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Nous qui sommes cent débarque à Avignon

Elles sont cent. Peut-être bien plus que cela. Et cependant elle est désespérément seule, cette femme qui nous parle d’elle. Qui nous parle de nous. Au travers d’une multitude de voix qui résonnent ici et maintenant. Des voix qui nous touchent, nous embarquent, nous renvoient à nos propres démons.

Physiquement, réellement, au plateau, elles ne sont que trois. Trois comédiennes pour incarner ces cent et quelques voix. Trois intrépides encore peu connues qui portent bien leur nom. Intrépides lorsqu’elles décident, en direct de l’Ecole Blanche Salant, de monter ce projet un peu fou. Intrépides dans le choix d’un texte contemporain qui en déroutera sans doute certains. Un texte ultra féministe né de la plume d’un poète dont les origines suédoises et tunisiennes l’ont très tôt exposé à la question du langage. Un texte multi-culturel écrit par un “barjo des mots”, comme il se désigne lui-même.

Intrépides, les trois comédiennes le sont tout spécialement dans leur jeu. Elles n’hésitent pas à prendre des risques, sans que cela n’altère jamais la justesse de leur interprétation. Caroline Monnier, tellement naturelle dans le rôle de la jeune rebelle – pour un peu, on prendrait les armes à ses côtés. Isabelle Seleskovitch, si émouvante dans la femme qui doute, tour à tour fragile et exaltée. Laura Perrotte a relevé la gageure de se mettre elle-même en scène à leurs côtés. Elle endosse le rôle de la “femme mûre”. Celle qui, arrivée au bout du chemin, se retourne et interroge ses “différents mois”. Celle qui nous fait réaliser, au final, que nous aussi, nous sommes décidément cent…

Au Nouveau Ring, un collectif qui porte bien son nom :

1 – Les Intrépides nous font découvrir Jonas Hassen Khemiri, cet auteur multiculturel encore trop peu connu en France.
2 – Les trois comédiennes relèvent un défi de taille : sur scène elles ne sont pas une, ni trois, elles sont multiples et toujours parfaitement justes.
3 – Chacun, chacune de nous se projettera nécessairement dans l’une ou plusieurs de ces différentes facettes qu’elles incarnent, et pour ce voyage au travers de nous-mêmes nous ne pouvons que leur dire merci!

NOUS QUI SOMMES CENT
À l’affiche du Nouveau Ring du 7 au 30 juillet 2017 – 18h
Un texte de : Jonas Hassen Khemiri
Mise en scène : Laura Perrotte
Avec : Caroline Monnier, Laura Perrotte, Isabelle Seleskovitch

 

“Nous qui sommes cent” par les Intrépides…un collectif qui porte bien son nom

Nous qui sommes cent – Spectacle vu le 13 octobre 2015 au Théâtre des Déchargeurs
À l’affiche du Théâtre de la Manufacture des Abbesses, jusqu’au 16 mars 2016 
Une pièce de Jonas Hassen Khemiri
Mise en scène Laura Perrotte

© Jean-François Faure

 

Intrépides au point de s’autoproclamer comme telles, Caroline Monnier, Laura Perrotte et Isabelle Seleskovitch ne sont pas trop de trois pour nous renvoyer à nos mille et unes voix intérieures…

Elles sont cent. Peut-être bien plus que cela. Et cependant elle est désespérément seule, cette femme qui nous parle d’elle. Qui nous parle de nous. Au travers d’une multitude de voix qui résonnent ici et maintenant. Des voix qui nous touchent, nous embarquent, nous renvoient à nos propres démons.

Physiquement, réellement, au plateau, elles ne sont que trois. Trois comédiennes pour incarner ces cent et quelques voix. Trois intrépides encore peu connues qui portent bien leur nom. Intrépides lorsqu’elles décident, en direct de l’Ecole Blanche Salant, de monter ce projet un peu fou. Intrépides dans le choix d’un texte contemporain qui en déroutera sans doute certains. Un texte ultra féministe né de la plume d’un poète dont les origines suédoises et tunisiennes l’ont très tôt exposé à la question du langage. Un texte multi-culturel écrit par un “barjo des mots”, comme il se désigne lui-même.

Intrépides, les trois comédiennes le sont tout spécialement dans leur jeu. Elles n’hésitent pas à prendre des risques, sans que cela n’altère jamais la justesse de leur interprétation. Caroline Monnier, tellement naturelle dans le rôle de la jeune rebelle – pour un peu, on prendrait les armes à ses côtés. Isabelle Seleskovitch, si émouvante dans la femme qui doute, tour à tour fragile et exaltée. Laura Perrotte a relevé la gageure de se mettre elle-même en scène à leurs côtés. Elle endosse le rôle de la “femme mûre”. Celle qui, arrivée au bout du chemin, se retourne et interroge ses “différents mois”. Celle qui nous fait réaliser, au final, que nous aussi, nous sommes décidément cent…

Le Théâtre des Déchargeurs ne s’y est pas trompé, en programmant jusqu’au 7 novembre prochain leur potentielle prochaine “pépite” :

1 – Les Intrépides nous font découvrir Jonas Hassen Khemiri, cet auteur multiculturel encore trop peu connu en France.
2 – Les trois comédiennes relèvent un défi de taille : sur scène elles ne sont pas une, ni trois, elles sont multiples et toujours parfaitement justes.
3 – Chacun, chacune de nous se projettera nécessairement dans l’une ou plusieurs de ces différentes facettes qu’elles incarnent, et pour ce voyage au travers de nous-mêmes nous ne pouvons que leur dire merci!

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INTERVIEW

 

Grégori Baquet : la force d’un obus

Un obus dans le coeur

Vu au Théâtre des Déchargeurs le 17 avril 2014
Reprise aux Déchargeurs du 12 janvier au 20 avril 2015 et tous les soirs du mois de juin à 19h30
Festival OFF d’Avignon 2015 (4-26 juillet) au Théâtre du Balcon à 12h30
Mise en scène : Catherine Cohen

 

Copyright : iFou pour le Pôlemedia

“Quand Catherine Cohen dirige Grégori Baquet dans le formidable seul en scène de Wajdi Mouawad, on en prend forcément plein le coeur…”

Je suis une fan inconditionnelle du théâtre de Wajdi Mouawad. Surtout de ses premières pièces. Celles qui racontent la guerre, sa guerre : la guerre du Liban. Sa trilogie “Littoral – Incendies – Forêts” constitue une épopée qui a été jouée sur bon nombre de scènes nationales. J’ai découvert cet auteur par la lecture d’Incendies, à l’époque où je cherchais des textes pour ma troupe de théâtre amateur. Quel choc!

Ce thème de la guerre qui était traité dans Incendies, on le retrouve dans ce seul en scène. Les mêmes images d’horreur, les mêmes scènes de cauchemar. Et puis ce thème cher à l’auteur : la mort de la mère. Son absence, son silence, son évanouissement progressif, sa disparition brutale.

Catherine Cohen a choisi Grégori Baquet pour incarner “les démons de Mouawad”. Comme elle a bien fait!
Seul face à nous, pendant une heure et quart, il nous fait vivre cette guerre. Il nous la fait voir, sentir, toucher du doigt. Il nous la balance à la figure et au coeur. Aussi violent qu’une arme de combat.
Il nous balade d’une chambre d’hôpital à un désert libanais, d’un lit de mort à un bus piégé. Il nous fait sourire, rire même, pleurer aussi, mais avant tout réfléchir.

Grégori Baquet est imposant. Un immense comédien, si proche de nous sur cette petite scène des Déchargeurs. Si vous avez l’occasion de passer sur Paris, courez-y ! Sinon, séance de rattrapage en juillet 2015 à Avignon :  12h30 au Théâtre du Balcon…

Trois raisons d’aller découvrir “Un obus dans le coeur” au Théâtre des Déchargeurs ou cet été à Avignon 

1 – Pour le texte de Wajdi Mouawad, l’un des auteurs les plus doués du moment.
2 – Pour le formidable Grégori Baquet : bien plus qu’une révélation, il confirme ici l’étendue de son talent.
3 – Pour la mise en scène ultra sensible de Catherine Cohen ; juste un conseil : n’oubliez pas vos kleenex!…

INTERVIEW

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