Revue de presse du 1er février : Orfeo, J’ai couru comme dans un rêve et Aglaé

Orfeo je suis mort en Arcadie, Samuel Achache, Jeanne Candel, Monteverdi, Théâtre des Bouffes du Nord, revue de presse Pianopanier© Jean-Louis Fernandez

1. Samuel Achache et Jeanne Candel présentent Orfeo, je suis mort en Arcadie au Théâtre des Bouffes du Nord jusqu’au 5 février  :

“Au-delà de l’opéra et de ce qu’il représente, la réussite de cet Orfeo tient dans la solidité de la fratrie, dans la cohérence du patchwork mythologique dont toutes les pièces sont incarnées, jouées et chantées par une troupe d’une connivence inouïe, qui peaufine son intimité à force de spectacles, et dont la force est peut-être d’être aussi tissée de fibres musicales. Libération

“Le mythe d’Orphée et d’Eurydice, son aimée mordue par un serpent qu’il va chercher en vain aux Enfers, est encore lisible. Mais les chanteurs ne font pas forcément de bons acteurs. Le spectacle fait rire certains spectateurs mais n’émeut pas. L’exercice de transposition et de déstructuration ne convainc pas.” – Telerama Sortir

“Le couple d’artistes, à la tête de sa troupe incandescente, La Vie brève, cultive avec bonheur le choc des formes et des cultures. Le premier opéra de l’histoire (créé à Venise en 1607) devient un spectacle total, où théâtre et chant se marient, dans un jeu de perpétuelle transgression.” – Les Echos

“De la pureté des arias de Monteverdi, délicatement et sensuellement chantés par Anne-Emmanuelle Davy, fine messagère aux cuisses fuselées, aux dialogues parlés et aux échanges cocasses entre Charon et Cerbère à la porte des Enfers, l’élégance champêtre de cette métamorphose vire au burlesque et à la farce, métissés de références à notre actualité. Ce qui fait que, hormis quelques longueurs et complaisances inutiles, on s’amuse beaucoup dans ce spectacle destiné à tous les publics, constamment transportés de surprises en charades poétiques et blagues métaphysiques.Artistik’Rezo

– “On reconnait bien le ton de ces artistes complices qui regroupent admirablement une multiplicité de talents théâtraux, vocaux, musicaux. Ils font preuve d’autant de maîtrise que de désinvolture, de potacherie grasse que d’érudition pointue. Ovide, Virgile, Platon, Kant, Char sont convoqués. Bourré d’excès, le spectacle s’est étiré et épaissi jusqu’à l’étiolement.” – SceneWeb

– Le collectif La Vie Brève réunit des trublions talentueux, fougueux et touche-à-tout férus de musique et d’univers joyeusement bricolés. Appuyés sur l’Orfeo de Monterverdi, jamais à court d’idées farfelues et d’entrées fracassantes, ils nous embarquent dans leur univers visuel et musical immédiatement foutraque et follement baroque.” – Les5Pièces

Les détours, déviations, dissidences saugrenues de tout poil peuvent démanger les amateurs pur sucre de musique ancienne, Renaissance ou baroque. Les épisodes parlés se traînent un peu, mais la folie qui se déchaîne devient vite contagieuse, le rire s’y faufile, et, quand elle interrompt ses galipettes pour laisser place à la musique, le charme rejoint le divertissement. Car ils savent y faire et sont bons musiciens.” – WebTheatre

“Auteur de l’arrangement musical de Traviata, vous méritez un avenir meilleur, ainsi que de Crocodile trompeur/Didon et Enée, Florent Hubert réalise une transcription de la partition originale délicate et sensible, au point que toutes les périodes et tous les styles s’imbriquent naturellement les uns dans les autres, mettant ainsi en évidence la pérennité de la musique de Monteverdi.La Croix

– “Sacrés « virtuoses de la polyphonie » depuis « Fugue », Samuel Achache et Jeanne Candel n’imposent rien et suggèrent discrètement la marche à suivre. Tout glisse, comme la transformation scénographie de la terre aux enfers : un seau d’eau et un coup de balai pour que le sol prenne les reflets noirs et argent du Styx (…) On s’étonne toujours autant de ce fin mélange des genres et des registres, encore une fois renouvelé par leur imagination folle.” – I/O Gazette

 

J'ai couru comme dans un rêve, Igor Mendjisky, Compagnie Les Sans Cou, Théâtre du Monfort, critique Pianopanier

2. Reprise au Monfort du spectacle J’ai couru comme dans un rêve de la talentueuse Compagnie des Sans Cou :

– “Plutôt que de dérouler une histoire écrite à l’avance, la compagnie des Sans Cou a décidé de placer les comédiens sur le fil dynamique de l’improvisation, de ne bâtir à coups de propositions individuelles qu’un canevas de situations qui à tout moment laisse libre cours à la fragilité de l’instant.” – La Terrasse

“En parlant de la mort, J’ai couru comme dans un rêve ne parle que de la vie, dans un sursaut de conscience. Le public vit une expérience collective qui rassemble toutes les générations. Au-delà de la justesse des comédiens et d’une grande créativité, c’est surtout ce sentiment d’avoir traversé quelque chose ensemble qui fait de cette pièce un moment de théâtre vertigineux et très émouvant.– Un Fauteuil pour l’orchestre

“En associant, dans l’espace dépouillé et mouvant de Claire Massard en relation de proximité et de complicité avec le public, un jeu en constante mutation, une chorégraphie signifiante (Ester van der Driessche), et les musiques et les chansons interprétées par un crooner (Clément Auber). A travers les formes présentées, qui fusionnent ou s’entrechoquent, une manière aussi d’interroger le théâtre pour lequel Les Sans cou œuvrent avec liberté et vitalité dans un bel esprit de troupe.” WebTheatre

“Deux choses font plaisir à voir : la cohésion des Sans Cou, indéfectible tout au long de ce marathon de l’amitié, et la formidable énergie qui se dégage de leur prestation. Autre bon point : ils ne trichent pas avec leur sujet. Les protagonistes apprennent donc en direct, devant nous, la terrible nouvelle. Il y a là, des instants de théâtre-vérité fascinants.Les Trois Coups

“Le collectif invente des scènes qui traversent tous les genres du burlesque, à la tragédie shakespearienne, en passant par le vaudeville. Ils inventent. On sent que jour après jour la mise en scène va évoluer.SceneWeb

– “Tout est permis : se promener dans un Paris-Brest, rencontrer Victor Hugo, organiser une dernière fête, fixer un appareil photo sous chaque semelle histoire de prendre d’improbables clichés du sol… Autour de lui, frère, sœur, femme et amis s’activent. Si le mélo n’est jamais loin, les nombreuses incursions dans l’absurde sont là pour nous rappeler qu’on est tout de même là pour rigoler.” – Les5pièces

“Si le spectacle brille par l’excellence de ses comédiens capablent de passer instantanément d’un registre à un autre, c’est surtout la maîtrise de la direction d’Igor Mendjisky qui impressionne puisqu’il réussit le pari de donner du sens et de la vie à la juxtaposition d’intentions qui prises séparément pourraient être inaudibles. Il en résulte un théâtre en mouvement, vivant, inattendu mais surtout plein d’un allant, d’un souffle qui ressemble à l’espoir. Un théâtre inspiré et inspirant.” – Froggy’sDelight

 

Aglae, Jean-Michel Rabeux, Théâtre du Rond-Point, Claude Degliame, revue de presse Pianopanier

3 – Sur la scène du Rond-Point, Claude Degliame interprète Aglaé, un monologue dramatique écrit et mis en scène par Jean-Michel Rabeux :

Claude Degliame, statique ou dynamique, dans la pénombre ou la lumière, proche ou lointaine, tient son auditoire en haleine. Elle peut énoncer une vérité et se rétracter dans la foulée. On est béat devant son jeu, devant sa manière de s’approprier cette vérité ou ces mensonges de cette femme dont elle pourrait n’être que le porte-parole mais qu’elle interprète vraiment, avec une petite distance qui marque sa qualité de grande actrice.” – Froggy’s Delight

– T – Claude Degliame, grande et belle actrice plus toute jeune, se promène vêtue d’une nuisette noire. Elle déambule parmi des tabourets installés sur la scène pour les spectateurs ; les déplacements sont variés. Claude Degliame est souvent drôle, mais le texte n’est pas passionnant.” – Télérama Sortir

“En d’autres circonstances, tout cela ne demanderait qu’à prendre une tournure ridicule, gênante ou pathétique. Or, c’est l’exact opposé qu’inspire Claude Degliame, qui fait corps avec son sujet, dont on recueille une heure durant les confidences lucides, empreintes d’un humour radical.Libération

“Une partition cousue main pour Claude Degliame, sa muse et sa compagne depuis quarante ans. Degliame qui est, cela ne se sait pas assez, une des reines de notre théâtre, aux côtés d’Anne Alvaro et de Dominique Valadié. Une grande dame, mais nettement plus « mauvais genre » que ses consœurs. En Aglaé, elle est magistrale.” – Le Monde

“Pas de théâtre documentaire, donc, mais un spectacle nourri de réel, qui s’attache à restituer la parole de son héroïne, sa lucidité, son humour et sa rude délicatesse, sans pour autant gommer ses contradictions. Une femme provocante, mais cultivée et dotée d’une rare intelligence de la vie, des hommes, des rapports humains.Les Trois Coups

“Il fallait tout le talent de Claude Degliame, magnifique actrice à la voix frémissante et rocailleuse, pour incarner et irradier, dans un jeu fort et vrai, ce personnage de femme qui jusqu’au bout de son âge s’affirme corps vivant et insoumis.L’Humanité

“Pas question de trahir les propos d’Aglaé, qui s’exprime cependant moins crûment au théâtre que dans la vie, précisent les signataires du spectacle. Ces derniers revendiquent une fidélité absolue à celle qu’ils ont rencontrée mais se refusent habilement de jouer la carte de la provocation. Il se dégage de leur portrait beaucoup de respect et une infinie tendresse pour leur modèle.” – Toute la Culture

L’heure que Claude Degliame passe dans la peau dévêtue d’Aglaé est une plaisante parade contre les préjugés bourgeois. Non, disent Rabeux et Degliame à Mallarmé, la chair n’est pas triste. Ce tour de piste est si charmant et moqueur qu’il nous fait oublier qu’il y a, partout dans le monde et même à quelques kilomètres, dans un bois ou le long d’un périphérique, de terribles enfers de la prostitution.WebTheatre

– “On tombe évidemment sous son charme. C’est un hommage d’une classe folle que l’actrice et son metteur en scène rendent ici à Aglaé. Un hommage à travers lequel nos esprits s’ouvrent à une autre façon d’être et de penser. Une autre façon de vivre. De regarder le monde.” – La Terrasse

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