Revue de presse du 21 septembre : Fumiers, Racine ou la leçon de Phèdre, Politiquement correct et Le Voyage en Uruguay

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1. Au Théâtre du Rond-Point, Fumiers d’après un épisode de l’émission Strip-tease peine à séduire la critique :

– “Cette histoire de montagne de fumier qui occupe la cour commune d’une exploitante agricole (Johanna Nizard) et d’un vieux couple de Parisiens (Thomas Blanchard et Christine Pignet) tourne vite au délire -entre invectives, coups bas, dialogues de sourd.” – Les Echos

– “Posée sur une moquette rouge aux allures de tissus écossais, la chose empêche presque les comédiens de jouer et trône au centre de la scène flanquée d’un lampadaire. Déployant le temps de l’émission sur une heure trente, la pièce déborde son modèle, se réclame d’une fiction qui accule chacun dans ses derniers retranchements.” – Le Monde

– “On s’attendait à une rentrée désopilante au Théâtre du Rond-Point, qui nous a pourtant habitués à des spectacles poilants. C’est affligeant. Ce spectacle médiocre et vulgaire est d’un ennui incommensurable, pour ne pas dire « chiant ».” – Les Trois Coups

– “Beaucoup de situations et de gags tombent à plat (sauf la scène du narguilé qui peut devenir une scène d’anthologie) . Le texte manque de percussion. Mais ne doutons pas que comme le bon vin de nos viticulteurs, cette cuvée de Fumiers va se bonifier au cours de la tournée. C’est tout le bien qu’on lui souhaite car cette bande de comédiens géniale le mérite.” – SceneWeb

– “Le spectacle est une imitation caricaturale de l’original auquel il emprunte quasiment toutes les répliques. Beaucoup de clichés et des effets comiques qui tombent à plat. On n’est plus dans la téléréalité mais pas au théâtre non plus, le ressort dramatique faisant singulièrement défaut. Les Deschiens en leur temps avaient su inscrire leurs spectacles sur la ligne ténue entre moquerie et bienveillance, exercice complexe à forte teneur acrobatique où l’on risque la chute fatale.” – Webtheatre

– “Ce qui nous a intéressés, c’est de faire ressortir comment un geste, une attitude, peut venir subitement contredire et enrichir un comportement, une personnalité. Nous avons exploré l’humanité de chacun des protagonistes, sommes allés chercher le sensible des situations, des choses invisibles, pour recomposer une réalité. Sans jamais tenter d’adoucir quoi que ce soit : la violence, ici, est partout.” – Thomas Blanchard pour La Terrasse

 

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2. Anne Delbée reprend son spectacle Racine ou la leçon de Phèdre au Poche-Montparnasse… une grande Dame du théâtre sur les planches :

– “Anne Delbée connaît tout de Racine, sa poésie, ses tragédies, les anecdotes de sa vie, ses amours, ses blessures. Durant toute sa vie théâtrale, elle a monté et joué Racine…” – Telerama

– “Leçon qui n’en est pas une. Ni conférence ni conversation, mais un peu tout cela, et surtout un moment de tendre ivresse de théâtre. (…) Anne Delbée ne raconte pas d’histoires. Elle décortique la langue qu’elle sait si bien rendre agréable à toutes les oreilles.” – L’Humanité

– “À travers cette représentation où se rencontrent la petite et la grande histoire, il s’agit aussi d’une transmission d’un artisanat « de l’architecture du vers » qui seul permet de devenir le Poète lui-même et d’oser la Tragédie, Anne Delbée nous fait entendre ce qui résonne chez Racine : la liberté fondamentale de l’être humain à dire non, à faire des choix.” – L’Obs

– “Anne Delbée rend un vibrant hommage à l’auteur de Phèdre et à la beauté du siècle classique. Baroque et absolu. Anne Delbée n’a vécu que pour le théâtre, d’une manière assez folle.” – Politis

– “Comme cela est bon d’entendre des vers magnifiques dans la bouche d’une grande tragédienne. Anne Delbée nous transmet avec une fougue communicative sa passion et son admiration pour Racine.” – Valeurs Actuelles

– “Anne Delbée redonne à Racine son visage de 17 ans et s’adresse en priorité à la jeunesse d’aujourd’hui, aux futurs poètes. Leçon de Phèdre, leçon d’amour, leçon de vie, qu’il fait bon s’instruire auprès d’elle” – Les5pièces

– “Le Théâtre de Poche Montparnasse débute sa saison 2016/2017 avec une pièce appelée à faire un triomphe. La beauté du sujet et la force déployée par la comédienne séduisent et donnent envie d’y retourner. Rien de moins.” – Publik’Art

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3. Première pièce politique de la rentrée, Politiquement correct, de et avec Salomé Lelouch est à découvrir à la Pépinière Théâtre :

– “Le texte est un peu schématique, argumentatif. Rachel Arditi défend avec ferveur un humanisme généreux et dénonce les idées étriquées et égoïstes de l’extrême droite. L’actrice défend son personnage avec une belle énergie. Thibault de Montalembert est plus fade, mais le texte qu’il défend est moins porteur. Un spectacle courageux, mais pas du grand théâtre.” – Telerama

– “Le spectacle ne convainc qu’à moitié : Salomé Lelouch envoie des flèches bien acérées mais ne trouve pas toujours l’équilibre entre la parole quotidienne et le débat politique. C’est un dialogue intelligent plus qu’une vraie pièce.” – Webtheatre

– “Les rires fusent avec des propos qui, d’habitude, révulsent. Le couple formé par Rachel Arditi et Thibault de Montalembert fonctionne à merveille. Rachel est très émouvante en idéaliste d’un autre âge face à un vrai ou faux cynique, selon les opinions. Thibault, lui, donne à son personnage une vraie fêlure.” – Froggy’s Delight

– “Sur le papier, le sujet est hyper séduisant, avec quelques beaux moments pour les comédiens. Une fois porté au plateau, il est traité avec une imagination moins féconde qu’espéré, autant visuellement que dans la direction prise. On a malgré tout très envie de rêver aux questions que soulève cette toute nouvelle création : va-t-on se couper de nos convictions pour trouver l’amour dans un monde froid, ou va-t-on s’accrocher à notre camp, à notre parti ?” – Un Fauteuil Pour l’Orchestre

– “La politique fait-elle du bon théâtre? Pas sûr. Restent quelques piques bien senties, comme cette appropriation sauvage des héros nationaux par le Front dans un slogan: «De Gaulle, Jean Moulin: ils auraient été au Front».” – Liberation

– “L’habileté, l’intelligence de Salomé Lelouch vient justement de la justesse de son écriture qui synthétise, avec beaucoup de simplicité et d’honnêteté, le débat d’idées qui fait rage actuellement. Sa pièce, directe, efficace, ne fait l’économie d’aucune polémique, d’aucune contradiction ni paradoxe. Au contraire, elle souligne clairement la séduction évidente que peuvent avoir des prises de positions radicales et nationalistes dans le contexte actuel, les difficultés à les contrer par les partis traditionnels tout en nous réservant une fin saisissante.” – Artistik Rezo

 

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4. Jusqu’au 15 octobre au Lucernaire, embarquez sans hésiter pour un Voyage en Uruguay signé Clément Hervieu-Léger salué par la critique :

– “On savait Clément Hervieu-Léger acteur et metteur en scène au théâtre et à l’opéra. On le découvre faisant ses premières armes d’auteur avec Le Voyage en Uruguay.” – Les Inrocks

– “La belle trouvaille de l’auteur est de mettre sans cesse en parallèle le désir de lointain qu’exprime le récit de voyage – embelli avec le temps – et la nostalgie d’un monde rural en voie d’extinction (…) Astucieusement mis en scène par Daniel San Pedro, dans un décor évolutif de bois, de paille et de cordes, qui figure ferme et cargo, Guillaume Ravoire joue avec intensité et un enthousiasme communicatif ce monologue dual.” – Les Echos

– “Dans le Paradis, la petite salle du faîte du théâtre du Lucenaire, un bout de monde rural typique a été transporté : barrières d’enclos, ballots de paille, fourche, seau… Seul en scène, Guillaume Ravoire navigue avec un tendre brio entre ces accessoires multi-usages et deux partitions : le jeune paysan qui quitte son coin de terre pour un inimaginable périple et Clément qui interroge ses souvenirs après la mort de son grand-père en 1989.” – Liberation

– “L’unique acteur, Guillaume Ravoire, est ainsi d’une virtuosité exemplaire, au milieu d’un décor de bois habile et qu’on devine transportable de ferme en ferme en Normandie… C’est le projet initial du spectacle, monté aujourd’hui au Lucernaire. Et sans doute ce qui en fait vraiment le prix.” – Telerama

– “Guillaume Ravoire interprète cette histoire dans un jeu assez rural, généreux et accentué. Il est l’homme sans expérience en partance pour le bout du monde. Ici, l’Uruguay, mais cela aurait pu être n’importe quel pays lointain. L’itinéraire compte plus que la destination. Entre émotion de la découverte de Rotterdam puis de l’ananas, on est capté par cette élégance dans l’interprétation et le langage imagé, tiraillé entre la métaphore de l’échappée du monde paysan et l’intense nostalgie conduisant au retour.” – SceneWeb

– “Dans un décor de bois et de ballots de paille évoquant la cour de ferme et le plancher du cargo, Daniel San Pedro met en scène ce spectacle pudique, drôle et émouvant, qui ressuscite un monde rural, une époque et des personnages disparus. Guillaume Ravoire, tour à tour fougueux, exalté, tendre, est le jeune garçon naïf et enthousiaste, assailli d’émotions confuses, et le petit-fils nostalgique d’un passé qu’il n’a pas connu.” – Le JDD

– “N’hésitez pas une seconde, embarquez pour ce très beau voyage qui vos emmènera de la luxuriante campagne normande à la désertique pampa sud-américaine.” – Mediapart

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