« en son lieu », portrait d’un danseur par un chorégraphe

Sol blanc, clôture de pendrillons noirs, un rocher sombre de lave à cour, une paire de bottes en caoutchouc à jardin, autour du tapis de sol une lisière de hauts trépieds noirs, et dans l’air un grésillement lointain de ligne à haute tension.

Baskets, shorts amples, longues chaussettes vertes, une veste un peu baroque, une silhouette disparate, comme si on avait passé à la hâte, au frisson du soir, un vêtement chaud, tant pis s’il est trop élégant, sur la tenue qu’on portait pour vaquer au jardin.

Une brassée de tournesol dans les bras grande comme une gerbe funéraire; une lumière blanche et faible d’aube; un nuage de fumée dont la lenteur à se mouvoir est déjà mouvement et poésie.

L’appel du dehors

Des nappes de son sans mélodie ni rythme, faites d’intensité et de vibration – ruche bourdonnante ou saturation électrique. Des voix cousinant aux mélopées de Dead can Dance comme aux incantations bouddhistes. Des cloches d’alpage manipulées par le danseur. Le spectacle a été répété en extérieur, et l’extérieur s’y retrouve désormais enfermé – ou bien au contraire s’y retrouve fenêtre ouverte ?

Dans la matrice sonore d’ « en son lieu », si électronique, et si frémissante de ces gouttelettes de pluie, crissements de sable, chants d’oiseaux, comme dans les détails scénographiques, se lit nûment le projet de Christian Rozzi de dresser le portrait dansé de son interprète Nicolas Fayol : « C’est sa technique hip-hop, fille de la rue, et son choix, à première vue paradoxal, de vivre en dehors des villes qui ont convaincu Christian Rizzo de proposer au danseur d’être son compagnon de route. Ils sont alors partis à la dérive pour « répondre à un appel du dehors » et s’imprégner de l’environnement. Ce pour mieux revenir, en son lieu, entre les murs du théâtre. »
 

photo de répétition
 
Nicolas Fayol, de son corps sec, de son visage comme absent, trace dans l’espace d’étranges signes, sa silhouette se fait alphabet, lettres ramassées ou dressées se succédant en mots brefs.

Jouant des rapports équilibre / déséquilibre, sacrifiant sa verticalité pour en créer une nouvelle, inversée, tête en bas ou mains devenant nouvel axe du corps, plantées l’une au sol l’autre au ciel, le danseur est très mobile, léger, ses pas sont silencieux, effleurent à peine le sol, comme une feuille secouée par le vent le frôlerait fugacement.

Même posé un instant au sol il semble toujours prêt à s’en détacher.

Autant la musique et l’atmosphère sont sourdes, ont une épaisseur très physique, autant la danse est légère, presque joyeuse dans ses fugaces spirales à la virtuosité hip-hop.

Revenir « en son lieu »

Beaucoup de manipulations d’objet pourraient peut-être sembler obstacle à la danse, mais les images créées sont belles et sont geste esthétique et récit.

Le rocher noir fume, les tournesols maintenant jaillissent des bottes, les trépieds se sont resserrés sur le plateau en une forêt malingre mais dense.

Dans des crépitements dont on hésite à les entendre de vie ou d’apocalypse, compteur Geiger ou coassements de batraciens, tandis que le plateau se métamorphose, le danseur se fait étrange animal aux déplacements circonspects, à la lenteur de bûto. Danseur et chorégraphe se et nous promènent sur cette frontière poreuse, entre sauvagerie des forêts et sauvagerie des villes, entre dehors et dedans, ou – plutôt qu’ « entre » : « là » où cela se mêle, dans le corps du danseur, dans la graphie du chorégraphe, dans la respiration des spectateurs, là où justement s’écrit le spectacle.

Marie-Hélène Guérin

 

EN SON LIEU
Vu au 104 en 2021 dans le cadre du festival Les Singulier·e·s
à retrouver en tournée : le 29 novembre à L’Empreinte, Scène nationale de Tulle, puis dates à suivre ici
Chorégraphie : Christian Rizzo
Danse : Nicolas Fayol
Création lumière : Caty Olive
Création musicale : Pénélope Michel et Nicolas Devos (Cercueil / Puce Moment)
Direction technique : Thierry Cabrera

Le Monde à l’envers : mission : sauver le monde !

À l’envers le monde ?
Et si pour le remettre à l’endroit, le monde, il nous fallait écouter les secrets d’enfants ? Ceux qui hantent, qui chantent, qui dansent. Qui obsèdent les cœurs et développent les imaginations ? Les secrets joyeux, fous, tendres, éberlués, stratosphériques, douloureux… Mais comment entendre ces secrets, puisque par définition, le secret ne se communique pas, le secret reste secret ? Comment écouter encore et malgré tout, les échos lointains de l’innocence, dans un monde ou les préoccupations d’adultes semblent seules avoir autorités ? Comment se faire comprendre lorsque, déjà loin de l’enfance mais pas encore tout à fait mûrs nous devons admettre que nous ne sommes pas un super-héros ?
Un répondeur téléphonique (auquel Denis Podalydès prête sa voix), joue le rôle du messager. Du super amplificateur ! C’est lui, qui restitue pour notre plus grand plaisir, la parole des enfants qui livrent leurs précieux messages, leurs secrets !
Et déjà les spectateurs, petits ou grands, enfants eux-mêmes, profitent de ces mots pour imaginer un monde ré-enchanté, un monde un peu moins de traviole, un monde un peu plus à l’endroit.

La chorégraphe Kaori Ito et ses trois interprètes s’emparent de ces secrets d’enfants, pour les mettre en espace, en matière, en danse ! Comme un mantra, la phrase de Pina Bausch, « dansez, sinon nous sommes perdus » s’impose au long du spectacle. Tous les thèmes délivrés par ce drôle de répondeur téléphonique d’un autre temps, sont prétexte à danse, à rire, à peine, à joie, à rêve, à révolte, à effroi, à partage… L’enthousiasme et le talent des jeunes interprètes (deux danseuses et un danseur à la générosité contagieuse) nous dépeignent certes, ce monde qui n’est plus droit depuis longtemps, ce monde qui a cessé d’entendre ses émois de culotte courte, de cour de récré, de super petits héros, ce monde dans lequel grandir c’est renoncer parfois, avoir peur souvent, se révolter pourtant, mais qui nous laisse deviner que tout reste possible tant que la part d’enfance de chacun reste en éveil. Le ré-enchantement par la liberté, la fantaisie, le partage… la danse ! Le miracle de la danse qui se fait messagère. La danse qui donne à voir et à comprendre. Avec pour arguments premiers l’envie, l’authenticité, le don ! Merci.

Les enfants ouvrent des billes enchantées et les parents chaussent leurs plus grands sourires comme preuve que tout est encore possible pourvu que ce tout soit partagé.
Pendant les quarante minutes de spectacle notre monde était bel et bien à l’endroit et dansait sur ses deux pieds !

LE MONDE À L’ENVERS
Vu au 104 dans le cadre du festival Séquence Danse
Direction artistique et chorégraphie : Kaori Ito
Interprètes : Morgane Bonis, Bastien Charmette et Adeline Fontaine
collaboration artistique : Gabriel Wong | aide à la dramaturgie : Taïcyr Fadel | composition : Joan Cambon | création lumière et direction technique : Arno Veyrat | design sonore : Adrien Maury | conception téléphone : Stéphane Dardet | aide pour les costumes : Aurore Thibout | regard extérieur : Michel Ocelot
Photos : © Anaïs Baseilhac

Durée indicative : 35/40 min, à partir de 4 ans

À retrouver en tournée :
du 6 au 8 mai 2022 • TOURCOING (FR) • Théâtre du Nord CDN Lille, Tourcoing Hauts-de-France
du 1er au 2 juin 2022 • COGNAC (FR) • L’avant-scène
du 8 au 9 juillet 2022 • VITRY-SUR-SEINE (FR) • Nouveau Gare au Théâtre

Leïla Ka, Pode Ser / Se faire la belle : deux solos, une déflagration

Plateau nu et salle pleine
Visages démasqués, enfin
Dans la salle l’air s’emplit de vibrations de silence et de souffles de vent

 

PODE SER

Un cercle de lumière, elle debout fixée au centre, saccades de tête, coups de coude, gestuelle sèche, comme entravée, comme pour briser une raideur ou un carcan
Frémissements, tressautements minuscules et électriques
Robe longue et tennis noires
Robe doucement rose et strict pantalon d’homme noir

Sur les amples accords du trio op. 100 de Schubert, elle prend appui sur le fragile col de sa délicate robe de poupée poudrée, s’y accroche, se l’arrache, s’en envole. Portés par la musique les gestes s’ouvrent et s’arrondissent sans perdre de leur nervosité, de leur rapidité à peine rompue par de nettes et brèves immobilités.
De farouches déhanchements krump bousculent la pureté de sa verticalité, une création électro minimaliste et percutante crée une entaille brute dans la mélodie de Schubert. La petite poupée, l’intemporelle ballerine est traversée d’électrochocs – les subit-elle, les fait-elle naître ?
« Pode Ser », « peut-être », interroge l’identité, ses porosités, ses césures, les chemins de traverse qu’on prend pour se construire. Leïka Ka bande un arc, se fait martiale. Sa menue silhouette, rendue plus androgyne par sa coupe très courte, dégage l’impression d’une puissance solide. S’il y a des murs à abattre, il y a une combattante en face, visage calme, regard obstiné. D’un dernier hypnotique pivot de derviche, peut-être citation discrète des Violin Phase d’Anne Teresa de Keersmeaker, elle se déploie et nous envoûte.

 

 

SE FAIRE LA BELLE

L’espace s’est resserré. Les pendrillons de velours noirs encadrent une étroite cellule, enclose de nuit. Une électro sombre, très urbaine, gonfle et craquelle l’obscurité.

Yeux fermés, mains nouées, Leïla Ka est en tenue de sommeil, longue et ample chemise blanche, chaussettes claires, pas de souliers. Bas du corps ancré, pieds solidement arrimés au sol, haut du corps disloqué, flexible à l’extrême, comme si des forces ou tensions venues de l’intérieur, venues de l’extérieur, la saisissaient, la brusquaient en une sorte de transe semi-consciente. S’y glissent pourtant une grande douceur, de délicats gestes des mains, des bras qui s’écartent pour accueillir. Comme ces gestes qui peuvent naître de l’épuisement, au petit matin d’une nuit de dancefloor frénétique. Comme des tendresses qui nous échappent.

Avec ces solos, la jeune chorégraphe déploie un vocabulaire très personnel, nourri de ses expériences de danses urbaines comme contemporaines, métissé comme toute langue vivante. C’est une danse très physique, rigoureuse, une écriture radicale, géométrique, répétitive, jouant des déformations, amplifications, accélérations. Il y a de la rage mais aussi sans doute de la malice dans ces ruptures, jeux de contrastes et télescopages. De la rage, de la fougue, de l’exultation et de la douceur.

Les deux solos ont la même densité, une intensité, quelque chose de compact.
Deux déflagrations, deux coups de poings lancés dans le vide, deux flèches acérées tirées contre ce qui, de l’intérieur ou de l’extérieur, empêche. Une pulsion vibrante, sombre et vive. Une jubilation de la danse, du mouvement comme acte impérieux de libération.

Marie-Hélène Guérin

 

PODE SER / SE FAIRE LA BELLE
Au 104 jusqu’au 19 mars 2022
Chorégraphie & interprétation : Leïla Ka
Lumières : Laurent Fallot
Photos Kaita de Sagazan et Martin Launay

À retrouver :
• le 22 mars 2022 à l’Espace 1789 à Saint-Ouen
• le 4 avril 2022 dans le cadre du Festival Séquence Danse Paris Hors les murs à l’Institut Giacometti

Contre-jour : vibrant palimpseste

Sous la crépitante et joyeuse rumeur d’une salle pleine, froissements de manteaux, bavardages, se dévoile un plateau presque nu, où prend place un vaste cadre de bois sombre, enserrant une surface douce, blonde, légèrement ondulée.

L’obscurité se fait, surgit un chant hispanique, aux accords familiers et vibrants, de ces chants qu’on imagine d’amour sans doute, peut-être de travail, de luttes ou de résistance.
Le jour se lève sur une jeune femme en tailleur, simple et sereine comme une pierre dans un jardin japonais. Quatre danseuses lui font face, elles à l’extérieur encore de l’aire de danse…
Une gracile s’y engage enfin, s’y déplace comme ces insectes d’eau effleurant à peine la surface. Dans le silence, toutes la rejoignent, à chacune son trajet.
Elles sont vêtues comme pour des vacances d’été, cheveux noués flous, sourires aux lèvres.
Elles sont douces et athlétiques, rampantes et aériennes, unes et unies.

© Bart Grietens

Elles marchent les unes sur les autres comme dans ce duo de Boris Charmatz qu’on a vu faire récemment l’ouverture de La Ronde au Grand Palais (extrait de Herses, 1997) mais sans poids, presque comme suspendues, comme sur un tapis de soie accueillant et fragile.
Il y a du circassien et du hiphop dans leur gestuelle, on y lit la variété de leurs expériences, et les débuts comme acrobate d’Alexander Vantournhout, concepteur et chorégraphe de ce Contre-jour – qui avant la danse contemporaine s’était frotté aux arts du cirque. Mais la virtuosité et la technique dont elles font preuve avancent à bas bruit, se fondent dans la poésie des images et l’humanité du propos.

D’étranges portés au ras du sol les métamorphosent en des êtres mutants dont les membres se prolongent les uns les autres.
Des chutes en spirales se font mouvement perpétuel où le sacrifice de la verticalité des unes permet le redressement des autres.
Le groupe a ses flux et ses reflux, une ou deux s’en détachent pour un solo net comme une flèche décochée ou des pas de deux très physiques où pourtant nul rapport de domination ne semble altérer la fluidité des échanges.
Puis elles se rejoignent, se posent, reprennent leur souffle, chantent.

L’espace se sculpte de silence, de leurs voix et de leurs respirations. Plus tard, pour un moment, l’air s’emplit de crissements, de coups sourds, comme une redite distordue des sonorités créées par leur danse.

A mi-parcours, un écran, reflet dressé de l’aire de sable, restitue à la verticale la vidéo de ce qu’on ne voit pas, nous, mais qu’on devine, à l’horizontal de nos regards, les traces dessinées par le pas des danseuses, signes éphémères, prémices d’écriture, et l’on rejoint l’étymologie de la chorégraphie – l’écriture, et le chœur. Traces effacées, reprises, continuées, superposées, effacées… Contre-Jour, comme un palimpseste vibrant et sensible.

Elles se font disparaître, se fondent en mettant leurs pas dans les pas de celles qui les précèdent, en mettant les empreintes de leurs pieds dans celles de leurs mains, nul ne pourra savoir combien d’êtres ont marché là.
Mais fuient-elles, se dissimulent-elles ? Dans les sourires qu’on lit sur leur visage, dans leurs regards clairs et droits, dans leurs corps puissants et tranquilles, on ne décrypte pas la peur, mais plutôt le goût du secret joyeux, de l’échappée belle.
La sauvagerie qui affleure parfois n’a pas le goût de la violence mais celle de la fougue et de la liberté.
Les duos, les ensembles, parlent d’équilibre, de soutien, d’écoute, de jeu aussi. Parlent d’une sororité en mouvement, de bienveillance.
Il y a de la grâce et de la douceur. Avec de beaux sentiments on peut faire de belles choses.
On sort ému, le cœur comme allégé et raffermi, de ce spectacle rare, où la délicatesse est une force.

Marie-Hélène Guérin

 

CONTRE-JOUR
Création au 104, première mondiale
Un spectacle de la compagnie not standing
Concept & chorégraphie : Alexander Vantournhout
Créé avec et interprété par : Philomène Authelet, Tina Breiova, Noémi Devaux, Ariadna Gironès Mata et Aymara Parola
Dramaturgie : Rudi Laermans et Sébastien Hendrickx
Coach vocal et dramaturgie musicale : Fabienne Seveillac
Création lumière : Harry Cole
Costumes : Sofie Durnez
Vidéographie : Stanislav Dobak

Dates de tournée à retrouver ici : tourdates

Itmahrag, jeunesse à corps perdus

Né dans l’Egypte des années 2010, dans les quartiers les plus populaires, le mahraganat (festivals, en arabe), de taxis en mariages, de fêtes de rue en clubs branchés, joue la bande-son de l’après-Moubarak. Musique et danse de la jeunesse, aux rythmes mêlant rap, électro et réminiscences traditionnelles, aux sonorités sales des enregistrements bricolés avec du matériel de fortune, à l’arrache, musique de l’impulsion et de la rébellion aux textes crus et subversifs…
Si punk, si jeune, si rebelle, qu’en 2020, le mahraganat est interdit de scène en Egypte par le syndicat des musiciens : il est estimé immoral, « regorgeant d’allusions sexuelles, et dénué des qualités sentimentales » qu’attendent – selon le-dit syndicat – les « familles égyptiennes ».

Le chorégraphe Olivier Dubois, depuis longtemps un pied à Paris, l’autre au Caire, fait une passerelle entre ses deux lieux de vie et de création, et porte aujourd’hui à la scène ce son de la rue avec un groupe de quatre danseurs et trois musiciens.
Ce sera Itmahrag, mot qu’il extrait et tord de la langue égyptienne pour lui faire clamer un appel à l’exultation, à la fête : « festoyons, vivons le moment présent ! ». Itmahrag nous parlera d’une jeunesse « qui se déleste d’un passé, ô combien chargé de millénaires, et vit son présent », dans une danse incendiaire qui « vous fait rougir le sang, effraie tout autant, brûle souvent et toujours vous réchauffe ».

© Mossab El Shamy
Sur scène, une immense roue, entre moucharabieh et rampe de spot de night-club, nous darde de son œil géant.
Des jeunes homes véloces et bavards sous la lumière blanche des pleins-feux arpentent le plateau, 7 jeunes gens, 7 micros, voix de trottoirs et de rues, de déambulations de potes mâles, alertes, joyeuses et chamaillardes.
Chaque interprète se présente, glissant de l’anglais à l’arabe, de « chambrages » où l’on retrouve l’humour railleur et vif de l’Egyptien parisien Albert Cossery en litanies entêtantes et lancinantes.

Ils sont distincts dans le générique mais sur le plateau danseurs et chanteurs s’emparent sans distinction des mots ou des gestes. Corps et voix ont chez tous le même nerf, la même rapidité nonchalante.

Les spectateurs non arabophones sont laissés aux sonorités non sous-titrées, flottant bercés de syllabes inconnues… jusqu’à ce que… « i suppose there’s some people that doesn’t speak arabic here, so let’s speak english… ». On quitte le fantasme, on revient sur terre, « we we’re talking about our real lifes. Our real lifes are not what you’ve seen… ». De menaçants couteaux sont déguisés en jeux de fête de foire ou inversement…

La bagarre a un air de « l’air de rien », un reste de jeux d’enfance brusques et fanfarons.
Mais la nécessité d’expulser la violence et la fougue est un noyau brûlant, une braise sous les pieds bondissants de la jeune troupe.
Un inattendu ralenti, un grondement tellurique, tordent la fête et le quotidien.

© François Stemmer

Itmahrag est fragmentaire, multiple.
Monologues tendus aux sonorités électroniques et sourdes se bousculent d’éclats de voix quotidiens et familiers.

Mais une longue séquence finale renoue avec la densité et l’unicité de Tragédie ou Souls, le moucharabieh techno mué en lune noire, grondements sismiques, lumières épileptiques.
Le vocabulaire graphique et rythmique d’Olivier Dubois envahit le plateau, les corps et les gestes des danseurs, envahit yeux, oreilles, cages thoraciques des spectateurs.

Se jeter à corps (é)perdus, courses effrénées, reptations chutes et rebonds, tension rétention expulsion, air saturé d’électricité et de violence. Des hommes pourtant dansent ensemble et se prennent dans les bras, un homme rit sous les bombes, folie ou pulsion de survie, folie sans doute, s’il ne reste plus que cela pour la survie.

Des corps vifs et acérés, une danse énergique, frondeuse et généreuse, torses dégagés, épaules rejetés, corps solides et déployés, talons enracinés, ancrés dans le sol : sur les ruines, la jeunesse chante et danse, et sa fougue palpite et déborde, et c’est une pulsion contagieuse et salvatrice !

Marie-Hélène Guérin

 

Talaa – sun is rising / طلعة – par les interprètes d’Itmahrag

 
ITMAHRAG
اتمهرج

Au 104 dans le cadre du Festival Séquence Danse Paris
et dans le cadre du Printemps de la danse arabe 2021
Direction artistique et chorégraphie : Olivier Dubois
Interprètes : musiciens : Ali elCaptin, Ibrahim X, Shobra Elgeneral • danseurs : Ali Abdelfattah, Mohand Qader, Moustafa Jimmy, Mohamed Toto
Composition musique : directeur musical : François Caffenne • compositeur : François Caffenne & Ali elCaptin • musicien et chanteurs : Ali elCaptin, ibrahim X, Shobra Elgeneral
Assistant artistique : Cyril Accorsi
Lumières : Emmanuel Gary
Scénographie : Paf atelier & Olivier Dubois

Dates de tournée (sous réserve des mesures gouvernementales) :
17-20 mars 2021 : Chaillot, Théâtre National de la Danse
1er-3 juin 2021 : Biennale de la Danse de Lyon

En attendant, retrouver d’un clic ici la compagnie Olivier Dubois sur sa chaîne vidéos

La Géographie du danger

 

Ne crains pas de naître
ni de renaître.
Le feu
s’il ne donne que des cendres
donne aussi la clarté.

Une scène dépouillée, d’un côté une chaise, une table basse, un poste radio; de l’autre, un lit sommaire. Maigre univers.
Des nappes sonores telluriques, des craquements de bois ou de glace, des rythmiques sourdes, battements de coeurs ou courses insatiables. Une sensation d’urgence.
En voix off, c’est le récit de l’exil. “Taire la faim, concasser la peur, mettre les mains dans les poches pour leur éviter de trembler”.

Hamid Ben Mahi s’est emparé du roman “La Géographie du danger” de l’écrivain algérien Hamid Skif pour nous parler du parcours d’un clandestin, qui vit depuis des mois terré dans une chambre de bonne, envahi par le sentiment d’enfermement, de rejet, d’incompréhension et d’impuissance. La géographie du danger, c’est celle des hommes qui ne peuvent qu’avoir peur, partout, partout où on peut les dévoiler. La géographie du danger, c’est celle qui plie les hommes, et qui les fait mourir d’invisibilité.

Récit d’une clandestinité, récit de pauvreté, surtout récit de solitude, non : d’isolement. Et de peur.

Photo © Céline Zug

Le texte est sans pitié, glaçant, lente et immobile chute aux enfers d’un homme sans secours. La composition très électro est hypnotique, sombre, grondante. La danse d’Hamid Ben Mahi est heurtée, physique, un hip-hop âpre pour raconter les murs, le quotidien, l’envie d’envol.
Sous des lumières minutieuses et crépusculaires, l’espace est traversé de mots – voix off, ceux qu’il prononce, ceux qui sortent du poste radio. Ils ne prennent pas la place de la danse, mais s’y superposent, la complètent, la devancent. Quand le récit fait silence, il persiste dans l’air et imprègne la danse tandis que les mots enfin tus laissent place à l’émotion.

La géographie du danger, c’est elle qui semble gagner la partie. Mais l’homme finit debout. Un homme qui crie même de rage est un homme vivant. On quitte de ce spectacle puissant et humaniste avec une once de dignité en plus.

Marie-Hélène Guérin

 

LA GÉOGRAPHIE DU DANGER
un spectacle conçu et interprété par Hamid Ben Mahi
adapté du roman “La Géographie du danger” de l’écrivain algérien Hamid Skif
Avignon Off 2018 : au Théâtre Golovine jusqu’au 27 juillet à 12h30

Dévaste-moi, le corps des femmes chansigné

Une étrange silhouette, très longue robe rouge quelque part entre le sensuel et le solennel, recouvrant étroitement le visage, quelques notes de Carmen égrenées à la trompette, le corps d’Emmanuelle Laborit se courbe, ses doigts s’envolent, on voit l’amour, on voit les oiseaux, on voit la loi et on voit le “non”.
Bientôt elle va dégager son visage, et retrouver une expression moins abstraite, où la mobilité des traits accompagne la vivacité des gestes.
 

Qu’est-ce que ça veut dire chanter en langue des signes ?
« Avant tout chanter, c’est transmettre un message, s’exprimer, exprimer une énergie, un sentiment, des émotions, exprimer ce que nous a dit un texte, l’histoire qu’il raconte et ce qu’il nous raconte, à nous-même. » Emmanuelle Laborit

 


 
Emmanuelle Laborit, actrice, metteure en scène, fondatrice et directrice de l’International Visual Theatre, s’avance aujourd’hui sur scène pour nous offrir son chant, son chant de femme sourde qui n’« oralise” pas mais qui, nous rappelle-t-elle, n’est pas muette, et parle avec ses mains dans sa langue, la langue des signes française, parle avec les sons de sa gorge, avec son souffle et son expression physique. Et ici, il s’agit bien d’un chant, qui n’est pas la parole du discours ou du quotidien : son chansigne nait de la langue des signes comme la poésie nait de sa propre langue natale, s’y nourrit, s’y structure, s’en détache, s’en envole, parfois même s’y rebelle. Et ça devient alors une langue neuve et personnelle, un poème, une danse.

Johanny Bert, créateur de spectacles hybrides, en collaboration avec Yan Raballand pour le travail chorégraphique, crée un espace élégant, soigné, inventif – écrin mais pas carcan ; les costumes sont poétiques, spectaculaires. The Delano orchestra l’accompagne avec une joyeuse énergie folk-rock, tonique et électrisante.
 

 

Une veste d’homme – rose à la boutonnière, un bustier de laine tressé, très beau, tombent des cintres ; glamour, rock, en escarpins, en maillot 1900, éventail de plumes et petite tournure, en peignoir ou en simple pantalon noir, Emmanuelle Laborit est multiple comme les femmes. Et c’est avec sa propre multiplicité qu’elle parle d’elle, mais aussi de la multiplicité de ses sœurs les femmes, et de leurs corps, sans fausse pudeur, parfois avec une cocasserie détachée, souvent avec une sensibilité à fleur de peau maîtrisée autant que vibrante.
Le propos est sans équivoque féministe, mais sans didactisme ni pesanteur. Féminin, en fait. Politique, au sens large. Vivace. Vivant, par-dessus tout.
 

“La liberté, c’est tout ce qui me fait jouir, ô liberté ma tourterelle, à toi seule je reste fidèle et quand je te trompe, tu t’en fous !) (Infidèle, Evelyne Gallet)

 

Certains titres seront surtitrés, d’autres non. Ceux qui ne connaissent pas la LSF se repèrent parfois aux mélodies familières, et de toutes façons se laissent porter par la force d’interprétation de la comédienne et la précision délicate de cette langue. Ainsi on découvre au générique final le titre de Magyd Cherfi, Classée sans suite, dont on comprendra qu’on avait discerné assez justement le propos.
La chanson qui donne son nom au spectacle, Dévaste-moi, de Brigitte Fontaine, restera un moment particulièrement fort, Emmanuelle Laborit au micro, les sons de sa gorge, sa respiration, les sons de son corps martelé, brusqué, peau frappée, textile froissé.

D’un tango des vapeurs, burlesque adieu aux ragnagnas, à la difficulté d’être mère (Anne Sylvestre : “que savent-ils de mon ventre, moi qui suis tant de choses »), des coups reçus au désir brûlant, Emmanuelle Laborit met en jeu mille moments, mille pulsions de femme. Ce sont des mots et des airs populaires ou moins connus, d’hier ou d’aujourd’hui : on croise souvent Brigitte Fontaine, mais aussi Bizet, Bashung (pour un gracieux Madame rêve), Amy Winehouse, Agnès Bihl (« Le Très-Saint Père a dit, il faut faire des gosses, même séropos, ils iront vite au paradis, d’toutes façons ici y’a pas d’boulot »), Donna Summer, Ariane Moffat – autant d’hymnes à la liberté, à l’affirmation de soi, à la pulsion de vie, avec ses fêtes et ses duretés, avec sa voracité et sa tendresse.
Porté par une interprète intense, précise et généreuse, un spectacle rare, qui met l’esprit et les sens en éveil.
 

Marie-Hélène Guérin

 

DÉVASTE-MOI
Aux Métallos jusqu’au 8 juillet 2018, puis en tournée (voir ci-dessous) : une date exceptionnelle le 17 juillet à Avignon
Mise en scène Johanny Bert
en collaboration avec Yan Raballand
Comédienne chansigne Emmanuelle Laborit
Musiciens The Delano Orchestra : Guillaume Bongiraud, Yann Clavaizolle, Mathieu Lopez, Julien Quinet, Alexandre Rochon
Interprète voix off Corinne Gache

Photographies © Jean-Louis Fernandez

Accessible au public sourd et malentendant

TOURNÉE
17 juillet : Avignon (84) – Festival Contre Courant (île de la Barthelasse)
24 juillet : Périgueux (24) – Festival Mimos (L’Odyssée, scène conventionnée d’intérêt national “Art et création”)
9 et 10 octobre : Dunkerque (59) – Le Bateau Feu, scène nationale
18 > 20 octobre : L’apostrophe – Scène nationale Cergy-Pontoise & Val d’Oise (95)
6 > 9 novembre : Lyon (69) – Théâtre de la Croix-Rousse
20 et 21 novembre : Brest (29) – Le Quartz, scène nationale
15 et 16 février 2019 : Besançon (25) – Les Deux Scènes, scène nationale
8 mars 2019 : Mâcon (71) – Le Théâtre, scène nationale (Mois des Drôle de Dames)
 

Wade in the water : en apnée

Un décor tout simple, adossé à deux pans de mur : une esquisse de chambre d’un côté, grand lit, table de chevet; une cuisine de l’autre, évier, poste de radio, meubles de bois clair, une fenêtre. Autour, l’obscurité d’une cage de théâtre pendrillonnée de noir, obscurité dense et douce propice à la naissance des rêves.
Dans les jolis gestes du quotidien d’un couple mixte, en quelques scènes muettes, toute une intimité se dessine, s’y écrivent la tendresse des deux amoureux, l’épreuve à venir, la présence attentive de l’ami présent et chaleureux.

On suit le délicat parcours d’un homme confronté à l’expérience du deuil de soi. Une lumière palpite, un verre reste suspendu en l’air car les mains du malade n’ont plus la force de le retenir, un autre éclate sous l’impact d’un cri muet; un homme peut devenir une ombre, se dissoudre, s’effacer peu à peu; deux amis peuvent ne plus se mouvoir dans le même temps, chacun au rythme de ses propres tourments; une femme aimée peut faire s’envoler de joie un homme aimé. Presque avec une simplicité innocente, enfantine, on voit se matérialiser des états psychiques. Déni, colère, marchandage, dépression, acceptation : les 5 stades théorisés par la psychiatre d’Elisabeth Kübler-Ross dans les recherches sur le deuil prennent forme dans les boucles, suspens, flottements, répétitions obsessionnelles, fragments et brisures du temps qui rythment le spectacle. Devant l’étrangeté et la beauté, incrédulité et logique s’estompent, et s’ouvre la possibilité d’accueillir l’inouï.

Les notes d’Ibrahim Maalouf sculptent l’espace, percussions hypnotisantes, trompettes déchirantes, entremêlant chants traditionnels puissants (Like a motherless child, ou l’éponyme Wade in the water, poignant chant d’esclave) et compositions électroniques captivantes. C’est Aragorn Boulanger qui a conçu les chorégraphies du spectacle. A lui, dont le personnage accomplit le solitaire et âpre chemin vers l’acceptation de sa mort proche, la partition la plus obscure et la plus mystérieuse, à lui le le plus impossible. A ses côtés : Marco Bataille-Testu et Ingrid Estarque, dans les rôles de l’ami et la compagne. Deux belles présences, sobres et intenses. Tous les trois sont à la fois aériens et ancrés, pudiques et vibrants. Dans ce spectacle aux teintes sombres, les liens entre eux apportent aussi parfois les douces ou franches couleurs d’un dialogue amical, d’une danse partagée, éclats de joie. La vie n’est pas d’un bloc, et même la douleur a ses respirations : Wade in the water s’irise de toutes ces complexités, ne cherchant pas à échapper au noir mais le parant de mille reflets riches et sensibles.

Ici la magie de Clément Debailleul et Raphaël Navarro (fondateurs de la compagnie 14:20, et concepteurs de ce spectacle) accomplit la grande illusion, qui fait disparaître la magie elle-même, invente un autre espace-temps, un espace où la relativité du temps prend corps. Et ce spectacle muet, nourri d’artifices et d’invention, palpite de mots, d’émotions, de réalité et de vie.

Ce spectacle n’est plus à l’affiche à Paris, mais à guetter en tournée.
On peut aussi suivre les autres créations de la compagnie 14:20, aller découvrir leur collaboration avec la Comédie-Française pour un Faust magique ou les autres spectacles du festival “Magie nouvelle” au Rond-Point : Le Paradoxe de Georges (Yann Frisch), Les Limbes … jusque fin mai !

Marie-Hélène Guérin

 

WADE IN THE WATER
Avec Marco Bataille-Testu, Aragorn Boulanger, Ingrid Estarque
Conception et mise en scène : Clément Debailleul, Raphaël Navarro
Dramaturgie : Valentine Losseau
Chorégraphie : Aragorn Boulanger
Lumière : Elsa Revol
Scénographie : Céline Diez
Ecriture : Aragorn Boulanger, Clément Debailleul, Valentine Losseau, Raphaël Navarro, Elsa Revol
Musique originale : Ibrahim Maalouf

Photos : Giovanni Cittadinicesi

Wade In The Water from Cie 14:20 on Vimeo.

“Claquettes Jazz” au studio Hébertot

Quel est l’instrument du claquettiste, quelles chaussures, quelles chaussettes lui faut-il? C’est ce que l’on apprend en allant voir le spectacle de Fabien Ruiz claquettiste de renommée internationale, chorégraphe et coach du film aux 5 Oscars ” The artist”.

Pendant une heure pour notre plus grande joie, il nous explique tout en donnant un spectacle éclatant, les rudiments des claquettes, ses origines, et nous parle également de Fred Astaire et de la sœur de ce danseur hors pair.

Avec son complice le pianiste Michel Van Den Ersch, il nous démontre en rythme avec la musique de jazz, son talent, faisant claquer ses pieds sur le sol, soit avec énergie et vivacité, soit au contraire de manière plus douce. Sa prestation est variée, et il fait appel à son côté créatif.

L’humour et la joie de vivre résonnent sur scène, et il existe un vrai plaisir à le voir évoluer et improviser. C’est frais, enivrant, et l’on ne voit pas le temps passer…

Agnès Figueras

CLAQUETTES JAZZ  – de Fabien Ruiz
Mise en scène : Fabien Ruiz
Avec : Fabien Ruiz (claquettes) et Michel Van Der Esch (piano)
du 21 novembre 2017 au 28 janvier 2018 au Studio Hebertot 

Love love love

Silence. Noir. Soudain, un cercle de lumière. Au centre, un homme grand, svelte, immobile. Hillel Kogan, juif, professeur, chorégraphe, conférencier, bute sur la surface. Il peine à danser. L’espace le gêne, lui résiste, se rebiffe, se cabre. Et s’il se trouvait empêché par un autre territoire ? Celui de l’Autre ?

Tout à coup, sans crier gare, sans même qu’on l’ait vu arriver, l’Autre est là. Adi Boutrous l’Arabe fait face à Hillel Kogan le Juif et la danse peut démarrer. Première partie : le mur. Un mur métaphorique qui se construit dans les corps enchevêtrés de ces deux-là. Ça sent l’amour sur le plateau – un plateau aussi nu et désert que le décor évoqué par Hillel scénographe – “on prépare une pièce qui va durer trois jours dans le désert, Adi”.

We love Arabs, Hillel Kogan, Adi Boutrous, Pianopanier, Théâtre du Rond-Point@Gagi Dagon 

“Tu comprends l’identité, Adi?“

Adi n’est pas très bavard. Il est aussi mutique, perplexe, dubitatif que son alter ego est exubérant et prolixe. Ensemble, ils forment le ying et le yang, à l’image de leur posture “identiques mais à l’envers” dans laquelle Adi se retrouve à faire le poirier à côté d’Hillel. On rit beaucoup, d’abord parce la confrontation entre ces deux personnages aussi opposés est irrésistible. Il y a une forme d’autodérision dans ce spectacle : Adi se moque ouvertement d’Hillel et nous avec lui.

Quelques passages sont jubilatoires, à l’image de ces chorégraphies d’objets tellement cocasses : la danse du couteau et de la fourchette, la danse du houmous… Lorsque Hillel décide de dessiner une étoile de David sur son tee-shirt et un croissant islamique sur le front d’Adi – “comme ça, ils comprennent”, dit-il en évoquant le public – on pourrait se sentir mal à l’aise, si Adi ne jetait pas d’un ton mi-blasé mi-amusé : “mais je suis chrétien”. Tout le spectacle est construit sur cette ironie furieusement salvatrice.

We love Arabs, Hillel Kogan, Adi Boutrous, Pianopanier, Théâtre du Rond-Point

“Je n’ai jamais rêvé que la danse puisse changer le monde, mais j’ai rêvé que les êtres humains puissent eux-mêmes le changer”.

Découvert en 2016 au Festival Off d’Avignon, We love Arabs a déjà une belle carrière derrière lui et va poursuivre une tournée bien méritée. Il ne faudra pas louper Adi et Hillel, il faudra s’y ruer. Parce que ce spectacle, c’est cinquante-cinq minutes de bonheur. Cinquante-cinq minutes de paix. Cinquante-cinq minutes d’amour. Brut. Charnel. Comme une évidence. Une nécessité. Cinquante-cinq minutes de love, love, love.

WE LOVE ARABS
À l’affiche du Théâtre du Rond-Point  du 12 septembre au 8 octobre 2017 (18h30)
Texte et chorégraphie : Hillel Kogan
Avec : Adi Boutrous et Hillel Kogan