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Serge Bagdassarian

Serge Bagdassarian, portrait d’un immense comédien

Sociétaire de la Comédie-Française depuis 2011, Serge Bagdassarian est à mon sens l’une des figures les plus emblématiques de la troupe actuelle. Il est aussi le parrain de ce blog… Portrait d’un grand artiste.

Muriel Mayette a été pas mal décriée l’année dernière, peut-être à juste titre, mais ce que l’on ne pourra jamais lui retirer : avoir renouvelé avec brio la troupe du Français.
L’une de ses “trouvailles”, l’un de ses coups de génie : avoir proposé en 2007 à un ancien prof d’anglais devenu comédien de rejoindre la maison de Molière.
Originaire de Dunkerque, autodidacte – il n’a pas fait d’école de théâtre – il est désormais 521ème sociétaire et ne semble toujours pas en revenir. Plein d’humilité, il déclare continuer d’apprendre aux côtés de ses camarades et des metteurs en scène qui se succèdent sur le plateau du Français.

Il a fait hurler de rire mes enfants dans le Loup des Trois petits cochons, il m’a émue dans le Sganarelle de Jean-Pierre Vincent, m’a impressionnée en roi des trolls dans le Peer Gynt d’Eric Ruf, m’a fait frémir dans le personnage d’Alessandrovici  de la Tête des Autres mis en scène pas Lilo Baur. Il a mis en scène un formidable Cabaret Boris Vian au Studio-Théâtre et a “signé” l’année suivante pour le Cabaret Brassens qui était un vrai régal. Cet été, il sera, pour la cinquième saison consécutive, un irrésistible Fontanet dans le Fil à la Patte de Jérôme Deschamps.

C’est d’ailleurs grâce à cette pièce que j’ai eu la chance de le connaître. Il y a trois ans, il a eu la gentillesse de répondre à un petit mot de mon fils le félicitant de son personnage de Fontanet. De là est née une rencontre, une histoire d’amitié, une belle aventure qui se poursuit aujourd’hui : il a accepté sans hésiter d’être le parrain de Pianopanier.

Fan de chocolat, des chansons de Prince et de Juliette Gréco, de ses camarades constituant la troupe du Français, des toiles de maître et notamment de celles de Piero della Francesca dans lesquelles il trouve son inspiration, Serge est avant tout la gentillesse incarnée.

Son physique tout en rondeur ne l’empêche pas de danser, de voler sur scène, d’incarner la grâce : Serge c’est 150 kilos de délicatesse qui font de chacune de ses apparitions un pur bonheur pour le spectateur. Un grand merci Serge et à très vite!

 

INTERVIEW

 

L’interview 12 coups du parrain de PianoPanier

Dom Juan ou le Festin de Pierre

Deux représentations valent mieux qu’une

Vu le 23 novembre 2014
Comédie Française – Salle Richelieu
Mise en scène : Jean-Pierre Vincent

 

Copyright : Brigitte Enguérand

“Rarement duo de comédiens m’aura autant enchantée : Dom Juan/Loïc Corbery et Sganarelle/Serge Bagdassarian communiquent au spectateur le plaisir qu’ils prennent à jouer l’une des plus belles pièces de Molière”

Ce qui est chouette avec le spectacle vivant, contrairement au cinéma, c’est que vous pouvez assister cinq fois à la même pièce, et voir cinq représentations différentes.
Les comédiens de théâtre ne sont pas prisonniers d’une pellicule. Chaque soir ils remettent le couvert, chaque soir le plat est différent.

Plusieurs fois, j’ai fait cette expérience de retourner voir un spectacle.
Dernier en date : Dom Juan – l’une de mes pièces favorites de Molière – à la Comédie Française.
J’avais découvert cette mise en scène de Jean-Pierre Vincent lors de sa création en 2012. Très bon souvenir.
J’y retourne donc fin 2014…pour constater que le spectacle s’est bonifié avec le temps!

D’après Serge Bagdassarian – immense comédien du Français et parrain de ce blog- un spectacle d’une telle ampleur n’est pas totalement rôdé lorsqu’il débute.
La seconde fois, j’ai perçu le lien qui s’était tissé au fil des représentations entre Serge Bagdassarian / Sganarelle et Loïc Corbery/ Dom Juan.
Certaines scènes sont devenues d’anthologie, comme celle entre les deux paysannes -acte 2 ou celle du souper -acte 4.

La mise en scène est percutante. Ce Dom Juan d’un cynisme affolant nous fait vibrer en même temps qu’il nous dérange. Loïc Corbery, inflexible et insolent est parfait dans ce registre.
Il devrait vous donner, comme à moi, une envie d’y revenir…

3 raisons de courir voir (ou revoir) ce Dom Juan à la Comédie Française

1 – Si vous ne connaissez pas cette pièce de Molière, ne ratez pas l’occasion de la découvrir avec des comédiens du Français au top de leur forme.
2 – Si vous avez déjà vu cette pièce, retournez-y car la mise en scène de Jean-Pierre Vincent lui donne un coup de jeune – et ce jusqu’à la toute dernière scène…
3 – Si vous avez déjà assisté à ce spectacle lors de sa création en 2012, retournez-y également! Promis : c’est encore mieux la seconde fois!!!

INTERVIEW

Serge Bagdassarian, Sociétaire à la Comédie Française [ vendredi 30 janvier 2015 ]