Interview de Guillaume Lambert

Interview de Guillaume Lambert, auteur, metteur en scène – 22 novembre 2017

“J’essaye de placer l’écriture au coeur du plateau et de tout ce qui peut le traverser…”

Jeune auteur et metteur en scène, Guillaume Lambert s’apprête à présenter son repas-spectacle intitulé “Petits effondrements du monde libre”.

Avec sa Compagnie L’Instant Dissonant, il propose un théâtre de situations où la scène donne vie à toutes les relations qui unissent une personne et un groupe à son milieu.

Sans doute son expérience d’assistant à la mise en scène de Joël Pommerat, depuis 2014, l’a-t-elle profondément marqué et influencé son travail de recherche au plateau.

Rendez-vous du 10 au 18 Janvier 2018 au théâtre de La Loge à Paris, puis en tournée.

Et pour patienter, quelques minutes en compagnie d’un jeune homme très prometteur…

 

 

Interview de Lucie Digout

Interview de Lucie Digout, auteur, metteur en scène et comédienne – 11 septembre 2017

“J’écris mais je suis comédienne avant tout… J’aime quand ça joue.”

À peine sortie du Conservatoire, Lucie Digout se met déjà en scène dans un spectacle qu’elle a écrit elle-même : Carmen c’est une fable contemporaine, un récit de femme, des histoires de femmes.

Sur le plateau, Lucie travaille avec ses camarades de promotion – “C‘est infernal comme on se connait bien !”- plaisante-t-elle. Un travail collégial dans lequel chacun apporte sa pierre à l’édifice, tente et propose des choses, cherche et construit avec les autres.

Elle retrouvera bientôt ses camarades ainsi que d’autres de sa promotion du Conservatoire sur le plateau du Théâtre National de la Colline pour la prochaine création de Wajdi Mouawad : Victoires.

Rencontre avec une jeune femme bourrée de talent à suivre de très très près !

 

Interview de Laëtitia Guédon

Interview de Laëtitia Guédon, Directrice des Plateaux Sauvages – 7 avril 2017

“Les Plateaux Sauvages, c’est un lieu de partage, au carrefour de la création professionnelle et de la transmission artistique.”

La première chose qui frappe lorsqu’on rencontre Laëtitia Guédon, c’est la formidable ‘énergie et il en faut pour diriger un lieu comme Les Plateaux Sauvages.

Ce nouvel établissement culturel dédié au spectacle vivant, issu de la fusion du Vingtième Théâtre et du centre d’animation des Amandiers pourra recevoir en résidence dans le XXe arrondissement de Paris, 14 compagnies émergentes ou confirmées par saison, en mettant à leur disposition des salles de répétitions, de constructions de décor ou de spectacles. En contrepartie, ces compagnies devront développer dans le quartier des projets de « transmissions artistiques » autour de leurs spectacles.

Formée à l’École du Studio d’Asnières en tant que comédienne, puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris en mise en scène, Laëtitia Guédon a fondé sa Compagnie 0,10 en 2006 et dirige depuis 2009 le Festival au Féminin à Paris.

Elle nous parle de son projet pour les Plateaux Sauvages, et de sa toute nouvelle création : SAMO, un spectacle sur le peintre Jean-Michel Basquiat écrit par Koffi Kwahulé.

Rencontre avec une “dévoreuse de vie”.

Interview de Brice Hillairet

Interview de Brice Hillairet, comédien-metteur en scène – 15 mars 2017

“Cela fait 25 ans que j’ai envie de faire la même chose : il n’y a jamais rien eu d’autre qui m’intéressait…”

La “chose” en question qu’évoque Brice Hillairet, 33 ans, c’est cette vocation de comédien qui ne l’a jamais quitté. Pour ceux qui n’ont pas encore découvert ce jeune et talentueux comédien, 2017 est une année de reprises qui seront autant d’occasions d’aller l’applaudir. Actuellement et jusqu’au 30 avril, il est Nathan dans C’est Noël tant pis du très prolifique Pierre Notte, à la Comédie des Champs-Elysées.

Au mois de mai, il enchainera sur la reprise de Ma folle otarie, au Théâtre du Lucernaire, une sorte de conte écrit et mis en scène par Pierre Notte également. Un seul en scène qui eut un gros succès au dernier Festival d’Avignon et qui lui valut sans doute le prix SACD Jean-Jacques Gauthier, qui récompense chaque année un jeune talent.
Pierre Niney, Benjamin Lazar, Thomas Jolly, font partie des précédents lauréats… Quand on vous dit qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Brice Hillairet !

Interview de Noam Morgensztern

Interview de Noam Morgensztern, pensionnaire de la Comédie-Française – 17 mars 2017

“Je voulais me retrouver seul, et c’est une sacré responsabilité de discuter avec soi-même…”

Pour son SINGULIS, qui sera également le premier Seul en scène de sa carrière, Noam Morgensztern a choisi de travailler à partir de quatre recueils de nouvelles d’Etgar Keret, l’un des auteurs israéliens les plus populaires du moment.

“La forme du stand-up m’est apparue comme la plus évidente pour dire ces nouvelles”. Le côté sans-filet du stand-up l’intéresse, le séduit, car il aime tester la fragilité de cette frontière qu’est le quatrième mur. Le fil conducteur ? Le point commun entre les différents textes ? La quête tenace de savoir qui l’on est…

Autre parti pris qui a étonné son entourage : Noam répète tout seul, dans une salle, sans autre retour que celui des objets qui l’entourent – “ce sont les pires spectateurs qui existent : ils n’ont rien à proposer !

Seul en scène, il ne le sera pas totalement, puisqu’il sera accompagné par le musicien Théophile Blanckaert, batteur-compositeur, avec lequel il a créé les morceaux originaux du spectacle.

On est aussi impatient de découvrir Au pays des mensonges que Noam l’est de savoir comment sera reçu le message d’Etgar Keret… Rendez-vous le 29 mars  au Studio-Théâtre de la Comédie-Française !

 

Interview de Stéphanie Fagadau-Mercier

Interview de Stéphanie Fagadau-Mercier, directrice du Studio & Comédie des Champs-Elysées – 10 mars 2017

“Une grosse partie de mon travail consiste à lire les trois ou quatre textes que je reçois chaque jour (…) Je ne peux pas me laisser influencer à ce niveau-là, il faut que je suive mon instinct.”

Déjà plus de dix ans que Stéphanie Fagadau-Mercier a pris la direction du Studio des Champs-Elysées, une salle qu’elle connaissait depuis bien plus longtemps encore, puisque son illustre père Michel Fagadau dirigeait cette institution (Studio et Comédie) depuis 1994.

À la disparition de celui-ci en 2011, Stéphanie refuse de vendre et se retrouve donc à la tête de deux salles qui, paradoxalement, ne se gèrent absolument pas de la même façon.

Retour sur ses succès, ses doutes, ses regrets, ses envies…

Cette jeune directrice de théâtre qui déclare suivre son instinct, on ne demande qu’à la suivre, et le plus longtemps possible !

Interview de Guillaume Barbot

Pianopanier a rencontré Guillaume Barbot au Théâtre du Rond-Point, juste avant l’une des représentations de son spectacle On a fort mal dormi 
L’occasion de revenir sur une belle aventure qui est loin d’être terminée…

Piano Panier : Comment parleriez-vous du spectacle ?

Guillaume Barbot : En fait, j’ai plus tendance à parler du livre de Patrick Declerck, Les Naufragé, et du choc que j’ai eu à lire ce livre. Parce que ce n’est pas un spectacle sur les clochards. C’est un spectacle sur Patrick Declerck qui parle des clochards et la différence est fondamentale. C’est par son regard que l’on a accès à cette faune un peu étrange des clochards de Paris.

Piano Panier : Patrick Declerck est-il intervenu dans la création ?

Guillaume Barbot : Pas du tout. Nous nous sommes rencontrés avant, depuis il est venu une dizaine de fois voir le spectacle mais il n’avait aucune volonté d’intervenir et c’est tant mieux.

Piano Panier : Quels sont les retours des spectateurs ?

Guillaume Barbot : C’est un spectacle qui met une claque, indéniablement. Les gens en sortent un peu sans le souffle. Et souvent, ceux qui restent discutent avec Jean-Christophe Quenon, le comédien. Ils se mettent à lui raconter leurs propres rencontres avec des clochards. On a tous une histoire de clochard dans notre vie !

Piano Panier : Ce comédien, Jean-Christophe Quenon, est formidable, comment l’avez-vous choisi ?

Guillaume Barbot : Je ne connaissais pas Jean-Christophe avant de l’auditionner. Ce n’était pas le meilleur en audition mais c’était celui qui, à mon avis, allait être le meilleur le jour de la représentation. Je sentais qu’on allait pouvoir s’apporter des choses mutuellement, se “boxer”. Au bout d’une semaine de répétitions, sans prétention, j’ai su qu’on allait faire un très beau spectacle tous les trois : Patrick Declerck, Jean-Christophe et moi. On a énormément travaillé pendant un an, mais le trio était là depuis le départ.

Piano Panier : Le spectacle a déjà été joué une soixantaine de fois…

Guillaume Barbot : Oui, une belle tournée se prépare, et il retourne à Avignon, dans un nouveau théâtre, Le Théâtre des 2 galeries, où il sera programmé à midi quinze. Nous jouons aussi ce spectacle en appartement, en extérieur, dans des lieux incongrus pour toucher le maximum de publics et susciter le débat.

Piano Panier : Comment définiriez-vous votre façon de faire du théâtre de sensation, au sein de votre Compagnie Coup de Poker ?

Guillaume Barbot : Depuis une douzaine d’années que ma compagnie existe, pour tous mes spectacles, je pars d’une matière non théâtrale et je réfléchis à la façon dont elle peut devenir théâtrale. Le point de départ peut être un film, un roman, un livre sociologique, des souvenirs, des musiques, ou un thème, comme pour mon prochain spectacle. Et la musique a toujours une place importante dans nos créations, On a fort mal dormi étant une exception.

Piano Panier : Pouvez-vous nous dire quelques mots de votre future création, AMOUR ?

Guillaume Barbot : Nous allons travailler sur le thème de l’amour comme puissance révolutionnaire, autour de différents textes d’Alain Badiou, André Gorz, Jacques Higelin… et à partir d’un documentaire italien (D’Amore Si Vive tourné par Silvano Agosti). Au plateau, il y aura quatre acteurs, deux danseurs et deux musiciens (quatre hommes et quatre femmes). De façon très schématique, notre écriture aura pour but de dire qu’il est important aujourd’hui de croire en l’amour, même si cela devient presque politique, en tous cas subversif d’affirmer cela… Le spectacle sera créé à l’automne prochain au Théâtre de Villejuif puis au Théâtre de la Cité Internationale où je suis artiste associé.

Piano Panier : Un coup de coeur ?

Guillaume Barbot : Un moment précis dans le spectacle Ce qui demeure d’Elise Chatauret, qui est l’un des plus forts que j’ai vécus au théâtre. Et le mois dernier, ici au Rond-Point, Aglaé de Jean-Michel Rabeux.

Piano Panier : Un coup de gueule ?

Guillaume Barbot : Je viens de lire un article sur certains CDN qui ne remplissent par leur mission de théâtre public en ne versant pas tout l’argent dans la création et dans le travail de territoire. On se demande où va l’argent ; certains directeurs, certaines compagnies ont tendance à oublier qu’ils ont un devoir par rapport à cet argent qui n’est pas le leur.

Piano Panier : Un coup de blues ?

Guillaume Barbot : Tous les soirs, quand je sors du Théâtre du Rond-Point, que je rentre chez moi, et que je croise au minimum deux ou trois clochards…

Piano Panier : Coup bas ?

Guillaume Barbot : Je ne pense pas avoir beaucoup de traîtres autour de moi, je suis hyper bien entouré !

Piano Panier : Coup de foudre ?

Guillaume Barbot : Ma femme, tous les jours.

Piano Panier : Coup de génie ?

Guillaume Barbot : Jean-Christophe, il en a au moins un par soir sur scène.

Piano Panier : Coup d’envoi ?

Guillaume Barbot : Ma prochaine création : les répétitions d’AMOUR commencent en ce moment à la Ferme du Buisson.

Piano Panier : Coup de sang ?

Guillaume Barbot : On va parler d’amour, donc j’espère qu’on aura des coups de sang d’amour !

Piano Panier : Coup de bol ?

Guillaume Barbot : J’ai beaucoup de chance ; j’ai “la petite étoile au-dessus de la tête”, comme dit ma maman.

Piano Panier : Coup d’essai ?

Guillaume Barbot : J’aimerais bien essayer de monter un spectacle avec des acteurs de pays différents, aucun ne parlant la même langue.

Piano Panier : Coup de tête ?

Guillaume Barbot : Je suis quelqu’un d’entêté, je ne lâche jamais rien.

Piano Panier : Coup de théâtre?

Guillaume Barbot : Le coup de théâtre, ce serait que la parole qu’on donne dans le spectacle On a fort mal dormi soit entendue politiquement.

Interview de Nâzim Boudjenah

Interview de Nâzim Boudjenah, pensionnaire de la Comédie-Française – 4 mars 2017

“Pour moi, les choses ni ne commencent ni ne finissent…”

Nâzim Boudjenah explique ne rien prévoir et ne jamais fonctionner à l’envie : les choses “lui tombent dessus”, tout le temps, toujours. Ainsi, le spectacle Intérieur qu’il a récemment mis en scène au Studio-Théâtre de la Comédie-Française était en lui bien avant qu’il ne commence à travailler sur sa création.

J’ai sans arrêt des images, des sortes de bulles qui apparaissent dans mon esprit”. C’est sans doute l’une de ces bulles qui, après s’être déposée, a pris la forme d’un spectacle d’une beauté et d’une poésie saisissantes.

Effectivement, ce qu’il a créé à partir du texte de Maurice Maeterlinck restera dans la mémoire de tous les spectateurs qui ont assisté à la pièce. Un peu à l’image d’un tableau qu’on garde dans un coin de son cerveau…

Reste à attendre d’autres bulles, d’autres émotions, d’autres tableaux… signés Nâzim Boudjenah !

 

Interview de Didier Long

Interview de Didier Long – 26 janvier 2017
Au sujet de son spectacle Rimbaud-Verlaine au Théâtre de Poche-Montparnasse

“J’ai arrêté de jouer à partir du moment où ma carrière de metteur en scène s’est emballée.”

Un quart de siècle qu’il n’était pas remonté sur une scène de théâtre. Non pas qu’il se fut éloigné du monde du spectacle vivant, bien au contraire, mais il avait privilégié le rôle du metteur en scène, comme en témoigne son CV plutôt… prolifique !

Et puis, Christopher Hampton -avec qui il avait déjà travaillé- lui a donné les droits d’adapter sa pièce Rimbaud/Verlaine – Eclipse totale. “Je n’arrivais pas à distribuer les rôles, et je me suis rendu compte que la raison principale est que j’avais très envie de jouer cette pîèce  !”. Il est donc tous les soirs sur les planches, dans la petite salle du Théâtre de Poche-Montparnasse. Et ses journées, il les passe dans un autre théâtre, celui de l’Atelier, dont il a repris les rênes en 2015.

Qu’est-ce qui fait courir Didier Long ? Qu’est-ce qui rend ses journées extensibles ? Une passion considérable, inouïe, communicative, quasi contagieuse… Rencontre avec un mordu de théâtre qui nous en parle si bien !

 

Interview de Valérie Lesort et Christian Hecq

Interview de Valérie Lesort et Christian Hecq – 10 février 2017
Au sujet de leur spectacle 20 000 lieues sous les mers au Théâtre du Vieux-Colombier

“On se complète bien dans l’écriture (…) on rêvait de retravailler ensemble.”

Dans la famille Hecq, lorsqu’on demande Monsieur et Madame, on est certain de passer un moment bourré de sourires complices et de joyeux éclats de rires.

D’un côté, Valérie Lesort, plasticienne au CV impressionnant. De l’autre côté, Christian Hecq, comédien belge entré à la Comédie-Française en 2008, aussi inoubliable en Bouzin qu’en Obéron ou Lunardo.

Réunis autour d’un projet commun, ces deux-là sont capables de créer de la magie, de l’émerveillement. Qui n’a pas vu 20 000 lieues sous les mers ne peut comprendre comment l’alchimie entre Valérie et Christian a pu donner naissance à un spectacle total. Leur adaptation apporte la dose d’humour qui manque au roman de Jules Verne, la mise en scène – dans un décor impeccable d’Eric Ruf – foisonne d’idées ingénieuses, les marionnettes nous plongent tout naturellement dans les fonds marins et nous font redevenir des enfants.

Rencontre avec deux sacrés personnages qui n’ont pas fini de nous faire voyager !