Articles

Marie-Sophie Ferdane_portrait

Interview de Marie-Sophie Ferdane

Interview de Marie-Sophie Ferdane, comédienne 
A l’affiche de la nouvelle création de Pascal Rambert, Argument à découvrir jusqu’au 13 février 2016 au Théâtre de Gennevilliers – Lire l’article en ligne

 

Il est rare qu’un auteur de théâtre écrive pour des comédiens… Pascal Rambert l’a fait pour Marie-Sophie Ferdane et Laurent Poitrenaux. Rencontre avec la belle Annabelle.

Pascal Rambert qui leur a offert ce merveilleux cadeau dit avoir écrit pour leurs corps : “la bouche de Marie-Sophie Ferdane et la façon de bouger de Laurent Poitrenaux. Leurs corps m’ont envoyé des messages, m’ont renvoyé à une autre époque”.
De cette bouche sort une voix chaude, envoûtante, cristalline et rauque, limpide et grave, musicale à souhait. C’est fou ce que cette comédienne d’exception peut faire avec sa voix. Sur la scène du T2G, elle hurle, gémit, supplie, susurre, fulmine, harangue, implore… et parle comme ses livres.
En composant pour elle le personnage d’Annabelle, Pascal Rambert savait-il à quel point les romans font partie de la vie de Marie-Sophie ? Contrairement à Annabelle, elle a eu la chance de ne pas être entravée dans cet amour des mots. Agrégée de littérature, elle se découvre à l’Ecole Normale Supérieure une passion pour le théâtre, passion qui la guide depuis bientôt vingt ans. De son entrée à l’ENSATT en 1997 à sa performance sur la scène du T2G, elle a enchaîné les rôles et les projets avec les plus grands metteurs en scène : Richard Brunel, Christian Schiaretti, Claudia Stavisky, Jean-Louis Martinelli, Laurent Pelly, Arthur Nauzyciel, Christian Benedetti… De la Célimène de Lukas Hemleb à l’Olga Sergueïevna de Volodia Serre, elle fut pensionnaire de la Comédie-Française entre 2007 et 2013.

C’est par passion aussi qu’elle a mis en scène quatre pièces de Sarah Fourage. Et même si elle déclare “le théâtre c’est ma vie”, elle a tourné récemment dans Les Heures souterraines de Philippe Harel. Ce passage des planches à la pellicule lui a valu le prix d’interprétation féminine au dernier Festival de Luchon.
Une fois quittée la lande de Gennevilliers, et en attendant la reprise d’Argument la saison prochaine, on pourra la retrouver sur la tournée de Vanishing Point de Marc Lainé et dans la prochaine mise en scène du Songe d’une nuit d’été de Laurent Pelly.
Quelle chance, quel bienfait que Marie-Sophie soit née à une époque et dans un pays où elle peut vivre sa passion en plein jour.
Et nous la faire partager…

 

Jérémy Lopez_Portrait

Interview de Jérémy Lopez, pensionnaire de la Comédie-Française

Interview de Jérémy Lopez, pensionnaire de la Comédie-Française – 16 décembre 2015
A l’affiche de Roméo et Juliette jusqu’au 30 mai 2016 (Lire l’article en ligne)

 

Si l’on applique sa propre théorie, on peut dire que Jérémy Lopez, par son jeu cru, net et ultra réaliste, nous attire vers le “haut de la bande du kif”

Un faux air de Patrick Dewaere – accentué par la moustache que son “patron” Eric Ruf lui a demandé de porter pour incarner Roméo – une profonde bienveillance, un franc parler et un sens de l’humour qui font tellement de bien : on se sent de suite à l’aise avec lui. On adore l’écouter digresser au sujet de sa formation à l’ENSATT, de sa carrière au Français, de ses coups de blues, de sa “théorie de la bande du kiff”, de son adoration pour William Sheller, de son émerveillement face à ses enfants…
Entré à la Comédie-Française en même temps que Pierre Niney, il dit y avoir découvert une troupe généreuse, accueillante, bienveillante, transparente, soudée… Tant d’attributs qu’il n’aurait pas forcément associés à ses camarades de jeu avant de les connaître.

En cinq ans, on l’a beaucoup vu, il a énormément travaillé, comme tous les comédiens du Français, enchaînant les rôles au gré des projets : Horace dans l’Ecole des Femmes de Jacques Lassalle, Ernesto dans La Pluie d’été d’Emmanuel Daumas, Bottom dans Le Songe d’une nuit d’été de Murielle Mayette, Thommereux dans Le Système Ribadier de Zabou Breitman, et bien d’autres… sans oublier ses participations aux Cabarets Brassens et Boris Vian.
Jusqu’à ce Roméo – “c’est notre Roméo, insiste-t-il, à Eric, Suliane et moi”. Un Roméo qui en surprendra sans doute plus d’un, tant il est éloigné des clichés de l’imaginaire collectif. Rompre avec ces fameux clichés, camper des personnages tout en réalité, fuir les jeux de voix et autres effets de style, c’est ainsi que Jérémy envisage son métier.

Mais à l’heure où l’on écrit ses lignes, Roméo est déjà presque derrière lui. Jeu de l’alternance oblige, il vient de débuter les répétitions de La Mer d’Edward Bond. L’occasion de retrouver Alain Françon, croisé à l’ENSATT. Ainsi va la vie au Français, “une maison, dit-il, où l’on ne fait que passer”. Espérons que son passage à lui gardera toujours ce parfum de totale et entière vérité qui nous plaît tant chez lui !