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Revue de presse du 27 janvier 2016 : Kings of War, Argument et Bettencourt Boulevard

 

1. L’un des événements de ce début d’année, c’est sans doute le “Kings of War” d’Ivo van Hove à Chaillot :

– Le plus inventif des metteurs en scène s’empare de cinq pièces de Shakespeare pour un spectacle événement à Chaillot.” – Paris Match

– “Kings of war est un bon cru du grand entrepreneur de spectacles. Comme souvent, il cherche à y analyser les fondements du pouvoir, de tout pouvoir.” – Telerama

– “Kings of War est ainsi sous-tendu de bout en bout par une inflexion nerveuse qui confère à l’ensemble l’intensité dramatique d’une série télé.” – Liberation

Kings of War est une réflexion brillante, souvent ironique et parfois un peu trop dense sur l’exercice du pouvoir et son corollaire, faire la guerre ou pas.” – France TV Info

– Interview d’Ivo van Hove pour La Terrasse

 

2. Pascal Rambert propose sa nouvelle création au T2G, “Argument”, un texte magnifique porté par deux immenses comédiens :

– Tout ici subjugue et déroute : le décor crépusculaire de Daniel Jeanneteau fait de rideaux d’eau, de fumées blanches et de clair-obscur ; le texte poétique et politique du dramaturge ; le jeu intense de deux comédiens d’exception, Laurent Poitrenaux et Marie-Sophie Ferdane.” – Les Echos

– “La joute verbale prend des airs de conte gothique, parce que la pluie tombe sur la lande où se situe une partie du récit, et que les lumières magnifiques d’Yves Godin, complice habituel du dramaturge, composent la blancheur d’un linceul...” – Telerama

– “On se retrouve ainsi dans l’affrontement de deux êtres qu’affectionne particulièrement Pascal Rambert.” – Marianne

– La puissance du jeu des deux comédiens, dans cet entrelacs de cris et de chuchotements, comme le dépouillement du dispositif, incarnent dans une sorte de corps oniriques cette folle révolte.” – Mag’Centre

– En propulsant au temps de la Commune la crise conjugale entre un bourgeois conservateur et sa femme sensible aux idées socialistes, Pascal Rambert fait de l’amour une donnée fondamentalement politique.” – Les Inrocks

– Interview de Pascal Rambert pour France Inter

 

3. “Bettencourt Boulevard”, la pièce de Michel Vinaver mise en scène par Christian Schiaretti débarque à la Colline :

– La vie est un théâtre et cette affaire Bettencourt, où telle la star Gloria Swanson au crépuscule de sa vie dans Sunset Boulevard, la “star” Liliane fait son grand numéro, même sans le vouloir, fait partie de notre patrimoine.” – Le Point

– “Pas de dénonciation, mais la mise en perspective d’une affaire qui pourrait prendre la valeur d’un mythe de notre époque.” – Le Monde

– “Le spectacle pourrait en être insupportable, sans l’écriture de Vinaver extraordinairement éclatée, bousculant les temps, enchevêtrant les dialogues et les situations.” – La Croix

– Les personnages portent leurs noms réels, et leur interprétation n’hésite pas non plus à se rapprocher du réel par la voix ou les manières.” – La Terrasse

– On est bluffés de tant d’intelligence allègre. D’autant que jamais Vinaver ne juge ses drôles de protagonistes.” – Telerama

– Interview de Christian Schiaretti pour Les trois coups

Caroline Proust_Portrait

Interview de Caroline Proust

Caroline Proust : la vie à cent à l’heure

Interview du 5 novembre 2015
Aux Ateliers Berthier – Odéon Théâtre de l’Europe

Actuellement à l’affiche de Vu du Pont de Ivo van Hove  

Piano Panier : Comment êtes-vous arrivée sur le projet “Vu du Pont”?

Caroline Proust : Il y a un peu plus d’un an, Dominique Pitoiset m’a contactée pour reprendre le rôle de Barbara Fordham dans sa mise en scène d’Un été à Osage County. J’ai hésité – pas longtemps – avant d’accepter ce qui représentait un gros défi, dans la mesure où l’on était à 9 jours de la première… Cette première fut l’une des pires représentations de ma vie, tellement j’angoissais de ne pas savoir mon texte mais tout s’est bien passé. C’est sur ce spectacle qu’Eric Bart, directeur de la Programmation de l’Odéon m’a repérée pour le spectacle d’Ivo van Hove. Je me rends compte que j’aime travailler dans l’urgence, c’est aussi la caméra qui apprend ça !

Piano Panier : Vous avez eu finalement très peu de temps pour la reprise parisienne de ce spectacle créé à Londres l’année dernière ?

Caroline Proust : Concrètement, nous n’avons eu que 13 jours de répétition avec Ivo van Hove. Nous avions tous déjà vu le spectacle à Londres, et nous avions accès aux captations, même si, personnellement, j’ai préféré  rester “vierge” de tout visionnage. Ivo van Hove est très précis dans son travail, très rigoureux et très doux dans sa direction.

Piano Panier : Comment définiriez-vous le personnage de Béatrice, que vous incarnez ?

Caroline Proust : Elle est bienveillante, prête à tout sacrifier par amour pour son homme. Je pense qu’aujourd’hui, une femme moderne partirait, elle le quitterait… Et malgré tout, l’histoire de Béatrice qui décide de sombrer avec son compagnon trouve un écho malheureux dans ce qui se passe chez certaines femmes. Ces femmes qui ne travaillent pas, qui vivent sous le joug de leurs maris… Je n’avais pas senti cette dimension à la lecture de la pièce. J’avais surtout été frappée par le parallèle avec la situation actuelle des migrants.

Piano Panier : Quels sont vos autres projets ?

Caroline Proust : Actuellement, je travaille sur un long métrage que je vais réaliser avec Etienne Saldes, sur l’histoire de Sandrine Ageorges Skinner et son combat contre l’exécution de son mari. Hank Skinner, dont je suis persuadée qu’il est innocent, se trouve depuis 22 ans dans les couloirs de la mort… Pour nous, il y a urgence à tourner ce film, pour tenter d’attirer l’attention de l’opinion publique sur cette scandaleuse erreur judiciaire. J’aimerais donc avoir bouclé le tournage avant d’entamer la saison 6 d’Engrenages.  A ce propos, le 24 novembre je serai à New York : la série est nominée aux Amy Awards ! Et deux jours après, je file à Bruxelles sur le tournage de la web série Amnesia. Ce qui est génial dans ce métier, c’est de pouvoir passer ainsi d’un univers à l’autre en si peu de temps.

Piano Panier : Les journées doivent vous sembler bien courtes ?

Caroline Proust : Oui ! mais je m’ennuierais si je n’avais pas autant de perspectives et de projets ! Et je trouve encore le temps de passer du temps avec mes filles. Ce soir, par exemple, juste avant d’arriver au théâtre je les ai aidées à préparer un gâteau. Elles sont persuadées que je pourrais concourir à Top Chef !

Piano Panier : Un coup de coeur ?

Caroline Proust : L’histoire de Sandrine et Hank !

Piano Panier : Un coup de gueule ?

Caroline Proust : J’ai bien conscience que le problème des migrants est extrêmement complexe mais je suis en colère contre notre gouvernement qui pourrait s’impliquer davantage…

Piano Panier : Un coup de blues ?

Caroline Proust : La centrale nucléaire de Fessenheim qui n’est toujours pas fermée, en dépit des promesses de François Hollande – c’est plus qu’un coup de blues !

Piano Panier : Coup bas ?

Caroline Proust : Tout ce qui va à l’encontre, à l’inverse de la franchise ; c’est ce qui fait que le monde va mal.

Piano Panier : Coup de foudre ?

Caroline Proust : Ivo van Hove.

Piano Panier : Coup de génie ?

Caroline Proust : C’est rare ! Pour moi le véritable génie consiste à associer plusieurs talents pour s’en rapprocher…

Piano Panier : Coup de sang ?

Caroline Proust : J’ai plutôt tendance à démarrer au quart de tour ; c’est compliqué pour mon entourage ! Les coups de sang les plus fréquents, je les ai sur la route. Je circule à vélo et je suis confrontée chaque jour à l’incivisme des automobilistes, des scooters, et même des piétons !

Piano Panier : Coup d’envoi ?

Caroline Proust : Amnesia.

Piano Panier : Coup dur ?

Caroline Proust : Les meurtres de la police américaine sur des noirs américains.

Piano Panier : Coup d’essai ?

Caroline Proust : Mon film. Il y a urgence à démarrer le plus vite possible le tournage.

Piano Panier : Coup de tête ?

Caroline Proust : D’avoir contacté cet acteur très connu pour le rôle principal du film…

Piano Panier : Coup de théâtre?

Caroline Proust : Il va accepter : ce sera mon coup de théâtre !

Revue de presse du 14 octobre 2015 : Vu du Pont, Fleur de Cactus, Irma la Douce et The Servant

 

 

1. Aux Ateliers Berthier du Théâtre de l’Odéon, Ivo von Hove met en scène “Vu du Pont” d’Arthur Miller :

– “Les applaudissements qui clôturent une prestation hors normes sont à la mesure du choc.– Marianne

– “Vu du pont : une tragédie aussi vieille que le conflit entre loi et justice, ou entre réalité et désir ; une version moderne du mythe du Paradis perdu.” – France Inter

– “Le directeur de l’Odéon Luc Bondy a vu le spectacle à Londres et a demandé à Ivo van Hove de le jouer avec des acteurs français.“- Le Point

– “La scénographie est à la hauteur du propos : la scène n’est pas devant nous mais au centre, tel un ring, coincée entre quatre plaques de verre froides et étanches.“- Non Fiction.fr

 

2. Catherine Frot et Michel Fau hilarants dans “Fleur de Cactus” au Théâtre Antoine :

– “Le show piquant de Fau et Frot.– Les Echos

– “Michel Fau, grand amoureux du théâtre de boulevard, a souhaité garder la pièce “dans son jus” des années 60-70, avec des décors et costumes “vintage” et des extraits musicaux pop désopilants.“- Le Point

– “Le public rit de très bon cœur et s’amuse.” – Le Figaro

– “Au côté de Michel Fau, savoureux en patron dentiste réfractaire au mariage, Catherine Frot est la grande vedette de la soirée.“- Le JDD

– “La pièce, où les personnages entrent et sortent comme un feu d’artifice d’un placard, flirte avec Labiche et Feydeau pour les costumes d’époque et les quiproquos, avec les Deschiens pour l’absurde et l’insolence, sans oublier un clin d’oeil au théâtre amateur.– le Parisien

 

3. Au Théâtre de la Porte Saint-Martin, “Irma la Douce” chante et enchante :

– “Avec un humour appuyé (souvent hilarant, parfois lourdaud), Nicolas Briançon revisite la comédie musicale d’Alexandre Breffort et Marguerite Monnot, créée dans les années 1950.“- Telerama

– “On s’amuse, tant les comédiens s’en donnent à cœur joie.– La Croix

– “Nicolas Briançon prend par le bon bout ce musical léger et ultradésuet.“- Les Echos

– “Habituée de la scène, Nicole Croisille sait jouer avec le public sans que cela soit surfait.” – Les Trois Coups

 

4. Au Théâtre de Poche-Montparnasse, il est encore temps d’aller applaudir Maxime d’Aboville dans “The Servant” :

– “En s’appuyant sur une distribution jeune et brillante, il parvient à saisir les thèmes du roman de Robin Maugham : l’affrontement des classes sociales, l’ambiguïté sexuelle, la perversion, le sadomasochisme...“- L’Express

– “On est immédiatement happé par une atmosphère, des personnages, une action, un suspens, et cela fait que l’on ne pense pas du tout au film.” – BlogFigaro

– “Pas d’audaces formelles dans la mise en scène de Thierry Harcourt, qui se contente de coller au texte, efficace et vif.”- Les Echos

– “Cinq individus aux visages ambigus, cinq comédiens aux facettes remarquables. Leurs interprétations sont parfaitement limpides, spontanées et leurs personnages entiers et complètement étudiés.– The Huffingtonpost