Revue de presse du 14 décembre : Le Cerf et le Chien, La Grenouille avait raison, Tableau d’une exécution
© Simon Gosselin, collection de la Comédie-Française
1. La Comédie-Française offre au jeune (et moins jeune) public, avec Le Cerf et le Chien sous la houlette de Véronique Vella, une fable poétique, intelligente et humaniste :
– “Une parabole animalière poignante sur les vertus de l’amitié et de la tolérance. Les Comédiens-Français sont tous excellents et la mise en scène de Véronique Vella leur offre le cadre musical d’un adorable cabaret agricole, enjoué, drôle, émouvant et, sous le costume de la fable et des bêtes, profondément intelligent et édifiant !” – La Terrasse
– “Savoureux à tout âge. La légèreté du décor tournant laisse la place à la nature et à la forêt… La mise en scène repose sur l’ingéniosité, la simplicité, atouts maîtres de la représentation. Les fillettes sont interprétées avec fraîcheur, malice et complicité par Elsa Lepoivre et Véronique Vella… C’est drôle, limpide, revigorant. Une jolie réussite au programme de cette fin d’année.” – Le Journal du dimanche
– “La fraîcheur du “Cerf et le Chien” enchantera les grandes personnes. Comme tout spectacle destiné aux enfants quand il est réussi.” – L’Obs
– “Dans un décor de livres de contes, le spectacle rivalise d’humour, de comptines et de swing, pour porter le beau message humaniste et naturaliste de Marcel Aymé. Les comédiens-français sont des animaux fantastiques !” – Les Echos
– “Un très beau conte, plein d’humanité, de tendresse, de cruauté et de chagrin. La sociétaire réussit à conserver les fondamentaux de son travail, tout en se renouvelant. Les interprètes font des merveilles pour que l’on soit vraiment en totale empathie avec eux et qu’on les reconnaisse. Tout est juste, fin, délié, fraternel. C’est un spectacle pour les enfants, à partir de 7 ans. Mais les parents, les grands parents peuvent les accompagner, ils passeront un moment enchanté…” – Le Grand Théâtre du monde, Armelle Héliot
– “Un plaisir à déguster en famille. Dans une scénographie qui emprunte à la palette naturaliste (Julie Camus) et des costumes subtilement allusifs (Isabelle Benoît), les acteurs, gamins lâchés dans la cour de récré, endossent leurs personnages avec jubilation. En ces temps égoïstes et frileux, ce n’est sans doute pas par hasard que Véronique Vella a choisi de nous raconter une histoire qui parle d’amitié, de solidarité, de l’acceptation de l’autre et à voir de 7 à 77 ans.” – Webthéâtre
– “La mise en scène de Véronique Vella est une petite merveille de délicatesse, de tendresse et de créativité. Le décor est d’une grande poésie. Toute l’équipe est remarquable. Dans la personnification du cerf, du boeuf et du chat, Elliot Jennicot, Stéphane Varupenne et Michel Favori sont, si l’on peut se permettre une telle formule, admirable d’animalité humaine…” – Culture Tops
© Richard Haughton
2. La grenouille avait raison : la nouvelle création de James Thierrée, imparfaite aux yeux de certains, mais tout le monde est d’accord : quelle fête !
– “TT Cette étrange épopée familiale puise ses thèmes dans la littérature fantastique, notamment celui du dédoublement, avec un décor fait de machines improbables. La chevelure rebelle, désormais blanchie, James Thierrée, meneur de troupe généreux et facétieux, offre une belle latitude de jeu à ses partenaires.” – Télérama Sortir
– “James Thierrée installe son univers foisonnant et poétique au Théâtre du Rond-point. Un univers féérique et mélancolique, placé sous la tutelle d’un grand lustre marionnette, dans lequel évoluent James Thierrée et ses camarades, qui conjuguent cirque, danse, musique et chant.” – La Terrasse
– “Il ne joue pas, il danse. Il ne danse pas, il flotte. Il ne flotte pas, il plane… Moins échevelé, mieux maîtrisé, plus joyeux que le précédent, « Tabac rouge ». La scène du Rond-Point est transformée en palais des mirages fantôme. Les images fortes et insolites s’enchaînent… les numéros comiques sont très réussis : corps-à-corps indémêlable, jeux de mains dans un bassin, ballet d’assiettes sauvage… Tout n’est pas parfait dans ce spectacle d’une heure et demie. La « Grenouille » n’a peut-être pas toujours raison : trop de déplacements, d’accessoires, de lumières et de couleurs… Certaines scènes s’étirent à l’envi et les chorégraphies, alors, bégaient. Mais la magie de l’ensemble, la fantaisie et le charisme de James, la virtuosité et l’allant de ses partenaires sont tels qu’on ne va pas barguigner. Terminer l’année théâtrale par un telle fête « batracienne » est un privilège.“– Les Echos
– “Le défaut du spectacle, encore un peu distendu quand on l’a vu, au Printemps des comédiens de Montpellier, est de vouloir trop en dire. Mais ces jeux d’une tribu aux airs d’« enfants perdus » offrent une émotion forte. James Thierrée se prend-il pour Peter Pan ? Facétieux, piquant et cruel à la fois…” – Télérama
– “Las ! Il faut bien confesser la déception ressentie au vu de cette nouvelle création…
On retrouve pourtant, dans cette Grenouille, tout ce qu’on aime dans l’univers foutraque et bohême de James Thierrée… [Mais] le spectateur s’égare un peu…” – Le Monde
– “Avec “La grenouille avait raison”, son nouveau spectacle au titre aussi énigmatique que les fantasmagories qu’il met en scène et en corps, James Thierrée ensorcelle… Un chef-d’œuvre technique également, car il faut admirer un imbroglio d’acier, de poulies, de liens, ou cet escalier en colimaçon qui part de nulle part et s’élance, sans l’atteindre, vers le ciel… Cette débauche d’accessoires renvoyant à une multitude d’images ensorcelantes ne gêne pas. On se laisse facilement emmener dans ce labyrinthe encombré à la poursuite d’une fratrie mystérieuse enfermée là-dessous pour un crime inconnu. Tout juste manque-t-il un ressort dramaturgique moins ténu pour émouvoir vraiment…” – Les Trois Coups
© Simon Gosselin
3 – À retrouver début janvier à L’Odéon-Berthier, Tableau d’une exécution d’Howard Barker, mis en scène par Claudia Stavisky : du théâtre exigeant et passionnant, porté par une belle distribution :
– “Avec un sens de la dramaturgie, sans didactisme pesant, Barker illustre la “relation totalement inégalitaire” entre l’Etat et les artistes. Dans sa mise en scène, Claudia Stavisky ne recherche pas l’illustration inutile, elle laisse filtrer le processus de création, l’exécution du tableau, à travers des brossages de cartons à grands traits, des couleurs rouges, et entendre les interrogations de l’artiste, sa détermination et sa capacité de résistance face à la critique, au pouvoir. L’interprétation est forte, notamment celle de Galactia par Christiane Cohendy, impressionnante, formidablement engagée, fougueuse, charnelle et vive…” – Le Journal du dimanche
– “Evitant autant l’écueil d’une illustration pesante que celui d’une abstraction sèche, révélant au contraire toute la finesse et la complexité de ce qui se trame, la mise en scène de Claudia Stavisky se déploie autour de l’exécution de la toile dans un espace évolutif figurant l’atelier de l’artiste. Le travail scénique accorde toute son importance à la matérialité du travail du peintre, à la langue aussi magnifiquement incarnée par les comédiens, langue tranchante, abrupte, et pourtant recherchée, poétique et lyrique. Christiane Cohendy interprète Galactia avec subtilité, fougue et profondeur. De même, ses partenaires forment une équipe au cordeau.” – La Terrasse
– “Le texte, violent, invite le public à s’interroger sur le lien entre l’art et le pouvoir mais aussi sur les atrocités de la guerre. L’objectif de cette pièce d’Howard Barker est d’interroger le monde. En une vingtaine de tableaux, le public est invité à être actif. “Je crois que la subversion la plus vive réside dans la question et non dans la réponse” dit Howard Barker de son œuvre. Au théâtre des Célestins, le public est bel et bien mis à contribution. Avec un texte fort et une mise en scène saluée par la critique, impossible pour les spectateurs de rester passifs et indifférents.” – CultureBox
– “Ce théâtre est difficile. La langue en est puissante, ardue, violente. “Tableau d’une exécution” est ici donnée dans la traduction fidèle, inventive, faite pour le jeu de Jean-Michel Déprats. Christiane Cohendy est magnifiquement entourée. Tout le monde se tient sur la crête étroite du tragique et d’un frémissement burlesque, du passé et du pur présent. Howard Barker est ironique et cruel. Ses personnages sont très difficiles à incarner et ici, chacun, très bien dirigé par Claudia Stavisky, a trouvé un subtil équilibre, une ambivalence qui donne une nervosité angoissante à la pièce. Son, lumière, tout participe de cet opéra emporté, qui demeure pourtant intime, profond, secret, énigmatique.” – Le Grand Théâtre du monde, Armelle Héliot
– “Passionnant. Ce Barker là est aussi drôle que rosse. Aussi roué que sincère. Aussi mordant que précis.
C’est la grande Christiane Cohendy qui interprète Galactia, rôle écrasant qu’elle tient de bout en bout sans faiblir. Pendant environ deux heures, dix comédiens de qualité vont habiter le plateau… Après une exposition un peu lente, sur un plateau un peu vaste, le spectateur rentre lui aussi dans le tableau, s’y perd un peu longtemps, il est vrai, mais se trouve récompensé, in fine, par la richesse du propos, la folle ambition de l’auteur et la forte vision de la metteure en scène. Ce théâtre de la catastrophe est ici un théâtre de la réussite.” – Les Lendemains de la générale, Laurence Liban
– “Une belle distribution et notamment à Christiane Cohendy qui porte avec brio le rôle d’une femme peintre que son choix de la vérité dans son art oppose au pouvoir en place. La mise en scène est à la hauteur de l’enjeu. Claudia Stavisky va brosser de main de maître un portrait de femme et d’artiste aussi attachant que complexe, aussi puissant que juste.
Cela fait longtemps qu’on attendait de Claudia Stavisky une telle preuve de son talent. Elle nous l’apporte ici, à la fois à travers sa mise en scène et sa direction d’acteurs. Une de ses meilleures réussites, sans doute la plus belle.” – Les Trois Coups
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