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Virile et touchante Tendresse d’une jeunesse tourmentée

La Tendresse, mis en scène par Julie Berès, compose avec le premier spectacle Désobéir, un dyptique sur une jeunesse en rupture avec les modèles du passé et à la recherche de nouveaux repères. En 2016, elle proposait de rencontrer quatre femmes issues de l’immigration qui s’exprimaient sur le cadre familial et intime dans lequel elles évoluent en abordant de nombreux sujets encore tabous sur les scènes de théâtre ou mal traités par les médias (la religion, les relations entre hommes et femmes, la famille…).
Dans son nouveau spectacle, la metteuse en scène s’intéresse à la masculinité et à ses codes. Poursuivant sa démarche de terrain en allant récolter des récits dans le cadre de rencontres et d’entretiens, elle réunit huit jeunes comédiens sur le plateau, aux parcours, aux origines et aux milieux très différents, proposant ainsi un large panorama de la société française urbaine. À partir de la matière documentaire collectée, en collaboration avec les auteurs Kevin Keiss et Alice Zeniter, elle fait surgir des personnages et des récits qui parlent des hommes et les représentent dans leur diversité et leur complexité.

Nous sommes bien au théâtre pour raconter une histoire, des histoires. Il ne s’agit ni d’une leçon d’éducation civique, de genre ou de sexualité ni d’un documentaire. La parole, ou plutôt les paroles, jaillissent de manière très frontales, brutales parfois, comme si nous venions d’ouvrir une boîte de Pandore dont le contenu bouillonne et doit déborder pour évacuer un trop-plein. La scène devient alors une place libre et ouverte pour donner à chacun la possibilité de s’exprimer, de raconter son vécu, de témoigner et surtout de se confier. La frontière entre le récit et l’improvisation se brouille. Assiste-t-on au spectacle d’hier et à celui de demain ? Les personnages et les histoires seront-ils les mêmes ? On a le sentiment d’avoir mis le doigt dans un trou noir infini et que les vannes sont ouvertes, que le temps du grand témoignage est arrivé. Ouvrir son sac et dire, parler, mettre des mots pour soulager, nettoyer, vider puis soigner. Car si les personnages parlent du passé, des générations précédentes et de cet héritage dont ils sont trop lourdement chargés, c’est vers l’avenir qu’ils regardent, un avenir qui les effraient. Âgés d’une vingtaine d’années, ils se lancent dans la vie comme sur des sables mouvants. Les fondations du monde d’hier qui a forgé leur éducation et leur vision du monde viennent de s’écrouler. Ils doivent désormais écrire leur rôle, définir leur nouvelle identité, trouver leur place malgré le flou et le brouillard qui les enveloppent. La Tendresse interroge le poids de la responsabilité qui leur incombe, les doutes et les peurs qui les habitent. Le spectacle agit comme un parcours initiatique pour interroger ce nouveau monde, s’adresser à lui, le tâter avant de s’y plonger totalement.

La troupe formée sur scène prend des allures d’une bande de copains, de gamins même, qui se retrouvent dans un lieu interlope et neutre, tantôt un vestiaire masculin où la virilité s’exacerbe, un club où les corps et le désir s’expriment, un square ou une place publique où les adolescents se retrouvent pour traîner et finalement une tribune où chacun prend la lumière à tour de rôle pour déclamer son histoire. Dans un effet de brouhaha choral, les comédiens s’interpellent, se chamaillent, se charrient, se bagarrent comme des enfants dans une cour de récréation. De l’anecdote partagée timidement au sein du cercle masculin des potes, le récit se transforme en une confession publique, plus profonde, universelle, et le public, qui partageait la complicité du groupe à la manière d’un membre silencieux, se transforme en une assemblée populaire face à des orateurs, des grands témoins d’une génération malmenée et effrayée. Ce doute incessant face à l’avenir et au cadre que la société est censée nous offrir fait ressortir de manière saillante tous les paradoxes auxquels nous sommes confrontés. Les discours bien-pensants, les réactionnaires, les injonctions contradictoires, tout y passe.
Dans une époque où il semble ne plus y avoir de tabous, ici, la parole dérange, interpelle et éclate comme si elle faisait résonner haut et fort ces petites voix qui nous taraudent devant une actualité si complexe et si violente. Tout est dit frontalement, sans aucun filtre, et le spectateur se retrouve scotché dans son fauteuil. Acquiesçant souvent, parfois dérangé, intimidé de voir ses questionnements intimes déballés publiquement. On rit jaune aussi.

La Tendresse évite tous les lieux communs, les discours éculés et les leçons de morale. Avec une grande bienveillance et sans parti pris, le spectacle offre de la place à chacun dans un discours pluriel où rien n’est noir et rien n’est blanc et où l’incertitude, finalement, prend toute son importance. Il donne confiance et rassure pour aller de l’avant, affronter les jugements et la fausse morale.
L’énergie phénoménale déployée sur scène par les comédiens est galvanisante. Deux heures durant, c’est un tourbillon qui se répand sur scène et déborde, encore une fois, jusque dans la salle. Nous sommes tous pris à parti, concernés et impliqués. On ne peut plus faire semblant. La danse se mêle à la violence, les corps s’expriment.
On rit beaucoup aussi. Et cet humour simple, naïf et trivial parfois, révèle les paradoxes et les contradictions des situations, des débats et des stéréotypes. On souffle, on prend du recul, et le spectacle qui pourrait être écrasant et insupportable prend soudain une autre dimension, plus réflexive.
Julie Bérès et son collectif de comédiens et d’auteurs nous offrent un spectacle puissant et troublant d’une vive intelligence, courageux et libre. Il est bon d’entendre ces voix qui nous rassurent, nous donnent de la force et nous réconcilient.

Alban Wal de Tarlé

LA TENDRESSE
Un spectacle de la compagnie Les Cambrioleurs
Le texte est publié aux éditions Librairie Théâtrale – collection L’Œil du Prince.
Vu en mars 2022 au TGP, Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis
Actuellement aux Bouffes du Nord (du 6 au 23 décembre 2023)
Conception et mise en scène Julie Berès
Dramaturgie et écriture Kevin Keiss, Julie Bérès et Lisa Guez, avec la collaboration d’Alice Zeniter
avec Bboy Junior (Junior Bosila), Natan Bouzy, Charmine Fariborzi, Alexandre Liberati, Tigran Mekhitarian, Djamil Mohamed, Romain Scheiner, Mohamed Seddiki / Et en alternance Ryad Ferrad, Saïd Ghanem et Guillaume Jacquemont
Chorégraphe Jessica Noita – création lumière Kélig Lebars – assistante éclairagiste Edith Biscaro – création son Colombine Jacquemont – régie générale Quentin Maudet – régie plateau Dylan Plainchamp – scénographe Goury chef atelier de construction – Grand T François Corbal – création costumes Caroline Tavernier – régie de tournée Quentin Maudet et Loris Lallouette
Photos © Axelle de Russé
Dates de tournée et autres informations à retrouver ici

Production Compagnie Les Cambrioleurs, direction artistique Julie Berès
Coproductions et soutiens La Grande Halle de La Villette, Paris ; La Comédie de Reims, CDN ; Théâtre Dijon-Bourgogne ; Le Grand T, Nantes ; ThéâtredelaCité – CDN de Toulouse Occitanie ; Scènes du Golfe, Théâtres de Vannes et d’Arradon ; Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; Les Tréteaux de France, Centre Dramatique Itinérant d’Aubervilliers ; Points Communs, Nouvelle Scène nationale de Cergy-Pontoise / Val d’Oise ; Théâtre Public de Montreuil, CDN ; Théâtre L’Aire Libre, Rennes ; Scène nationale Châteauvallon-Liberté ; Théâtre de Bourg-en-Bresse, Scène conventionnée ; La Passerelle, Scène nationale de Saint-Brieuc ; Le Canal, Scène conventionnée, Redon ; Le Quartz, Scène nationale de Brest ; Espace 1789, Saint-Ouen ; Le Manège-Maubeuge, Scène nationale ; Le Strapontin, Pont-Scorff ; TRIO…S, Inzinzac-Lochrist ; Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône ; Théâtre de Saint- Quentin-en-Yvelines, Scène nationale
Soutiens Fonds d’insertion de l’ESTBA et de l’ENSATT, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
La Compagnie Les Cambrioleurs est conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC Bretagne et soutenue par la Région Bretagne, le Conseil Départemental du Finistère et la Ville de Brest. Julie Berès est artiste associée du projet du Théâtre Dijon-Bourgogne, dirigé par Maëlle Poésy.
Nous remercions toutes les personnes qui ont accepté de nous partager des apports biographiques et artistiques pour ce projet.

Le décor a été construit par l’Atelier du Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique-Nantes

NotreCrâneCommeAccessoire_Affiche

Notre crâne comme accessoire, une vraie pièce de troupe

Notre Crâne comme accessoire – Spectacle vu le 12 mars 2016
A l’affiche du Théâtre des Bouffes du Nord jusqu’au 26 mars 2016
Une création collective de la Compagnie Les Sans Cou
Librement inspirée du Théâtre ambulant Chopalovitch de Lioubomir Simovitch
Mise en scène : Igor Mendjisky

Notre crâne comme accessoire, une forme de théâtre de résistance…

On les avait quittés mi-novembre 2015, au moment où leur spectacle Idem venait de se faire rattraper par la sinistre et effroyable actualité. Les voici de retour. Toujours les armes à la main. Mais cette fois-ci leurs mitraillettes sont en plastique et leurs épées en bois. Car la compagnie Les Sans Cou a choisi de nous raconter l’histoire du théâtre ambulant Chopalovitch, cette troupe itinérante qui débarque en 1941 dans un village de Serbie occupé par l’Allemagne nazie. Ils réinterprétent la trame de Lioubomir Simovitch, tentent de répondre à leurs propres questionnements. Que ferait-on en temps de guerre ? Quelle serait notre place, à nous les baladins, les artistes ? Prendrions-nous les armes ? Comment réagirions-nous face à la barbarie? Aurions-nous la force de ne pas avoir peur ? Que deviendrait notre théâtre ? Tant de questions jetées pêle-mêle par Igor Mendjisky et sa bande pour construire un spectacle fort, drôle, émouvant, sans doute un poil fouillis, mais salvateur et nécessaire.

 

Sans trop dévoiler de la représentation, citons quelques trouvailles et instants magiques qui nous resteront longtemps en mémoire. La scène d’ouverture, à l’image de cet esprit de troupe un brin potache qui est leur marque de fabrique. La scène au bord de l’eau, entre violence charnelle et rêverie hypnotique. L’ambiance cabaret qui flotte sur le décor naturel des Bouffes du Nord. La scène des obsèques du Loup (eh oui, on a croisé un loup et trois petits cochons !) qui nous offre la clé d’un titre de pièce délicieusement énigmatique. Le talentueux multi-instrumentiste Raphaël Charpentier qui fait partie intégrante du récit. Et tous ces personnages, attachants ou monstrueux. Chopalovitch le chef de troupe philosophe, le Broyeur et son trombone ensanglanté, Sophie la danseuse envoûtante, Gina et Babich au langage fleuri, Miloun le militaire qui se rêve comédien… Et puis Victor, sans doute le plus émouvant de tous. Brisé par la vie, celui-ci a décidé de s’en inventer une autre. Une existence qui ne serait que jeu, un destin où le monde entier serait une immense scène de théâtre…

Igor “Chopalovitch-Mendjisky” et sa troupe ambulante nous donnent envie, s’il en était besoin, d’aller encore et toujours plus au théâtre :

1 – Comme toujours dans les propositions créatives des Sans Cou, on sent le plaisir qu’ils ont pris dans l’écriture collective…
2 – …un plaisir palpable sur scène, totalement communicatif, qui nous accompagne bien au-delà des deux heures que durent le spectacle.
3 – Un plaisir qui fonctionne sur petits et grands : emmenez-y vos ados, ils adoreront !

Revue de presse du 16 mars 2016 : La Mer, Les Gens d’Oz et Notre crâne comme accessoire

 

 

1. La rencontre d’exception entre Edward Bond et Alain Françon aboutit à une Mer largement saluée par la critique :

– “L’intelligence profonde entre les deux hommes éclate à chaque seconde lors de cette soirée qui surprendra plus d’un spectateur : ceux qui connaissent l’œuvre de Bond à travers ses diverses Pièces de guerre montées depuis vingt ans ; ceux qui ne la connaissent pas, tant derrière sa facture en apparence classique, Bond creuse loin dans le parcours existentiel de ses personnages.” – Le Monde

– “Les morceaux de bravoure s’enchaînent (…) Le théâtre brille comme un phare dans la nuit du monde. Edward Bond et son noir humanisme sont entrés au Français par la grande porte.” – Les Echos

– “L’ancrage de la pièce dans le passé la prive d’une lecture plus contemporaine.” – L’Express

– “La troupe très bien dirigée est au diapason (...) Une entrée au répertoire aussi accomplie que réussie.” – Publik’Art

– “La Mer est un spectacle qui donne à aimer, ou à aimer plus encore, le Théâtre. – Froggy’s Delight

– “Le titre original de la pièce est « The sea, a comedy ». La mer de Françon colle à une comédie drôle et cruelle. Les scènes de la fureur d’Hasch  de la répétition amateur d’Orphie ou de la dispersion des cendres à la Big Lebowsky sont très drôles.” – Toute la Culture

– Interview d’Alain Françon pour Le Monde

– Interview d’Edward Bond pour Le Figaro

 

2. Galin Stoev crée au Théâtre de la Colline Les Gens d’Oz de sa compatriote bulgare Yana Borissova :

– “Tous ces personnages assènent sans se poser de questions des phrases définitives sur la vie, l’amour, la mort. Les comédiens ont l’air très convaincus. Nous, pas du tout.” – Telerama

– “La mise en scène fluide de Galin Stoev convient parfaitement à ce registre d’écriture, la distribution est judicieuse et l’interprétation homogène s’avère idéale.” – Froggy’s Delight

– “Il y a une joie qui parcourt cette aventure. On en ressort plus jeune. A ne pas rater.” – Toute la Culture

– “Seuls quelques moments de grâce sauvent de justesse un spectacle somme toute un peu bancal.” – Les 5 pièces

– “On parle écriture, édition, musique, art, panne d’inspiration, vie, amour, espérance, renoncement. C’est d’une légèreté cristalline et d’une profondeur puissante.” – Le  Blog du Figaro

– Interview de Galin Stoev pour La Terrasse

 

3. La Compagnie Les Sans Cou investit le Théâtre des Bouffes du Nord avec sa nouvelle création, Notre crâne comme accessoire inspirée du théâtre ambulant Chopalovitch :

– “L’art, arme de résistance ? A cette question pour toujours d’actualité, les Sans Cou esquissent une réponse provocatrice, poétique, impertinente, méchante et délicate.” – Les Inrocks

– “Poser les questions qui nous agitent, qui nous mettent en mouvement dans un dialogue permanent avec le public : tel est le projet des Sans cou, avec ce nouvel opus d’un répertoire qui compte désormais parmi les plus originaux de la scène théâtrale contemporaine.” – La Terrasse

– “Les comédiens trouvent le ton juste, sans emphase mais avec force, pour montrer la possibilité d’un théâtre engagé et réflexif, où les acteurs descendent de leur tour d’ivoire pour combattre l’ignorance et la barbarie.” – Un fauteuil pour l’orchestre

– “Un rendez-vous intense avec le public, donc, sur les libertés du théâtre.” – France Culture

– Interview d’Igor Mendjisky

 

Igor Mendjisky_portrait

Interview d’Igor Mendjisky

Interview d’Igor Mendjisky, Auteur interprète et metteur en scène – 19 février 2016
A l’affiche du Théâtre des Bouffes du Nord  avec la nouvelle création de sa compagnie Les Sans Cou

 

Si les Sans Cou se définissent comme une bande – en hommage au poème “les Quatre sans cou” de Robert Desnos – il leur faut bien un meneur : il s’appelle Igor Mendjisky et il a un talent fou.

Mi-février 2016. Il y a trois mois à peine, nous avions découvert la reprise de son spectacle Idem au Théâtre de la Tempête. Un spectacle dont la première tombait le 12 novembre 2015… Un spectacle sur la quête d’identité, dont l’intrigue s’organisait autour de la sanglante prise d’otage du théâtre de la Doubrovka. Les attentats de novembre firent basculer public et comédiens dans une sorte de mise en abyme absolument terrifiante. À peine “remise” de ce dernier spectacle, la Compagnie Les Sans Cou investit la mythique scène des Bouffes du Nord avec sa toute nouvelle création, Notre Crâne comme accessoire. Igor Mendjisky construit sa mise en scène au plateau. Avec les fidèles de sa troupe, auxquels se sont ajoutés pour l’occasion quelques autres comédiens et musiciens. Travailleur acharné, précis, opiniâtre, tenace, passionné de textes, admirateur et proche de Wajdi Mouawad, ce qui caractérise par-dessus tout Igor Mendjisky c’est sans doute son envie de nous raconter des histoires…

Revue de presse du 13 janvier 2016 : Victor F, la Fugue, les Femmes Savantes et les Molière de Vitez

 

1. Laurent Gutmann présente au Théâtre de l’Aquarium Victor F. tiré du «Frankenstein» de Mary Shelley :

– Des acteurs savoureux, une scénographie surprenante, un curieux spectacle qui ouvre un large spectre de réflexions sur les avancées de notre civilisation et son ensauvagement, sur les bienfaits des progrès de la science et la défiance à l’égard du projet transhumaniste.” – Un Fauteuil pour l’orchestre

– “L’excès de second degré tue à la longue l’intérêt du propos.” – Les Echos

– “La mise en scène et la scénographie sont au rendez-vous du propos. La pièce est belle. Le spectacle est un ravissement.” – Toute la Culture

– “Alliant grotesque et profondeur, il nous gagne immédiatement à la cause de son univers.” – La Terrasse

– “Laurent Gutmann créé une version moderne du mythe de Frankenstein dans laquelle on retrouve la question du transhumanisme mais aussi celle de la responsabilité du créateur.” – Theatral Magazine

 

2. La reprise aux Bouffes du Nord de Fugue de Samuel Achache, l’une des bonnes surprises du in avignonnais 2015 :

– Sous forme d’une orchestration à plusieurs voix successives, les comédiens, qui sont également musiciens, accompagnent le texte d’airs joués au violoncelle, piano ou clarinette.” – Libération

– “Un spectacle où s’entremêlent la musique et le texte… à l’autre bout du monde : en Antarctique, sur une drôle de base scientifique internationale.” – Arte

– “Les six interprètes ont composé chacun leur partition dans ce travail très collectif, et qui sonne juste, en dépit de longueurs dans la narration par moments.” – Le Parisien

– Interview de Samuel Achache pour La Terrasse

 

3. Après Les Femmes savantes vues par Macha Makaïef, voici celles vues par Elisabeth Chailloux au Théâtre des Quartiers d’Ivry :

– “Elisabeth Chailloux indique procéder à une mise en résonance avec le féminisme des années 1960, parallèle non pertinent dès lors que ses revendications concernent la remise en cause des rôles familiaux traditionnels et la liberté sexuelle.” – Froggy’s Delight

– “Hélas, il y a beaucoup de contresens dans cette transposition interprétée sans homogénéité.” – Le Figaro

– “Elisabeth Chailloux revisite ici la pièce de Molière en l’inscrivant dans une ambiance de fin des années 1960.”–  Le Parisien

– Interview d’Elisabeth Chailloux pour La Terrasse

 

4. Pour rester chez Molière, le pari fou de Gwenaël Morin de remonter ceux deVitez aux Amandiers :

– “Pour jouer L’École des femmes, Tartuffe, Dom Juan et Le Misanthrope, Morin a travaillé avec des élèves acteurs du Conservatoire de Lyon.” – Le Figaro

– “C’est Molière en lâcher prise que nous offrent le directeur du Point du Jour et sa jeune troupe – du théâtre vibrant, fiévreux, intemporel, qui semble inventé à même le grand plateau.” – Les Echos

– “La distribution s’est faite au hasard, par tirage au sort, sans tenir compte des rôles d’hommes ou de femmes, des personnages principaux ou secondaires.” – France Inter

– “Le texte, rien que le texte, mais tout le texte joué hors de toute tentation psychologique, sous le regard du metteur en scène Gwénaël Morin.” – Le Progrès

 

 

Revue de presse du 9 décembre 2015 : l’Orestie, En attendant Godot, la Cerisaie et le méridien

 

1. Vingt ans après, Roméo Castellucci remonte son Orestie et divise la critique :

– “Reprise troublante d’un spectacle créé il y a vingt ans. Comme un vieux pull que l’on retrouve dans une armoire : il a beau être un peu usé aux coudes, on l’aime encore.” – Blog Mediapart

– “Choc des images, qui depuis ont été beaucoup imitées, et des sons.” – Le Monde

– “Dans ce magma théâtral, il y a certes des éclairs de grâce, des coups d’audace (Agamemnon réincarné en bouc sanglant), mais l’abus d’effets racoleurs et de pathos, le trash convenu, le rythme mal maîtrisé rendent l’ensemble indigeste.” – Les Echos

– “Un délire orgiaque charrie les effluves d’un monde en décomposition, avec des scènes sidérantes de force auxquelles succèdent de (longs) moments d’errance qui pousseraient à l’assoupissement si le spectacle n’était aussi bruyant.” – Marianne

 

2. En cette fin d’année, la tournée de la pièce de Jean-Pierre Vincent En attendant Godot passe par les Bouffes du Nord :

– “La mise en scène de Jean-Pierre Vincent donne à voir et à entendre la pièce sous un prisme nouveau qui s’impose et éclate d’évidence.” – Le JDD

– “Le Godot idéal pour découvrir la pièce ou la redécouvrir – pour entendre la moindre nuance de ce que nous dit Beckett, qui non seulement n’a pas vieilli, mais prend un sens tout à fait particulier aujourd’hui.” – Le Monde

– “En allant chercher du côté des clowns tristes que sont Laurel et Hardy et parfois Buster Keaton, la mise en scène de Jean-Pierre Vincent offre un moment de pur plaisir.” – L’Express

– “Jean-Pierre Vincent livre un Godot fait de silences et de rires.” – France TV Info

 

3. Au Théâtre de la Colline, le fameux collectif belge tg Stan s’attaque à La Cerisaie de Tchekhov :

– “La langue de Tchekhov passée à la moulinette du bien entendre par tous, ponctuée de blagues et d’apartés, de clins d’œil rieurs et de petites crises d’hystérie attractives devient, par l’art consommé du nivellement, d’une confondante et grossière quotidienneté.” – Les Inrocks

– “S’il fallait qualifier d’un mot “La Cerisaie” proposée par les tg STAN, le mot choisi serait limpidité.” – Froggy’s Delight

– “La force de ce théâtre-là est d’éloigner cette pièce monstre de Tchekhov de son habituelle pesanteur mélancolique.” – Telerama

– “Un théâtre qui s’envisage comme « une invitation au dialogue » plutôt que comme la conception d’un produit achevé.” – La Terrasse

 

4. Au Rond-Point, Nicolas Bouchaud joue seul sur scène Le méridien de Paul Celan, et c’est une performance :

– “Le Méridien, spectacle vraiment bouleversant par ailleurs, est le troisième solo que l’acteur Nicolas Bouchaud crée avec le metteur en scène Eric Didry, après La Loi du marcheur et Un métier idéal.” – Le Monde

– “Bouchaud, c’est Brel chantant sur scène et donnant tout. La poésie le possède. Il a une ­confiance absolue dans le verbe.” – Les Echos

– “Magie du théâtre, Nicolas Bouchaud fait de la pensée, un personnage, il trace à la craie sur le sol une carte du raisonnement de Paul Celan.” – France Info

– “On voudrait retenir chaque phrase, s’arrêter sur chaque fragment, en interroger le sens profond. – L’Humanité

– “Qui dit le texte, qui voit-on sur scène ? Celan ressuscité, Bouchaud lui-même, l’acteur, le poète ? Tous ceux-là et, en même temps, aucun d’entre eux seulement.” – La Terrasse

Revue de presse du 4 novembre 2015 : Moins 2, Tabou, Une laborieuse entreprise et Macbeth (The Notes)

 

1. Au Théâtre Hébertot, Guy Bedos reprend le rôle de Jean-Louis Trintignant dans “Moins 2”, la pièce de Samuel Benchetrit :

– “Poétique et philosophique à la fois, le texte de Samuel Benchetrit est drôle et plein de finesse” – Publikart

– “Philippe Magnan est un comédien très attachant et toujours profond, “vrai” et subtil. Guy Bedos, comédien qui a beaucoup été seul sur les plateaux, trouve la juste camaraderie qu’exige la pièce.“- Blog.le Figaro

– “C’est une fable, certes résolument contemporaine, mais qui aborde des sujets éternels (l’amour, la mort, le rejet…).” – Sortir à Paris

– Interview de Guy Bedos pour Le Parisien

 

2. Reprise de “Tabou” au Théâtre du Lucernaire, le spectacle de Laurence Février inspiré de faits réels :

– “Tabou est un spectacle extrêmement important, puisqu’abordant le sujet délicat du viol.” – Sortir à Paris

– “Pendant une heure, cinq magnifiques comédiennes (Anne-Lise Sabouret, Françoise Huguet, Carine Piazzi, Véronique Ataly et Mia Delmaë) tournoient en une ronde effrayante, prenant tour à tour en charge la parole des victimes et celle de l’inquisition sociale.” – La Terrasse

– “Dépositions et questions alternent, dans un passage de relais des interprètes qui –comme pour La ronde– passent du rôle de la victime à celle d’enquêteur, policier ou juge“- Le JDD

– Interview de Laurence Fevrier pour Les trois coups

 

3. Au Poche-Montparnasse, Myriam Azencot met en scène “Une laborieuse entreprise” de Hanokh Levin :

– “Drame de la quotidienneté, la tragédie du couple au cœur d’«Une laborieuse entreprise» est frontalement mise en scène par Myriam Azencot.” – La Terrasse

– “Hanokh Levin, considéré comme l’un des plus grands dramaturges contemporains, décrit ici avec une plume d’une efficacité redoutable une tranche de vie de ces petites gens en quête d’un bonheur incertain.“- Reg’Arts

– “On assiste ainsi à un spectacle oxymorique fusionnant mélodrame et vaudeville, habité par des personnages à la limite du clownesque.” – Time Out

Une tranche de vie théâtrale qui vous convaincra de ne pas laisser la haine et la monotonie s’installer au sein de votre couple”. – BSC News

 

4. Créé au Théâtre sortieOuest à Béziers, en janvier 2014, “Macbeth (The Notes)” poursuit sa route au Théâtre des Bouffes du Nord :

– “Un seul comédien en scène (David Ayala) se met dans la peau d’un metteur en scène contemporain prodiguant ses conseils de jeu à la troupe une semaine avant la première.” – Les Echos

– “Conçu à la manière d’un stand-up transpercé par des fragments de Macbeth, le spectacle impose la force de jeu d’un comédien, mais pas le projet auquel il prend part.“- La Terrasse

– “Superbement servi par un David Ayala à la hauteur de la folie de son personnage, Macbeth (The Notes) déploie par l’humour et le dynamitage des conventions, un vibrant éloge au théâtre.” – Toute la Culture

– “Par sa performance de plus d’une heure et demie sans faute de rythme, Ayala rejoint des comédiens comme Philippe Caubère ou Alexandre Astier, eux aussi seuls en scène face à des monstres comme Molière ou Jean-Sébastien Bach.” – France TV Info

Démons, Battlefield, Hyacinthe et Rose et Le Réformateur du monde

Revue de presse du 16 septembre 2015

 

 

1. Au Rond-Point, des Démons bien décevants :

– “La mise à sac du couple façon Lars Noren (écrite en 1984), avec des relents d’Edward Albee (Qui a peur de Virginia Woolf ?) et des clins d’œil au théâtre du compatriote Strindberg — mâtinés de films d’Ingmar Bergman —, reste médiocre.“- Telerama

– “Et malheureusement, on reste parfois sur des réactions, des rires, des instants de jeu un peu attendus, courus d’avance.” – Un Fauteuil pour l’Orchestre

– “Démons reste une plongée dans l’enfer des couples, un des thèmes de prédilection de Lars Noren“- Le Monde

– “On pense à Carnage parfois, projet également théâtral et cinématographique.“- Ouest France

 

2. Trente ans après son “Mahabharata”, Peter Brook crée “Battlefield” aux Bouffes du Nord :

– “Nous avons voulu raconter ce qui se passe après la bataille.”– France TV Info

– “Le maître des Bouffes du Nord, qui vient de fêter ses 90 ans, explore un épisode inédit, monté dans une version ­minimaliste d’un peu plus d’une heure.– Le Monde

– “It is a play which will ask profound questions about life, but mainly death.– The Guardian

 

3. Hyacinthe et Rose : reprise du spectacle de François Morel à l’Atelier

– “Maniant la langue de Molière comme un funambule au dessus de l’univers, Hyacinthe et Rose est une fois encore un exercice de style des émotions.– France TV Info

– “C’est aussi l’humilité de la mise en scène qui touche, partagée entre lecture et jeu, avec un accompagnement musical très réussi interprété par Antoine Sahler.– Un Fauteuil pour l’Orchestre

– “Truculent et poète, poussant soudainement la chansonnette, le comédien a un ton vif, son regard, souvent amusé, est toujours tendre, ce qui n’interdit pas l’ironie, jamais méchante.– La Croix

 

4. Le Réformateur ouvre la saison au Théâtre de l’Oeuvre

– “Après deux premières versions conçues en 1991 et 2000, André Engel revient au Réformateur de Thomas Bernhard.– La Terrasse

– “Serge Merlin qui oscille entre cynisme hilarant, finesse de l’esprit et émotions profondes– Fousdetheatre.com

– “De la situation, d’un personnage haut en couleurs faisant leçon à son poisson rouge, Serge Merlin s’empare avec maestria– Huffingtonpost

– “Il excelle à jouer ce texte magnifiquement écrit, plein de sens et de musicalité, cette mise en abîme de l’existence humaine– Le JDD

Rebecca Marder au Français, Ostermeier au Théâtre de la Ville, Podalydès aux Bouffes du Nord et deux festivals d’été

Revue de presse du 24 juin 2015

 

1. La toute dernière pensionnaire de la Comédie-Française est aussi la benjamine de la troupe :

– “C’était le plus beau jour de ma vie, dit Rebecca Marder, qui est la deuxième pensionnaire, après Dominique Blanc, engagée par Eric Ruf.” – Le Monde

– “Une jeune fille de 20 ans, loin d’être une inconnue parce qu’elle appartient à une famille qui a à voir avec le monde du spectacle et qui peut déjà s’enorgueillir d’un très joli parcours.” – Le Figaro

– “Rebecca Marder interprètera son premier rôle à la Comédie-Française dans «Les Rustres» de Carlo Goldoni mis en scène par Jean-Louis Benoît au Théâtre du Vieux-Colombier, du 25 novembre au 10 janvier.” – Le Parisien

 

2. Le mariage de Maria Braun au Théâtre de la Ville, dans une mise en scène d’Ostermeier :

– “Thomas Ostermeier s’attaque ici à l’histoire de son pays, à la fin de la RFA, à un peuple qui tente de retrouver un semblant d’espoir dans un monde détruit.” – Sortir à Paris

– “À la fois dense et fluide, cette adaptation du chef d’œuvre de Rainer Werner Fassbinder est menée avec brio par des acteurs impeccables.” – Les Inrocks

– “Ostermeier respecte scrupuleusement la chronologie du film de Fassbinder, son balancement entre destruction et reconstruction.” – Libération

 

3. Reprise du Bourgeois Gentilhomme de Denis Podalydès aux Bouffes du Nord :

– “Après l’Opéra de Versailles en avril dernier, reprise estivale et parisienne de la mise en scène de Denis Podalydès aux Bouffes du Nord.” – La Terrasse

– “Denis Podalydès excelle dans le rôle de celui qui rend à cette pièce ce qu’elle était à sa création : une comédie-ballet.” – Sortir à Paris

– “La distribution est de belle étoffe et si l’on en croit les notes du programme, Denis Podalydès a puisé dans des bassins divers avec beaucoup de sagacité.” – Le Figaro

 

4. Zoom sur le 66ème Festival d’Anjou et sur Viva Cité :

– “Le Festival d’Anjou débute lundi soir par la création de son directeur artistique, “Paris Broadway”, au château du Plessis-Macé. Le premier jour d’une quinzaine éclectique et qualitative.” – Angers Mag

– “Petit frère du festival, le Concours des Compagnies a bien grandi depuis sa création en 2005.” – Angers Mag

– “Pour sa dernière, le directeur historique de Viva Cité, Daniel Andrieu, revient sur l’histoire et l’actualité du festival des arts dela rue qui a lieu le week-end prochain à Sotteville-lès-Rouen.” – Normandie Actu

90 000 personnes sont attendues durant ces trois jours, qui constituent l’un des plus grands festivals du genre en Europe.” – Normandie Actu

 

L’Art du rire, le Festival Rambert à nu et le Printemps des Comédiens

Revue de presse du 10 juin 2015

 

1. Reprise de l’Art du rire de Jos Houben au Théâtre du Rond-Point :

– “Houben, véritable absurde, véritable belge, de ce pays de l’entre-deux, convainc et entraine dans sa folie un public libéré du conformisme ambiant et du nuage toxique du “politiquement correct.” – Froggy’s Delight

– “Dans ce spectacle, “L’Art du rire”, Jos Houben explique à qui voudra l’entendre comment fonctionne le rire, et peut-être, comment le déclencher chez autrui.” – Sortir à Paris

– “Le rire étant le propre de l’homme, L’Art du rire de Jos Houben a de beaux jours devant lui.” – Les Inrocks

 

2. Festival Rambert à nu du 9 au 20 juin au Théâtre de Bouffes du Nord :

– “Le Théâtre des Bouffes du Nord met en lumière 20 ans du travail d’un auteur singulier, Pascal Rambert, dramaturge, metteur en scène, chorégraphe, acteur et performeur, qu’il résume lui-même en trois mots: Parler, aimer, souffrir” – L’Express

– “Le pari du festival est de donner cinq pièces “à nu”, sans décor, dans le cadre patiné du théâtre des Bouffes du Nord.” – Le Parisien

– “« Rambert à nu », ou comment Pascal Rambert, directeur de théâtre et metteur en scène, se voit confronter à repenser intégralement les scénographes de ses pièces de théâtre.” – Sortir à Paris

 

3. Coup d’envoi du 28ème Printemps des Comédiens à Montpellier :

– “Créé à l’initiative du Conseil Général de l’Hérault en 1987, le Printemps des Comédiens accueille entre vingt et vingt cinq spectacles et plus de 40 000 spectateurs payants.” – France Inter

– “Annulée soir après soir par le combat des intermittents, la saison dernière, la manifestation renaît en ce 10 juin sous la houlette de Jean Varela et le soutien du conseil général de l’Hérault.” – Le Figaro

– “Cyril Teste met en scène “Nobody”. Une création qui tournera en France jusqu’en février 2016.” – Midi Libre