Interview du 28 janvier 2015
Au Bis Repetita – Palais-Royal
Actuellement sur plusieurs spectacles de l’alternance, notamment “La double inconstance” et “Le Songe d’une nuit d’été”
Piano Panier : Comment êtes-vous devenu comédien?
Stéphane Varupenne : Au départ, ce qui m’a donné envie de faire ce métier, je crois que c’est “Les Temps modernes” de Charlie Chaplin. Je l’avais vu au cinéma et à 10 ans j’ai monté un petit sketch pour la kermesse de l’école où je jouais le rôle de Charlie Chaplin…
Piano Panier : Vous avez été reçu la même année aux deux Conservatoires de théâtre et de musique – en trombone. Le choix a-t-il été compliqué?
Stéphane Varupenne : Non, c’était assez clair dans ma tête. La musique c’était vraiment devenu un challenge, j’avais bossé comme un fou pour y arriver. J’ai été content de rentrer au théâtre, ça s’est fait beaucoup plus facilement alors je me suis dit : « c’est peut-être plus naturel ». Depuis tout petit, j’avais envie de faire le clown! Le stress était beaucoup plus difficile pour moi à gérer dans la musique qu’au théâtre. Et puis j’avais déjà mon frère dans la musique : il est trombone basse à l’Opéra de Paris.
Piano Panier : Racontez-nous vos débuts au Français?
Stéphane Varupenne : Muriel Mayette que j’avais eu en stage m’a engagé en tant que pensionnaire pour partir sur la tournée d’un spectacle de farces au Moyen-Age, en remplacement de Serge Bagdassarian – qui avait été mon professeur de théâtre quelques années plus tôt…
Piano Panier : Quelle est votre actualité?
Stéphane Varupenne : Cette année j’ai une année plutôt “light”, parce qu’après La double inconstance, je n’ai que des reprises, et surtout je n’ai qu’un spectacle sur une même période. Ma plus grosse année, j’ai joué 250 fois : il m’arrivait de jouer 3 fois dans le week-end. Dans ces cas-là, c’est vrai que c’est compliqué : on dort là-bas!…
Piano Panier : Ca fait quoi de passer sociétaire?
Stéphane Varupenne : C’est chouette, en plus j’étais tout seul cette année. J’ai un peu l’impression de faire partie d’une entreprise, d’avoir travaillé, de l’avoir mérité. Je suis le 528ème sociétaire depuis 1680, ce qui n’est pas énorme finalement. J’ai le sentiment de rentrer dans l’Histoire et c’est une fierté de faire partie de cette histoire-là…
Piano Panier : Quels sont vos meilleurs souvenirs de ces sept années passées au Français?
Stéphane Varupenne : Travailler avec des metteurs en scène étrangers c’est vraiment intéressant parce qu’on découvre une autre manière de faire, de voir. Par exemple : j’étais sur “La Noce” de Brecht dirigée par Isabel Osthues, une metteure en scène allemande, après je suis allé à Berlin et c’était vraiment super. Lee Breuer qui a monté “Un Tramway nommé Désir” : c’était extraordinaire sa façon de bosser ; pour moi ça reste un grand souvenir, même si j’avais des petits rôles. Et l’expérience de Peer Gynt au Grand Palais mis en scène par Eric Ruf aussi : c’était formidable!
Piano Panier : Des envies pour la suite?
Stéphane Varupenne : Tant que ça me plait je reste au Français : on a la chance de rencontrer tellement de gens différents en restant au même endroit. Tant que je suis heureux dans cette maison ça me va, et puis partir en tournée c’est pas mal aussi. Mais il y a des années où je demanderai des congés pour aller travailler avec mes amis du Conservatoire, parce que ça me manque un peu.
Piano Panier : Quelles sont vos sources d’inspiration?
Stéphane Varupenne : J’ai beaucoup d’inspirations musicales, le cinéma aussi. J’aime beaucoup le cinéma des années 70 : Patrick Dewaere et Gérard Depardieu, De Niro et Al Pacino. Il y a un texte que j’aime énormément, c’est “Lettres à un jeune poète” de Rainer Maria Rilke : c’est le genre de texte qui fait du bien, qui redonne confiance dans la création. Quand Niels Arestrup l’a joué je suis allé le voir trois fois! Je me rends compte que j’aime beaucoup les belles voix au théâtre, sans doute par rapport à la musique. J’adore aussi les big bands de jazz : ils prennent tellement de plaisir. Et aussi les comédies musicales : “Chantons sous la pluie“, ça fait un peu cliché mais ça me redonne du courage et de la joie. J’aime quand ça pétille, peu importe la virtuosité ou pas. Juste des gens sincères, qui ont l’air d’être contents sans avoir besoin d’en faire des tonnes…
Piano Panier : Un coup de coeur…
Stéphane Varupenne : Pour le merveilleux : cette formidable pâtisserie originaire du Nord (comme moi!).
Piano Panier : Un coup de gueule…
Stéphane Varupenne : Contre la bêtise humaine.
Piano Panier : Coup de blues…
Stéphane Varupenne : …Ce Charlie Mingus.
Piano Panier : Coup bas…
Stéphane Varupenne : Salsa! (Cuba;-))
Piano Panier : Coup de foudre…
Stéphane Varupenne : Pour le Chili
Piano Panier : Coup de génie…
Stéphane Varupenne : Mozart!
Piano Panier : Coup de sang…
Stéphane Varupenne : Contre les pervenches
Piano Panier : Coup de tête…
Stéphane Varupenne : Décisions
Piano Panier : Coup d’essai…
Stéphane Varupenne : Répétitions
Piano Panier : Coup dur
Stéphane Varupenne : Terrorisme
Piano Panier : Coup d’envoi
Stéphane Varupenne : celui de Roger (Federer)
Piano Panier : Coup de théâtre…
Stéphane Varupenne : Trois!…