Revue de presse du 15 mars : Honneur à Notre Elue, Le Cas Sneijder et Un amour impossible
1. Avis mitigés de la critique pour Honneur à Notre Elue, d’après le roman de Marie N’Diaye, actuellement au Rond-Point :
– “Scénographie démesurée, utilisation de micros, texte controuvé, comédiens flottants… Au Rond-Point, la nouvelle pièce de Marie NDiaye déçoit.” – Le Figaro
– “La première a eu lieu le 1er février, et c’était un événement attendu, comme toutes les créations des pièces de Marie NDiaye, la première auteure à être entrée de son vivant au répertoire de la Comédie-Française, à 35 ans.” – Le Monde
– “Ce parti pris grandiose et volontiers onirique fonctionne à certains moments – lors de l’arrivée quasi fantastique des faux parents de l’élue, notamment -, mais il a tendance à diluer les quelques aspérités et saillies du texte. La direction d’acteur n’arrange rien : le jeu doublement distancié – par le phrasé et l’usage des micros hf – engendre une monotonie qui rend le spectateur extérieur.” – Les Echos
– “L’écriture à la fois lyrique et concrète de Marie Ndiaye étudie à merveille les relations entre les êtres, dans ce qu’elles ont de plus complexes. La distribution, très homogène, les changements de décors, très rythmés, accompagnent cette fine étude de personnalités littéralement consumées par la politique, dans ce qu’elle a de plus intègre ou de plus détestable.” – Ouest France
– “L’auteur choisit une posture, celle de l’innocence, et observe les conséquences sur l’élection à venir, qui verra l’opposant gagner. La pièce n’est pas vraiment convaincante et la mise en scène lourde, jouant sur des éléments fantastiques faciles et ne laissant percer aucun trouble, aucun mystère.” – Telerama Sortir
– “Dommage que la mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia ne donne pas plus d’ampleur au trouble et au mystère qui la composent. On reste ici, essentiellement, dans la lumière crue du quotidien. Et on passe à côté des cavités, des zones d’ombre et de déséquilibre qui font la singularité de cette tragi-comédie à dimension onirique.” – La Terrasse
– “La mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia met en lumière les nuances du texte de Marie NDiaye dans un décor grandiose, avec d’énormes reproductions de tapisseries dans sa première partie, puis dans le gymnase de la commune ensuite. Dommage qu’il introduit quelques personnages secondaires peu utiles, comme une majorette ou un chœur d’enfants, façon d’ancrée la pièce dans la réalité de la vie quotidienne de la cité. Le récit n’a pas besoin de cela car Marie NDiaye signe une grande pièce sociale et politique.” – SceneWeb
– “En ces périodes pré-électorales, le spectacle pourrait nous offrir une fable délicieuse. Malheureusement, la mise en scène ne parvient pas à nous embarquer au cœur du système. Les luttes de pouvoir nous ennuient plus qu’elles ne nous passionnent, et ce n’est pas seulement parce qu’on est lassé de Nos Elus.” – Les5pièces
– “Sur le grand plateau de la Salle Renaud Barrault, devant d’immenses tapisseries d’Aubusson, des écrans géants ou des chœurs d’enfants, décor traditionnel des salles de réunion des mairies, les personnages plus vrais que nature n’apparaissent que mus par leur propre intérêt. Seule Isabelle Carré, “Notre Élue”, choisit de s’abstraire du jeu social dans une attitude d’impassibilité en héroïne hitchcockienne. Sacrifice qui nous laisse quelque peu sur notre faim.” – Artistik’Rezo
– “Le contrastre entre le jeu très froid, presque inexpressif, d’Isabelle Carré et celui du reste de la distribution peine à créer le malaise que suggère le texte. Censée confiner au fantastique, l’irréductible intégrité de Notre Elue apparaît en effet sous les traits d’une grande banalité qui, au lieu de captiver, ont tendance à reporter l’attention sur l’Opposant, incarné par un Patrick Chesnais délicieux.” Time Out
– “Entourés d’une belle troupe de seconds rôles, tous crédibles (Jean-Charles Clichet, Jan Hammenecker, Agnès Pontier, Christelle Tual), les deux comédiens sont inoubliables dans cette pièce aux confins du fantastique, aussi captivante que burlesque, qui sonde l’inconscient des protagonistes et laisse une impression troublante de malaise sur le monde politique.” Froggy’sDelight
– “Certaines scènes pourraient entièrement être mises dans la bouche de certaines personnalités politiques.” – Isabelle Carré pour France Info
2. Au Théâtre de l’Atelier, Didier Bezace adapte et met en scène Le Cas Sneijder, un roman de Jean-Paul Dubois, avec Pierre Arditi dans le rôle titre :
– “Bien entouré – par Sylvie Debrun (Anna) Morgane Fourcault (Marie), Thierry Gibault (le patron de DogDogWalk), Didier Bezace « himself » (Wagner-Leblond, l’avocat), sans oublier le sémillant chien Fox (Charlie) ! Pierre Arditi-Paul Sneijder nous mène sans faillir jusqu’au bout de ce voyage tragi-comique, invitation à prendre la tangente, à se rebeller contre une société verticale, où les ascenseurs font chuter ceux qui ne savent pas monter droit.” – Les Echos
– “TT – C’est la voix off de Pierre Arditi qui accompagne la chute de son propre personnage, qu’on voit errer pauvrement sur scène dans un espace qui s’ouvre et se ferme au gré des souvenirs, des rêves, du présent aussi. On pénètre habilement dans le cerveau dépressif d’un déserteur de la vie. Que le monde n’intéresse plus, dégoûte. Juste à partir d’une étude sur ces ascenseurs qui ont bousillé son existence…” – Telerama Sortir
– “Présent lui-même sur le plateau dans l’habit d’un agent d’assurances prégnant d’humanité, Didier Bezace s’est entouré de comédiens complices de longue date, tous aussi stupéfiants de justesse.” – La Croix
– “Ce que Didier Bezace met en scène, c’est peut-être surtout l’obstination de la pensée, la liberté du doute, contre un destin incontrôlable qui vous broie. C’est aussi la consolation fugace du rêve, quand tout vous est arraché. A travers cette quête si humaine, Didier Bezace et les siens proposent un moment de théâtre vraiment fort et émouvant.” – La Terrasse
– “Didier Bezace a adapté le roman avec fidélité ; sa mise en scène accentue avec subtilité la dimension intérieure et fantasmatique. Avec Jean Haas, il a imaginé un espace principal, à la fois le bureau, où le personnage vit en reclus volontaire, et espace mental (…) Pierre Arditi interprète magnifiquement ce pauvre homme à la dérive, bouleversant solitaire qui soliloque sur le non-sens de la vie.” – WebTheatre
– “La mise en scène savamment rythmée de Didier Bezace déploie avec force et maîtrise la chute programmée d’un homme meurtri et insoumis. Pierre Arditi, méconnaissable, incarne corps et âme cet anti héros revenu de tout dont la solitude éperdue qui embrasse celle de la condition humaine, nous étreint.” – Publik’Art
– “Le récit de Jean-Paul Dubois est comme une leçon de vie, à la fois dramatique et critique envers la société. La noirceur et l’humour de son écriture font jaillir un personnage attachant. Pierre Arditi tout en fragilité – bien loin des rôles de séducteur qu’on lui connaît – donne de la profondeur à ce Sneijder transformé par cet accident de la vie.” – SceneWeb
3. Le passage à la scène du roman de Christine Angot Un Amour impossible, c’est à Odéon-Berthier dans une mise en scène de Célie Pauthe :
– “Pour le théâtre, c’est Célie Pauthe (ex-assistante de Stéphane Braunschweig, Ludovic Lagarde…) qui, après l’avoir dévoré d’une traite, a obtenu les droits du livre. Devenue partie prenante du projet, Christine Angot a voulu signer l’adaptation et les dialogues. Cette démarche donne en fin de compte un spectacle limpide et singulier qui, bien qu’un peu froid et pas franchement gai, doit sa belle et haute tenue à ses deux interprètes, Bulle Ogier et Maria de Medeiros.” – Le JDD
– “Maria de Medeiros incarne avec clarté et une juste colère Christine enfant, adolescente et jeune femme adulte. Tout juste lui reprochera-t-on de jouer un peu toujours sur les mêmes notes cristallines. Bulle Ogier est remarquable de douleur rentrée, mère maladroite, revenue de tout, femme niée, mais debout – bouleversante à la fin quand elle ouvre son coeur à sa fille.” – Les Echos
– “C’est un spectacle simple, qui ne cherche pas midi à 14 heures, mais restitue le roman, devenu une pièce écrite par Christine Angot et nourrie par les discussions entre l’auteure et la metteuse en scène.” – Le Monde
– “L’écriture au quotidien de Christine Angot peine à atteindre le tragique que Célie Pauthe croit y déceler.” – Le Blog de Mediapart
– “On est entre Bergman et Duras. Célie Pauthe réussit une très belle pièce sur la noirceur de l’existence guidée par les principes de la société. Une pièce à fleur de peau orchestrée par deux très grandes comédiennes.” – SceneWeb
– “Inscrite dans un grand espace vide qui tient, tout à la fois, de salle de restaurant, de café, de salon, la mise en scène, réglée au cordeau, mêle, par petites touches, passé et présent, pleurs et révoltes, violence et tendresse. Avec des pics d’émotion lorsque la fille renvoie sa mère venue dîner chez elle, parce qu’incapable de supporter les non-dits. Ou bien, quand toutes deux se retrouvant, elles s’acceptent, s’étreignent.” – La Croix
– “TT – La rare qualité de ce texte-là, simple, direct, plutôt silencieux, est de plonger radicalement et mystérieusement au coeur de la relation tumultueuse des mères et des filles.” – Telerama Sortir
– “Bulle Ogier (Rachel) et Maria de Meideros (Christine) incarnent tour à tour leurs apparences respectives à différents stades de leur vie, qui ont contribués à l’évolution de leurs rapports, pénétrées par les mots qu’elles prononcent pour les exprimer autant par leur voix que par leurs corps. Drôles, cocasses, tragiques ou meurtries, avec une sensibilité à fleur de peau, elles contribuent à instaurer une force dramatique souvent bouleversante.” – WebTheatre
– “Hormis le très bon choix de mobilier et son agencement, les allers et venues des techniciens et de quelques comédiens grimés en serveurs et maître d’hôtel ne parviennent pas à donner un peu d’énergie à la scénographie. Il manque à ces deux femmes quelque chose de plus intense, de plus violent et de plus passionnel, que l’on attendra malheureusement jusqu’à la fin…” – Les5Pièces
– “Bulle et Maria, ce sont deux actrices qui ont inscrit, de manière différente, quelque chose théâtralement.” – Christine Angot pour Le Figaro
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