Revue de presse du 2 novembre : La Pluie, Moi et François Mitterrand, La Peur et Espia a una mujer que se mata
1. La re-création de La Pluie de Daniel Keene par le Alexandre Haslé, un moment fort à vivre au Lucernaire :
– “TTT – Par la force poétique des mots, des images et de la musique yiddish, Alexandre Haslé nous embarque dans une ambiance crépusculaire, là où la vie et la mort se frôlent. On ne sort pas indemne de ce voyage bouleversant dans une histoire à laquelle l’actualité fait encore un douloureux clin d’œil.” – Télérama Sortir
– “Alexandre Haslé maîtrise avec grâce le dédoublement physique qui permet au comédien d’ancrer son récit dans l’ici et maintenant. Sans un mot en plus de ceux de Hanna, aussi beaux que sporadiques. Créé il y a quinze ans, alors que Daniel Keene était presque inconnu en France, ce premier spectacle de la compagnie Les lendemains de la veille n’a pas pris une ride. Non seulement parce que le marionnettiste l’a transformé, mais aussi du fait de la tragédie méditerranéenne actuelle.” – La Terrasse
– “Pour donner vie à Hanna et aux fantômes qui la hantent, Alexandre Haslé a eu l’excellente idée de créer des marionnettes à partir des personnages de Daniel Keene . Le résultat est bouleversant, poignant, troublant, captivant, presque hypnotique. Encore un spectacle dont on ne ressort pas indemne.” – Les5Pièces
– “Les marionnettes font corps avec l’acteur, dans l’esprit de la grande Ilka Schönbein avec laquelle il a travaillé trois ans (entre autres pour l’extraordinaire Métamorphoses), une magicienne qui se confondait avec ses créations. Haslé donne volontairement à voir la technique, dialogue en silence avec les marionnettes, figures à part entière douées d’une telle vie qu’on s’attend à les entendre parler.” – Webtheatre
– “L’attention du publics attirée par les marionnettes dont se revêt le comédien avant d’être déposées respectueusement sur scène. Leurs faciès sont douloureux, leurs gestes sont mesurés. Une pièce toute en symboles, loin de l’agitation de notre époque et privilégiant le poids des souvenirs.” – Publik’Art
– “Au service de ce texte sublime et exigeant, le travail de marionnettiste d’Alexandre Haslé est d’une rare délicatesse. Les marionnettes grandeur nature, façonnées de ses mains, dotées de masques terriblement expressifs, prennent littéralement vie sur le plateau, alors même que tous les changements et toutes les manipulations se font à vue: les spectateurs, captifs du rêve, se laissent emporter en toute confiance.” – Toute la Culture
– “Le spectacle est presque pantomime tant il est économe de mots, car est difficilement décibel l’abime dans lequel fait plonger la barbarie, et s’octroie juste quelques inserts musicaux qui évoquent tant la musique klezmer que celle du compositeur Anton Karas (…) Le spectacle est placé sous le signe d’une triple esthétique, qui subjugue autant qu’elle perturbe, et sublime le caractère magique de l’art marionnettique.” – Froggy’s delight
2. Olivier Broche interprète au Théâtre du Rond-Point Moi et François Mitterrand, un texte désopilant de Hervé Le Tellier sur le rapport au pouvoir :
– “Sous les photos officielles des présidents successifs (celle de François Mitterrand a la meilleure place), Hervé Laugier s’adresse au pouvoir. Personnage tendre, lunaire, naïf, comme sorti d’un dessin de Sempé, Olivier Broche est ce magnifique anti-héros qui met de la poésie dans sa vie. C’est infiniment malin, irrésistiblement fin et drôle.” – Le JDD
– “Moi et François Mitterrand est d’abord une performance du comédien Olivier Broche qui s’empare d’Hervé Laugier, le faux alter ego de l’oulipiste écrivain Hervé Le Tellier, et fait oublier qu’au départ, ce récit – double inversé des Exercices de style de Queneau puisqu’ici il s’agit de projeter un milliard d’affects différents sur un texte identique – n’a pas été écrit pour la scène.” – Libération
– “Ce qui pourrait apparaître comme une amusante pochade est en fait un survol historique des 35 dernières années à travers les personnalités joliment croquées de quatre présidents. La mise en scène de Benjamin Guillard est à la hauteur de l’humour et de la tendresse du texte dont la dérision est toujours bienveillante. Olivier Broche nous régale une heure durant dans cet exercice littéraire digne des Exercices de style de Queneau ou des Diablogues de Dubillard.” – Webtheatre
– “Outre le comique de répétition et les jeux de mots, drôles, que sait très bien placer Hervé Le Tellier, le plus intéressant paraît bien ce petit monsieur (Olivier Broche), si solitaire et perdu qu’il s’invente une vie à travers ses nouveaux amis. Il est plein d’imagination, devient complètement fou et absurde quand il devine l’écriture de François, après sa mort, derrière celle des lettres types.” – Télérama Sortir
– “Olivier Broche use avec brio d’un talent comique extraordinaire : on rit du début à la fin, et la moquerie ne vient jamais gâter l’immense plaisir pris aux cocasseries du texte et à la précision jubilatoire de la langue. Laugier est un tendre ; Olivier Broche lui offre une humanité bouleversante. Bureau, fauteuil, piano et vidéoprojecteur : la mise en scène fait avancer le méticuleux mémorialiste dans les étapes de son récit avec un remarquable sens du rythme et du suspense. Le bonheur à être hilare est immense.” – La Terrasse
– “Tout le sel de la pièce tient au contraste entre la triste banalité des missives bureaucratiques et la chaleur de l’expéditeur, persuadé de nouer une amitié singulière avec le chef de l’Etat (…) Le spectateur voit défiler à travers la correspondance fictive toute l’histoire politique depuis 1983, des écoutes pratiquées par François Mitterrand pour protéger sa famille secrète au “Casse-toi pauvre con” de Nicolas Sarkozy. ” – Le Parisien
– “L’opus est porté par l’interprétation, voire l’incarnation, ébouriffante de Olivier Broche qui, sous la direction de Benjamin Guillard, évite tous les écueils et tentations du seul en scène notamment celui du numéro d’acteur.
Jolie prouesse à son actif que de camper aussi efficacement un personnage qui navigue avec fébrilité entre des états et des sentiments antinomiques, lucidité, dérision, fantasme, forfanterie et auto-apitoiement, et une édifiante fresque politique.” – Froggy’s delight
3. Après une tournée et deux festivals d’Avignon, la mise en scène de La Peur d’Elodie Menant s’installe au Théâtre Michel :
– “On assiste au vacillement d’un couple qui ne se comprend plus… jusqu’au dénouement, véritable coup de théâtre. Cette pièce, à l’esthétique cinématographique, s’inspire de l’univers d’Hitchcock, notamment du remarquable film Fenêtre sur cour. Un spectacle palpitant.” – ArtistikRezo
– “Elodie Menant joue sur toutes les cordes du suspens pour amener une fin que l’on se gardera de dévoiler, au terme d’une pièce qui monte en tension de minute en minute. Quand Zweig et Hitchcock font bon ménage, il n’y aucun risque de divorce.” – Marianne
– “Les ambiances musicales bien choisies (avec des extraits de publicités des années 50) et la scénographie imaginative et évolutive d’Olivier Defrocourt concourent à faire cette pièce un bon moment de théâtre avec beaucoup de suspens. Mais Elodie Menant n’est pas allée au bout de son travail d’adaptation. Le jeu reste trop caricatural et trop appuyé.” – SceneWeb
– “Cherchant une atmosphère inquiétante à travers le personnage de la maître-chanteuse, les jeux de lumière et une scénographie mobile jouant comme un piège, Elodie Menant ne parvient à créer ni suspense ni angoisse. Le jeu de l’actrice, tellement « boulevardier », transforme la nouvelle en un spectacle amusant, léger et superficiel.” – Telerama Sortir
– “La pièce fascine jusqu’à son dénouement. Les affinités de Zweig avec les thèses de se compatriotes psychiatres viennois mènent la pièce dans une atmosphère pesante qui fait mouche. On ne perd pas une miette de cette pièce claustrophobie et passionnelle.” – Publik’Art
– “L’ingéniosité de la mise en scène d’Elodie Menant alliée à la qualité du texte de Zweig bâtit pièce à pièce le puzzle de cette angoissante histoire, en en dynamisant le récit et en faisant très lentement monter le suspens, nous proposant une atmosphère tendue et étouffante (…) Dès les premières scènes, les comédiens admirablement bien dirigés, lancent les chevaux à grande vitesse et le rythme ne faiblit pas. Dans le rôle d’Irène, Hélène Degy accomplit une très belle performance et traduit avec subtilité l’évolution de son personnage. Elle est magistrale.” – Froggy’s Delight
– “Pour ma mise en scène, je me suis inspirée des films d’Hitchcock, des années 1950, de l’univers du cinéma.” – Elodie Menant pour La Terrasse
4. Guy Delamotte présente, à l’Epée de Bois, sa mise en scène d’Espía a una mujer que se mata, une adaptation d’Oncle Vania de l’Argentin Daniel Veronese :
– “Quelle est la part du théâtre dans la vie, si on se démaquille quand partent les visiteurs et qu’on reprend les comptes quand les péroraisons des intellectuels sont terminées ? Y a-t-il quelque chose de véritablement sérieux dans le sérieux retrouvé après la fête ? La représentation est-elle jamais terminée, même quand les acteurs cessent apparemment de jouer ? Quand on assiste à une pièce où ils jouent avec une telle aisance des codes de leur art, on se laisse prendre au vertigineux plaisir d’en douter, au point de se demander – et tout Tchekhov est là – si c’est la vie ou le théâtre qu’on a vu…” – La Terrasse
– “C’est une version sous haute tension, explosive, tendu toujours et pourtant d’une humanité lucide et féroce, innervée d’une vie brûlante et fragile. Le Panta Théâtre réussit quelque chose d’infini précieux et audacieux, au plus près de l’adaptation de Daniel Veronese, et comme ce dernier, celle de trahir avec raison Tchekhov, car il n’y a pas meilleure adaptation que trahison, et d’en extraire cette modernité qui fait de lui notre contemporain.” – Un Fauteuil pour l’orchestre
– “Tchekhov ne jugeait pas ses personnages, aussi englués soient-ils dans leur médiocrité, Veronese non plus. Le spectacle de Delamotte ne traduit pas la force et la pertinence du travail de Veronese sur cette pièce, véritable condensé de tensions, qui parle de décadence sociale, de misère humaine, de désir et de désespoir, d’art et de politique.” – Webtheatre
– “On peut dire que si l’on n’est plus vraiment chez Tchekhov, on reste au cœur de son esprit, complété par l’apport singulier de Veronese, par sa touche originale, son sens des mots et du jeu, si bien servis par les acteurs. A la sensibilité russe de Vania, Veronese le latino apporte une touche de poésie baroque, et c’est magique.” – Marianne
– “La mise en scène vive, emportée, haletante de Guy Delamotte suit le rythme intense de la première scène qui est une course. Toute la pièce est une course autour et dans le décor qui représente la cuisine de la maison plantée comme un radeau au milieu du grand plateau nu – à la fois scène et seul abri possible dans l’immensité. Une histoire transportée dans les années 60’ avec ses néons, sa table en formica, son jukebox.” – Reg’Arts
– “Espia a una mujer que se mata est un beau spectacle qui a l’avantage de rendre vraiment un bel hommage à la pièce dont il s’inspire. Les variations opérées sur le texte original ne sont pas gratuites et l’on est impatient d’en connaître plus d’un auteur qui sait jouer avec dextérité avec un des chefs d’oeuvre de l’art théâtral.” – Froggy’s delight
– “Le théâtre est là pour poser la question de notre présence au monde, de notre présence aux autres. C’est l’une des choses qu’il nous a paru important d’explorer à travers ce spectacle.” – Guy Delamotte pour La Terrasse
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