Interview d’Elliot Jenicot

Interview d‘Elliot Jenicot, pensionnaire de la Comédie-Française – 1er avril 2016
Au sujet de son Singulis Les fous ne sont plus ce qu’ils étaient à l’affiche du Studio-Théâtre jusqu’au 10 avril 2016, puis en tournée la saison prochaine

 

“J’ai entamé ma cinquième saison au Français, c’est déjà fabuleux pour le sauvage que j’étais !…”

S’il évoque son passé de sauvage, il se définit également comme “un éternel amoureux”, un brin idéaliste. Son immense générosité, il ne peut certes pas la renier. Elle déborde, qu’il soit sur une scène de théâtre ou attablé à une terrasse de café. Fan de musique (“elle m’a beaucoup inspiré pour écrire mes spectacles” évoque-t-il), il semble tout droit sorti d’un groupe de rock, avec ses faux airs d’Iggy Pop.

Arrivé il y a cinq ans à la Comédie-Française (“quand Muriel Mayette m’a contacté, elle m’a laissé vingt-quatre heures pour me décider”) il n’avait jamais joué de pièce, en dépit de ses trente années de tournées internationales. Formé au théâtre de rue, au cirque, au music-hall, au café-théâtre, il découvre Place Colette un tout autre univers. Il avoue avoir craint, au tout début, de ne pas se sentir légitime. Et cependant, chacune de ses apparitions sur scène est un pur bonheur ! Pas uniquement dans des rôles de “clown”, comme ceux d’Achille de Rosalba dans Un chapeau de paille d’Italie de Corsetti ou du Sauvage dans 20 000 lieues sous les mers de Christian Hecq et Valérie Lesort. Il nous étonne et nous émeut lorsqu’Eric Ruf lui fait camper un comte de Pâris (Roméo et Juliette) tout en retenue et sobriété. Ou lorsqu’il donne vie à l’unique personnage masculin de La Maison de Bernarda Alba de Lilo Baur.

Et puis, un jour de novembre 2014, alors qu’il devait proposer une lecture au Vieux-Colombier, il surprend son monde en présentant un spectacle sur des textes de Raymond Devos. Une sorte de mise en abîmes, une façon de se raconter lui-même tant le destin de l’un résonne dans le parcours de l’autre… Le Singulis Les fous ne sont plus ce qu’ils étaient vient de naître. Souhaitons-lui longue vie. Qu’il soit l’occasion pour un public le plus large possible de découvrir ou redécouvrir le mirifique Elliot Jenicot.

0 réponses

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *