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Les Rustres Bruno Rafaeli

Les Rustres jubilatoires de Jean-Louis Benoit

Les Rustres – Spectacle vu le 13 décembre 2015
A l’affiche du Théâtre du Vieux-Colombier jusqu’au 10 janvier 2016
De Carlo Goldoni, mise en scène Jean-Louis Benoit

©Christophe Raynaud de Lage coll. Comédie-Française

On adore détester ces Rustres et voir leurs épouses se rebeller peu à peu contre tant de rudesse et de grossièreté. 

En cette période de fin d’année, il est toujours agréable de programmer des sorties théâtre en famille.
Ne manquant pas à sa réputation, la Comédie-Française propose actuellement deux spectacles jubilatoires. Côté Studio-Théâtre, il ne faut pas louper la reprise du Loup de Marcel Aymé dans une mise en scène de Véronique Vella, avec l’excellent Michel Vuillermoz. Côté Vieux-Colombier, vous avez rendez-vous avec les Rustres de Carlo Goldoni, dans une mise en scène jouissive de Jean-Louis Benoit.

Qui sont-ils exactement, ces rustres? Trois compères sauvages, grossiers, pingres, rustiques, impolis, bourrus…et tellement drôles à la fois. Le trio interprété par l’inégalable Christian Hecq – génie comique du moment – le désopilant Bruno Raffaeli et le bougonnant Nicolas Lormeau fonctionne à merveille. L’intrigue est assez simple : Lunardo (Christian Hecq) veut marier sa fille Lucietta (Rebecca Marder, nouvelle recrue du Français) à Filippetto (Christophe Montenez) qui est le fils de son ami Maurizio (Nicolas Lormeau). Il veut les marier, mais sans qu’ils se soient rencontrés au préalable.

Chez Goldoni, les femmes sont aussi sensées, philosophes et généreuses que leurs époux sont mufles, goujats et bornés. La plus hardie et téméraire de toutes, Felice (formidable Clotilde de Bayser) incarne une sorte de féministe avant l’heure qui mène son mari (le doyen Gérard Giroudon) par le bout du nez. C’est elle qui manigancera une entrevue entre les deux jeunes gens. C’est grâce à son audace que ses amies (Céline Samie et Coraly Zahonero) se rebelleront contre leurs rustauds de maris. C’est elle qui aura le dernier mot, laissant entendre la voix de Goldoni à travers son plaidoyer final. Une voix qui prône ouverture aux autres, bienveillance et hauteur de vue… Une voix qui résonne en nous bien après le spectacle.

Au Vieux-Colombier, on échauffe ses zygomatiques en même temps qu’on médite sur la nature humaine :

1 – Jean-Louis Benoit qui connaît bien la maison de Molière y revient avec une gaieté communicative.
2 – L’alchimie entre l’intelligence de ce metteur en scène et le talent de la troupe parvient à transcender le “génie Goldoni”.
3 – En à peine deux scènes, et quelques mois après sa brillante interprétation dans Comme une pierre qui… Christophe Montenez confirme ici l’étendue de son talent.

 

ELECTRONIC KIT PRESS

Revue de presse du 2 décembre 2015 : Les Rustres, Les glaciers grondants, Un fils de notre temps et C’est la vie

 

1. Au Théâtre du Vieux-Colombier, il semble que l’on rie beaucoup en compagnie des Rustres de Goldoni :

– “Une comédie sur l’opposition des sexes et des générations, mais également une réflexion sur la peur du changement.” – France TV Info

– “On ne dira jamais assez l’excellence de la troupe de la Comédie-Française et la nouvelle recrue Rebecca Marder, qu’Eric Ruf a engagée sans hésitation après audition, a prouvé qu’elle était digne de la maison.” – Le Point

– “Entre principe de réalité et rêves, on aura passé deux heures à rire.” – Toute la Culture

– “Tout comme Goldoni se différenciait de la commedia dell’arte par le respect de l’écrit, le metteur en scène s’empare de la pièce sans la caricaturer ni lui surajouter d’effets scéniques.” – Artistik Rezo

– “Jean-Louis Benoit joue habilement sur trois fronts : la farce tendance commedia dell’arte (la folle course-poursuite dans la maison de Lunardo avec les cloisons qui vacillent est un must) ; la bataille entre les sexes (une joute acharnée) ; et la critique sociale (mordante).” – Les Echos

 

2. Quelques jours après l’ouverture de la COP 21, David Lescot présente sa nouvelle création au Théâtre des Abbesses, Les glaciers grondants :

– “Pour incarner le climat, le metteur en scène a choisi des éléments «déchaînés» : acteurs, danseurs, musiciens, acrobates, prêts à faire tomber la foudre, à créer un art des catastrophes, des précipitations et des embellies.” – Le Parisien

– “Ces glaciers grondants déploient une large palette de panoramas sans vraiment réussir à faire œuvre.” – La Terrasse

– “Dans les faits, pas moins de deux années d’enquête ont été nécessaires pour écrire la pièce.” – Sciences et Avenir

– Interview de David Lescot pour France Inter

 

3. Au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, reprise d’Un fils de notre temps, l’adaptation par Jean Bellorini du dernier roman d’Odön von Horvath :

– “Du roman d’origine contant la courte carrière d’un jeune soldat du Reich avant la guerre, le metteur en scène Jean Bellorini a fait un chant choral à quatre voix.” – Telerama

– “Les images que parvient à faire naître ce spectacle à l’impeccable économie scénique et à la beauté sidérante sont poignantes et cruelles, poétiques et délirantes, drôles et bouleversantes.” – La Terrasse

– “On retrouve, ici, tout l’art du théâtre de Jean Bellorini : direct et populaire, tissé d’émotion et d’intelligence, pour frapper au cœur, cogner au ventre.” – La Croix

– “Tour à tour chœur ou orchestre – violon, trompette, claviers et guitare sont présents sur la scène –, le quatuor déploie dans une commune respiration la diversité des résonances personnelles que le propos suscite et, par là, en révèle l’universalité.” – France Culture

– Interview de Jean Bellorini pour La Terrasse

 

4. La nouvelle performance de Jean-Quentin Châtelain, c’est au Rond-Point dans C’est la vie :

– “Si vous êtes prêt à vous lancer dans le voyage d’une vie, une vie pour le moins originale et fantasque, pleine de « bruit et de fureur » mais au final apaisée, venez applaudir Jean-Quentin Châtelain et ses deux musiciens. Le spectacle vaut le détour.” – Reg’Arts

– “L’existence d’un auteur libre, entier, dont la voix sans concession est à la démesure du comédien monumental qu’est Jean-Quentin Châtelain.” – La Terrasse

– “Grégory Dargent et Claude Gomez dispensent de manière quasi ininterrompue une composition musicale non seulement très largement datée, et dont l’adéquation avec le propos laisse sceptique, mais, en sus, d’une intensité sonore assourdissante.” – Froggy’s Delight

– “Il y a une beauté de la mémoire, une pureté de la forme. Très pure aussi, la mise en scène, précise, musicale et discrète.” – Le blog du Figaro

– Interview de Jean-Quentin Châtelain pour Les Trois Coups