Interview d’Alexandre Haslé
Interview du 18 octobre 2016
Au sujet de son spectacle La Pluie – recréation octobre 2016 au Lucernaire
“Ce n’est pas un hasard si j’ai décidé de reprendre ce spectacle aujourd’hui. On vit dans un monde où l’humain perd tous ses repères et s’enfonce dans le néant.”
Alexandre Haslé, comédien, metteur en scène, plasticien et marionnettiste revient quinze ans après avoir créé son bouleversant spectacle La Pluie, d’après le texte de Daniel Keene. Un spectacle de marionnettes, de grandes marionnettes auxquelles il donne une partie de son corps et qui deviennent ses partenaires de scène. Le texte de Keene, très court – 9 pages écrites sans aucune ponctuation, ce qui laisse une grande liberté d’interprétation – est une sorte de monologue intérieur : celui d’Hanna, une vieille femme qui fut témoin de la Shoah et qui, à l’aube de sa propre mort réalise “qu’elle ne peut plus rien faire d’autre que se souvenir”. Un texte poétique, simple, magnifique, évident, sans pathos, porté par les précieuses marionnettes d’Alexandre. Ce spectacle créé il y a quinze ans avait eu un énorme succès en tournée, et l’artiste avait eu plusieurs propositions de reprises auxquelles il s’était refusé, ne sachant pas trop ce qu’il pourrait y ajouter. Jusqu’à être rattrapé par une actualité qui résonne terriblement avec la pièce : “aujourd’hui, alors que l’humain est perdu dans un monde qui lui est devenu étranger, qu’il est de plus en plus attiré par le néant, cette re-création est un travail qui me semble avoir du sens, de l’importance”.
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