Le Vide essai de cirque : un vertige de sens et de frissons
Le Vide essai de cirque – spectacle vu lundi 9 mai 2016
A l’affiche du Monfort Théâtre jusqu’au 21 mai 2016
Spectacle écrit par Fragan Gehlker, acrobate à la corde
Alexis Auffrey, création musicale et régie de piste
Maroussia Diaz Verbèke, dramaturgie
“L’impossible, nous ne l’atteignons pas, il nous sert de lanterne.” – René Char.
Monter, descendre, monter, descendre. Un homme, une corde. Monter, descendre, monter encore. Tomber, se relever.
C’est un Sisyphe acrobate que l’on voit se confronter au danger du vide, au défi de la corde, à la réalité concrète des obstacles scéniques qui ne cessent de s’imposer à lui. Infiniment il grimpe, tombe et se relève sans relâche, sans ciller, il persévère. Absurdité circassienne, humour aussi, absurdité de la vie dans cette relecture du Mythe de Sisyphe d’Albert Camus.
On passe une heure intense à retenir son souffle avec cet homme – personnage aussi presque Beckettien – qui côtoie ces 18 mètres de vide sous lui. Au rythme d’un violon et de silences. Et avec autant de dextérité. Le son des lourdes cordes qui s’abattent sur le sol n’est pas sans rappeler parfois l’implacabilité du réel et de la vie.
© Perrine Cado
Se confronter au néant, repousser ses propres limites, atteindre des sommets, et pourtant se heurter au réel, voilà le défi et la condition de l’homme.
Belle interrogation sur la vie, sur comment se sentir vivant et trouver de la joie dans ce vertige.
C’est beau, ça fait frissonner, c’est intense, ça met en joie, allez-y : plongez dans le Vide !
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