Yann Collette : un comédien pur et sans concession
Interview de Yann Collette, comédien – 8 septembre 2015
Studio Hébertot – Actuellement à l’affiche de ce théâtre pour Souterrain Blues
Suivre toute l’actualité de Yann Collette en cliquant ici
Interview de Yann Collette, comédien – 8 septembre 2015
Studio Hébertot – Actuellement à l’affiche de ce théâtre pour Souterrain Blues
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Souterrain Blues : spectacle vu à Avignon le 11 juillet 2015
Reprise au Studio Hébertot du 15 septembre au 29 novembre 2015
Une pièce de Peter Handke mise en scène par Xavier Bazin
Je patiente dans la file, déjà contente d’avoir ma place pour un spectacle dont la liste d’attente s’allonge de jour en jour.
Je pénètre dans la Condition des Soies. Lieu chargé d’histoire. L’une des plus anciennes salles de spectacle d’Avignon. Un théâtre aussi fascinant que son nom laisse à espérer.
Je m’installe, premier rang, mon préféré. Je ne le vois pas tout de suite, intriguée que je suis par cet immense miroir qui nous reflète, moi et mes compagnons de voyage…
Tout à coup, je lève la tête et je l’aperçois. Il nous espionne depuis un moment, le bougre! A peine repéré, il dégringole de son refuge et débute sa harangue. Une harangue en vingt stations. Ah oui, j’oubliais : il existe un passage secret entre cette fameuse Condition des Soies et une rame de métro anonyme. Me voici donc avec mes camarades d’infortune, prête à me faire invectiver une heure durant. Et bien figurez-vous que j’aime ça, me faire insulter, critiquer, houspiller, moquer, rudoyer, harceler, engueuler! Suis-je dans un “rapport sado-maso” avec ce forcené qui me prend à partie? Ai-je la tentation de rétorquer, de me défendre, de lui clouer le bec, de lui en coller une?… Absolument pas! A aucun moment je ne me sens agressée par ses paroles, aussi rudes soient-elles. Pourquoi? Simplement parce que ces mots résonnent en moi de façon tellement juste. Je les ai prononcés si souvent moi-même, intérieurement, sans jamais oser hausser le ton. Sans faire l’effort d’être entendue. Sans avoir son courage à lui, le désespéré, qui me toise de son oeil – ô combien unique!
Car cet enragé au verbe fou qui me malmène avec tant d’empathie a eu la bonne idée de se glisser dans la peau du formidable Yann Collette. Quel comédien! Communiquer toute cette humanité en si peu de temps, si peu d’espace. Transcender à ce point un texte aussi efficace, incisif et superbe. Bravo Peter Handke, bravo Yann Collette, bravo Xavier Bazin. Merci d’avoir touché du doigt mon côté misanthrope, je ne prendrai plus jamais le métro comme avant…
1 – Le texte de Peter Handke est à la fois poétique, drôle, touchant, vindicatif et nostalgique.
2 – Xavier Bazin s’empare du texte de façon physique, quasi charnelle, à l’opposé du cérébral et du conceptuel.
3 – Et l’incarnation de ce texte n’aurait pu tomber plus pertinemment que sur ce formidable comédien qu’est Yann Collette.
– “Il faut prendre la route, quitter la touffeur avignonnaise, pour assister à l’Ubu itinérant proposé par Olivier Martin Salvan dans le cadre du festival officiel.” – France TV Info
– “Olivier Martin-Salvan a eu la bonne idée de s’appuyer sur Ubu sur la butte, la version tranchante, car réduite pour marionnettes par Jarry lui même en 1898.” – Telerama
– “Reste un théâtre de tréteaux, cocasse et potache, très adapté à son parcours de lieu en lieu pendant toute la durée du festival.” – Le Point
– “Avec cette création, Gaëlle Bourges referme son triptyque «Vider Vénus». ” – Libération
– “Les quatre danseuses, Carla Bottiglieri, Gaëlle Bourges, Agnès Butet et Alice Roland (il y aura des guest plus tard, mais c’est un secret), sont devant nous, nues, dans un signe que la peau est celle de la bête.” – Toute la Culture
– “Il s’agit de questionner les représentations des corps dans la peinture, plus que de traiter du corps féminin.” – La Terrasse
– “Trente-cinq femmes et un homme composent les personnages, interprétés par Nils Öhlund (Don Juan), Carolina Pecheny et Jessica Vedel.” – La Terrasse
– “Autour de Nils Ohlund (Don Juan écorché et énigmatique), Carolina Pecheny et Jessica Vedel incarnent avec une verve et une violence superbes tous les visages féminins de la saga découpée au couteau telle une toile d’Egon Schiele.” – Telerama
– “Joué devant un simple rideau de théâtre changeant d’actes en actes, ce Don Juan-là passionne et touche sans esbroufe.” – L’Express
– “Le comédien Yann Colette reprend «Souterrain blues», où un homme, dans un métro imaginaire, invective le monde, qui tournait mieux avant.” – Libération
– “Autre merveille, la présence de Yann Collette dans Souterrain Blues, un texte de Peter Handke, déjà joué il y a deux ans, mais recréé dans une nouvelle mise en scène par Xavier Bazin.” – Le JDD
– “On ne tergiverse pas avec un acteur bestial et un texte sidérant. On ne prend pas de chemin de traverse. On affronte la bête de face.” – Blog.rue89.NouvelObs
Vu le 2 avril 2015 aux Ateliers Berthier – Odéon Théâtre de l’Europe
Actuellement en tournée, jusqu’au 26 septembre 2015
Mise en scène : Alain Françon
Qui est Peter Handke ? D’où vient-il ? Quelle est son histoire ? Son spectacle « Toujours la Tempête » écrit en 2012 répond en partie à ces questions. A travers l’histoire de son héros, qui n’est autre que Peter Handke lui-même. Le personnage incarné par un Laurent Stocker éblouissant ne s’appelle-t-il pas « Moi »?… Moi est né Slovène. Il est né à l’aube de l’une des périodes les plus sombres de l’histoire de ce pays. Celle de la seconde guerre mondiale, qui vit des milliers de Slovènes de Carinthie encerclés par l’Allemagne ennemie. C’est en grande partie de cela qu’il est question dans ce spectacle : de l’appartenance à une patrie. On y parle beaucoup de langue commune, de place, de territoire, de références, de mémoire collective… Comment ne pas entendre la résonance de ce texte avec l’actualité qui nous entoure ?
Laurent Stocker est prodigieux, magistral de retenue, définitivement un immense comédien. Alain Françon lui a offert une famille exceptionnelle : Pierre-Félix Gravière et Stanislas Stanic sont ses frères, Nada Strancar et Wladimir Yordanoff ses grands-parents, Dominique Valadié sa tante “Snezena” et Gilles Privat son oncle “Jonathan”. Et puis, surtout, il y a Dominique Reymond qui interprète sa mère. Cette comédienne est tellement douée que j’ai ressenti une légère frustration de ne pas la voir réapparaître dans la seconde partie du spectacle!
Ce sentiment de frustration, je l’ai éprouvé aussi au moment des saluts. Tous les spectateurs l’ont éprouvé, lorsque la lumière s’est rallumée, donnant le signal de vider les lieux. Eh oui, nous étions frustrés! Frustrés dans notre élan d’applaudissements, frustrés de n’avoir pas assez remercié les comédiens et le metteur en scène de cette incroyable mise en abyme.
1 – Pour le texte de Peter Handke, foisonnant, riche, dense, philosophique, et tellement contemporain.
2 – Pour la mise en scène tout en délicatesse d’Alain Françon, l’un des “maestro” français.
3 – Pour Laurent Stocker – l’un de mes chouchous du Français!… – qui tient la scène de la première à la dernière note.
– “La troupe alterne habilement grâce amoureuse et déchaînement sexuel.” – Le Figaro
– “Avec cette bande de jeunes acteurs, tous plus brillants les uns que les autres, Muriel Mayette-Holtz a assuré la relève du Français.” – L’Express
– “Tout est théâtre dans Le Songe d’une nuit d’été, et la mise en abyme que Shakespeare s’amuse à y installer est un plaisant défi.” – La Terrasse
– “(…) un des plus beaux spectacles de cet hiver théâtral, par sa qualité littéraire et musicale, son intelligence durassienne (…)” – Le Monde
– “Célie Pauthe met en regard deux pièces de l’auteure, dont l’une est inspirée d’Henry James” – Libération
– “La metteure en scène crée une savante atmosphère onirique, dans un décor de château vide aux murs gris pâle.” – Les Echos
– “Un long voyage dans le souvenir, une épopée familiale, une traversée de l’Histoire” – Le Monde
– “Il est des auteurs dans lesquels il faut se couler comme on se glisse dans une cantate de Bach. Peter Handke est de ceux-là.” – Marianne
– “Laurent Stocker campe un merveilleux chef d’orchestre, variant avec subtilité le récit adressé au public et aux personnages, au passé composé, et les dialogues.” – Les Trois Coups