Articles

Benjamin Jungers

Interview de Benjamin Jungers

Interview de Benjamin Jungers – 11 décembre 2015
Actuellement à l’affiche du Théâtre de Poche-Montparnasse dans l’Autre de Florian Zeller (Lire l’article en ligne)

Benjamin Jungers, d’un Autre à l’Autre…

On se souvient d’avoir découvert ce comédien sous les traits du si touchant Chérubin de Christophe Rauck à la Comédie-Française. Il avait été recruté pour ce rôle par Murielle Mayette, alors qu’il était encore sur les bancs du Conservatoire. L’ex-administratrice ne s’y était pas trompée… En près de huit années au sein de la Troupe, ce jeune prodige nous a éblouis, émus, étonnés, chamboulés, émerveillés. Enchaînant les rôles et les projets, parfois imprévisibles : de Chérubin à Cléante, en passant par Poil de Carotte et le Petit Prince, il mit également en scène l’Ile des Esclaves de Marivaux au Studio-Théâtre.

Je conserve un souvenir très profond de son interprétation de Gianni, dans La Maladie de la famille M. de l’italien Fausto Paradivino. Epoustouflant également, il le fut en X dans la mise en scène de Christian Benedetti d’Existenz. Des personnages qui ne correspondaient pas forcément à l’image que l’on projetait de Benjamin. Est-ce la raison pour laquelle la Maison de Molière décida tout à coup de se séparer de lui? Nul n’en saura jamais rien, lui-même fut le premier surpris…

Le dernier spectacle dans lequel je l’avais admiré et applaudi était une création de Françoise Gillard. Au Vieux-Colombier, un tableau chorégraphique au-delà des frontières de ce que l’on voit d’habitude au Français. Une fois encore, Benjamin se trouvait là où l’on ne l’attendait pas. Corporellement incandescent et interprétant à merveille la fameuse Tempête (sonate pour piano n°17 de Beethoven). Ce spectacle s’intitulait l’Autre. Il serait son dernier au Français. Coïncidence des rencontres, joli pied de nez artistique, hasard de la vie : on peut aujourd’hui l’applaudir sur la scène du Poche-Montparnasse dans la reprise de la première pièce de Florian Zeller… un “autre Autre”.

 

L'Autre2

L’Autre, la première pièce de Florian Zeller reprise au Poche-Montparnasse

Garder en tête les images d’un spectacle vu dix ans plus tôt. Un souvenir vague, mais suffisamment évident pour avoir l’envie d’y revenir, dix ans plus tard. Et dix ans plus tard, avec dix ans de plus, “se prendre la pièce en pleine tête”. Au point de ne pas comprendre le caractère si vague, si brumeux du fameux souvenir…
La pièce est de Florian Zeller : sa première, son oeuvre de jeunesse pourrait-on dire. Créée en 2004 au Théâtre des Mathurins, elle avait connu un large succès. Ceux qui promettaient à l’époque un brillant avenir au jeune auteur ne s’y étaient pas trompés.

Plaisir, donc, de retrouver, réentendre, reméditer ce texte. Et de plonger à corps perdu dans cette tragi-comédie. Qui va bien au-delà d’une sordide histoire d’adultère. Car si l’Autre est l’Amant, il est aussi la Mort, la Solitude, le Remords, l’Enfance, la Colère… L’Autre est tellement de sentiments et d’impressions.

L'Autre3
©Pascal Gely

D’après la distribution, l’Autre est incarné par Jeoffrey Bourdenet (séduisant, inquiétant, énigmatique). Mais l’Autre n’est-il pas également le talentueux Benjamin Jungers ? Et aussi l’incandescente Carolina Jurczak – autre promesse, dix ans plus tard ? Benjamin Jungers est lui (Lui). Il nous entraîne dans son histoire, ses doutes, jusqu’au plus loin de son inconscient. Passant à merveille d’une douceur angélique à une brutalité froide et intrigante. Lui, c’est une part de nous. La part de nous que l’on souhaiterait oublier. Celle que l’on préfèrerait laisser profondément enfouie. Mais l’Autre veille, l’Autre nous surveille : l’Autre c’est nous…

Que ce soit pour raviver un souvenir de dix ans ou pour découvrir la première pièce du prolifique Florian Zeller, courez donc au Poche :

1 – La mise en scène précise et sensible de Thibault Ameline nous permet d’accéder au cœur même de ce trio infernal.
2 – L’intimité est palpable dans la petite salle du Poche-Montparnasse qui nous rapproche tant des comédiens.
3 – Grâce à un jeu subtil et intelligent, ces trois-là nous font entrer dans une danse qui va nous enchaîner peu à peu à cet Autre aux multiples facettes.

Redécouverte de l’Autre, dix ans plus tard : un spectacle qui s’est bonifié avec le temps…

L’Autre – Spectacle vu le 17 décembre 2015
A l’affiche du Théâtre de Poche-Montparnasse jusqu’au 28 février 2016
Une pièce de Florian Zeller, mise en scène Thibault Ameline

Revue de presse du 16 décembre 2015 : l’Autre, Pinocchio, Roméo et Juliette, Norma

 

1. Eric Ruf signe une superbe mise en scène de Roméo et Juliette dans la maison qu’il dirige depuis cet été :

– “Le patron de la Comédie-Française Eric Ruf réveille une belle endormie, avec sa mise en scène incandescente de “Roméo et Juliette” de Shakespeare, qui n’avait pas été donnée Salle Richelieu depuis soixante ans.” – Le Parisien

– “C’est la plus belle déclaration d’amour de la littérature dramatique et la scène n’a jamais été aussi simplement belle.” – Le Figaro

– “Le fol amour juvénile des deux héros, d’une ardeur égale à sa spontanéité, est porté avec force et flamme par Suliane Brahim, magicienne à la grâce aérienne, et Jérémy Lopez, fougueux, terrien. – Le JDD

– “Jérémy Lopez et Suliane Brahim ont la jeunesse de leur rôle, une technique imparable et une personnalité peu commune.” – Les Echos

– “Découvrir ou revoir cette tragédie légendaire fait battre le cœur, qui se prépare, s’ouvre et s’emporte, électrisé par la beauté et la force de cette œuvre unique et intimidante.” – Froggy’sDelight

– Interview d’Eric Ruf pour Le Monde

 

 

2. Au Poche-Montparnasse, Thibault Ameline propose une nouvelle mise en scène de l’Autre, la pièce de Florian Zeller créée il y a plus de dix ans :

– “D’une certaine façon, Florian Zeller régénère le théâtre bourgeois traditionnel en le dépoussiérant de toute idéologie et de toute rancoeur sociale.” – Froggy’s Deligth

– “Une pièce qui mine de rien, avec sa musicalité très particulière et cristalline, cache sans doute une sorte de tragédie de l’existence…. A voir, à déguster, à méditer.” – Le Figaro-le blog

– “Les trois acteurs font des merveilles avec ce texte écrit d’une écriture blanche. Ils parviennent à nous faire sentir avec talent leur douleur sourde et leur désaffection égoïste pour le passé et le futur. Benjamin Jungers y est épatant.” – Toute la culture

– “Fines et acérées, les répliques de “l’Autre” ne laissent rien déborder. L’auteur, amoureux de l’interprétation scénique abandonne entièrement son texte aux comédiens.” – France TV Info

– Interview de Florian Zeller pour Le Figaro

 

 

3. Aux Ateliers Berthier, c’est le retour du Pinocchio, de Joël Pommerat, un spectacle créé en 2008 toujours aussi magique :

– “Une fête disco somptueuse à sa rencontre avec la fée, le voyage de Pinocchio nous offre un feu d’artifice d’émotions et de sensations, entre ombres et lumières, joies et frissons.” – Les Echos

– “Sous la plume de Joël Pommerat, Pinocchio se transforme en un conte sombre sur la violence de la société.” – Telerama

– “On pense tous connaître Pinocchio et son histoire, mais lorsque Joël Pommerat se réapproprie l’œuvre, on se plaît à la redécouvrir.” – Les trois coups

– “Joël Pommerat imprime à Pinocchio une qualité de présence magnifiquement spectaculaire, et manifestement moderne.” – La Terrasse

– “Chacun est saisi, et le restera jusqu’à la fin des aventures de Pinocchio, qui se dessinent en tableaux qu’on dirait découpés dans le noir du plateau.” – Le Monde

 

 

4. Stéphane Braunschweig met en scène Norma, l’opéra de Bellini au Théâtre des Champs-Elysées :

– “Stéphane Braunschweig n’est certes pas le premier à vouloir signifier les deux mondes, public et privé, entre lesquels évolue la prêtresse gauloise Norma.” – Les Echos

– “La mise en scène de Stéphane Braunschweig ? Neutre et grise, elle mise sur le théâtre psychologique pour éviter le péplum, mais ne parvient qu’à remplacer une convention par une autre, sans éviter le ridicule dans la gestuelle du chœur.” – Le Figaro

– “Porté par une orchestration magistrale, des voix dans l’ensemble impressionnante et une mise en scène qui fait grimper l’émotion, cette Norma gagne vraiment à être connue et reconnue. – Toute la Culture

– “Ce personnage de femme qui mène une double vie, selon les mots de Stéphane Braunschweig, est porté par une musique d’un puissant lyrisme et d’une frémissante sensualité. – Les Echos

– Interview de Stéphane Braunschweig pour Libération