Revue de presse 27 juin : Democracy in America, L’Ecume des jours, Monsieur de Pourceaugnac
@ Guido Mencari
1. Au Printemps des Comédiens à Montpellier, le très remarqué Democracy in America de Castellucci, à retrouver à la MC93 de Bobigny à l’occasion du Festival d’Automne :
– “Le nouveau spectacle du créateur italien questionne les mots et impressionne encore par ses images.” – Le Monde
– “La force de la pensée, celle des images, l’humour qui n’interdit jamais lucidité, émotion, étrangeté, questions qui taraudent, tout ici subjugue. Un spectacle saisissant. On comprend beaucoup et beaucoup échappe. Un moment à part. À méditer.” – Armelle Héliot, Le Grand Théâtre du monde
– “Une succession de tableaux à la fois saisissants, poétiques et angoissants. Jouant avec de grandes toiles transparentes, créant des jeux de lumières d’une grande beauté, Castellucci fait appel à “l’écran mental” du spectateur et crée des images indélébiles, qui échappent à tout contrôle. Mais au-delà des tableaux marquants, sont notamment évoqués la tyrannie de la majorité et l’affaiblissement de la liberté intellectuelle face au populisme…” – Ouest France
– “Castellucci multiplie les images magnifiques, obscures ou saisissantes, jouant des grands rideaux de tulle et des jeux de lumière pour créer des tableaux à la Turner ou Rothko…” – La Libre Belgique
– “Tocqueville est juste un prétexte, un moyen de prendre à contrepied l’idéologie libérale et de peindre un tableau des Etats-Unis confrontés à des figurations d’autres civilisations et à des songeries fantasmées… Tantôt l’image est crue, tantôt elle passe par une série de filtres visuels qui la rendent trouble et énigmatique. On s’agace et l’on est subjugué.” – Webtheatre
– “Cette pièce « librement inspirée » de l’essai d’Alexis de Tocqueville, « De la démocratie en Amérique », dépasse de loin la question de la démocratie pour aller aux origines des Etats-Unis vers les questions qui obsèdent Castellucci : le mal, la représentation, les mots…” – Toute la culture
– “Au-delà de son titre et de son contexte politiques, la pièce est l’assurance d’une réflexion plus complexe qu’il n’y paraît. Disons-le d’emblée, beaucoup de choses marchent dans cet ambitieux théâtre. En premier lieu, la virtuosité de Romeo Castellucci à mettre en scène l’onirisme… [Cependant] « Democracy in America » est parfois trop sibyllin. Si la conclusion est aussi attendue, elle appelle néanmoins à un questionnement intéressant : les mots sont-ils la source de tous les maux ?” – BSCNews
– “Librement inspiré de Tocqueville, « Democracy in America » n’a pas la force viscérale des grands Castellucci. Le metteur en scène italien entre au plus profond de la nature humaine, interroge l’individu et la communauté, extériorise violemment la douleur contenue, mais il semble trop axé sur la narration et les dialogues, lui qui sait si bien en faire l’économie habituellement. Ses actrices sont en état de grâce. Mais cette fois ci, Castellucci n’atteint pas la terre promise.” – Sceneweb
@ Lot
2. Au Théâtre de la Huchette, une adaptation réussie de L’Ecume des jours de Vian, portée par une distribution pleine de charme :
– “On passe là un moment exceptionnel, on y vit un bonheur comparable à celui que donne à l’écolier la récréation. Tout y est : la libération, le jeu et le rêve. La qualité de ce spectacle tient à l’harmonie exceptionnelle qui règne entre l’œuvre et son interprétation. L’adaptation du roman au théâtre est remarquable. Quant aux comédiens, ils sont d’une fraîcheur, d’une grâce, d’une sincérité merveilleuses. Pas un effet superflu, pas une once de vulgarité, pas la moindre trace d’amateurisme. Un travail impeccable. Léger, aérien, spirituel. Boris Vian sort non seulement intact de cette fête, mais grandi.” – Figaro Magazine
– “Un moment de théâtre plein de finesse et de grâce. Les trois jeunes comédiens font beaucoup pour la réussite du spectacle. Il y a les deux garçons, Maxime Boutéraon et Antoine Paulin, tous deux très justes. Mais c’est surtout Roxane Bret qui en fait le charme. Avec sa voix si particulière, sa gestuelle sensuelle, elle aurait enchanté Boris Vian. Une réussite de plus pour le petit théâtre de La Huchette…” – Figaroscope
– “L’adaptation est très réussie. On y retrouve poésie, fantaisie, jeux verbaux. Le spectacle rend bien cette atmosphère loufoque et fantastique… C’est vif, plaisant et les trois comédiens sont très bons. Un spectacle où toute la famille trouvera son compte. Il sera visible tout l’été.” – Télérama Sortir
– “Il y a des pirouettes, de la fantaisie, des évasions dans le fantastique. De temps en temps, Chick saisit sa guitare et plaque un accord. Il faut que ça swingue. Les acteurs se mettent à chanter. « Il y a seulement deux choses, écrivait Vian dans son prologue : l’amour, avec des jolies filles, et la musique de La Nouvelle-Orléans et de Duke Ellington. » Les choses n’ont pas tellement changé. Le texte suit la musique. Les dialogues sont allégés pour que rien ne pèse.” – Figaro
– “De ce roman-culte qui n’a cessé de charmer les générations, la mise en scène sans repos et surtout l’irrésistible jeunesse joyeuse et ironique des trois comédiens expriment la poésie tendre et nostalgique, tout en lui imprimant les rythmes contrastés de la passion amoureuse et de la malédiction. Sourires et émotion au bord des larmes, comme une pirouette en pied-de-nez à la mort. C’est frais, rieur et délicieux.” – Spectacles sélection
– “Dans un décor de papier peint découpé avec malice, Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps ont conçu un spectacle qui est plus un récital littéraire et musical qu’une représentation obéissant aux lois du genre dramatique. La soirée […] repose avant tout sur ses acteurs-chanteurs. Roxane Bret, Maxime Boutearon et Antoine Paulin ont la jeunesse des héros du livre de Vian, une tendresse, une mobilité, une joliesse, une plasticité que l’on peut compresser en une seule formule : ils ont un charme fou…” – Webtheatre
@ D.R.
3. Une comédie-ballet au Théâtre de l’Epée de Bois : un Monsieur de Pourceaugnac qui préfère la farce et le rire :
– “Un spectacle alerte qui tire résolument la pièce de Molière du côté de la farce. Ce spectacle rythmé rend justice à la vivacité de cette comédie-ballet. L’ensemble baroque La Rêveuse s’insère parfaitement dans le dispositif scénique. De fait, le metteur en scène traite cette comédie-ballet créée en 1669 comme ce qu’elle fut à ses origines : un pur divertissement. Le parti pris dramaturgique se focalise essentiellement sur le rire sans insister sur sa face noire : la cruauté. On pourra le regretter à l’égard d’une des pièces les plus sombres de Molière… Mais après tout, Brecht lui-même ne disait-il pas : « Depuis toujours, l’affaire du théâtre, comme d’ailleurs de tous les autres arts, est de divertir les gens. » ?” – La Terrasse
– “L’intrigue ne brille évidemment pas par sa vraisemblance, mais plutôt par le déchaînement de ruses délirantes. Le rire est au programme de chaque épisode, les costumes et masques carnavalesques accentuent encore davantage le choix de l’excès clownesque. Le travail de mise en scène est remarquable, sur un plateau qu’arpentent en tous sens les acteurs en constante diversité et souplesse. Le recours aux masques est très judicieux, ainsi que les trappes par lesquelles apparaissent joyeusement les visions cauchemardesques qui hantent le pauvre persécuté. L’ensemble est irrigué d’une joie collective et communicative à laquelle on ne saurait résister. A voir absolument.” – Spectacles Sélection
– “La cohérence et l’harmonie entre cette troupe du Théâtre de l’Éventail, très active, basée à Orléans, et l’ensemble musical baroque La Rêveuse, séduisent. Comédiens et chanteurs sont au même niveau de talent et de justesse. C’est simple, sans esbroufe mais mine de rien, rempli de références théâtrales empruntées à la commedia dell’arte, aux masques, au carnaval, au théâtre de tréteaux, aux marionnettes napolitaines…” – Culture Tops
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