On n’est pas là pour disparaître

Le crime, la maladie d’Alzheimer, la dégénérescence et autres plaisirs sont révélés sans pathos, voire avec un brin de cynisme par moments, pour nous amener à en rire. Monsieur T n’est pas l’unique victime de ce spectacle et la pièce qui joue en miroir avec le spectateur – le titre s’adresse bien au public – nous énonce quelques vérités pas évidentes à regarder. Une grande place est donnée au texte d’Olivia Rosenthal, une écriture fabuleuse, à découvrir absolument : vive, directe.

Le comédien, les pieds plantés dans le sol, module son corps sans jamais se déplacer. Il est accompagné par une musique discrète qui accompagne sa diction. Très souple, incarnant les divers personnages de ce texte saccadé, son jeu corporel fait passer les ruptures successives en douceur. On entre immédiatement et intensément dans cette parole portée par la présence androgyne de Yuming Hey qui se glisse successivement dans la peau de Madame ou de Monsieur T. Rien ne vient perturber l’attention. Le comédien, comme le spectateur, est accroché à ce texte tout en rythme, dynamique qui ne permet pas à notre esprit de divaguer.

Laure Montardy

 

© Christophe Raynaud de Lage

On n’est pas là pour disparaître
d’après le roman d’Olivia Rosenthal (édition Gallimard)
Au Théâtre 14, jusqu’au octobre 2021
Mise en scène et adaptation Mathieu Touzé
Avec Yuming Hey
(PianoPanier a déjà aimé l’association Mathieu Touzé/Yuming Hey dans Un garçon d’Italie)
Avec la participation de Marina Hands de la Comédie-Française

Photos Christophe Raynaud de Lage

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