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Festival Silence, musique et cinéma, à Rosny-sous-Bois : le festival qui s’écoute aussi avec les yeux.

Assister au festival Silence, musique et cinéma, au théâtre et cinéma Georges Simenon, à Rosny-sous-Bois, est toujours un plaisir pour les sens.

Voici 3 années consécutives que je m’esbaudis à lire, voir et entendre un ou deux spectacles de ce festival qui dure 5 jours, tous les ans, fin mai, et j’en suis toujours enchantée.
Toujours une tête d’affiche le premier soir, mais ce n’est pas ce qui retient mon attention et l’originalité de ce festival. C’est plutôt le dernier soir, le dimanche après-midi, que j’affectionne d’emmener ma petite famille au ciné-concert.

La première année, j’y ai découvert un film culte «  Le Petit Fugitif » réalisé par Raymond Abrashkin, Ruth Orki et Morris Engel, sorti en 1953. Une caméra portative de 35 mm fut spécialement conçue par Charles Woodruff. Il lui aura fallu 1 an pour construire cette caméra expérimentale munie d’un système optique à deux objectifs. Le film en noir et blanc est sous-titré, tandis que, sur scène, Iñigo Montoya revisite en musique les aventures de Joey, avec Clémentine Buonomo au cor anglais, les musiciens nous embarquent dans des boucles électroniques et bruitages psychédéliques, comme si elles avaient été crées en 1953, tant la symbiose est adéquate.

L’année dernière, c’était « 16 levers de soleil » où Thomas Pesquet jouait du saxophone depuis la coupole de ISS, lors de son voyage dans l’espace. Sur scène, 90’ de musique électronique, groove, pulsations urbaines et orientalistes, orchestrées par Guillaume Perret, avec Martin Wangermée à la batterie, Yessaï Karapetian aux claviers et Julien Herné à la basse.

Et cette année, le festival ne m’a pas déçue. Un docu-concert de Merlot « Nouveaux voisins, nouveaux amis ». Des portraits bruts d’enfants, pour la plupart. Filmés au téléphone portable en train de chanter, dans leur langue maternelle, des chansons de leur pays : Roumanie, Irak, Corée, beaucoup d’enfants venus de l’Est du monde. Des bouffées de vie et d’émotion, une pomme à la main, symbole du Nord du monde, ils chantent et jouent. Les adultes, en plus de chanter, racontent l’exil, l’arrivée en France. Prendre le métro est déjà une aventure quand on vient d’un pays où il n’y a jamais eu de métro. Et dormir dans un lit, dans un centre d’accueil de la porte de la Chapelle, est un bonheur, quand on n’a pas dormi depuis longtemps.
Je vous avoue que la musique de Manuel Merlot, Cedryck Santens et Thibaut Brandalise est plus que parfaite et rapidement, la transe m’a parcourue, tant l’émotion visuelle et l’émotion sonore se sont rencontrées en moi.

L’année prochaine, il y aura le prolongement de la ligne 11 qui vous amènera à Rosny-sous-Bois et vous n’aurez plus aucune raison de ne pas découvrir ce festival d’exception.

Isabelle Buisson,
Atelier d’écriture À la ligne

 

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