Articles

jean_robert_charrier_portrait

Interview de Jean Robert-Charrier

Interview de Jean Robert-Charrier, directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin et du Théâtre du Petit-Saint Martin

 

Le benjamin des directeurs de théâtre parisiens n’a pas fini de nous surprendre et c’est tant mieux!

Avec un brin d’auto-dérision qui dénote d’une humilité plutôt rare dans le métier, il se compare à une “midinette”. Capable de s’émerveiller face à la beauté du monde et de ressentir plusieurs coups de cœur dans une même journée. Coups de cœur pour des comédiens, des auteurs, des metteurs en scène, des spectacles… Car depuis 7 ans qu’il dirige le Théâtre de la Porte Saint-Martin, son quotidien est empli de rencontres, projets, prises de risques, négociations, déceptions, discussions, paris… tous en lien avec les planches. Une forme de boulimie de travail, beaucoup de ténacité, une bonne dose de sang-froid, une sorte de flair, d’intuition, une perpétuelle remise en cause, une réelle et sincère empathie, une ouverture et curiosité d’esprit – autant de traits de personnalité qui ne sont pas étrangers à sa fulgurante ascension.

Rappelons que ce jeune Tourangeau est “monté à la capitale” pour y entreprendre des études de théâtre. Après une sorte de révélation qu’aurait provoquée chez lui un certain… Laurent Terzieff ! Afin de payer son cursus – qu’il abandonnera rapidement, privilégiant la pratique à la théorie – il travaille comme ouvreur au Théâtre de la Porte-Saint Martin. Il a 20 ans et s’il ne se doute pas qu’il prendra la direction du théâtre en question 5 ans plus tard, il fait tout pour. Depuis, il trace un parcours sans faute, dans un souci de qualité et de professionnalisme qui sont peut-être la seule ligne de programmation clairement identifiable de son lieu. Ou plus exactement de ses lieux, car il est aussi à la tête du théâtre du Petit Saint-Martin et dirigeait le théâtre de la Madeleine jusqu’à fin 2015.

Le Songe d’une nuit d’été mis en scène par Nicolas Briançon, c’est lui. La Beauté recherche et développements, bijou de spectacle écrit par Florence Muller et Eric Verdun, c’est lui. Le succès de la Cage aux folles avec Christian Clavier et Didier Bourdon, c’est lui. Le Roi Lear avec Michel Aumont à la Madeleine, c’est lui. L’adaptation française de Constellations, la pièce de Nick Payne qui connut un énorme succès à Londres, c’est lui. La main tendue au théâtre subventionné, c’est encore lui – il accueille d’ici quelques jours la fascinante mise en scène de Cyrano de Bergerac par Dominique Pitoiset. L’auteur de deux pièces de boulevard à succès (Divina et Nelson) c’est lui aussi…

On l’aura compris, midinette ne rime pas, chez lui, avec naïveté, nonchalance ou insouciance. Et lorsqu’il déclare que les attentats l’ont marqué au point de vouloir “aller encore plus vite, encore plus loin”, forcément, on a envie de continuer à le suivre…

Jérémy Lopez_Portrait

Interview de Jérémy Lopez, pensionnaire de la Comédie-Française

Interview de Jérémy Lopez, pensionnaire de la Comédie-Française – 16 décembre 2015
A l’affiche de Roméo et Juliette jusqu’au 30 mai 2016 (Lire l’article en ligne)

 

Si l’on applique sa propre théorie, on peut dire que Jérémy Lopez, par son jeu cru, net et ultra réaliste, nous attire vers le “haut de la bande du kif”

Un faux air de Patrick Dewaere – accentué par la moustache que son “patron” Eric Ruf lui a demandé de porter pour incarner Roméo – une profonde bienveillance, un franc parler et un sens de l’humour qui font tellement de bien : on se sent de suite à l’aise avec lui. On adore l’écouter digresser au sujet de sa formation à l’ENSATT, de sa carrière au Français, de ses coups de blues, de sa “théorie de la bande du kiff”, de son adoration pour William Sheller, de son émerveillement face à ses enfants…
Entré à la Comédie-Française en même temps que Pierre Niney, il dit y avoir découvert une troupe généreuse, accueillante, bienveillante, transparente, soudée… Tant d’attributs qu’il n’aurait pas forcément associés à ses camarades de jeu avant de les connaître.

En cinq ans, on l’a beaucoup vu, il a énormément travaillé, comme tous les comédiens du Français, enchaînant les rôles au gré des projets : Horace dans l’Ecole des Femmes de Jacques Lassalle, Ernesto dans La Pluie d’été d’Emmanuel Daumas, Bottom dans Le Songe d’une nuit d’été de Murielle Mayette, Thommereux dans Le Système Ribadier de Zabou Breitman, et bien d’autres… sans oublier ses participations aux Cabarets Brassens et Boris Vian.
Jusqu’à ce Roméo – “c’est notre Roméo, insiste-t-il, à Eric, Suliane et moi”. Un Roméo qui en surprendra sans doute plus d’un, tant il est éloigné des clichés de l’imaginaire collectif. Rompre avec ces fameux clichés, camper des personnages tout en réalité, fuir les jeux de voix et autres effets de style, c’est ainsi que Jérémy envisage son métier.

Mais à l’heure où l’on écrit ses lignes, Roméo est déjà presque derrière lui. Jeu de l’alternance oblige, il vient de débuter les répétitions de La Mer d’Edward Bond. L’occasion de retrouver Alain Françon, croisé à l’ENSATT. Ainsi va la vie au Français, “une maison, dit-il, où l’on ne fait que passer”. Espérons que son passage à lui gardera toujours ce parfum de totale et entière vérité qui nous plaît tant chez lui !

Benjamin Jungers

Interview de Benjamin Jungers

Interview de Benjamin Jungers – 11 décembre 2015
Actuellement à l’affiche du Théâtre de Poche-Montparnasse dans l’Autre de Florian Zeller (Lire l’article en ligne)

Benjamin Jungers, d’un Autre à l’Autre…

On se souvient d’avoir découvert ce comédien sous les traits du si touchant Chérubin de Christophe Rauck à la Comédie-Française. Il avait été recruté pour ce rôle par Murielle Mayette, alors qu’il était encore sur les bancs du Conservatoire. L’ex-administratrice ne s’y était pas trompée… En près de huit années au sein de la Troupe, ce jeune prodige nous a éblouis, émus, étonnés, chamboulés, émerveillés. Enchaînant les rôles et les projets, parfois imprévisibles : de Chérubin à Cléante, en passant par Poil de Carotte et le Petit Prince, il mit également en scène l’Ile des Esclaves de Marivaux au Studio-Théâtre.

Je conserve un souvenir très profond de son interprétation de Gianni, dans La Maladie de la famille M. de l’italien Fausto Paradivino. Epoustouflant également, il le fut en X dans la mise en scène de Christian Benedetti d’Existenz. Des personnages qui ne correspondaient pas forcément à l’image que l’on projetait de Benjamin. Est-ce la raison pour laquelle la Maison de Molière décida tout à coup de se séparer de lui? Nul n’en saura jamais rien, lui-même fut le premier surpris…

Le dernier spectacle dans lequel je l’avais admiré et applaudi était une création de Françoise Gillard. Au Vieux-Colombier, un tableau chorégraphique au-delà des frontières de ce que l’on voit d’habitude au Français. Une fois encore, Benjamin se trouvait là où l’on ne l’attendait pas. Corporellement incandescent et interprétant à merveille la fameuse Tempête (sonate pour piano n°17 de Beethoven). Ce spectacle s’intitulait l’Autre. Il serait son dernier au Français. Coïncidence des rencontres, joli pied de nez artistique, hasard de la vie : on peut aujourd’hui l’applaudir sur la scène du Poche-Montparnasse dans la reprise de la première pièce de Florian Zeller… un “autre Autre”.

 

Benjamin Porée_portrait

Interview de Benjamin Porée

Interview de Benjamin Porée – 9 décembre 2015
Toute son actualité en cliquant sur le lien suivant

Rencontre avec un jeune metteur en scène qui prouve que “la valeur n’attend pas le nombre des années”

J’ai découvert le travail de Benjamin Porée en allant voir son Platonov aux Ateliers Berthier. Je me souviens d’un spectacle tellement plein de jeunesse, tellement visuel aussi, quasiment cinématographique. Sa jeunesse : c’est la première chose qui frappe lorsque l’on rencontre Benjamin Porée. Parce que la lecture de son déjà prolifique CV nous ferait oublier qu’il n’a que 30 ans. Après 5 années passées dans la classe libre du Cours Florent, il signe sa première mise en scène, Une saison en enfer de Rimbaud en 2006.
Il est remarqué par José Alfarroba, le Directeur du Théâtre de Vanves, qui l’invite comme artiste résident, puis artiste associé. Une rencontre qui marque le début de carrière du talentueux Benjamin. Il y montera notamment une Andromaque pleine de fougue et de passion. Et José Alfarroba aura la bonne idée de lui laisser carte blanche lorsqu’il proposera de monter l’œuvre de jeunesse de Tchekhov. Une version de 4 h 30, une trentaine de figurants pour un résultat magique, ardent, féérique, jouissif, enchanteur…
La seconde chose qui frappe lorsque l’on discute avec Benjamin Porée, c’est son amour, sa passion pour le cinéma. Une passion qui rejaillit nécessairement et idéalement sur son travail.
Au printemps prochain, on pourra voir ou revoir sa Trilogie du Revoir, de Botho Strauss. Créé au Festival d’Avignon 2015, ce spectacle sera repris au Théâtre des Gémeaux de Sceaux, qui ne s’y est pas trompé en lui proposant une place d’artiste associé. Pas de doute, le théâtre – et sans doute bientôt le cinéma – français devront désormais compter avec lui…

Florence Muller portrait

Interview de Florence Muller

Interview de Florence Muller – 27 novembre 2015
Actuellement en tournée avec son spectacle  La Beauté recherche et développements 

 

Rencontre avec Florence Muller, aussi à l’aise sur les planches qu’une plume à la main…

Florence Muller irradie de douceur, de sincérité et d’empathie. Elle est là, ici et maintenant, elle est vraie, avec moi, et cela fait un bien fou de l’écouter parler. De la voir réfléchir, méditer, hésiter, s’émouvoir. Dans une sorte d’abandon, une absence totale de calcul qui sont l’apanage des “belles personnes”. La beauté, justement : c’est sur cet éternel mystère qu’elle a décidé de se pencher. Quelques mois d’écriture et de travail plus tard, un petit bijou de spectacle est né. C’était à Avignon, en 2013, et nul n’aurait pu imaginer quel serait le destin de La Beauté recherche et développements. Une sorte d’objet théâtral non identifié, jubilatoire et impossible à raconter.
Un hymne à la beauté, à l’amitié, à la vie, au bonheur… Le bonheur qui sera le thème principal de son prochain spectacle, également co-écrit avec Eric Verdin. “La queue du Mickey” sera créé au prochain Festival d’Avignon, et on lui souhaite le même succès qu’à la Beauté…qui n’est, comme le disait Stendhal, que la promesse du bonheur…

 

Victoire du Bois_portrait_Pianopanier

Interview de Victoire du Bois

Interview de Victoire du Bois – 11 novembre 2015

 

Rencontre avec une toute jeune comédienne dont on n’a pas fini d’entendre parler…

Douceur des traits et du propos, allure juvénile. Et puis une sorte de gravité, de sagesse, de grande maturité. Est-ce lié à son dernier rôle, celui de Sacha dans la mise en scène d’Ivanov par Luc Bondy ? Elle a rencontré ce metteur en scène dans des circonstances particulières. Elle faisait partie des comédiens qui devaient jouer dans “Comme il vous plaira” – le dernier spectacle de Patrice Chéreau. Ces comédiens “orphelins” auxquels Luc Bondy a proposé de monter Tartuffe – un spectacle qui sera repris début 2016.

Mais c’est bien le rôle de Sacha qui a “fait grandir” Victoire. Un rôle rencontré à point nommé. Un de ces rôles qui bouleversent une carrière. Il s’est quasiment imposé à elle, tant les correspondances avec sa vie sont nombreuses et évidentes. Elle évoque avec un plaisir non dissimulé cette aventure partagée avec une troupe aussi talentueuse que variée. Profondément touchée par l’inépuisable univers de Tchekhov, elle a soulevé avec lui des questions aussi essentielles que les solitudes, les tricheries, les contradictions de l’être humain…

Lorsque l’on interroge Victoire sur la suite, elle ne semble pas attendre de projets précis, elle n’exprime aucune envie particulière. Le luxe de l’acteur, selon elle, c’est justement de ne pas savoir ce qui va se passer, de rester très fortement ancré dans le présent. Il y a fort à parier que la succession de ces différents “présents” construira une carrière aussi lumineuse que la Sacha qui nous l’a révélée…

Caroline Proust_Portrait

Interview de Caroline Proust

Caroline Proust : la vie à cent à l’heure

Interview du 5 novembre 2015
Aux Ateliers Berthier – Odéon Théâtre de l’Europe

Actuellement à l’affiche de Vu du Pont de Ivo van Hove  

Piano Panier : Comment êtes-vous arrivée sur le projet “Vu du Pont”?

Caroline Proust : Il y a un peu plus d’un an, Dominique Pitoiset m’a contactée pour reprendre le rôle de Barbara Fordham dans sa mise en scène d’Un été à Osage County. J’ai hésité – pas longtemps – avant d’accepter ce qui représentait un gros défi, dans la mesure où l’on était à 9 jours de la première… Cette première fut l’une des pires représentations de ma vie, tellement j’angoissais de ne pas savoir mon texte mais tout s’est bien passé. C’est sur ce spectacle qu’Eric Bart, directeur de la Programmation de l’Odéon m’a repérée pour le spectacle d’Ivo van Hove. Je me rends compte que j’aime travailler dans l’urgence, c’est aussi la caméra qui apprend ça !

Piano Panier : Vous avez eu finalement très peu de temps pour la reprise parisienne de ce spectacle créé à Londres l’année dernière ?

Caroline Proust : Concrètement, nous n’avons eu que 13 jours de répétition avec Ivo van Hove. Nous avions tous déjà vu le spectacle à Londres, et nous avions accès aux captations, même si, personnellement, j’ai préféré  rester “vierge” de tout visionnage. Ivo van Hove est très précis dans son travail, très rigoureux et très doux dans sa direction.

Piano Panier : Comment définiriez-vous le personnage de Béatrice, que vous incarnez ?

Caroline Proust : Elle est bienveillante, prête à tout sacrifier par amour pour son homme. Je pense qu’aujourd’hui, une femme moderne partirait, elle le quitterait… Et malgré tout, l’histoire de Béatrice qui décide de sombrer avec son compagnon trouve un écho malheureux dans ce qui se passe chez certaines femmes. Ces femmes qui ne travaillent pas, qui vivent sous le joug de leurs maris… Je n’avais pas senti cette dimension à la lecture de la pièce. J’avais surtout été frappée par le parallèle avec la situation actuelle des migrants.

Piano Panier : Quels sont vos autres projets ?

Caroline Proust : Actuellement, je travaille sur un long métrage que je vais réaliser avec Etienne Saldes, sur l’histoire de Sandrine Ageorges Skinner et son combat contre l’exécution de son mari. Hank Skinner, dont je suis persuadée qu’il est innocent, se trouve depuis 22 ans dans les couloirs de la mort… Pour nous, il y a urgence à tourner ce film, pour tenter d’attirer l’attention de l’opinion publique sur cette scandaleuse erreur judiciaire. J’aimerais donc avoir bouclé le tournage avant d’entamer la saison 6 d’Engrenages.  A ce propos, le 24 novembre je serai à New York : la série est nominée aux Amy Awards ! Et deux jours après, je file à Bruxelles sur le tournage de la web série Amnesia. Ce qui est génial dans ce métier, c’est de pouvoir passer ainsi d’un univers à l’autre en si peu de temps.

Piano Panier : Les journées doivent vous sembler bien courtes ?

Caroline Proust : Oui ! mais je m’ennuierais si je n’avais pas autant de perspectives et de projets ! Et je trouve encore le temps de passer du temps avec mes filles. Ce soir, par exemple, juste avant d’arriver au théâtre je les ai aidées à préparer un gâteau. Elles sont persuadées que je pourrais concourir à Top Chef !

Piano Panier : Un coup de coeur ?

Caroline Proust : L’histoire de Sandrine et Hank !

Piano Panier : Un coup de gueule ?

Caroline Proust : J’ai bien conscience que le problème des migrants est extrêmement complexe mais je suis en colère contre notre gouvernement qui pourrait s’impliquer davantage…

Piano Panier : Un coup de blues ?

Caroline Proust : La centrale nucléaire de Fessenheim qui n’est toujours pas fermée, en dépit des promesses de François Hollande – c’est plus qu’un coup de blues !

Piano Panier : Coup bas ?

Caroline Proust : Tout ce qui va à l’encontre, à l’inverse de la franchise ; c’est ce qui fait que le monde va mal.

Piano Panier : Coup de foudre ?

Caroline Proust : Ivo van Hove.

Piano Panier : Coup de génie ?

Caroline Proust : C’est rare ! Pour moi le véritable génie consiste à associer plusieurs talents pour s’en rapprocher…

Piano Panier : Coup de sang ?

Caroline Proust : J’ai plutôt tendance à démarrer au quart de tour ; c’est compliqué pour mon entourage ! Les coups de sang les plus fréquents, je les ai sur la route. Je circule à vélo et je suis confrontée chaque jour à l’incivisme des automobilistes, des scooters, et même des piétons !

Piano Panier : Coup d’envoi ?

Caroline Proust : Amnesia.

Piano Panier : Coup dur ?

Caroline Proust : Les meurtres de la police américaine sur des noirs américains.

Piano Panier : Coup d’essai ?

Caroline Proust : Mon film. Il y a urgence à démarrer le plus vite possible le tournage.

Piano Panier : Coup de tête ?

Caroline Proust : D’avoir contacté cet acteur très connu pour le rôle principal du film…

Piano Panier : Coup de théâtre?

Caroline Proust : Il va accepter : ce sera mon coup de théâtre !

StephanieTessonCharlotteRondelez

A la tête du Poche-Montparnasse…

Interview de Charlotte Rondelez et Stéphanie Tesson – 2 octobre 2015
En direct du Théâtre de Poche-Montparnasse qu’elles dirigent avec Philippe Tesson

 

Grâce à une complicité née d’une passion commune pour le théâtre, ces deux-là ont repris les rênes d’un lieu qui monte qui monte…

Elles se connaissent depuis près de quinze ans. Depuis bien plus longtemps que cela, elles ont pour passion commune le théâtre.
Charlotte Rondelez, diplômée de l’Essec, n’est pas restée bien longtemps en entreprise. A 27 ans, pressentant que sa place est sans doute ailleurs, elle suit une formation intensive de comédienne, et rejoint en parallèle un centre culturel de la Ville de Paris. Elle y rencontre plusieurs compagnies, puis crée la sienne et monte ses propres spectacles… Et voilà : sa place, elle l’a trouvée ! Près de 15 ans plus tard, son CV est plutôt impressionnant, tant dans le rôle de comédienne que dans celui de metteur en scène, et d’auteure (To be Hamlet or not en 2013). Elle a été dirigée à plusieurs reprises par Stéphanie Tesson, notamment dans Ribes en Campagne, Fantasio, et ses Fantaisies bucoliques, microscopiques et potagères…
De son côté, Stéphanie, fille du célèbre journaliste et patron de presse Philippe Tesson, est ancienne élève de l’ENSATT. Metteur en scène et auteure, chef de troupe et comédienne (très remarquée notamment dans Histoire d’un merle blanc d’Alfred de Musset), Stéphanie privilégie les univers de la fantaisie, de la poésie et de l’humour.
Depuis 2013, ces deux filles d’exception dirigent donc le théâtre de Poche-Montparnasse aux côtés du propriétaire…Philippe Tesson. En un an de travaux, elles ont réussi à donner un “coup de peps” à ce lieu historique de la rive gauche. Véritable théâtre d’art et d’essai, “le Poche” est aussi un point de rencontre privilégié avec les artistes. Au fond de l’impasse, il est possible d’embarquer chaque soir pour des aventures aussi variées qu’enrichissantes, à l’image de leurs hôtesses…

NoemieCaillault

Interview de Noémie Caillault

Interview de Noémie Caillault – 9 octobre 2015
Actuellement à l’affiche du Petit Saint-Martin pour la reprise de son spectacle Maligne  

Rencontre avec Noémie Caillault, une fille pleine d’énergie qui a choisi, pour mieux la vaincre, de combattre sa maladie sur les planches…

Lorsqu’elle faisait des rêves de scène, Noémie Caillault ne pouvait imaginer de quelle manière ils se concrétiseraient… Jamais elle n’aurait pu prévoir que sa carrière de comédienne aurait pour point de départ une boule de 6 centimètres dans son sein droit. C’est pourtant bien cette tumeur qui a fait accélérer le tempo. Une tumeur qu’elle choisit de combattre sur scène. Et dans ce combat, la plus maligne n’est pas forcément celle qu’on croit, celle qu’on craint…

Marion Malenfant_portrait

Interview de Marion Malenfant

Interview de Marion Malenfant – 9 octobre 2015
Actuellement à l’affiche du Théâtre Hébertot pour son rôle dans Victor

Marion Malenfant_portrait

 

Repérée par John Arnold, puis par Muriel Mayette-Holtz, Marion Malenfant n’en a pas fini de séduire la scène

Un sourire mi-angélique, mi-mutin. Une gouaille façon “titi parisien”. Un franc parler qui laisse deviner un caractère droit, sincère et facile à vivre. Une “envie de scène” qui semble avoir toujours été là. Un talent inouï. Une sincérité, une joie de vivre, une manière de s’enthousiasmer pour les projets qu’elle choisit. Un côté fonceur, entier, déterminé. Marion Malenfant déborde d’énergie positive. Son appétit de vivre et sa passion pour la scène se combinent de telle sorte que rien ne pourrait l’arrêter. A 27 ans, elle semble la première étonnée de son parcours déjà impressionnant. Après avoir remporté le 1er prix d’Art Dramatique au Conservatoire d’Antibes, elle monte à Paris pour suivre le Cours Florent et faire ses débuts sur scène.

Elle n’attendra pas très longtemps avant de croiser le “rôle de sa vie”. Hasard d’une rencontre ? chance? destin? – sans doute un peu de tout cela. John Arnold lui confie le rôle de Marylin Monroe dans le projet un peu fou qu’il s’apprête à monter. Il s’agit d’adapter à la scène le roman de Joyce Carol Oates relatant la vie de l’une des plus grandes icônes de notre siècle. Marion Malenfant n’hésite pas : son instinct lui commande de saisir cette formidable occasion de brûler les planches en beauté. Quelques mois plus tard, Muriel Mayette-Holtz ne s’y trompe pas lorsqu’elle lui propose de rejoindre la troupe de la Comédie-Française pour reprendre le rôle de Camille dans “On ne badine pas avec l’amour”. Au bout d’à peine deux ans et une dizaine de rôles (Ismène dans Antigone, Angélique dans Le Malade imaginaire, Elise dans L’Avare, Lulu dans L’Anniversaire) Marion ne peut résister à l’appel de Norma Jeane. “J’aime trop ce rôle, je ne pouvais pas refuser, même si c’était une décision difficile à prendre”, déclare-t-elle dans son immense sourire… Pas de doute, son avenir est tout tracé. Un avenir qu’elle doit à sa bonne étoile, certes, mais d’abord et surtout à son énorme talent!