Revue de presse du 12 octobre : Edmond, La forêt qui marche et Vient de paraître
1. Un concert de louanges quasiment à l’unisson pour Edmond, la nouvelle création d’Alexis Michalik :
– “Une épopée débridée. Un bijou… deux heures d’un spectacle jubilatoire. Douze merveilleux comédiens se partagent la trentaine de rôles… Quelle fluidité ! On installe et désinstalle en un tour de main, les décors semblent virevolter autour des comédiens. On rit, beaucoup, on s’émeut aussi, devant l’écriture du chef-d’oeuvre. Et frissonnant de plaisir, on assiste à la première de cette pièce mythique, applaudissant à tout rompre la puissance et la réussite. Tant celles de Rostand le magnifique que celles du magicien Michalik.” – Le Parisien
– “Si vous passez rue Montpensier à Paris aux alentours de 23h, vous croiserez le public réjoui… S’inspirant de faits réels et avec une verve et un talent intacts, Michalik retrace la genèse du chef d’œuvre… Le public enchanté, n’en perd pas une miette. Michalik et sa troupe nous emportent dans un tourbillon d’inventivité… Il signe avec “Edmond” un magnifique hommage au théâtre de l’âge d’or, juste avant l’invention du cinéma par les Frères Lumière. Au point qu’on ne sait plus à la fin si l’on est en train d’applaudir Rostand ou Michalik, si on est un spectateur de 1897 ou de 2016. Un grand écart dans le temps tout à fait jubilatoire. Une réussite à voir absolument.” – Culture Box
– “Artiste aux dons multiples, Alexis Michalik raconte l’histoire de la création de Cyrano de Bergerac et signe une mise en scène allègre. Ce sont Les Enfants du paradis chez les Branquignols. La troupe est excellente !” – Le Figaro
– “Lettre d’amour au théâtre. Edmond nous raconte l’effervescence créatrice de Cyrano, tel un combat épique, gagné par des artistes passionnés. Une lettre d’amour au théâtre, haletante, joyeuse et émouvante… Douze comédiens jouent tous les rôles dans un décor changeant de bric et de broc. L’esthétique est rétro, le jeu volontairement vintage, avec ce qu’il faut de dérision et bien sûr de « panache » pour faire vibrer les spectateurs.” – Les Echos
– “Il y a chez Michalik un amour du théâtre qui confine à la magie. Une manière joliment désuète de raconter des histoires, de nous entraîner dans un tourbillon de vies… La pièce s’envole habitée par des personnages attachants (Edmond et Rosemonde), charismatiques et parfois très drôles… Mais ce qui fait le sel de ce spectacle, c’est assurément la manière dont Alexis Michalik raconte cette histoire, avec enthousiasme et générosité, en véritable amoureux du théâtre (à l’ancienne). Une approche enchanteresse presque cinématographique pour raconter l’une des plus belles pièces du théâtre français, un texte sublime dont on connaît tous les célèbres tirades…” – Time Out
– “Michalik mêle le vrai et le faux dans un brassage fantaisiste où la valeur comique des situations importe plus que le souci de respecter le sérieux des archives. Peut-être y a-t-il trop d’événements mais Michalik est généreux en gags et en surprises. La troupe est comme sur le pont d’un bateau qui menace de faire naufrage et joue des dizaines de rôles avec l’aplomb de ceux qui n’ont jamais le mal de mer. On applaudira surtout Guillaume Sentou, touchant Edmond, enfantin, ingénu jusque dans les tourmentes, Pierre Forest, colossal Coquelin, ganache bonhomme de haut vol, Valérie Vogt qui se dédouble dans deux rôles choc… Mais chacun est au tempo de cette fausse image d’Epinal où les sentiments, les contretemps et les incidents sont tracés avec l’intelligence suprême de la comédie.” – Webtheatre
– “Dans le cadre divin et ancien du Théâtre du Palais Royal, Edmond est une toute grande pièce qui apporte joie, énergie et réflexion à un public ravi. Un immense succès ne peut qu’accueillir cette pièce brillante de mises en abîmés et touchante d’émotions simples sur la création à la française… On rit, on pleure, on s’indigne, on se réjouit pour cette troupe mobilisée par quelque chose de grand et généreux : mettre au monde une grande pièce de théâtre qui sortira Paris de sa léthargie. Si vous aimez un tant soit peu le théâtre et la jubilation qu’une pièce peut procurer : vous ne manquerez pas Edmond.” – Toute La Culture
– “Le public s’amuse, arrive à suivre (“Cyrano de Bergerac” en aurait rebuté plus d’un, dame, c’est très long, et historique, et poétique !) et jouit de cette comédie champagnisée, avec références connues, musiques très (trop?) connues, permanentes, couvrant les mots qui ne vaudront jamais les notes. La troupe virevolte avec drôlerie, enchantant un public bourgeois qui ne veut plus en rien être désormais dérangé…” – Froggy’s Delight
2. La forêt qui marche/ A floresta que anda, une expérience OVNI, prometteuse et dérangeante, qui ne convainc pas forcément, mais qui intrigue et intéresse :
– “TT (on aime beaucoup). Christiane Jatahy — dramaturge, cinéaste, menteuse en scène — ne cesse de nous poser question. Elle s’est mise, comme souvent, sous la houlette d’un grand auteur. Et la Lady Macbeth de Shakespeare erre dans l’espace sombre… C’est la matière même de la tragédie de l’Elisabéthain, la sauvagerie humaine qu’il dénonce dont témoigne Jatahy. Avec l’impression fulgurante d’être au cœur du mal ; au cœur d’un cerveau de créatrice, aussi.” – Télérama Sortir
– “Une performance sur l’abus de pouvoir. On est prévenus à l’entrée : il y a deux manières d’appréhender ce spectacle immersif, en observateur ou bien muni d’une oreillette… Au mitan du spectacle, la fiction fait enfin irruption dans la salle : quelqu’un tombe, des gestes inexpliqués se succèdent et l’on se trouve un instant plongé dans le noir. Vision fulgurante que ce ballet d’écrans se rapprochant dangereusement de nous. Entre l’installation et la déambulation, cette courte performance parfois trop décousue semble manquer de matière (on en reprendrait bien pour une heure). Elle donne néanmoins une idée de la qualité du travail multimédia de Christiane Jatahy...” – Libération
– “Il est difficile de décrire cette performance sans en dévoiler les mécanismes, et la surprise est nécessaire à l’expérience. Parlons du talent qu’a Jatahy de nous saisir à un endroit intime, s’adressant autant à l’intellect qu’à l’affect. Petit à petit, le son, l’image et tous les acteurs participent d’une montée dramaturgie en un climax effrayant.” – Culture Tops
– “Cet opus-ovni, épilogue d’une trilogie commencée avec Strindberg et Tchekhov, est davantage une performance qu’un spectacle. La morale shakespearienne nous est délivrée à la fin, grâce au film qui vient d’être tourné, entrecoupé d’images allégoriques et ponctué de « répliques » lues par les acteurs amateurs. L’émotion naît de cette forêt d’écrans qui se met en marche sur une musique techno et du « monologue » ultime de Julia, rayonnante d’humanité. On peut trouver le propos un peu court, mais cette « Forêt qui marche » ouvre tellement de possibles nouvelles vies au théâtre qu’on en sort stimulé – impatient de voir ce que nous réserve la magicienne Christiane Jatahy dans ses œuvres à venir.” – Les Echos
– “Le spectacle conjugue installation, video, théâtre, participation du public, fiction et images documentaires… Les spectateurs déambulent sans bien comprendre de quoi il retourne au point que certains groupes bavardent comme au café sans vraiment s’intéresser à l’environnement. Ça et là un micro événement mené avec la complicité du public… La metteur en scène nous perd dans un labyrinthe formel, un puzzle déroutant qui se conclue sur toujours la même interrogation : comment changer le monde ? Un travail original, engagé, intelligent, d’une certaine virtuosité formelle mais qui au final laisse dubitatif, voire indifférent.” – Webtheatre
– “Jatahy apporte de nouveau une radicalité insolente à sa forme, qui apparaît comme inédite, performative, et venant proposer au public une expérience immersive unique. L’observateur, devenant ici rôle principal de sa dramaturgie, amène le public à être lui aussi totalement engagé dans le processus et la création artistique. C’est en cela que Jatahy balaye les conventions et impose sa singularité poignante au regard dupé du spectateur… Les spectateurs retournent à leur vie quotidienne en ayant à l’esprit, et frappant comme un glas, l’image d’une armée indignée allant évincer la noirceur de la corruption politique. Une métaphore en somme forte et militante qui participe à faire de ce spectacle, outre son esthétique révolutionnaire, une œuvre engagée et déroutante.” – Un Fauteuil pour l’orchestre
– “Je voulais que le spectateur construise son propre parcours dans l’œuvre (…) Je n’aime pas les spectacles où l’on considère le public comme une masse qui assiste à une œuvre qui ne concerne que vous-même.” – Christiane Jatahy pour La Terrasse
3.Vient de paraître, une satire du monde littéraire qui a su amuser et titiller l’esprit des critiques :
– “Un plaisir de mécanique théâtrale. Remarquablement construite, la pièce de Bourdet ménage les surprises et les rebondissements, et avance sans temps mort, avec de courts changements de scène ponctués d’une musique guillerette. La mise en scène de Jean-Paul Tribut est habilement rythmée et chacun des interprètes dessine précisément son personnage dans un jeu délibérément appuyé, en clin d’œil au style de l’époque, et bienvenu… Une redécouverte et un très bon moment de théâtre.” – Le JDD
– “On a trop vite et injustement oublié le théâtre d’Edouard Bourdet (1887-1945). Il enchanta pourtant son époque, tant plaisait et choquait à la fois sa critique acerbe des mœurs de son temps… Sa satire de 1927 n’a pas pris une ride et se teinte de piquantes réflexions sur la création. Mise en scène avec simplicité, rapidité, elle est très efficacement interprétée. Mention spéciale à Jean-Paul Bordes, toujours délicieux d’ironie, d’humour et de second degré.” – Telerama Sortir
– “La mise en scène, simple et épurée, permet au public de s’imprégner de l’atmosphère des années 30 tout en restant connecté au monde d’aujourd’hui. Ici sont abordés des thèmes toujours très présents dans nos vies actuelles : les petites luttes de pouvoir, les jeux de séduction etc… Sans oublier une réflexion forte sur la créativité. Les personnages sont joués par des comédiens généreux et talentueux. Jean-Paul Tribout est exceptionnel dans le personnage de Moscat. Il faut dire que le personnage a du “volume”…” – Culture Tops
– “La mise en scène est alerte et entraîne la ronde des acteurs dans ce qui se satisferait de la légèreté du vaudeville, truffé de bons mots et de saillies convenues. Mais, au-delà des portes qui claquent et de l’éternel trio amoureux et de ses chausse-trapes, ce serait méconnaître le cynisme affiché ou plus larvé de ce petit monde, qui n’a pas pris une ride, d’autant plus évident en ces temps de rentrée littéraire. Un joyeux moment, grinçant avec le sourire, qui fait réfléchir sur ce qui nourrit l’inspiration et la création.” – Spectacles Selection
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