Revue de presse du 19 octobre : Vivipares (Posthume), Cartographies, Avant de s’envoler, Moi, moi et François B.

1. Au Théâtre de la Bastille, Céline Champinot propose Vivipares (Posthume), une pièce énergique et décomplexée :

– “Vivipares, ce sont cinq jeunes filles qui racontent et jouent une histoire, leur histoire du monde, dans un garage semi-aménagé où le canapé-lit jouxte les produits ménagers rangés sur les étagères (…)Les cinq jeunes femmes sur le plateau, et la menteuse en scène Céline Champinot incarnent à elles seules le dynamisme et l’énergie d’une génération d’acteurs, d’écrivains et de scénographes prête à faire du théâtre à partir de rien, ou plutôt à partir d’un pas-grand-chose fièrement exhibé sur scène – une sorte de nouveau théâtre pauvre.” – Toute La Culture

– “C’est surtout dans l’écriture que Céline Champinot se distingue. Bruts, directs, les dialogues sont sans compromis, portés d’ailleurs par des personnages connus pour leur absence de limites. A aucun moment l’auteur ne tombe dans la facilité de la provocation, et chaque mot est dense, pesé et ajusté pour faire mal. Le texte est également servi par un rythme hors du commun, la vivacité des répliques surprenant autant que la griffure des mots.”- Un Fauteuil pour l’orchestre

– “Placée sous le signe de l’hyper-réalisme kitsch, et dans une scénographie de capharnaüm récup/vintage de Emilie Roy, leur épopée burlesque se déroule en cinq épisodes d’un road-trip déjanté, géographique et théâtral, de Sophocles à Lagarde en passant par Tchekhov.” – Froggy’s Delight

– “Il faut cependant reconnaître une grande générosité de la part des actrices et un vrai talent d’écriture à Céline Champinot. Il reste désormais à diriger ce travail en direction du spectateur afin qu’il trouve sa part à l’observation de ce vivarium car pour l’instant, il se sent de trop.” –  SceneWeb

La pièce convoque Œdipe roi et Charles Bukowski, David Bowie et Judith Garlandovna, un enfant «raté» et un chien très réussi. «Je suis», disent-elles. «Je suis David Bowie», éventuellement. Elles sont gore, sanguinolentes, pleine de ketchup dans le cou, ce dont on ne s’aperçoit pas tout de suite, et disent des insanités en alexandrin.” – Libération

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2. Agrégé de géographie et comédien, auteur et metteur en scène, Frédéric Ferrer débarque au Rond-Point avec Cartographies – l’Atlas de l’antropocène :

Agrégé de géographie qui, depuis 2010, déploie ses impeccables Cartographies, autre série de conférences théâtrales aussi parfaitement compréhensibles que totalement irracontables où il est question (dans les Vikings et les satellites) de l’importance de la glace sur Terre depuis mille ans, ou (dans les Déterritorialisations du vecteur) du chemin insensé parcouru de l’Asie à la Méditerranée par le redoutable moustique-tigre.”- Libération

Sur scène, tel un faux Candide doublé d’un “savant” tournesolien et d’un détective amateur actionnant ses petites cellules grises pour découvrir la face cachée de la réalité, il délivre donc des conférences-spectacles ressortissant au genre performatif oral et à l’art de la rhétorique sur la décontraction du discours fondé, notamment, sur la sacralisation de l’objectivité scientifique.”- Froggy’s Delight

Le sel du spectacle de Frédéric Ferrer repose sur le plaisir que prend le comédien à garder pendant l’heure du spectacle un pied dans la science et un pied dans le jeu. Distillant ses impressions et ses imprécisions avec méthode, il ne sort jamais de son double rôle, et garde l’attitude parfois hilarante du scientifique exalté ou du comédien enthousiaste.”- Un Fauteuil pour l’orchestre

Frédéric Ferrer a pris le parti de faire simple quand on peut faire compliqué et le résultat est hilarant. On regrette toutefois les quelques vidéos, qui coupent notre conférencier de son public, et certaines blagues parfois trop longues pour être drôles.” – Les5Pièces

 

moi moi et François B

 

3. Moi, moi et François B. une comédie de Clément Gayet à découvrir au Théâtre Montparnasse avec François Berléand dans son propre rôle :

Moi, moi & François B. est la première pièce de Clément Gayet présentée sur les planches. Après avoir écrit une pièce pour laquelle il avait songé à François Berléand comme interprète principal, il décide de joindre à son manuscrit une lettre sous forme de dialogue entre lui et l’acteur. C’est finalement cette lettre, qu’il trouve plus réussie que le texte de la pièce qu’il vient de terminer, qui servira d’ébauche à “Moi, Moi & François B.” – Froggy’s Delight

Voilà une pièce déroutante, au sujet inhabituel, qui nous emmène aux confins de l’absurde, où un rebondissement peut en cacher un autre et qui n’est pas sans faire penser à Six personnages en quête d’auteur de Pirandello. À ce jeu de qui est qui, l’auteur montre une maîtrise parfaite et noue habilement la trame de son récit.” – Reg’Arts

Les comédiens sont  généreux et talentueux.  François Berléand est irrésistible; à l’évidence, il se régale. Il apporte ce grain de folie qui crédibilise le côté complètement loufoque de la pièce.” – Culture Tops

– “Être invisible, cela m’a façonné.” – François Berléand pour Le Monde

 

Avant de s'envoler

4. A 91 ans, Robert Hirsch remonte sur scène dans la nouvelle picèe de Florian Zeller, Avant de s’envoler au Théâtre de l’Oeuvre :

Zeller poursuit son exploration de la vieillesse. Après Alzheimer, ce sont toutes ces inquiétudes qui assaillent les seniors fragilisés, déstabilisés à l’idée de voir partir l’être aimé, méfiants lorsque l’on évoque la maison de retraite comme la moins mauvaise des solutions.” – CultureBox

Chaque spectateur, qu’il soit lui-même âgé, ou qu’il ait de vieux parents, a vécu des situations proches, et la pièce peut revêtir un aspect de catharsis pour une partie du public. Les acteurs sont tous à la hauteur de l’immense comédien qu’est Robert Hirsch, d’Isabelle Saroyan (Madeleine), 88 ans, à Anne Loiret, Claire Nadeau, François Feroleto et Léna Bréban.” – L’Express

La pièce de Florian Zeller, extrêmement bien construite, à l’apparence d’un puzzle qui juxtapose des scènes issues du présent, du passé, du réel ou du conditionnel, perdant sans doute le spectateur à la recherche d’une narration factuelle ou chronologique. Et c’est formidablement réussi.” – Artistikrezo

Le dramaturge nous fait ressentir avec beaucoup de profondeur la déstabilisation du clan familial face à l’inéluctable et la méfiance entre les membres qu’il fait naître où les certitudes de chacun sont mises à mal. Le patriarche s’arc-boutant à sa maison et à ses souvenirs intranquilles tandis que ses filles n’ont d’autres solutions que de préparer son placement en maison de retraite. La mise en scène de Ladislas Chollet instaure un trouble et une tension où chaque personnage se déjoue à sa manière du réel et de sa vérité première.” – Reg’Arts

– “Il n’y a que le théâtre qui me tienne encore en vie. Il n’y a plus que ça…” – Robert Hirsch pour Le Parisien

 

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