Les Vagues ou six personnages en quête de sens
Vague, vogue, onde, vagabonde, variations.
La variation, si elle n’est pas mathématique ou temporelle, peut évoquer de manière un peu plus romantique et mélancolique, celle de la musique qui répète un thème en le modifiant légèrement, en l’ornementant et en lui donnant une forme nouvelle. Un peu comme le ressac qui revient aux oreilles mais chaque fois différemment. Ce bruit du ressac, c’est un peu ce qui nous revient en pleine face quand la mort surgit autour de nous, sans prévenir, comme pour nous faire replonger en nous-mêmes et faire table rase.
Il y a Bernard, Louis, Neville, Jinny, Susan et Rhoda. Perceval lui, est mort. Voilà donc six personnages qui – à défaut d’être en quête d’auteur – voyagent en quête d’eux-mêmes, de leurs amitiés, de leurs amours. Six consciences voguant de l’enfance à l’âge adulte, six intériorités qui manifestent leur rapport au deuil et au monde. Georgia Azoulay revisite ce roman expérimental de Virginia Woolf en y entrelaçant sa propre écriture qui se fond parfaitement dans le flux de l’histoire. Sa mise en scène dessine tout en dentelle l’insouciance et la beauté de l’enfance grâce à l’énergie jaillissante de ses acteurs et actrices. Elle rappelle que ces êtres, si beaux, si fragiles, sont toujours au bord de quelque chose, de l’envie, de l’angoisse, de la jalousie, de la mort. Ils incarnent cette variation-là, voguant, vagabondant mais vivant. Et c’est cette force de vie qui l’emporte avec éclat.
Anne-Céline Trambouze
LES VAGUES
Théâtre de Belleville du 4 au 27 septembre 2019
D’après : Virginia Woolf
De : Georgia Azoulay
Mise en scène : Georgia Azoulay
Avec Théophile Charenat, Alexandra d’Hérouville, Thomas Ducasse, Marie Guignard, Laura Mélinand et Pénélope Levy
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