Articles

vanishing-point_2

Vanishing Point… sur la route avec Marc Lainé et les Moriarty

Vanishing Point. Les deux voyages de Suzanne W. – spectacle vu le 19 mars 2016 à la Ferme du Buisson, Noisiel.
Actuellement en tournée, notamment du 12 au 15 avril au Théâtre National de Toulouse.
De et mis en scène par Marc Lainé.
Avec : Marie-Sophie Ferdane, Marie Michaud, Jean-Philippe Perras et les musiciens de Moriarty : Thomas Puéchavy, Vincent Talpaert, Stephan Zimmerli et Juan Guillermo Dumay.

Vous aimez les road-movies ? Vous adorerez la « road-pièce » de Marc Lainé.

Être emporté par une histoire, embarqué dans un voyage, ému par des destins. Telle est souvent la sainte trinité du spectateur de théâtre, souvent implorée quand le noir s’installe, mais pas toujours réunie. C’est peu dire que « Vanishing Point ou les deux voyages de Suzanne W. » écrit, scénographié et mis en scène par Marc Lainé permet d’atteindre ce graal.
Sur le plateau, une vieille voiture : celle de Suzanne W. Cette Honda fatiguée va nous mener de Montréal aux rives de la Baie James, à plus de 1 000 kms au nord du Québec. Suzanne embarque Tom à son bord. Un auto-stoppeur à la recherche de son amour perdu, une chanteuse française prénommée Joe.

vanishing-point-3
©Patrick Berger
Le duo parcourt les grands espaces canadiens, suit des routes rectilignes que bordent des forêts interminables, s’arrête dans des motels improbables désertés de toute humanité, traverse sous des tempêtes de neige la réserve indienne des Cris, aux confins de lacs gelés.
Cette quête initiatique est rythmée par les interventions de Joe, qui s’immisce dans les rêves et dans l’histoire naissante de Tom et Suzanne.
Il ne faut pas trop en dire, tant le plaisir que procure ce spectacle est grand et tient autant à l’originalité de son dispositif scénique qu’à son intelligente construction narrative. A l’issue de ce beau voyage, on sort habité par un souffle puissant, une émotion inédite. Et une furieuse envie, à notre tour, de prendre la route jusqu’à Waskaganish et Mistissini, les Moriarty en fond sonore…

 

vanishing-point_1

Ce spectacle créé en Mars 2015 au Théâtre National de Chaillot a déjà beaucoup tourné. Il reste quelques étapes pour suivre Suzanne W. dans son voyage initiatique :

1 – On est totalement immergé dans la scénographie astucieuse de Marc Lainé. Théâtre, cinéma, installation, musique… les disciplines s’entremêlent avec une totale fluidité, servant admirablement le récit.
2 – Personnage à part entière, l’efficace bande-son jouée en direct par les Moriarty est un pur bonheur.
3 – Le trio de comédiens incarne avec ferveur leurs personnages. Mention spéciale à Marie-Sophie Ferdane, incandescente, chamanique et hypnotique.

Revue de presse du 27 janvier 2016 : Kings of War, Argument et Bettencourt Boulevard

 

1. L’un des événements de ce début d’année, c’est sans doute le “Kings of War” d’Ivo van Hove à Chaillot :

– Le plus inventif des metteurs en scène s’empare de cinq pièces de Shakespeare pour un spectacle événement à Chaillot.” – Paris Match

– “Kings of war est un bon cru du grand entrepreneur de spectacles. Comme souvent, il cherche à y analyser les fondements du pouvoir, de tout pouvoir.” – Telerama

– “Kings of War est ainsi sous-tendu de bout en bout par une inflexion nerveuse qui confère à l’ensemble l’intensité dramatique d’une série télé.” – Liberation

Kings of War est une réflexion brillante, souvent ironique et parfois un peu trop dense sur l’exercice du pouvoir et son corollaire, faire la guerre ou pas.” – France TV Info

– Interview d’Ivo van Hove pour La Terrasse

 

2. Pascal Rambert propose sa nouvelle création au T2G, “Argument”, un texte magnifique porté par deux immenses comédiens :

– Tout ici subjugue et déroute : le décor crépusculaire de Daniel Jeanneteau fait de rideaux d’eau, de fumées blanches et de clair-obscur ; le texte poétique et politique du dramaturge ; le jeu intense de deux comédiens d’exception, Laurent Poitrenaux et Marie-Sophie Ferdane.” – Les Echos

– “La joute verbale prend des airs de conte gothique, parce que la pluie tombe sur la lande où se situe une partie du récit, et que les lumières magnifiques d’Yves Godin, complice habituel du dramaturge, composent la blancheur d’un linceul...” – Telerama

– “On se retrouve ainsi dans l’affrontement de deux êtres qu’affectionne particulièrement Pascal Rambert.” – Marianne

– La puissance du jeu des deux comédiens, dans cet entrelacs de cris et de chuchotements, comme le dépouillement du dispositif, incarnent dans une sorte de corps oniriques cette folle révolte.” – Mag’Centre

– En propulsant au temps de la Commune la crise conjugale entre un bourgeois conservateur et sa femme sensible aux idées socialistes, Pascal Rambert fait de l’amour une donnée fondamentalement politique.” – Les Inrocks

– Interview de Pascal Rambert pour France Inter

 

3. “Bettencourt Boulevard”, la pièce de Michel Vinaver mise en scène par Christian Schiaretti débarque à la Colline :

– La vie est un théâtre et cette affaire Bettencourt, où telle la star Gloria Swanson au crépuscule de sa vie dans Sunset Boulevard, la “star” Liliane fait son grand numéro, même sans le vouloir, fait partie de notre patrimoine.” – Le Point

– “Pas de dénonciation, mais la mise en perspective d’une affaire qui pourrait prendre la valeur d’un mythe de notre époque.” – Le Monde

– “Le spectacle pourrait en être insupportable, sans l’écriture de Vinaver extraordinairement éclatée, bousculant les temps, enchevêtrant les dialogues et les situations.” – La Croix

– Les personnages portent leurs noms réels, et leur interprétation n’hésite pas non plus à se rapprocher du réel par la voix ou les manières.” – La Terrasse

– On est bluffés de tant d’intelligence allègre. D’autant que jamais Vinaver ne juge ses drôles de protagonistes.” – Telerama

– Interview de Christian Schiaretti pour Les trois coups