Gourou : tel est pris qui croyait prendre
« Mathias apprend qu’il est l’unique héritier d’une mystérieuse secte américaine,
l’Église Véritaniste. 100 millions de dollars l’attendent, à une condition : faire renaître la secte de ses cendres et réunir au moins 5000 fidèles en moins de 6 mois. Il doit devenir Gourou…»
© Yume Nanbu
Au Petit Gymnase, GOUROU, une joyeuse comédie portée par une énergique et talentueuse troupe de jeunes comédiens, au service d’un sujet moins en vue dernièrement mais toujours d’actualité, l’endoctrinement sectaire.
Mathias, loser indolent (parfait Loïck Müllauer), s’embarque dans une spirale infernale d’emprise… Tel est pris qui croyait prendre, une fois que la machine est lancée, gourou et fidèles sont prisonniers du même cercle vicieux.
Gourou dénonce les rouages de la manipulation mentale, et les travers de notre société prompte à préférer les vérités alternatives plutôt la banale réalité. Le sujet est grave mais traité avec vivacité par l’absurde. Entre boutade et pamphlet, le texte distille avec à-propos quelques pointes de noirceur dans une comédie qui reste tout de même assez convenue, et qu’on aurait aimé voir aller plus loin dans sa folie. Mais la mise en scène maline, rythmée, un peu cartoon et parfois bien allumée lui donne du relief et offre aussi quelques belles images. Le décor graphique, tout simple, fait de cubes et quelques accessoires, et un travail de lumières bien pensé permettent de moduler l’espace de manière efficace. Soulignons le jeu généreux, sincère et maîtrisé des interprètes, jeunes gens très prometteurs !
GOUROU
Au Théâtre du Gymnase
Avec François Aubagnac, Suzanne Gardeux, Dorian Fontyn, Thomas Milatos, Mélodie Møller, Loïck Müllauer
texte de François Aubagnac, mise en scène Suzanne Gardeux, collaboration artistique Laurence Cote
Photo d’en-tête : © Philippe Gardeux
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