Revue de presse du 8 juin 2016 : Rendez-vous gare de l’Est, La demande d’emploi, Bigre et Le Système Ribadier

1. Après 170 dates de tournée, le spectacle écrit et mis en scène par Guillaume Vincent fait une halte au Rond-Point. Rendez-vous gare de l’Est pour un voyage inoubliable :

– “Entre folie ordinaire et troublante poésie, Emilie Incerti Formentini incarne avec talent une maniacodépressive dans un one woman show qui bouscule les règles du genre.”  Les Inrocks

– “Remarquable de justesse jusque dans les hésitations, les coqs-à-l’âne et dans l’hébétude du mélancolique, Emilie Incerti-Formentini n’est pas un objet de voyeurisme pour le spectateur mais plutôt un flux tendu de pensée à vif, mêlant réalité et fiction, et moins désordonné qu’il n’y paraît au premier regard.” – Philosophie Magazine

– “La mise en scène ici est presque tout entière consacrée à la direction de l’actrice ; et quelle actrice : un violon qui joue au rythme saccadé de la maladie impalpable qu’elle tente de décrire. C’est une femme à la fois joyeuse et fragile qui nous apparaît d’emblée, assise sur sa chaise au milieu d’une scène nue, comme si la discussion entre elle et nous avait débuté de façon impromptue, sur un banc, en pleine lumière.” – Les trois coups

– “Emilie Incerti-Formentini porte ce projet avec beaucoup de sensibilité. Elle épouse les creux et les vagues, les respirations et les soupirs d’une parole qui se voudrait banale, mais qui traduit la lente corrosion et la destruction intérieures.” – Telerama

– “Dans ce reality-show de la Psychose Maniaco-Dépressive, nous sommes transformés en voyeurs. Difficile d’être touchés par la mise à plat non de la souffrance psychique d’Emilie mais de ses effets, sauf à applaudir l’immense travail de la comédienne dans cet éblouissant rôle de composition.”  Toute la Culture

– “Emilie Incerti Formentini s’est emparée de ce texte de manière vraiment virtuose, en jouant sur la double perspective de l’incarnation de cette parole et de la confrontation au public. Au centre sous le regard du public, elle demeure très exposée, dans une sorte de mise à nu et de réinvention de ce personnage de femme dans le présent de la représentation.” – Interview de Guillaume Vincent pour La Terrasse

 

la demande d'emploi

 

2. Gilles David met en scène La demande d’emploi de Michel Vinaver au Studio-Théâtre de la Comédie-Française :

– “Gilles David met en scène au Studio-Théâtre de la Comédie-Française La Demande d’emploi, pièce féroce qui n’a pas pris une ride.” – Le Figaro

– “La mise en scène de Gilles David respecte parfaitement l’esprit de cette œuvre, servie par une distribution parfaite (…) Mention spéciale à Louis Arene, formidable dans le rôle du recruteur au sourire abject (finissant par ressembler à un banquier-ministre à la mode), personnage féroce, brutal, broyeur d’humain.” – Froggy’s Delight

– “La pièce est à sketches et aussi bien certains pourraient changer d’ordre ou disparaître, comme des épisodes de série télé, le sens général n’en serait pas affecté. Ce qui compte c’est le discours de chacun, agencé tel un monologue haché, puisque les quatre personnages se parlent sans se répondre, à la manière de ceux de Tchekhov.” – Theatre-Actu

– “L’auteur a souvent expliqué que les répliques de ses pièces font un tissu qui ne doit pas être interprété mais dont on doit restituer la musique. Gilles David éclaire parfaitement ces voix discordantes qui se croisent et se juxtaposent. Les quatre comédiens, comme un chœur, jouent finement.” – Telerama

– “Impeccablement rythmée, la mise en scène de Gilles David, qui dirige ici pour la première fois des acteurs de la Comédie-Française, trouve le ton juste entre équilibre et déséquilibre pour traduire une perturbation d’autant plus désarmante que jamais frontale ses effets se font ressentir après coup sous forme de ressassèrent.”  France TV Info

– “Ce spectacle mérite d’être vu, notamment pour le regard pertinent que Vinaver livre sur le monde de l’entreprise et la société de consommation actuelle. Écrite en 1971, mis à part les problèmes relatifs à l’avortement en France, cette pièce n’a pas pris une ride.”  Artistic Rezo

– “C’est pour moi la pièce idéale pour faire des exercices d’acteur. Elle est écrite en 30 morceaux et je l’ai beaucoup utilisée pour enseigner le théâtre à de jeunes gens. Je ne me trompais pas beaucoup, puisque Michel Viander l’avait d’abord appelée L’école du théâtre avant de la rebaptiser La demande d’emploi.” – Interview de Gilles David pour Theâtral Magazine

 

 

Bigre melo burlesque

3. Reprise du mélo burlesque Bigre au Tristan Bernard, suite au gros succès de ce début de saison au Rond-Point :

– “Pierre Guillois signe, met en scène et joue une rocambolesque et irrésistible comédie de mœurs. Avec la complicité de ses acolytes (Agathe L’Huillier et Olivier Martin-Salvan, magnifiques !), il nous emporte dans son délire dès les premières minutes de la pièce et ne nous lâche plus, jusqu’à un épilogue qui en surprendra plus d’un.”  – Telerama

– “L’originalité de Bigre, c’est que les trois interprètes présents sur scène, Pierre Guillois, Agathe L’Huillier, Olivier Martin-Salvan, en sont aussi les auteurs.  A partir de l’idée des chambres de bonnes amenée par Pierre Guillois, les trois comédiens ont tissé un canevas de situations qui répondent à une mécanique très précise à la fois au niveau du texte mais aussi de la machinerie.” – France TV Info

– “Comme toujours dans le burlesque, il n’y a pas de narration globale, mais une série de gags rondement menés, sur un rythme trépidant (…) On devrait pleurer devant le spectacle de cet accablement continu et on en rit : ainsi va et ainsi vaut la vie quand la distance de l’humour en allège la tragédie.” – La Terrasse

– “Incorrect politiquement et généreux, Pierre Guillons s’inspire des êtres que l’on voit peu sur scène ou au cinéma, trouvant dans le quotidien des vrais gens de quoi créer des personnages hauts en couleur et en intelligence, sincères et poétiques. Ses personnages clownesques cherchent l’amour, ils se croisent et s’affrontent, évoquent dans la loufoquerie les tourments du couple, les lassitudes et les envolées du désir.” – Artistic Rezo

– “Ce mélo est sans paroles. Cette contrainte évidente de jeu et de compréhension se transforme en atout tant les autres appuis sont riches (…) Entre tableaux, récit et portraits, ce spectacle doux-amer aux belles images superpose la vie et l’absurde, le bête, le méchant et le poétique. Et offre un moment accessible et intelligent, de clown et de cinéma.” – Un fauteuil pour l’orchestre

– “Dieu sait qu’il est drôle, ce Bigre bourré de gags inventifs. Mais le rire qu’il suscite est d’une qualité particulière : il s’accompagne d’une émotion qui ne s’efface pas, une fois sorti du théâtre (…) tant le spectacle, à sa manière, parle avec justesse de la solitude et de la misère sociale.” – Le Monde

– “Voilà un spectacle bien né, d’une réjouissante théâtralité et dans lequel trois comédiens – en funambules d’ombre et de lumière – se mettent en danger pour nous livrer de l’humain sur le vif. Nul doute que la puissante mécanique du burlesque gagnera encore en fluidité et en folie au fil des représentations. Si ce spectacle nous intéresse tant, c’est sans doute parce qu’il fait l’économie des mots. « Adieu au langage », de Guillons à Godard !”  – Les trois coups

 

 

Le Système Ribadier Pépinière

4. À la Pépinière Théâtre, Jean-Philippe Vidal revisite le Système Ribadier de Feydeau :

– “Pour qu’une pièce d’une grande drôlerie devienne aussi irrésistible que dans la version présentée par Jean-Philippe Vidal, il faut un metteur en scène qui, à son image, sache avec son collaborateur artistique Denis Loubaton, prendre des risques pas si évidents qu’il n’y paraît.” – Froggy’s Delight

– “Deux portes, une côté cour et l’autre côté jardin, deux fauteuils noirs et un écran géant sur lequel apparaît le visage blafard de Robineau, l’ex-mari d’Angèle. Cet écran-vidéo en devient presque hypnotique et donne à ce Feydeau revisité une touche de modernisme toute particulière. Le spectateur est alors invité, par son imaginaire, à créer lui-même son décor.”  – Publik’Art

– “Dirigés avec beaucoup de rythme et de simplicité, les comédiens déploient une folle énergie avec une précision d’horloger suisse. Sans fausse note, Ludmilla Dabo (Sophie) et Pierre-Benoist Varoclier ou Nathan Gabily, avec Gauthier Baillot ou Arnaud Simon dans le rôle de Savinet le négociant de vin, complètent cette distribution agile et efficace, qui impulse un élan dramatique sans temps mort, vif et caustique. Un théâtre d’acteurs qui servent un grand auteur.” – Artistic Rezo

– “Ici, tout est pensé pour que le rythme soit constant et que le rire ne faiblisse jamais. Sans chercher à être voyante, mais en cumulant les bons choix qui dénotent un excellent esprit, la mise en scène de Jean-Philippe Vidal est un régal au service d’un Feydeau inégalable qu’il ne faut pas manquer.” – Un fauteuil pour l’orchestre

– “Pas un mot ne sera dit, mais les catastrophes vont s’enchaîner allègrement entre le geek, le bordélique et l’apprentie en médecines plus ou moins douces.”  – Les Inrocks

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