Raison ou sentiment? Marie Tudor tranchera

La compagnie 13 donne vie à la terrible Marie Tudor, surnommée Marie la sanglante suite à sa folie meurtrière de vouloir exterminer tous les protestants pour réinstaurer un catholicisme traditionnel. Fille d’Henri VIII et de Catherine d’Aragon, elle est la première femme à monter sur le trône. Une raison pour Victor Hugo de dépeindre une femme de fer destructrice au cœur fou d’amour et au tempérament de feu.
Victor Hugo dépeint ici une femme éperdument amoureuse du séducteur Fabiano Fabiani. Aidé de l’ambassadeur d’Espagne, Simon Renard, elle arrive à le confronter au fait qu’il l’a trompée. Le fiancé de la belle demoiselle, Gilbert, triste et blessé, est prêt à tout pour sauver l’honneur de la fille, même à laisser la Reine disposer de sa vie. Mais des sentiments conflictuels, entre trahison et amour passionné, taraudent au plus profond la Reine qui s’égare. Faut-il le donner en pâture au peuple qui grogne ? Il existe sûrement un moyen de satisfaire le peuple et la Reine, mais tout le monde en sera-t-il satisfait ? Quel avenir pour le royaume d’Angleterre ?

Marie Tudor, par la Compagnie 13, au Theatre Rive Gauche

Grâce à un décor assez simple – deux rideaux pouvant changer de couleurs – la compagnie 13, nous emmène aussi bien dans les ruelles malfamées que dans la Tour de Londres. Il ne fallait rien de plus pour nous plonger au cœur d’une histoire où les intérêts de la couronne sont en rivalité avec l’amour. Séverine Cojannot interprète avec puissance et force cette reine despotique. Dans une robe rouge, elle y joue avec subtilité la femme pragmatique, passionnée et déraisonnable. La tension monte d’un cran lorsqu’elle et Jane (Joëlle Lüthi), en robe blanche, côte à côte, entendent le tintinnabulement de l’horloge sonnant minuit : c’est l’arrivée de l’homme, caché d’un voile, au pied de l’échafaud.

Marie Tudor, par la Compagnie 13, au Theatre Rive Gauche

Qui va perdre la tête ? Le gentil Gilbert, magnifiquement joué par Pierre Azéma ? Ou le séducteur, Fabiano Fabiani, interprété avec fougue par Frédéric Jeannot ? Les coups de canon annoncent la montée sur l’échafaud jusqu’au moment fatal. Le cœur des deux femmes palpite. Leurs cris et leurs pleurs se mêlent. Le silence dans la salle se fait. Qui va mourir ce jour ? Les spectateurs sont captivés par le jeu juste et passionné de l’ensemble de la compagnie. Il ne faut pas oublier le sérieux de Pascal Faber dans le rôle de Simon Renard et l’inquiétude et la fourberie de Pascal Guignard.

Un spectacle vraiment captivant, interprété par des passionnées qui mettent leur art au service du théâtre.

-Prisca-

MARIE TUDOR
Á l’affiche du Théâtre Rive-Gauche  – les lundis à 20h
Adaptation et mise en scène : Pascal Faber
Avec : Pierre Azéma, Séverine Cojannot, Pascal Faber, Pascal Guignard, Frédéric Jeannot, Joëlle Lüthi

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