalité, un comédien, l’auteur lui-même, et une actrice, Lisa Pajon, tous deux unifiés et désexualisés par leur combinaison bleue, tous deux égaux dans l’art de la percussion des mots – lancent, projettent, propulsent leur texte. C’est le récit d’une réussite financière orchestrée en coups de poing. C’est de plus en plus énorme et scandaleux. Donc de plus en plus drôle.” – WebTheatre
– “Je me considère comme un simple bricoleur de la langue. Il faut qu’à chaque page il y ait vingt trouvailles. Un vrai littéraire peut – à l’inverse – sur une seule idée écrire vingt pages, dont pas une de trop. Mais je suis un scientifique qui a tant admiré les littéraires que je pense être parvenu à le devenir un peu.” – Interview d’Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre pour La Terrasse
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