Revue de presse du 14 septembre : La Reine de beauté de Leenane, La Version Browning, Quand le diable s’en mêle, Les Frères Karamazov

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1. La Reine de beauté de Leenane : une comédie “noire” présentée au Lucernaire par une metteur en scène à suivre… :

“Une pièce noire, féroce, qui offre une réflexion sur la liberté et le choix de sa vie.
Sur le ton du thriller psychologique, la pièce va assez loin sur les rapports mère-fille et ne cesse de procurer un plaisir jouissif au spectateur, malgré le spectacle tragique qui se joue devant lui. La Provence

“Coup de cœur. C’est monstrueux et humain, mais si drôle. Les comédiens manient avec une belle réjouissance un langage qui bouscule la syntaxe pour mieux donner vie à ce milieu populaire et poisseux dont on ne s’extirpe pas. On se pince d’en rire, mais on en rit fort. Le Parisien

“Un petit bijou de la rentrée théâtrale. Sophie Parel est criante de vérité dans le rôle de Maureen, jeune femme frustrée qui rêve sa vie à haute voix… En mère acariâtre prenant un malin plaisir à torturer sa fille, Catherine Salviat est une pub ambulante pour les maisons de retraite. En amoureux sincère, vaguement inquiet de ce mano a mano entre mère et fille, Grégori Baquet est l’angoisse faite homme. En messager de l’amour impossible, un rien ahuri, le propos décalé, Arnaud Dupont dériderait une assemblée mortuaire. « La Reine de beauté de Leenane » est sur la plus haute marche du podium, et elle le mérite. Marianne

“Une tragédie familiale féroce mais qui ne manque pas d’humour. Une relation tragi-comique hostile et souvent drôle, mais jamais caricaturée par la plume acérée de Martin McDonagh. ‘La Reine de beauté de Leenane’ emprunte avec intelligence et sagacité la forme d’une comédie noire et celle du thriller psychologique. Un auteur à découvrir et une metteur en scène à suivre… Time out

“Martin McDonagh, révélation du théâtre anglo-saxon, réalisateur du cruel et décoiffant film Bons baisers de Bruges, écrit comme le peuple inculte doit parler, sans subjonctif, sans conditionnel, traduit par Gildas Bourdet et éponge toute forme d’espoir, laissant le comédien absolument libre d’y ajouter une humanité de l’instant. Voilà du théâtre de comédiens. Qui aiment avec passion et donnent tout. Froggy’s delight

“La pièce reprend les codes de la comédie noire avec habileté. Certes, la traduction grossit les grossièretés et l’interprétation souligne les accents populaires, mais les comédiens sonnent juste ; l’intrigue paraît mécanique, mais elle réserve des surprises ; le décor ne présente aucun effet, mais il suffit à évoquer les plaines venteuses et pluvieuses de ce versant du Connemara. L’ensemble file rapidement, mené si rondement qu’il reste difficile d’émettre en sortant un enseignement à tirer de ce « thriller psychologique » plutôt riant. Les Trois Coups

“Sophie Parel nous offre une vision intimiste de cette comédie noire. La pièce est crue, violente, drôle, cruelle. La distribution est impeccable. Webtheatre
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2. Au Poche-Montparnasse, une Version Browning servie par une distribution chaleureusement applaudie, Jean-Pierre Bouvier en tête :

“La pièce pourrait paraître désuète, avec son décor “vintage”, le salon-bureau du professeur Crocker-Harris. Il n’en est rien, grâce à la formidable interprétation de ses acteurs, et au texte subtilement cruel du dramaturge Terence Rattigan. Les comédiens dirigés par Patrice Kerbrat sont tous très justes, notamment Thomas Sagols, parfait en élève Taplow. On redécouvre avec bonheur le texte d’un auteur injustement oublié… Son langage ciselé, qui suggère les émotions et distille toute l’atmosphère d’une époque, prend tout son sel dans cette mise en scène nuancée. Le Point

“Une vraie pièce anglaise, efficace, caustique et cruelle à la fois. Elle devrait séduire un large public, dans l’adaptation solide et élégante proposée par Patrice Kerbrat. Fin directeur d’acteurs, il a réuni une troupe de comédiens de haut vol et offert au grand acteur qu’est Jean-Pierre Bouvier un défi à sa mesure. Le comédien brille dans le rôle à la fois monstrueux et douloureux de Crocker-Harris, le vieux prof. Tour à tour drôle et bouleversant, plus « british » qu’une salle des profs de « public school », Bouvier est exceptionnel. Les Echos

“Méconnaissable, Jean-Pierre Bouvier, voix étouffée, fait une composition très travaillée et intériorisée de son personnage, un peu surchargée parfois. Dans l’adaptation et la mise en scène de Patrice Kerbrat, le ton n’est pas tant celui de la tragédie que celui du mélodrame, qui appuie les situations… L’interprétation dans son ensemble va dans ce sens, hormis celle de Benjamin Boyer, tout en sobriété, mais la pièce conserve son intensité dramatique. Le JDD

“Coup de cœur. Pour incarner un tel personnage, il fallait un comédien exceptionnel. Jean-Pierre Bouvier donne ici toute la mesure de son talent. Toujours d’une justesse remarquable, sans excès, la voix à la fois grave et comme étouffée, le geste précis et mesuré, il est bouleversant nous faisant passer du rire aux larmes dans une économie de moyens saisissante, soutenue par une mise en scène d’une élégante sobriété.
À ses côtés, ses partenaires font preuve de la même justesse. Tous sont à l’unisson, délivrant une très belle adaptation d’une pièce qui nous entraîne au cœur de l’humain, de la belle ouvrage vraiment. Un des spectacles à ne pas manquer en cette rentrée chargée.
Reg’Arts

“Magnifique. L’interprétation de la troupe est parfaite, en particulier Marie Bunel en divine Mme Crocker Harris, cependant que si la mise en scène s’est voulue sans prétention c’est que Patrice Kerbrat offre à Jean-Pierre Bouvier l’occasion d’une prestation époustouflante dans le rôle principal. On pense à Louis Jouvet avec son dédain et sa ténébreuse force… C’est sublime et 105 minutes passent comme une seule. Toute la culture

“Une limpide adaptation. Cette pièce écrite il y a plus de soixante ans est étonnamment actuelle par la puissance des situations et des personnages créés par Terence Rattigan. C’est désormais un “classique” que Patrice Kerbrat a su monter intelligemment sans chercher à la moderniser à tout prix. Cette “Version Browning” sera, à coup sûr, un des succès de la saison à venir. Froggy’s delight

“La mise en scène de Patrice Kerbrat est plutôt vieillotte et statique, et se joue dans un décor particulièrement laid. Jean-Pierre Bouvier joue avec beaucoup de nuances, de sensibilité, de retenue ce professeur déchu. Le spectacle vaut surtout pour ce très beau jeu. Télérama Sortir

quandlediable

3. Feydeau et Didier Bezace au Théâtre de l’Aquarium : Quand le diable s’en mêle, un diable qui en a séduit beaucoup, mais frustré certains :

“Elles sont connues, on les a déjà vues, ici ou là, et pourtant, elles nous semblent neuves ! La même équipe de comédiens épatants interprète les trois pièces… Ne rappelons pas les intrigues : découvrir ou redécouvrir la folie vertigineuse de Feydeau est un plaisir extrême ! Figaro

“De singuliers comédiens (Clotilde Mollet, Ged Marlon, Luc Tremblais) incarnent à merveille dégoûts et mesquineries que suscitent peu à peu la vie commune et la crétinerie délirante d’une langue où explose une méchanceté incongrue… Télérama Sortir

“L’équilibre est délicat à trouver, avec ce drôle de dindon qu’est Feydeau. Didier Bezace est un des metteurs en scène, dans notre beau pays qui ressemble tant à celui du maître du vaudeville, qui maîtrise le mieux cet exercice de haute voltige. Il propose cet été un bel échantillon de ce talent, en montant à la suite trois petits chefs-d’œuvre de l’auteur : “Léonie est en avance”, “Feu la mère de madame” et “On purge bébé”. Et c’est drôle, à en suffoquer par moments. Noir, aussi, et doucement absurde. Le Monde

“Le résultat est à la hauteur des espérances. Didier Besace fait véritablement œuvre de création, avec une direction d’acteurs sans faille et une trouvaille de génie : l’apparition du diable qui tisse les liens de l’enfer conjugal… Ajoutons la scénographie signée Jean Haas, ingénieuse et inventive…
Et on rit énormément de ces maris tyrannisés par leurs épouses car ici l’enfer c’est la femme, l’écriture étant un véritable exutoire pour ce malheureux Feydeau coincé dans une union chaotique et qui exorcise ses douloureuses expériences par le rire. Un rire qui camoufle l’amertume et les déceptions.
Reg’Arts

“Délicieusement jouissif et méphistophélique. Ce travail sobre mais efficace de Didier Bezace met en valeur d’une manière des plus concises mais avec beaucoup de tempérament, tout en nudité naturiste, ces trois textes de Feydeau où se jouent les éternelles angoisses, solitudes et faux-semblants d’un théâtre conjugal qui n’a pas résolu sa toujours contemporaine discrimination sexiste. La Revue du spectacle

“Pour amusante qu’elle soit cette idée de diable, dont le personnage cornu est par ailleurs fort bien interprété par Bérodot, n’apporte pas grand-chose. Si Feydeau met en scène l’enfer du couple, c’est avant tout des protagonistes eux-mêmes que naît l’absurdité de situations où bêtise et folie douce ont partie liée. Libération

“Didier Bezace m’a laissé sur ma faim. Les trois courtes pièces farcesques, œuvres comiques et faciles, n’ont pas plus d’intérêt que ce que Dario Fo appelait malicieusement contorni, « garnitures » en français, quand on attend impatiemment le plat de résistance. Didier Bezace dans tout ça ? Je l’ai souvent perdu de vue pendant le spectacle. Contenue son ironie pétillante, retenue sa cruauté burlesque, amoindrie sa tendresse subtile, affadi son humanisme poétique ! Seuls, sous sa direction, les comédiennes et les comédiens réussissent à maintenir l’attention. Tous chargés de plusieurs rôles agissent en virtuoses. Il est important de dire que le spectacle vaudra tout de même dans les prochains mois le coup d’être vu. Mais dans un théâtre à l’italienne, où la proximité avec les spectateurs permettra de retrouver ce que Feydeau peut encore nous apporter : le plaisir d’une dramaturgie à l’alacrité enjouée, les délices d’une interprétation à l’énergie loufoque et le bonheur légitime d’un contenu, certes en partie caduc, mais détendant l’esprit le temps d’une soirée. France Culture

© Thomas Aurin

© Thomas Aurin

4. Ce n’est plus à l’affiche mais mérite tout de même qu’on s’y attarde : Les Frères Karamazov dans la foisonnante adaptation (et mise en scène) de Frank Castorf :

“Une course haletante de 6 h 15 filmée en direct et en musique qui questionne un monde en quête de sens. Acide et ironique. L’adaptation est à la fois fidèle et insolente. La musique est omniprésente. Pas de place pour le silence dans ce monde furieux. […] Tout cela ne serait rien sans l’époustouflante distribution. Des athlètes affectifs qui n’ont peur de rien. Figaro

“Servie par une mise en scène foisonnante et la puissance de ses comédiens, l’adaptation du roman de Dostoïevski par Frank Castorf laisse le spectateur ébouriffé et ravi. Le metteur en scène allemand exploite l’existant, l’exceptionnelle friche de l’usine Babcock à la Courneuve. Mais l’utilisation de la vidéo lui procure davantage de liberté encore… Les comédiens sont absolument tous impressionnants… On sort de Babcok à peine froissé par la durée, mais secoué, essoré, abasourdi par ce génial feu d’artifice de corps et à cris. Libération

“Il faut avouer que le projet a de l’envergure : mettre en scène l’un des chefs-d’œuvre de Fédor Dostoïevski, ‘Les Frères Karamazov’, avec onze acteurs filmés en direct sur le plateau et le tout sur plus de 6 heures de spectacle. Le bientôt ex-directeur de la Volksbhüne de Berlin, Frank Castorf n’a peur de rien théâtralement. Et il le montre sans complexe dans cette adaptation épique… Time Out

“Un spectacle à la mesure de la démesure du bâtiment ! Un spectacle, plus encore, détonant, déconcertant, prenant le roman de Dostoïevski pour prétexte plus que pour l’illustrer. De fait, au fil des 6 heures 15 que dure la représentation, les thèmes, formules, contradictions se succèdent et s’accumulent sur fond de tohu-bohu et de cris. Le spectacle est riche, dense, touffu, labyrinthique au point, par moments, de se perdre, voire de lasser. Il n’évite pas toujours la complaisance. Ni les raccourcis faciles. Il n’empêche. Magnifiquement installée dans l’espace, la mise en scène se révèle d’une maîtrise époustouflante. Les comédiens, ils sont onze, sont tous plus éblouissants les uns que les autres… Et puis, ô surprise, Jeanne Balibar, tour à tour délicieusement vieillard, séductrice. Ou le Diable. La Croix

” ll y a eu du bruit, de la fureur, des rires, des cris, des larmes… : la folle traversée d’une œuvre monstre, celle de Dostoïevski, et d’un pays tourmenté, la Russie d’hier et d’aujourd’hui. Que d’engagement, de justesse, d’énergie, de la part de ces onze comédiens qui paraissent être foule et partout à la fois ! Avec en prime, pour le spectateur français, le plaisir de revoir Jeanne Balibar à son meilleur… Le spectacle souffre de quelques tunnels, d’ellipses un brin absconses… mais l’ensemble est d’une telle sensibilité, d’une telle vérité qu’on ne peut que rendre les armes. Les Echos

Revue de presse du 31 août 2016 : Pacamambo et La Poupée sanglante

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1. À l’Essaïon jusqu’au 26 novembre 2016, un conte initiatique touchant : Pacamambo :

“Ce sujet délicat du passage hors la vie est traité par Joseph Olivennes sans les artifices que l’on aurait pu imaginer. […] On pourrait sans doute faire une lecture de “Pacamambo” de Wajdi Mouawad qui tirerait cette courte pièce vers un merveilleux poétique proche de Cocteau. Mais telle qu’elle a été appréhendée par Joseph Olivennes, elle semble parfaitement s’accorder aux vœux de son auteur. Froggy’s delight

“Émouvant spectacle et touchante histoire que cette pièce en forme de conte… Ce thème difficile est ici traité avec onirisme par l’écriture de Wajdi Mouawad… Avec une vraie légèreté et un sens de l’humour, aussi, grâce au personnage du chien-confident surnommé affectueusement « le Gros », intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts, interprété par Jock Maitland qui, à défaut d’avoir la corpulence attendue, fait un excellent et très attachant cabot… Reg’Arts

“Une histoire d’enfant, à la fois merveilleuse et cruelle. Sur la scène de Joseph Olivennes et de la compagnie Mipana, dont il s’agit du premier projet théâtral, le pays immuable entre en chacun des personnages par volées étincelantes de paillettes et de rythmes incantatoires… Theatrorama

“Le décor est minimaliste mais expressif. La mise en scène de Joseph Olivennes, comédien et metteur en scène, est une alliance de paradoxes. Entre lumière chaude et froide, la scène passe tantôt pour un espace où la mort pèse lourd et tantôt pour un lieu d’où jaillit la vie. L’Orient Le Jour

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2. Au Théâtre de La Huchette jusqu’au 3 septembre, la mort côté musical : La Poupée sanglante :

“L’adaptation, très originale, sous forme comédie musicale, de ce roman noir, est une réussite. Elle restitue à la fois l’atmosphère étrange de cet univers fantastique, la complexité des personnages, le romantisme des amours contrariés, tout en apportant humour, énergie et gaité avec une mise en scène assez burlesque.
Les trois comédiens passent avec brio en un instant, d’un rôle à l’autre, du dramatique au comique, enchaînant danse, numéros de claquettes, airs d’opérettes et chants lyriques.
1h 30 de suspense, d’humour, de gaieté et d’émotions.
Culture Tops

TT Un spectacle affreux… et délicieux à la fois… On rêve entre romantisme et épouvante. Les comédiens conjuguent avec fantaisie les rôles. Un spectacle idéal pour l’été parisien. Télérama Sortir

“Accompagnés au piano par Didier Bailly, le compositeur lui-même, les trois comédiens nous charment par le jeu, le chant et la danse avec chacun un univers un peu spécifique : Charlotte Ruby qui nous ravit dans la légèreté et la gouaille parisienne, Alexandre Jérôme qui mène la dimension comique du spectacle, et Édouard Thiébaut qui nous envoûte dans le mystère de ses personnages. La Poupée sanglante, avec cette alchimie qui nous a réellement séduite, promet d’être un succès de l’été à ne pas louper ! Musical Avenue

“A mi-chemin entre Walt Disney et “Chair de poule”, l’humour et les mélodies conquièrent la salle, dont les murs de pierre semblent avoir été faits pour prolonger l’ambiance souvent mystérieuse jusqu’aux derniers rangs. Les comédiens sont trois excellents, tant par la justesse des voix que par la qualité des interprétations… SceneWeb

“Un superbe show qui met la comédie musicale à l’honneur sans laisser couler aucune trace de sang. Une comédie musicale menée tambour-battant par trois comédiens bluffants. Burlesques et ingénieux à souhait, ces comédiens s’investissent à 100% dans leur brillante partition. Jonglant avec le chant, le suspens, l’amour et l’humour, ils parviennent à nous offrir un music-hall aussi savoureux qu’entrainant.
Un conte cruel et musical à consommer sans modération !
BSC news

“Il n’est pas si aisé de transformer un roman policier fantastique des années 20 en une comédie musicale burlesque; le pari est gagné. Rire, danse, chant et même claquettes dans une des rares propositions de qualité du mois d’août à Paris. Toute la culture

Revue de presse du 24 août 2016 : Afrika Mandela, la Cantatrice chauve et Addition

1. Au Lucernaire jusqu’au 27 août, Afrika Mandela retrace les étapes clés de la figure de la lutte contre la discrimination raciale :

– “Echo de cette voix miséricordieuse, envisageant comme «une stratégie», plus qu’un «principe moral», cette non-violence qu’il estimait «pas immédiatement compréhensible», la pièce signée Jean-Jacques Abel Greneau (qui joue aussi Botha) s’écoute comme un précis d’histoire, nonobstant sa visée artistique modeste.” – Libération

– “La mise en scène est lapidaire, entre siège sommaire et grillage emblématiques d’une détention longue et ardue. Les textes invoquent les exigences d’égalité et de liberté pour une population placée sous l’entonnoir d’un système injuste et inégalitaire. Un mot revient souvent: mémoire. Mémoire d’un homme qui a vaincu l’adversité et fait rentrer un pays dans une nouvelle ère que Mandela a voulu dénuée de tout sentiment de revanche.” – Publik’Art

– Sous la direction de Kati Grandi, dans une scénographie minimaliste, plateau noir et cloison pénitentiaire, avec les très belles lumières de Fouad Souakersublimant les visages, Modeste Nzapassara livre, avec justesse et maîtrise, sans effet d’acteur et évitant l’écueil du lyrisme échevelé, une superbe interprétation de la parole incarnée.” – Froggy’s Delight

– “L’incarnation saisissante de Modeste Nzapassara, d’une totale sobriété, permet de saisir la subtile intelligence du personnage et son appréhension philosophique du monde et de la société. Face à l’ancien dirigeant sud-africain Peter Botha, joué par Jean-Jacques Abel Greneau, dégaine d’Afrikaner pur jus en bottes de chasseur à courre, il redouble de respect et d’ironie cinglante face à un système de reproduction naturelle d’exclusion et d’inégalité.” – Artistik’Rezo

– “Modeste Nzapassara joue Mandela : même gravité sereine, même humanité généreuse. Le comédien est excellent. Mais pourquoi l’intervieweuse est-elle si caricaturale, si hystérique ? C’est dommage.” –   Telerama

 

La Cantatrice Chauve Belleveille pianopanier

2. À découvrir au Belleville jusqu’au 17 septembre, une version déjantée La cantatrice chauve dans une mise en scène de Judith Andrès :

– “Le talent de la mise en scène, et certainement ce qui fera date dans l’histoire des représentations de la pièce, assure à l’ensemble un rythme redoutablement efficace, peut être jamais encore égalé et une esthétique admirable.
Eugene Ionesco aimant le paradoxe disait de lui même qu’il était solitaire et agressif. Qu’il avait appris le théâtre par celui de Guignol où l’emmenait sa mère. L’humour grinçant de la pièce est là. Avec l’absurde burlesque et le paradoxe.
” – Toute la Culture

– “Remaniant légèrement le texte et effectuant quelques coupures, la compagnie les Pitres Rouges nous propose une mise en scène conforme à l’esprit originel de la pièce mais largement modernisée (…) Cette mise en scène très réussie offre une seconde jeunesse à Ionesco et respecte parfaitement les attentes de celui qui vient voir La cantatrice chauve. On salue l’énergie de cette jeune troupe.” – Un fauteuil pour l’orchestre

– Sacré coup de jeune, donc, et sacré dépoussiérage aussi mais, à trop dépoussiérer, on risque d’ôter la patine qui faisait le charme ou, pire, d’éroder la matière.” – Reg’Arts

– “L’incarnation saisissante de Modeste Nzapassara, d’une totale sobriété, permet de saisir la subtile intelligence du personnage et son appréhension philosophique du monde et de la société. Face à l’ancien dirigeant sud-africain Peter Botha, joué par Jean-Jacques Abel Greneau, dégaine d’Afrikaner pur jus en bottes de chasseur à courre, il redouble de respect et d’ironie cinglante face à un système de reproduction naturelle d’exclusion et d’inégalité.” – Artistik’Rezo

 

Addition Théâtre Gaité Montparnasse

3. Addition, la nouvelle comédie de Clément Michel, a réjoui tout l’été le public parisien – et pas uniquement les quadras – au Théâtre de la Gaité Montparnasse :

– “Comme dans Une semaine pas plus !, Clément Michel confirme ici sa propension à utiliser l’humour comme révélateur des angoisses, des fragilités, des contradictions d’une génération, celle des quadragénaires. Si Additionne suscite pas le même enthousiasme, l’interprétation tout en sobriété et sincérité de Sébastien Castro se révèle, une fois encore, jouissive.” Telerama

– “On rit énormément, et cette pièce fine et intelligente qui n’est pas sans rappeler Art ou Le Prénom, mise en scène avec subtilité par David Roussel, joue sur toute la gamme de l’émotion. Ce huis clos offre une brillante auscultation des reins et des coeurs d’une génération moins frivole et détachée qu’elle ne veut le faire croire.” – Le Point

– Clément Michel lui-même incarne un Jules criant de vérité, agaçant et touchant, Stéphan Guerin-Tillie est un Axel beau gosse, séducteur en diable, et Sébastien Castro est comme à son habitude excellent dans le rôle d’Antoine, le deus ex machina de l’histoire, avec sa nonchalance irrésistible et son timbre de voix si reconnaissable.” – Reg’Arts

– “On est touché par ces trois potes attachants, qui nous parlent avec humour d’amitié, de couple, de solitude et du virage délicat de la quarantaine.” – Le Parisien

Revue de presse “spéciale Avignon” du 20 juillet 2016 : Le Radeau de la Méduse, Interview et Espæce

 

1. Enfant chéri d’Avignon, Thomas Jolly y tient ses chroniques quotidiennes et y présente son Radeau de la Méduse :

– “Le parti pris de sobriété n’empêche pas Thomas Jolly de nous offrir de très belles images : barque tournante, ciels tourmentés, fantômes dans le brouillard, mariage orchestré comme un rite funèbre, atterrissage aveuglant de l’hydravion salvateur… Maquillés de blanc, les comédiens ont l’air de pantins-enfants trop vite grandis, échappés de l’atelier de Geppetto.” – Les Echos

– Thomas Jolly avoue avoir choisi cette œuvre trop méconnue en France, en partie, parce qu’« elle est faite pour de jeunes acteurs ». Ils sont tous remarquables. Comme le sont les autres participants à cette création _ des costumes aux lumières et au son, en passant par les créateurs de cette fascinante chaloupe en perpétuel mouvement.” – La Croix

– “La mise en scène de Thomas Jolly est d’une rigueur, d’une précision remarquables. Qui en doutait saura désormais qu’il n’est pas seulement un chef de troupe joyeux et énergique. Il est un très grand metteur en scène et directeur d’acteurs.” – Le Figaro

– “Sur le fond, la pièce pose de bonnes questions sur la place du religieux. On ne peut que se demander ce que nous aurions fait : partager ou tuer ? On reste accroché à ce spectacle qui permet de révéler une masse de nouveaux talents aux noms qu’on doit retenir.” Toute la Culture

– “Un dernier mot sur cette pièce, sobrement mise en scène par Thomas Jolly. Comme on l’a dit, elle est interprétée par des jeunes de l’école du Théâtre national de Strasbourg qui font déjà montre d’une grande maîtrise et d’un bel enthousiasme pour leur âge. Raison de plus pour saluer les efforts d’un théâtre public que l’on critique parfois en oubliant qu’il fait un travail de formation qui mérite le respect. On ne le répétera jamais assez.” Marianne

– “Georg Kaiser est un grand auteur qu’on a beaucoup joué dans les années 70 et 80 et qu’on a eu tendance à oublier depuis. Je rêve de monter cette pièce depuis 2003. Mais j’attendais le bon moment, et surtout la bonne distribution. Quand Stanislas Nordey m’a associé au TNS, il m’a proposé d’encadrer le spectacle de sortie des élèves de l’école, mais j’ai préféré mettre en scène avec eux un spectacle d’entrée dans la vie professionnelle.” – Thomas Jolly pour La Terrasse

 

InterviewNicolasTruongAvignon

2. Dans Interview, Nicolas Truong met en scène l’exercice journalistique, avec à la manœuvre Judith Henry et Nicolas Bouchaud :

– “ Il s’agit d’un spectacle sur l’interview, qui comporte des interviews mais aussi des interviews sur l’interview ! ” – Nicolas Truong pour La Terrasse

– “Ça aurait pu être une représentation autour de la fameuse interview anonyme de Michel Foucault, paru dans le Monde, le 6 avril 1980, et qui fit grand bruit à l’époque, mais ça n’est justement pas cela, car tout d’un coup, à la lecture, la parole très écrite paraît pompeuse, donneuse de leçon, et Judith Henry multiplie les signes d’exaspération alors que Nicolas Bouchaud y croit.” – Libération

– “On ne fait pas d’art déconnecté des problèmes qui se posent à une société. L’activité militante est pour moi partie prenante du désir de création.” – Nicolas Bouchaud pour Telerama

 

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3. Aurélien Bory convoque George Perec pour donner corps à une création polymorphe, un spectacle intitulé Espæce :

– “Le sujet ? L’espaece, contraction sémantique en référence au fameux essai de Georges Perec, Espèces d’espaces (1973-74, éditions Galilée), où l’écrivain fait de la perception de l’espace, plus encore que de celle du temps, la mesure de sa vie.” – Télérama

– Espæce, la dernière folie d’Aurélien Bory, inventeur patenté d’OTNI. C’est-à-dire des Objets théâtraux non identifiés, non identifiables, mais toujours magiques, entremêlant, en une suite délicieuse, toutes les disciplines qui peuvent se conjuguer sur un plateau – acrobaties, théâtre, chant, danse…” – La Croix

– “Bory offre un spectacle techniquement époustouflant et intellectuellement riche. Il connaît Perec sur le bout des doigts et se permet même dans un numéro de clown qui met en scène Olivier Martin-Salvan de raconter la séparation entre Perec et sa mère. Et il nous faire rire avec ce drame. Et on rit souvent ici.” – Toute la Culture

– “Au final, Espaece s’avère un bel hommage au théâtre, sa machinerie, ses figurants de l’ombre que sont les techniciens. Car il n’y a pas de vide dans cette espèce d’espace : juste des formes, certaines visibles, d’autres beaucoup moins, qu’Aurélien Bory s’attache à transcender le temps d’un rêve éveillé.  Les Echos

– “Espæce, c’est l’espèce humaine. Et, au théâtre, on met l’espèce dans l’espace. Il n’y a pas le vide seul. Dans une création, on espère ne pas se cogner justement mais, de toute façon, on va rater, trébucher… On essaie le plus possible de s’en sortir.” – Aurélien Bory pour Les Inrocks

Revue de presse “spéciale Avignon” du 13 juillet 2016 : Les Damnés, 2666 et Karamazov

1. Le retour tant attendu de la Comédie-Française au Festival d’Avignon avec Les Damnés est à la hauteur de l’attente et des espérances des critiques et du public :

– “C’est un triomphe étrange qui a accueilli, mercredi 6 juillet au soir, la première représentation des Damnés dans la Cour d’honneur du Palais des papes, en ouverture de la 70e édition du Festival d’Avignon. Un triomphe grave, presque solennel, à la hauteur du sujet, et du spectacle grandiose et glaçant – mais pas glacé – ­signé par le metteur en scène flamand Ivo van Hove, et joué par la troupe de la Comédie-Française.” – Le Monde

– “Dès les premières secondes, on sent que c’est gagné. Lorsque la troupe de la Comédie-Française, les figurants et les musiciens réunis par Ivo van Hove envahissent la scène et fixent avec intensité les spectateurs réunis dans la Cour d’honneur du Palais des papes, le mistral cède la place à un vent de tragédie qui glace les os et l’âme. Il ne retombera pas deux heures durant. Le metteur en scène belge a réussi l’impossible : réunissant la meilleure troupe de théâtre en France et les grands moyens du cinéma, il a donné chair au film mortifère de Visconti : « Les Damnés ». La chair du mal.” – Les Echos

– “À travers l’adaptation du scénario des Damnés, le sulfureux et expressionniste film de Luchino Visconti (1969), le metteur en scène belge Ivo van Hove parle d’aujourd’hui. Des attentats terroristes comme de la violence économique, financière, politique, sociale qui lamine nos sociétés en crise. Et prêtes, à basculer dans l’épouvante.” – Télérama

– Il faut plusieurs minutes, plusieurs saluts aux spectateurs pour se mettre debout et acclamer les artistes qui, deux heures durant, ont vécu devant nous une histoire épouvantable venue de la nuit des temps.” – Le Figaro

– “Pas d’humour, mais les maîtres du monde n’en ont pas. Un texte plat, pourquoi le panache ? Ce sera le seul regret, ne pas pouvoir se laisser étourdir par une langue sublime. Mais ce qu’on voit là, ces horreurs et damnations, ces sons et ces images, c’est un sacré théâtre.  Le Point

– “La mise en scène utilise avec une précision impressionnante la vidéo, mais aussi la musique tour à tour splendide, vénéneuse et assourdissante, et bien sûr l’espace scénique et la force de comédiens, tous intenses. Des images poisseuses et captivantes qui font d’autant plus froid dans le dos qu’on le sait, la barbarie nazie a existé et, que de nos jours, les guerres et les armes restent banales. Les Damnés raconte l’engrenage odieux qui rend possible l’impensable, et le dépeint au sein d’une famille divisée, rongée par ses intérêts quoique privilégiée, renseignée, cultivée.” – Le JDD

– Van Hove donne à voir à la fois l’action, son reflet sur grand écran, les acteurs en train de se changer et de se maquiller, et une série de visions personnelles (des cercueils où les victimes sont filmée se débattant après la mort, une sexualité exaspérée mais chorégraphiée). Les comédiens s’amusent follement à jouer hors de leurs normes : Didier Sandre, Elsa Lepoivre, Denis Podalydès, Christophe Montenez… Ça a de la gueule, de l’invention, une maîtrise implacable.” – Théâtral Magazine

– “L’intime se fond dans l’universel, la petite histoire dans la grande. D’autant que la mise en scène d’Ivo van Hove, époustouflante de maîtrise, n’hésite pas à confronter les séquences qui se jouent aux extraits d’archives accompagnées des commentaires de l’époque, et projetées sur un grand écran accolé au mur du fond de la Cour d’honneur : incendie du Reichstag, camp de Dachau, autodafés d’œuvres de Zweig, Thomas Mann, Hugo...” – La Croix

– “Les comédiens du Français sont lancés à corps perdu dans l’aventure transdisciplinaire : leur parler est tantôt naturaliste tantôt théâtral, ils se mordent, saignent, s’exhibent dans une volonté manifeste d’exister au-delà de la limite habituelle de la représentation. Des figures comme Guillaume Gallienne aux récents pensionnaires, tel Christophe Montenez, qui campe avec de doux éclats le personnage périlleux de Martin (pédophile, meurtrier…) pour lequel on éprouve néanmoins de l’empathie, il n’y a pas de doute : le Français est là, il existe sur la scène européenne.” – Libération

– “Ivo van Hove s’empare du film de Luchino Visconti et entraîne la troupe de la Comédie-Française dans le sidérant voyage au bout de l’enfer d’une mise en scène aussi somptueuse qu’inoubliable.” – Les Inrocks

 

2666

2. À partir des 1000 pages du roman 2666 de Roberto Bolaño, Julien Gosselin présente un spectacle fleuve de 12 heures à la Fabrica :

– “Julien Gosselin ne cherche pas à jouer au plus malin : il restitue l’essence du roman de Bolaño, sa lucidité et son désespoir féroce. Oui, le mal est là, je vous le montre, mais n’attendez pas que je refasse le monde ; battez-vous avec ce que j’en dis, battez-vous avec la littérature, avec vous-mêmes. Ce à quoi répond la représentation, qui passe à côté de l’humour de Bolaño, dans la première partie, mais affronte droit dans les yeux celle des crimes, et jamais ne dévie de son dessein.” – Le Monde

– “Le théâtre moderne de Julien Gosselin est images, sons, sensations, mais il est avant tout humain. Pas de jeux d’ego ici : impossible de départager les comédiens qui donnent tout, sans faillir, pendant les neuf heures trente minutes où ils sont en scène – changeant non seulement de peau, de voix, mais aussi de langue.” Les Echos

– Sur les réseaux sociaux, d’autres s’emportent à leur tour, partageant leur enthousiasme après avoir vécu l’expérience 2666. On y parle d’un spectacle qui tient en haleine de bout en bout malgré sa durée, d’une scénographie parfaitement mesurée, de beauté, d’un récit hypnotique, de performances bouleversantes. Bref, avec 2666, la 70e édition du festival d’Avignon poursuit sur sa belle lancée.” – Le Figaro

– “Julien Gosselin et sa bande de comédiens –d’une fièvre et d’une inventivité de jeu à faire pâlir leurs confrères de la Comédie-Française, tout proches, dans Les Damnés– se jouent des formes, des rythmes, des ruptures.” – Télérama

– L’aventure nous entraîne d’Europe en Amérique. Julien Gosselin a eu la belle idée de faire traduire le texte de Bolaño en anglais, en espagnol et en allemand pour certains monologues. 2666 prend alors les allures d’une fantastique Tour de Babel où toutes les destinées se croisent avec un surcroit de vérité. Bluffant.” – Les Inrocks

– “L’œuvre est aussi un hymne à la vie où une pousse de bonheur peut se faufiler comme un lichen qui tient et s’accroche. Nous sommes heureux de jouer à la Carrière de Boulbon, comme de petits êtres face à la falaise et à l’immensité du monde !” – Julien Gosselin pour Libération

 

Karamazov

3. Jean Bellorini retrouve le plaisir de raconter des histoires avec son spectacle Karamazov présenté à la Carrière de Boulbon :

– “Le jeune metteur en scène Jean Bellorini monte en 5h30 Karamazov d’après Dostoïevski, à la fois enquête policière et méditation sur le bien et le mal, dans la Carrière de Boulbon, lieu mythique des grandes sagas au Festival d’Avignon.” – Le Parisien

– “Le spectacle souffre avant tout des faiblesses de l’adaptation du texte original, certes fidèle mais loin d’être fluide et théâtrale : laisser une grande place aux monologues était indispensable, mais il aurait fallu peut-être couper davantage en évitant cependant d’expédier certaines scènes d’action.” – Les Echos

– “Les longs monologues où les personnages débattent à l’infini du pêché, de la rédemption, de la morale, de l’injustice et de l’ordre du monde ont aujourd’hui du mal à passer la rampe.” – L’Express

– “Le dispositif scénique foisonne de trouvailles, Bellorini joue sur de petits espaces dans lesquels l’homme apparait démuni face à l’immensité de la nature. L’espace de jeu est autant sur le toit de la datcha que sur des modules de décor qui traversent la scène sur des rails, en portant les comédiens dans de très beaux va-et-vient.” – France TV Info

– Tout le monde chante et joue d’un instrument. Cela donne des scènes splendides. Mais les potacheries de Bellorini ne sont pas toujours heureuses…et l’on se serait passé de certains clins d’oeil qui détruisent ce qu’il y a de terrible dans cette plongée, une de plus cet été à Avignon, du côté du mal absolu.” – Le Figaro

– “Je choisis souvent les auteurs pour leur musicalité — Novarina, Rabelais, Brecht et ses “songs”, Victor Hugo — parce que cette émotion si particulière porte du sens. Dostoïevski est lyrique comme Victor Hugo, mais d’un lyrisme âpre, cinglant, anti-romantique.” –  Telerama

– “L’œuvre est aussi un hymne à la vie où une pousse de bonheur peut se faufiler comme un lichen qui tient et s’accroche. Nous sommes heureux de jouer à la Carrière de Boulbon, comme de petits êtres face à la falaise et à l’immensité du monde !” – Jean Bellorini  pour La Terrasse

 

Revue de presse du 29 juin : Un chapeau de paille d’Italie, Dormir cent ans, Monsieur de Pourceaugnac et La voix humaine

Une semaine entre rires et lyrisme…

 

1. Reprise de l’irrésistible Chapeau de paille d’Italie de Giorgi Barberio Corsetti jusque fin juillet à la Comédie-Française :

– “Corsetti déroule le chef-d’œuvre de Labiche à toute vitesse et avec brio, mais en restant si près de la mécanique qu’on a l’impression de voir une horloge démontée, sans arriver à se rendre compte de l’allure qu’elle aurait et de l’impression qu’elle ferait, si elle était assemblée et sonnait le cours des heures.” – Le Monde

– “La mise en scène de la pièce complètement déjantée de Labiche par Giorgio Barberio Corsetti, qui situe l’action dans les années 70, est drôle, inventive et délirante. Elle réussit à entraîner toute l’équipe dans une course effrénée.” – Télérama Sortir 

– Un chapeau de paille d’Italie, digne des Marx Brothers, mais transposé dans les années 1970. Pattes d’éléphant, santiags et musiques rock’n’roll donnent le tempo au public, lequel ne tarde pas à être dans le rythme.” – Le Figaro

– “Giorgio Barberio Corsetti mène ce petit bal avec la grâce qui sied à un éminent représentant de l’école italienne.  Mine de rien, avec quelques touches bien disposées sur la palette scénique, il fait de cette histoire à dormir debout un moment de pur bonheur.” – Marianne

– “Cette théâtralité de la panique, du ratage cauchemardesque, raille à merveille l’agitation stérile et l’idéologie de l’efficace rapidité qui tient en joug notre époque. C’est là que le rire est subversif. Était-il besoin de le forcer par une esthétique années 1970, en affublant les costumes de pantalons « pattes d’eph » et de chemises « col de pelle à tarte », qui font toujours leur petit effet comique ? Pas sûr. Qu’importe : les comédiens du Français s’en donnent à cœur joie et déploient toute leur virtuosité. La mécanique fonctionne. Et le public de rire. Jusqu’au vertige ?” –    La Terrasse

 

Dormir cent ans

 

2. Une autre reprise : celle de la première pièce “tout public à partir de 8 ans” de Pauline Bureau. C’est Dormir cent ans, au Théâtre Paris Villette jusqu’au 2 juillet :

– “Avec Dormir cent ansPauline Bureau, tout en rendant fidèlement compte du 21ème siècle, invente (en faisant des clins d’oeil aux contes célèbres) un conte moderne pour ranimer l’imaginaire des enfants et adolescents. Les moyens colossaux déployés au service de cette histoire sont efficaces et produisent des images magnifiques et envoutantes.” – Froggy’s Delight

– “La dernière création de Pauline Bureau retrace ce passage entre l’enfance et l’âge des possibles. Elle convoque aussi bien la réalité quotidienne des deux adolescents que le fantastique des contes. Dans une alternance de scènes courtes et toujours très justes, la pièce est une explosion visuelle, un décor d’images vidéo travaillées avec finesse, une composition musicale en parfaite harmonie et des comédiens qui endossent à merveille leurs personnages.” – Télérama Sortir 

– Et comme tout songe qui se respecte, celui-ci est fragmentaire – la jungle apparaît d’abord, puis s’estompe pour faire place à l’étang. Les enfants entrent et sortent dans cet univers à la fois fascinant et inquiétant. Les bêtes, dont un superbe tigre blanc, paraissent menaçantes tout en se laissant finalement amadouer. Ce théâtre d’ambiance, suggestif et prenant, permet, véritablement, de s’évader et de pénétrer dans un espace évocateur.” – Les trois coups

– “Dans sa direction d’acteurs, Pauline Bureau est impeccable. Les voilà danseurs, chanteurs, mimes même. Ils sont bon, drôles, fins. Le sujet pourrait faire pouffer de rire les concernés, elle calme ici tout le monde, en passant par le beau pour décrire l’âge où on est le plus laid.” – Toute la Culture

– “J’ai l’impression que pour moi, beaucoup de choses se sont décidées pendant ces années où je ne faisais rien. Sans chercher à tous prix à remplir ce vide. Ce temps perdu, que j’acceptais de perdre, que je ne savais pas encore remplir par mille occupations. Enfermée dans ma chambre, les yeux fixant le plafond, j’étais vide et remplie de plein de possibles.” – Pauline Bureau pour  La Terrasse

 

 

Monsieur de Pourceaugnac Bouffes du Nord

 

3. Clément Hervieu-Léger de la Comédie-Française met en scène aux Bouffes du Nord un irrésistible Monsieur de Pourceaugnac :

– “C’est pour les Bouffes du Nord, à l’invitation des deux directeurs, Olivier Poubelle et Olivier Mantei, qu’a été imaginée cette production de la comédie-ballet de Molière et Lully, Monsieur de Pourceaugnac. Un modèle de forme à la fois sophistiquée et maniable, une coproduction exemplaire.” – Le Figaro

– “Le spectacle joliment chanté, joué, dansé est alerte, insolent, semblant étonnamment jeune et vif malgré les siècles. C’est que les Arts Florissants de William Christie accompagnent avec grâce le Pourceaugnac baroque et pathétique de Gilles Privat, formidable. Ne manquez pas cette oeuvre trop peu souvent à l’affiche.” – Télérama Sortir 

– Sound resonates in this former music hall as it would in a church, and the 10-strong ensemble from Christie’s Les Arts Florissants gives the score an uplifting period texture.” – Financial Times

– “Les décors d’Aurélie Maestre, les costumes colorés de Caroline de Vivaise (mention spéciale aux robes des jeunes filles et à l’habit de torero porté par Daniel San Pedro), les lumières de Bertrand Couderc donnent une ambiance de fête à la représentation, reléguant l’âpreté, la noirceur de la comédie et la douleur de Pourceaugnac au second plan.” – Le JDD

– “Et c’est une troupe, véritablement, que réunit le metteur en scène. Les acteurs et les chanteurs y sont formidables qui mènent cette ronde au grand galop et sans jamais fléchir, sans temps mort. Les chants et les danses prenant le relai dans cette même dynamique sans casser le rythme mais au contraire allégeant celui-ci permettent de reprendre un peu de souffle entre deux éclats de rire, un peu de distance aussi. Ce n’est pas Brechtien, pas encore mais cela y ressemble déjà. Il y a quelque chose de rare de voir ainsi autour de cette création autant d’enthousiasme, ça se sent, ça se voit, offrant une belle unité, une cohésion à l’ensemble.” – Un fauteuil pour l’orchestre

– “La mise en scène est placée sous un rythme frénétique qui en fait un tourbillon soumis au mouvement perpétuel, parfois un peu trop appuyé et artificiel, mais soutenue par la belle énergie collective des officiants qui contribue au divertissement en entraînant le spectateur dans une ronde endiablée.” – Froggy’s Delight

– Il faut dire que le plateau est éblouissant, dominé par Gilles Privat, un étonnant Pourceaugnac aux antipodes d’un Jacques Charon. Étranger traqué, lunaire et crédule jouet des éléments, il va d’une chausse-trappe à l’autre, à la fois ridicule et touchant, suscitant même la pitié là où d’autres ne soulèvent que le rire, sans que pour autant le côté sombre et cruel de la pièce prenne le pas. Une magnifique interprétation tout en finesse qui fera date.” – Forum Opera

– “Je suis d’une génération qui suis arrivé au théâtre au moment où Patrice Chéreau avait décidé de ne plus en faire. Mais quand je l’ai rencontré, la situation était différente et on a collaboré pendant dix ans, les dix dernières années de sa vie. Dix ans de compagnonnage et de transmission.” – Interview de Clément Hervieu-Léger pour  Les Inrocks

 

LA-VOIX-HUMAINE affiche

4. Le cabaret du théâtre de Poche-Montparnasse accueille le spectacle La Voix humaine, d’après un texte de Jean Cocteau et une partition de Francis Poulenc :

“On ne s’immerge pas dans cette atmosphère suffocante sans avoir préalablement pris une large respiration. La dame de Monte-Carlo, autre monologue composé par Poulenc sur un texte de Cocteau trois ans après La Voix humaine, mais d’une portée dramatique moindre, accomplit le rite préparatoire d’un sacrifice trop humain.” – Forum Opera

– “La conversation est rythmée par les accords bruts du piano, qui sèment la terreur de la rupture et ramènent le calme une fois la tempête passée. On ressort de la salle en silence, réfléchissant à tout ce qu’on n’a pas entendu, au peu qu’on a compris d’une relation achevée sous nos yeux.” – Les5pièces

– Œuvre célèbre pour avoir été jouée, entre autres par Simone Signoret, ce monologue poignant est aujourd’hui magnifiquement interprété et chanté par la rayonnante Caroline Casadesus qui emporte dans son agonie lyrique un public suspendu à ses lèvres.” – Reg’Arts

– “Il y a peu de nuances dans l’emphase lyrique de Caroline Casadesus. Le plaisir est ailleurs, mais bien présent : dans les notes, l’ambiance, l’histoire tragique qui ici ne laisse aucune place au bonheur et plonge le spectateur dans un soyeux désespoir particulièrement audible.” – Sceneweb

– Charmeuse, implorante, cajoleuse, l’actrice multiplie les tonalités pour un florilège musical. Le texte a beau être simpliste et direct, il attire l’attention par son message éternel. La quête d’amour est un sujet universel, délicatement enjolivé par Cocteau et Poulenc… et si le dénouement est forcément tragique, il s’inscrit dans une tradition millénaire pour captiver les foules et susciter l’émotion.” – Publik’Art

– “La version chantée, mise en scène par Juliette Mailhé, présente des périls incessants que la cantatrice, Caroline Casadesus sait éviter, donnant de l’émotion à la place de l’hystérie, assez calme, finalement, tout à ses notes. Le pianiste, Jean-Christophe Rigaud l’accompagne avec métier.” – Froggy’s Delight

 

 

Revue de presse du 22 juin : wonder.land, Ma folle otarie, Nous rêveurs définitifs, Un songe d’une nuit d’été

 

Une semaine sous le signe de l’imaginaire…

 

1. wonder.land au Théâtre du Châtelet enchante, même si quelques-uns n’auront pas été complétement charmés. :

“Mi-jeu vidéo, mi-réseaux sociaux, la version pop et geek d’Alice au pays des merveilles’ souffle un vent neuf sur le genre. Si ‘wonder.land’ est intelligent, fin et drôle dans ses répliques et sa manière de réécrire le conte d’Alice, il est aussi visuellement impeccable. Et les costumes signés par Katrina Lindsay n’y sont pas étrangers. Rien n’est laissé au hasard et le moindre détail témoigne d’une lecture étudiée et précise du conte. Sur ce plateau à la fois réel et virtuel, tout devient magique. Un monde merveilleux qui ferait retrouver une âme d’enfant à la Dame de Cœur. Fabulous ! Time Out

“La comédie musicale Wonder.land revisite une épopée imaginaire qui a la force d’un conte, une quête initiatique dans un univers instable — une parfaite métaphore de l’adolescence. Le show s’annonce résolument moderne, surprenant, et inventif. Troublant sûrement, aussi, comme le sourire du Chat du Cheshire ou la fantaisie débridée du Chapelier fou.” Télérama Sortir

“Une équipe 100% british au top de la créativité et du talent à ne rater sous aucun prétexte.
Acteurs formidables, décors époustouflants qui mélangent créations d’images virtuelles, animation 3 D et costumes stupéfiants de Katrina Lindsay, le spectacle va très vite. Mélancoliques ou punchy, réalistes ou déjantées, les scènes procèdent toutes d’une énergie très rock, dans sa vitalité et sa sincérité. Car le spectacle est avant tout un brillant hommage à la jeunesse et à sa vitalité, dans la dureté et l’hypocrisie du monde qui l’entoure. Tout cela raconté et joué avec un humour et une malice tout à fait réjouissants
.” Artistik Rezo

“Costumes, décors, projection, musique électro, violons, tout est mis en œuvre pour nous transporter dans un univers aussi attirant qu’effrayant. En effet, cette comédie musicale grand public s’avère parfois didactique lorsque les personnages évoquent les cyberaddictions ou les tourments de l’adolescence. Si les scènes de conflit entre Aly et sa mère sont quelquefois un peu trop appuyées voire stéréotypées surtout dans la première partie, la deuxième partie est plus convaincante. La musique est plus pop, les chorégraphies virevoltantes… Les 19 artistes qui évoluent sur scène tirent tous leur épingle du jeu pour proposer un spectacle qui, s’il fait de temps à autre penser aux adaptations de Walt Disney et Tim Burton, réussit le pari de l’actualisation hyper-moderne.” Reg’Arts

“La scénographie mêle habilement les deux univers réel/virtuel. Ponctuée de numéros chantés et dansés, la pièce est aussi une réflexion sur la quête de soi des ados, en pointant les dangers de l’utilisation effrénée du net. Sans s’appesantir. Plutôt bien ficelée, l’intrigue déroule les aventures d’Aly, ado un rien grassouillette, aînée d’une “famille à problèmes”. Le happy end est au rendez-vous, ses parents étant réconciliés, Aly peut clamer qu’elle ne désire rien d’autre qu’être elle-même. 

Malgré quelques baisses de régime dues à des dialogues un peu longuets, le spectacle va bon train, servi avec une belle énergie par la troupe de chanteurs-danseurs tous très pros.” Rue du théâtre

“L’Alice de Damon Albarn ne fait pas de merveilles… Le Monde

“L’idée de départ est savoureuse : transporter Lewis Carroll et sa légendaire Alice, au pays du numérique. Le résultat à l’arrivée manque de goût.
Sur le concept futé de transfert dans l’univers du numérique qui a envahi vies et pensées, les dialogues rampent bas. En littérature, au théâtre, l’argot peut se draper d’humour. Ici, par surcharge il se limite ici à la dérision. Le spectacle heureusement a ses sauveurs et pas des moindres : la mise en scène inventive, trépidante, de Rufus Norris, les décors de Rae Smith et les images en 3D qui forment un ballet surréaliste de clichés de notre temps, les lumières de Paule Constable, les costumes fantaisistes de Katrina Lindsay. Et les interprètes au jeu déterminé qui grâce à la sono superpuissante du Châtelet expédie leurs songs jusqu’aux cintres. Grâce à eux Alice au pays des www a conservé une bonne dose de merveilles
.” WebTheatre

MaFolleOtarie-aff-Belleville

2. Un périple poétique et étrange avec une folle Folle Otarie au Théâtre de Belleville (à retrouver en juillet à Avignon au Théâtre des Halles) :

Pierre Notte écrit beaucoup. Et il écrit bien. Sa nouvelle fable est sans doute plus anecdotique que ses dernières pièces à plusieurs personnages, mais elle offre un joli moment de noire poésie. On retrouve les thèmes chers à l’auteur : la solitude de l’homme timide, le poids des conventions qui l’alourdissent et l’empêchent d’avancer, la nécessaire révolution intérieure qui prend parfois les chemins les plus fous pour aboutir à l’émancipation.
La pièce est un brin alambiquée, mais le texte est magnifié par son interprète, Brice Hillairet. Compagnon de route de Pierre Notte, le jeune comédien, sans accessoire et sans décor, parvient à nous faire voyager de ville en village, d’océan en ciel, avec sa voix légèrement fluette, mais précise et ferme.
Tour à tour drôle et émouvant, conteur magnétique, il se fait chanteur troublant pour entonner deux courtes comptines galactiques…
Les Echos

“Avec « Ma folle Otarie » Pierre Notte poursuit son œuvre. Brice Hillairet, un immense acteur, un interprète précieux épais d’un talent à frapper fort nos imaginaires, enfile cette fois les vêtements d’un homme ordinaire simple commun, banal. Au théâtre, le petit n’est pas l’ennemi du grand. Un grand beau texte court, puissant, poétique, drôle, à la fois kafkaïen et surréaliste, joué sur une scène rendue grande par le vide et le noir qui y règnent, soutenu par un grand jeune acteur au corps délicat qui incarne le texte et son personnage et qui par son jeu inspiré parvient à nous faire voir et vivre toutes ses aventures tragi-comiques… Pierre Notte nous offre ce cadeau de penser autrement. Brice Hillairet vient l’assister dans son vertueux travail créatif. A ne pas rater, et à suivre. Toute la culture

“Une épopée étrange, vive, revigorante. Pierre Notte invente ici une histoire qui dynamite la réalité grâce à l’absurde. Le texte que Pierre Notte donne à son personnage est riche, fait d’un phrasé abondant, débordant parfois. Les phrases caracolent les unes après les autres, flirtent avec la poésie, font jaillir du tragique des situations la cocasserie, l’humour et la dérision. Brice Hillairet s’empare de ces mots avec une réelle gourmandise, un plaisir de dire qu’on croirait parfois musical. Reg’arts

“Ma folle otarie, c’est avant tout l’histoire d’un homme sans folie. Un homme sans histoire d’aucune sorte… Il ne lui est rien arrivé avant que la nature ne s’en mêle. Partant de cette fable cocasse et surréaliste, Pierre Notte écrit un petit bijou de poésie qui, d’une situation à l’autre, nous conduit dans une épopée en forme de monologue portée par Brice Hillairet, un acteur brillant et magnifique. Subjugués, entraînés et guidés par le seul pouvoir des mots, nous voilà sur les pas des plus grands héros des épopées mythiques, avec Ulysse ou Jonas dans le ventre de la baleine. Irrémédiablement attirés vers la haute mer, le voyage nous emporte dans une marge d’interprétation ouverte à l’infini. Théâtrorama

“Encore une fois la fine écriture de Pierre Notte, son acuité humaniste, sa petite musique délicate dans sa férocité ténue si reconnaissable, nous entraîne dans un récit gentiment farfelu, drôle et grave tout à la fois… C’est une petite merveille portée par Brice Hillairet, familier des textes de l’auteur, seul en scène. Dans une économie de moyen radicale, plateau nu, des lumières pour tout bagage, il incarne ce nouvel hottentote avec grandes délicatesse et justesse. Pierre Notte signe une mise en scène toute nue mais faite de pleins et de déliés, de courbes délicates, subtiles, sans s’encombrer d’effets inutiles. C’est d’une grande retenue, d’une belle tenue. Ça fait du bien. Un fauteuil pour l’orchestre
NousReveurs-aff-RondPoint

3. Au Théâtre du Rond-Point, on glisse dans le sourire, les rêves et la magie de Nous rêveurs définitifs :

“4 étoiles – Un cabaret magique désopilant et onirique, à voir absolument (et surtout en cas de grisaille). Un collectif de magiciens, danseurs et musiciens qui célèbrent la magie nouvelle comme une « émotion plutôt qu’une discipline ». Le résultat se déplie sur une dizaine de courtes scènes parfois drôles, souvent poétiques et toujours fascinantes. La magie opère avec minutie dans chaque détail de mise en scène, dans les éclats de rire des enfants, et l’émerveillement des adultes. Le temps d’une soirée, on se sent comme Alice au fond du terrier, à l’orée d’un monde joyeux et poétique, curieux et singulier. Time Out

“TTT – Sur scène, à tour de rôle ou en duo, sur le principe d’un cabaret, les jeunes et déjà grands noms de la « magie nouvelle » entremêlent illusion, jonglerie, manipulation d’objets, danse et performance. Tous revendiquent la manipulation du réel, le déséquilibre des sens et une vraie esthétique. Un spectacle rare, intelligent malgré quelques longueurs, jubilatoire, et même très drôle. Télérama Sortir

“Ils intitulent leur spectacle “Nous, rêveurs définitifs” et le sous-titrent “cabaret magique”. Démons et merveilles surgissent dans la grande salle pour le bonheur d’un public qui les connaît déjà, pour certains. Une “revue” très particulière qui se développe comme un rêve avec des plages de fluidité et des brusques ruptures. N’en disons pas plus, vous irez d’étonnements en étonnements… il y a plein de choses gamines et sophistiquées, merveilleuses, incompréhensibles ou que l’on peut tenter de décrypter. Courez-y. Armelle Héliot, Blog Figaro

“Ils sont sept sur le plateau, sept jeunes artistes mis en scène par Clément Debailleul et Raphaël Navarro pour nous proposer un magnifique voyage au pays de la transformation et de la magie nouvelle. Les spectateurs hébétés et amusés cherchent le truc, les fils, mais non… Un entracte complètement délirant, des pommes et des cartes qui flottent, une traversée des apparences et des miroirs, la soirée se poursuit avec un charme et une fantaisie bon enfant, embarquant jeunes et adultes, conquis par ce charme bienfaiteur. Artistik Rezo

“3 étoiles – Des paillettes plein les mirettes, un merveilleux goût d’enfance… Nous, rêveurs définitifs, spectacle de magie contemporaine, cabaret enchanté et poétique, burlesque aussi, offre des numéros incroyables où la tradition s’enrichit des nouvelles recherches, d’apports techniques innovants, et d’une esthétique nouvelle bluffante… Une magie totalement décalée et qui s’inscrit définitivement hors du réel. L’absurde côtoie la poésie, la poésie participe de l’absurde. L’émotion vous saisit, le rire cascade… Et c’est sans doute le plus beau tour de ce cabaret, faire de nous des rêveurs définitifs. Un fauteuil pour l’orchestre
UnSonge-aff-Theatre14

4. Un féérique Songe d’une nuit d’été au Théâtre 14 :

“Une composition lumineuse, fluide et comique. L’action, resserrée autour de l’errance des quatre amoureux au milieu d’une forêt féerique, est savamment ponctuée par des airs du Fairy Queen, de Purcell. Théâtre, chant lyrique, musique baroque et merveilleux, tout s’allie dans une parfaite cohérence. Du très bon Shakespeare, à savourer en famille. Télérama Sortir

“4 cœurs : Antoine Herbez, le metteur en scène, dirige une troupe talentueuse et énergique. Il introduit comme personnage central la musique de Purcell. Le génial musicien anglais s’accorde parfaitement avec le génial dramaturge et c’est donc une excellente idée. Même si alors on n’est plus vraiment au théâtre mais dans une comédie-opéra qui réjouira le public tant il est friand de ce genre d’aventure scénique qui prévilégie le spectacle sur l’art plus rude du théâtre. Il serait bien étonnant que ce Songe, si agréable ainsi, ne soit pas un des grands succès de la saison. Figaroscope

“Ce “Songe” demeure très respectueux de l’original, en l’élaguant un peu, certes, mais en y joignant des morceaux choisis de “The Fairy Queen” d’Henry Purcell… Ce parti pris jouit de comédiens formidables qui déclament le texte, chantent, jouent d’instruments d’époque, dansent, exécutent des cascades, avec une dynamique et un investissement divins. Le dispositif scénique de Charlotte Villermet, composé de panneaux amovibles, suggère le bois sacré. Déplacé au rythme de l’action, parfois virevoltante, ce décor minimaliste fonctionne à merveille. Le spectacle, pur moment de poésie, transporte de bout en bout, provoquant une alchimie jubilatoire qui perdure au-delà de la représentation. Déployez vos élytres et voletez jusqu’à ce merveilleux “Songe d’une nuit d’été” plein de charmes et revigorant. Culture Box

La mise en scène de Wajdi Lahami est très délicate, sa direction d’acteurs très enlevée. Son idée maîtresse a été de rendre justice à cette actrice qu’est la musique baroque, interprétée en spectacle vivant par d’excellents musiciens, sur des airs empruntés à The Fairy Queen de Purcell. 

Dix excellents artistes interprètent ce texte universel et cette sublime musique. Ils nous invitent ainsi à ouvrir une porte qui donne sur un univers merveilleux. Un régal ! Artistik Rezo

“Aussi léger qu’enchanteur. Une forme aérienne, très bien accordée à l’esprit de la comédie-féérie, mise en scène par Antoine Herbez. Formidable version, vive, brève, enlevée, joyeuse et espiègle avec du jeu et des chants, une chorégraphie de Claire Faurot, un chef de chant, Ernestine Bluteau et même un peu de magie. Ce spectacle nous montre à quel point il n’est pas besoin de moyens dispendieux pour offrir au public, toutes générations et tous horizons confondus, des moments magistraux, magiques et fraternels. Armelle Héliot, Figaro blog

“Mêlant pièce classique et opéra intimiste, cette jeune création signée de La compagnie Ah se révèle un moment enchanteur, très original et empli de poésie. En réunissant Shakespeare et Purcell, elle célèbre, comme une évidence, l’union de la poésie et du baroque, du verbe et de la voix, de la féérie et de la pureté… Les airs achèvent d’enchanter l’atmosphère et par la voix magnifique d’Orianne Moretti (Titiana), la nature s’enveloppe de lyrisme. En offrant un spectacle inédit, d’une grande qualité, Antoine Herbez et les équipes d’Un songe d’une nuit d’été sont parvenus à réinventer l’œuvre de l’un des plus grands auteurs de théâtre, en osant y ajouter avec intelligence et finesse, les notes éternelles de Purcell et celles, indéniables, de leur talent. Regard en coulisse

“Antoine Herbez veut plaire aussi aux enfants et nous retrouvons dans ce spectacle toute son envie de théâtre par la gaieté, la verve et la satire sociale à la Molière ou à la Goldoni, par la chorégraphie vaudevillesque des couples qui se cherchent et par le truchement d’une scénographie d’opéra virevoltante de miroirs et d’escamotages. Nous sommes au spectacle. Nous sommes ainsi ravis par cette composition qui aura su rivaliser avec les meilleures créations, plus argentées. Toute la culture

Revue de presse du 15 juin 2016 : Brûlez-la, Déshonorée et Les Palmiers sauvages

 1. Brûlez-là au Rond-Point : une folie inespérée, portée par une comédienne magistrale

– Michel Fau met en scène et dirige une interprète exceptionnelle, Claude Perron. Incandescent et drôle, entre tragédie et franche clownerie. Claude Perron, comédienne au parcours rigoureux, trouve avec ce rôle et l’amitié ancienne qui la lie à Michel Fau l’occasion de donner la mesure de ses talents très divers. Il y a du clown en elle et l’on ne résiste pas à ses fantaisies! Elle est d’une cocasserie très efficace. Mais, dans le même geste qui nous fait rire, elle laisse affleurer toute la matière tragique. Le timbre de la comédienne excelle à inspirer toutes ces contradictions. Bref, enlevé, magistral. À voir d’urgence.”  Le Figaro

– Une Zelda Fitzgerald irrésistiblement séduisante. Séductrice, audacieuse, mais aussi fragile, border line, femme libre avant tout, trop pour son époque, cette conquérante apparaît provocante et scandaleuse. Christian Siméon fait le subtil portrait en creux de cette sorcière des temps modernes. A figure extravagante, metteur en scène baroque : Michel Fau, qui tire le meilleur de son interprète. Elle est une Zelda “perchée” mais à l’esprit mordant, folle et lucide à la fois. Elégant clown féminin, sa gestuelle, ses expressions impeccables de finesse laissent filtrer la fragilité et le tragique derrière la flamboyance et la mondanité. Son interprétation est étonnante.” – Le JDD

– “Une évocation hallucinante portée par une comédienne exceptionnelle. Du très grand art. Une heure et quelque pas plus. Un texte. Un metteur en scène très intelligent. Un spectacle conçu avec art et une interprète tout à fait rare. Christian Siméon est un écrivain original. Il a une voix reconnaissable entre mille, une inspiration puissante, une force. Mais ici, la force est décuplée par la mise en scène et l’interprétation. Il ne s’agit pas d’une biographie, mais d’une évocation d’encre et de feu. Un moment magistral et bouleversant de haut théâtre.” – Figaroscope

– “L’écriture de Christian Siméon se révèle efficace et habile, avec quelques désopilants morceaux de bravoure… D’emblée la plate exactitude est bannie au profit de l’imaginaire. Claude Perron met une rage électrique à interpréter l’imprévisible Américaine. Conduite par Michel Fau sur les sentiers buissonniers qu’il arpente si volontiers, Claude Perron réussit un numéro d’actrice époustouflant. On est saisi par ce qu’elle se risque à libérer dans son jeu, à offrir en pâture sans fard, dans d’audacieux excès. Dieu que la folie est belle. Et riche. Et bouleversante.” – Telerama

– “Christian Siméon n’a pas écrit un biopic. C’est bien mieux que ça. C’est un portrait de femme libre, libre jusqu’à la contradiction et la tragédie. Claude Perron carbonise les planches dans ce portrait halluciné et terriblement drôle. C’est un sacré feu follet qui crépite et enflamme le public. Claude Perron est une tragédienne déjantée, l’avatar de la folie de Zelda, et au-delà de toutes les folies, de celles qui affranchissent et vous brisent. Michel Fau la serre au plus près, sa mise en scène ne lâche jamais Claude Perron. En roue libre certes mais parfaitement maîtrisée. C’est une mise en scène alerte, allant droit à l’essentiel. C’est avant tout un portrait de femme flamboyante et pathétique et en filigrane le portrait d’une actrice qui vous crame par sa présence et l’insolence de son talent.”  Un fauteuil pour l’orchestre

– “Ce spectacle est une commande du metteur en scène à l’auteur, sur une idée de la comédienne Claude Perron qui se voyait bien dans ce rôle démesuré, extravagant, de Zelda Fitzgerald… Claude Perron est parfaite dans ce rôle qu’elle interprète dans une joyeuse et tragique dingueriez avec une extravagance qui sied bien au personnage. Malgré le talent de la comédienne, le récit n’a pas le relief attendu au regard d’une telle personnalité. Quelques scènes sont néanmoins très réussies, comme celle du bal où Zelda et Scott se rencontrent… Claude Perron est tour à tour irrésistible de drôlerie et émouvante.” – Webtheatre

– “Christian Siméon offre un monologue brûlant, sidérant de liberté et de provocation à la comédienne Claude Perron qui s’en empare comme d’une torche, avec incandescence. Au Théâtre du Rond-Point, le metteur en scène Michel Fau souffle sur ces flammes. Claude Perron joue Zelda, les phrases rythmées du monologue s’enroulent dans sa respiration, les mots se lovent dans ses rires, les invectives crissent comme des pneus d’une limousine. L’auteur a trouvé sa muse, grâce au remarquable travail de Michel Fau à la mise en scène. Chapeau les artistes.” – Artistic Rezo

– “Brillant dialogue avec le passé, la santé mentale, son amour des hommes, de la danse, Brûlez-la ! montre une autre Zelda Fitzgerald, invente un type de femme : la muse-maîtresse. Pour servir cette magnifique œuvre de Christian Siméon, rien de moins que le brillant homme de théâtre Michel Fau, (assisté de Jean-Philippe Marie) qui a conçu un cercueil de flammes, autour duquel Zelda vit, révèle, danse encore, avant de l’allumer. Claude Perron, l’émotion même, devient cette muse drôle et tragique, mutine, provoquante, sûre de son pouvoir, poupée dansante en rupture de socle. Il faut aller voir la Perron, là, maintenant, en Zelda. Pour ne pas thésauriser un regret de plus.” – Froggy’s Delight

 

Deshonoree

2. Déshonorée, au Rond-Point également : rendez-vous raté ou belle rencontre ?

– “La nouvelle pièce du célèbre metteur en scène argentin, qui se joue jusqu’au 19 juin au Théâtre du Rond-Point, peine à convaincre malgré une certaine maîtrise du sujet. Rendez-vous raté : le spectateur se sent vite dépassé par ce face-à-face qui n’en finit pas, hésitant entre dénonciation et peinture burlesque. On aurait préféré plus d’outrance et de dérision ! Même les milongas déçoivent — leurs arrangements sont factices —, malgré la belle voix d’Alejandra Radano.” – Telerama

– “On est toujours heureux de retrouver Alfredo Arias et son imaginaire si particulier. En paroles et en chansons. Le texte de Gonzalo Demaría est adapté et mis en scène par Arias, qui a aussi imaginé le décor en traits nets. C’est très beau et mystérieux. Dans le rôle de l’homme au feutre, Marcos Montes, et dans celui de la femme en robe noire, coiffure élaborée, maquillage appuyé, la grande Alejandra Radano offre sa personnalité impressionnante et touchante. Elle possède un très beau timbre, chaud, une voix ferme. Et quelque chose de vulnérable en même temps.” – Figaroscope

– “Les deux officiants, Alejandra Radano et Marcos Montes dont les déplacements théâtralisés et irréalistes ne sont pas sans évoquer parfois tant les postures des films d’épouvante que les figures d’un tango mortifère, sont époustouflants tant par leur maîtrise de la langue française que la rigueur de leur jeu.” – Froggy’s Delight

– “La mise en scène d’Arias, un peu affectée, emprunte au mélodrame et à l’expressionnisme conjugués à un certain onirisme cauchemardesque dans une scénographie très géométrique qui souligne l’antagonisme des forces en présence et par là la division de l’Argentine, perpétuellement déchirée. Le spectacle, quelque peu contraint, ne vibre pas à la hauteur des inflexions tragiques des chansons à la gloire d’Evita et de l’Argentine.” – Webtheatre

– “De parti, Alfredo Arias n’en prend pas, privilège des esprits éclairés. De ses projecteurs crus, il scrute les failles de la femme bafouée comme les névroses du commissaire psychopathe. Sur fond de Revolución libertadora et d’épuration politique, avec un décor nu et deux interprètes brillants, il parvient à dresser un portrait vivace de Buenos Aires et d’une certaine Argentine, avec ses démons et ses espoirs: un tableau magnifiquement croqué de l’intérieur par un dramaturge d’une grande sensibilité.” – Toute la culture

 

Les palmiers sauvages

 

3. Les Palmiers Sauvages à l’Odéon-Théâtre de l’Europe : une jeunesse fébrile et palpitante

– “On retrouve la vigueur, l’immédiateté d’un théâtre de plateau déjà exploré par Vincent Macaigne, Joël Pommerat ou Jeanne Candel. Mais dans Les Palmiers sauvages (créés en 2014), comme dans Nous sommes repus, mais pas repentis (2016), présenté fin mai à Berthier, Séverin Chavrier démontre une vraie singularité : une façon de hacher menu les grands textes pour en extraire l’essence, de mixer au plus près humour et tragédie, de concevoir et d’habiter des espaces chaotiques et beaux.” – Les Echos

– C’est moderne, c’est insolite, c’est dérangeant, l’intimité esthétiquement et crûment exposée de ce couple mis à nu dans tous les sens du terme, qui se débat et s’ébat… L’espace scénique est parfaitement occupé, les tableaux sont beaux et soignés, avec, en toile de fond, images et projections cinématographiques en parfaite adéquation et synchronisation avec l’action en cours.”  Reg’Arts

– “Une grande science du détail transparaît. Il y a de la surprise, de la technique, de l’effet, et à chaque moment, son détail. Une lumière, un changement de costume, ou bien un instant qui touche à la performance d’acteurs, un piano et sa pianiste, presque invisibles, dans la pénombre. Il y a une inventivité de laboratoire dans cette adaptation, mais une grâce d’une saga de cinéma.” – Un fauteuil pour l’orchestre

– “Sur scène, quelques matelas, des sommiers en fer, des étagères remplies d’énormes bidons métalliques aux bords coupants. Nos deux personnages se cognent, se blessent, partout, comme emportés par une énergie qui les dépasse. Il y a quelque chose de merveilleux et de pathétique dans leur façon de s’aimer, de courir comme des poulets décapités aux quatre coins du plateau  avant de se jeter au sol. C’est d’une beauté à couper le souffle, même pour ceux qui n’y croient déjà plus.” – Les5pièces

– “Dans ce travail où Séverine Chavrier utilise toute la gamme des procédés chers au théâtre moderne, on a parfois l’impression d’être dans un univers où le contexte parle plus que le texte. Si le cœur de l’intrigue de Faulkner est respecté, on pourra cependant se demander si l’écrivain qu’elle vise n’est pas plutôt Philipe Djian et si ces Palmiers sauvages n’ont pas un goût prononcé de 37,2 le matin.” – Froggy’s Delight

– “Déroutant, dévorant, le théâtre de Séverine Chavrier est à l’image de l’amour exclusif, inconcessif, que se portent ses personnages. Il est singulièrement entier, ne fait pas dans la mesure, ne donne pas dans la retenue. Il ose, embrase, scotche. Il y règne une instabilité, une intranquillité, une vitalité et un spleen magnifiquement tenaces.” – Toute la culture

Revue de presse du 8 juin 2016 : Rendez-vous gare de l’Est, La demande d’emploi, Bigre et Le Système Ribadier

1. Après 170 dates de tournée, le spectacle écrit et mis en scène par Guillaume Vincent fait une halte au Rond-Point. Rendez-vous gare de l’Est pour un voyage inoubliable :

– “Entre folie ordinaire et troublante poésie, Emilie Incerti Formentini incarne avec talent une maniacodépressive dans un one woman show qui bouscule les règles du genre.”  Les Inrocks

– “Remarquable de justesse jusque dans les hésitations, les coqs-à-l’âne et dans l’hébétude du mélancolique, Emilie Incerti-Formentini n’est pas un objet de voyeurisme pour le spectateur mais plutôt un flux tendu de pensée à vif, mêlant réalité et fiction, et moins désordonné qu’il n’y paraît au premier regard.” – Philosophie Magazine

– “La mise en scène ici est presque tout entière consacrée à la direction de l’actrice ; et quelle actrice : un violon qui joue au rythme saccadé de la maladie impalpable qu’elle tente de décrire. C’est une femme à la fois joyeuse et fragile qui nous apparaît d’emblée, assise sur sa chaise au milieu d’une scène nue, comme si la discussion entre elle et nous avait débuté de façon impromptue, sur un banc, en pleine lumière.” – Les trois coups

– “Emilie Incerti-Formentini porte ce projet avec beaucoup de sensibilité. Elle épouse les creux et les vagues, les respirations et les soupirs d’une parole qui se voudrait banale, mais qui traduit la lente corrosion et la destruction intérieures.” – Telerama

– “Dans ce reality-show de la Psychose Maniaco-Dépressive, nous sommes transformés en voyeurs. Difficile d’être touchés par la mise à plat non de la souffrance psychique d’Emilie mais de ses effets, sauf à applaudir l’immense travail de la comédienne dans cet éblouissant rôle de composition.”  Toute la Culture

– “Emilie Incerti Formentini s’est emparée de ce texte de manière vraiment virtuose, en jouant sur la double perspective de l’incarnation de cette parole et de la confrontation au public. Au centre sous le regard du public, elle demeure très exposée, dans une sorte de mise à nu et de réinvention de ce personnage de femme dans le présent de la représentation.” – Interview de Guillaume Vincent pour La Terrasse

 

la demande d'emploi

 

2. Gilles David met en scène La demande d’emploi de Michel Vinaver au Studio-Théâtre de la Comédie-Française :

– “Gilles David met en scène au Studio-Théâtre de la Comédie-Française La Demande d’emploi, pièce féroce qui n’a pas pris une ride.” – Le Figaro

– “La mise en scène de Gilles David respecte parfaitement l’esprit de cette œuvre, servie par une distribution parfaite (…) Mention spéciale à Louis Arene, formidable dans le rôle du recruteur au sourire abject (finissant par ressembler à un banquier-ministre à la mode), personnage féroce, brutal, broyeur d’humain.” – Froggy’s Delight

– “La pièce est à sketches et aussi bien certains pourraient changer d’ordre ou disparaître, comme des épisodes de série télé, le sens général n’en serait pas affecté. Ce qui compte c’est le discours de chacun, agencé tel un monologue haché, puisque les quatre personnages se parlent sans se répondre, à la manière de ceux de Tchekhov.” – Theatre-Actu

– “L’auteur a souvent expliqué que les répliques de ses pièces font un tissu qui ne doit pas être interprété mais dont on doit restituer la musique. Gilles David éclaire parfaitement ces voix discordantes qui se croisent et se juxtaposent. Les quatre comédiens, comme un chœur, jouent finement.” – Telerama

– “Impeccablement rythmée, la mise en scène de Gilles David, qui dirige ici pour la première fois des acteurs de la Comédie-Française, trouve le ton juste entre équilibre et déséquilibre pour traduire une perturbation d’autant plus désarmante que jamais frontale ses effets se font ressentir après coup sous forme de ressassèrent.”  France TV Info

– “Ce spectacle mérite d’être vu, notamment pour le regard pertinent que Vinaver livre sur le monde de l’entreprise et la société de consommation actuelle. Écrite en 1971, mis à part les problèmes relatifs à l’avortement en France, cette pièce n’a pas pris une ride.”  Artistic Rezo

– “C’est pour moi la pièce idéale pour faire des exercices d’acteur. Elle est écrite en 30 morceaux et je l’ai beaucoup utilisée pour enseigner le théâtre à de jeunes gens. Je ne me trompais pas beaucoup, puisque Michel Viander l’avait d’abord appelée L’école du théâtre avant de la rebaptiser La demande d’emploi.” – Interview de Gilles David pour Theâtral Magazine

 

 

Bigre melo burlesque

3. Reprise du mélo burlesque Bigre au Tristan Bernard, suite au gros succès de ce début de saison au Rond-Point :

– “Pierre Guillois signe, met en scène et joue une rocambolesque et irrésistible comédie de mœurs. Avec la complicité de ses acolytes (Agathe L’Huillier et Olivier Martin-Salvan, magnifiques !), il nous emporte dans son délire dès les premières minutes de la pièce et ne nous lâche plus, jusqu’à un épilogue qui en surprendra plus d’un.”  – Telerama

– “L’originalité de Bigre, c’est que les trois interprètes présents sur scène, Pierre Guillois, Agathe L’Huillier, Olivier Martin-Salvan, en sont aussi les auteurs.  A partir de l’idée des chambres de bonnes amenée par Pierre Guillois, les trois comédiens ont tissé un canevas de situations qui répondent à une mécanique très précise à la fois au niveau du texte mais aussi de la machinerie.” – France TV Info

– “Comme toujours dans le burlesque, il n’y a pas de narration globale, mais une série de gags rondement menés, sur un rythme trépidant (…) On devrait pleurer devant le spectacle de cet accablement continu et on en rit : ainsi va et ainsi vaut la vie quand la distance de l’humour en allège la tragédie.” – La Terrasse

– “Incorrect politiquement et généreux, Pierre Guillons s’inspire des êtres que l’on voit peu sur scène ou au cinéma, trouvant dans le quotidien des vrais gens de quoi créer des personnages hauts en couleur et en intelligence, sincères et poétiques. Ses personnages clownesques cherchent l’amour, ils se croisent et s’affrontent, évoquent dans la loufoquerie les tourments du couple, les lassitudes et les envolées du désir.” – Artistic Rezo

– “Ce mélo est sans paroles. Cette contrainte évidente de jeu et de compréhension se transforme en atout tant les autres appuis sont riches (…) Entre tableaux, récit et portraits, ce spectacle doux-amer aux belles images superpose la vie et l’absurde, le bête, le méchant et le poétique. Et offre un moment accessible et intelligent, de clown et de cinéma.” – Un fauteuil pour l’orchestre

– “Dieu sait qu’il est drôle, ce Bigre bourré de gags inventifs. Mais le rire qu’il suscite est d’une qualité particulière : il s’accompagne d’une émotion qui ne s’efface pas, une fois sorti du théâtre (…) tant le spectacle, à sa manière, parle avec justesse de la solitude et de la misère sociale.” – Le Monde

– “Voilà un spectacle bien né, d’une réjouissante théâtralité et dans lequel trois comédiens – en funambules d’ombre et de lumière – se mettent en danger pour nous livrer de l’humain sur le vif. Nul doute que la puissante mécanique du burlesque gagnera encore en fluidité et en folie au fil des représentations. Si ce spectacle nous intéresse tant, c’est sans doute parce qu’il fait l’économie des mots. « Adieu au langage », de Guillons à Godard !”  – Les trois coups

 

 

Le Système Ribadier Pépinière

4. À la Pépinière Théâtre, Jean-Philippe Vidal revisite le Système Ribadier de Feydeau :

– “Pour qu’une pièce d’une grande drôlerie devienne aussi irrésistible que dans la version présentée par Jean-Philippe Vidal, il faut un metteur en scène qui, à son image, sache avec son collaborateur artistique Denis Loubaton, prendre des risques pas si évidents qu’il n’y paraît.” – Froggy’s Delight

– “Deux portes, une côté cour et l’autre côté jardin, deux fauteuils noirs et un écran géant sur lequel apparaît le visage blafard de Robineau, l’ex-mari d’Angèle. Cet écran-vidéo en devient presque hypnotique et donne à ce Feydeau revisité une touche de modernisme toute particulière. Le spectateur est alors invité, par son imaginaire, à créer lui-même son décor.”  – Publik’Art

– “Dirigés avec beaucoup de rythme et de simplicité, les comédiens déploient une folle énergie avec une précision d’horloger suisse. Sans fausse note, Ludmilla Dabo (Sophie) et Pierre-Benoist Varoclier ou Nathan Gabily, avec Gauthier Baillot ou Arnaud Simon dans le rôle de Savinet le négociant de vin, complètent cette distribution agile et efficace, qui impulse un élan dramatique sans temps mort, vif et caustique. Un théâtre d’acteurs qui servent un grand auteur.” – Artistic Rezo

– “Ici, tout est pensé pour que le rythme soit constant et que le rire ne faiblisse jamais. Sans chercher à être voyante, mais en cumulant les bons choix qui dénotent un excellent esprit, la mise en scène de Jean-Philippe Vidal est un régal au service d’un Feydeau inégalable qu’il ne faut pas manquer.” – Un fauteuil pour l’orchestre

– “Pas un mot ne sera dit, mais les catastrophes vont s’enchaîner allègrement entre le geek, le bordélique et l’apprentie en médecines plus ou moins douces.”  – Les Inrocks

Nécessaire et urgent affiche La Colline

Revue de presse du 1er juin 2016 : Nécessaire et urgent, La Mouette et Figaro divorce

 

1. Au Théâtre de la Colline, Hubert Colas met en scène Nécessaire et urgent d’après le texte fort et poignant d’Annie Zadek :

– “Tourné vers le présent, Hubert Colas fait entendre à deux voix les questions d’Annie Zadek  jamais posées à sa famille exilée de Pologne, enfin écrites dans Nécessaire et urgent. Questions d’ordre pratique qui cherchent à ancrer dans le réel les signes et indices de l’inévitable exil et du récit impossible, quand le pire s’est produit, aux générations futures. Partagées en cinq chapitres, toutes disent l’épaisseur du silence et de la chape d’oubli qu’impose la mesure du désastre et du massacre dont l’ombre de mort recouvre les survivants et leurs descendants.” – Les Inrocks

– “Ponctuée de projections de photographies et d’images d’archives, la mise en scène d’Hubert Colas est d’une justesse parfaite. Rigoureuse dans son minimalisme, délicate dans son épure. Dans l’espace intemporel et irréel du plateau, le texte résonne comme un chant profond.” – La Croix

– “Ce sont la comédienne Bénédicte Le Lamer et le comédien Thierry Raynaud qui, sur le plateau, s’emparent de ce déferlement de demandes agissant comme autant de fils lancés entre hier, aujourd’hui et demain. Les non-dits familiaux pèsent. Ils sont comme des fantômes. Des ombres persistantes. Envahissantes.”  La Terrasse

– Le dispositif scénique capture les acteurs dans un espace temps irréel, et captive immédiatement l’attention des spectateurs. Au milieu du plateau, trône un énorme cube de verre que des rayons lumineux balaient de part en part. La lumière aveuglante blesse le regard du public, et découpe comme un laser, le corps des acteurs.”  Toute la Culture

– La mise en scène n’est pas au niveau du texte. Dépassé par la brutalité du texte, la scénographie et le jeu des acteurs semblent écrasés par les mots de Zadek. La peur sans doute. Les comédiens soufrent autant que nous de la proximité de ce texte rude et sec. ”  Un fauteuil pour l’orchestre

– “Le jeu précis et d’une grande pudeur du duo de comédiens Bénédicte Le Lamer et Thierry Raynaud donne tout leur poids à ces sondes lancées dans le passé pour nous parler d’aujourd’hui.” Libération

– “L’ennui nous gagne face à un texte linéaire, sans dramaturgie et sans échange entre les personnages. Les questions sont lancées directement au public et quelle réponse pouvons-nous apporter ? Beaucoup de mots afin de conduire à la réflexion mais finalement bien peu d’histoire. Entre leçon de morale et manque de surprise, le texte d’Annie Radek s’avère être assez inhabité.” – Sceneweb.fr

– “La mise en scène d’Hubert Colas fait jouer les deux comédiens devant un cube de lumière opaque, à travers lequel on perçoit des ombres, des silhouettes noires. Très beau travail. Bénédicte Le Lamer et Thierry Raynaud jouent avec délicatesse et une sensibilité retenue. Quand ils chantent (très bien), on a l’impression d’assister à un oratorio. C’est magnifique.” – Telerama

 

La Mouette Odeon Affiche

 

2. Créée au Théâtre Vidy de Lausanne, La Mouette de Thomas Ostermeier se pose à l’Odéon-Théâtre de l’Europe jusqu’au 26 juin :

– “C’est une Mouette de combat que signe Thomas Ostermeier. Une Mouette-manifeste, qui fait déjà beaucoup parler, voire polémiquer, depuis sa création au Théâtre de Vidy, à Lausanne fin février, et plus encore depuis la première parisienne du vendredi 20 mai. Pourtant, c’est aussi une Mouette magnifique, qui ne s’en tient pas à la lecture très politique que le directeur de la Schaubühne de Berlin fait de la pièce, mais en déploie le tragique et l’universalité grâce à des acteurs exceptionnels, engagés corps et âme – comment pourrait-il en être autrement avec Tchekhov ?” – Le Monde

– Tchekhov impose son génie. Rien ne saurait éroder la puissance émotionnelle du chef-d’oeuvre porté par une distribution superbe. C’est à la jeunesse que la mise en scène donne la place d’honneur, sans que l’on soit certain que ce soit le projet du très sagace Thomas Ostermeier, qui dirige des comédiens en langue française. Tous sont remarquables, répétons-le. Il faut que la troupe prenne la mesure de cet immense plateau nu. […] Mais on est heureux de retrouver l’indestructible Mouette.” – Le blog du Figaro

– Une interprétation de haut vol. […] En lui donnant ce cadre, Ostermeier renforce la résonance et la pérennité de la pièce, qui se déploie ensuite dans toute son ampleur, avec son questionnement sur l’art et la vie, la vie qui bat sans cesse. Dans la nouvelle traduction d’Olivier Cadiot, le texte trouve un phrasé naturel qui donne une dynamique actuelle et le travail d’Ostermeier avec les comédiens est parfaitement accompli, qui leur fait exprimer une vérité exceptionnelle dans la douleur de vivre, l’empêchement. Ils sont leurs personnages magnifiquement, profondément, avec leurs amours blessées, leurs espoirs déçus.”  Le JDD

– Avec La Mouette, c’est presque un manifeste que le metteur en scène allemand propose : celui d’un théâtre du milieu, divertissant et social, qui ne relèverait ni d’une avant-garde pompeuse, ni d’un classicisme peureux. En souffletant gentiment le paysage théâtral européen actuel, Ostermeier veut rappeler que le théâtre n’est avant toute chose que le théâtre…”  Toute la Culture

– Une traduction revivifiante d’Olivier Cadiot. Nous retiendrons de ce spectacle la grande sensibilité dans le jeu des comédiens, une direction qui est sans conteste le domaine dans lequel Ostermeier excelle.”  Un fauteuil pour l’orchestre

– “Entre imprécisions et fulgurances, la nouvelle création de Thomas Ostermeier laisse une impression de déséquilibre. Comme si le metteur en scène allemand n’avait pas, pour une fois, réussi à engendrer un présent théâtral suffisamment abouti pour faire disparaître les procédés qui le composent.” – La Terrasse

– Comme chez Racine, dans cette chaîne ininterrompue de frustrations et de fantasmes, personne n’est aimé de celui qu’il voudrait. Avec l’art comme en fond sonore, au rythme d’un rock omniprésent. Toutes les conceptions de l’art. Celui qui explore, invente et déchire ; celui qui conforte, assure, réconcilie.” – Telerama

– “Certes, on a déjà vu Thomas Ostermeier plus à son aise, plus inventif, plus dérangeant, plus déroutant (notamment quand il se frotte à Ibsen), mais on reste cependant dans la prestation haut de gamme d’un metteur en scène avec lequel il se passe toujours quelque chose.” – Marianne

 

Figaro divorce Christophe Rauck affiche Monfort

3. Au Monfort, Christophe Rauck nous livre une version tout en nuances et densité du Figaro divorce d’Odön von Horvàth :

– “Christophe Rauck a su utiliser tous les ressorts de la création pour plonger les spectateurs dans le grand bain de l’Histoire. Il signe un spectacle fort bien mené, en prise directe sur des interrogations universelles concernant la fin et les moyens, les idéaux révolutionnaires et leurs traductions concrètes, le racisme, les immigrés et leur éventuel rejet, la destinée des apatrides, les relations hommes-femme.” – Marianne

– “En quelques trouvailles scénographiques et musicales, il élargit les points de vue, dynamise la fable et s’assure de la fluidité des scènes. Une narration qui ne cède jamais à l’anecdotique mais s’enrichit sans cesse de notre regard de spectateur. Entouré d’excellents comédiens, Christophe Rauck réussit à faire Histoire de ces histoires de couples et de ces destins d’’immigrés. Une pièce qui tombe à pic.” – Time Out

– “Le spectacle de Christophe Rauck est aussi musical avec la présence de deux excellents chanteurs : Nathalie Morazin, la pianiste Fanchette et Jean-François Lombard (Mr de Chérubin) qui interprètent des Lied de Hugo Wolf. Cécile Garcia-Forel excelle aussi dans le chant et dans son rôle de Suzanne, femme divorcée et apatride.” – Sceneweb.fr

– “Mené par une troupe où chaque comédien est au diapason des autres, de John Arnold en Figaro désabusé, à Flore Lefebvre des Boëtes, impayable en sage-femme de (plus ou moins) bon conseil, ce Figaro Divorce est le résultat d’une belle mise en scène, qui ne sombre jamais dans la facilité tout en jouant de nuances et de non-dits savamment orchestrés.”  Toute la Culture

– Les comédiens, subtilement dirigés, font ressortir toutes les nuances du texte. Au couple détonnant formé par John Arnold (ultracynique Figaro) et Cécile Garcia-Fogel (altière Suzanne), répond celui émouvant des aristocrates en détresse, Jean-Claude Durand et Caroline Chaniolleau. Les autres acteurs sont à l’avenant : incarnant pour la plupart plusieurs rôles, ils nous font rire et frissonner à point nommé.”  Les Echos

– “Des petites choses de la vie qui composent Figaro divorce, comme des grands questionnements sur les notions de liberté et de justice qui s’en détachent, Christophe Rauck fait un magnifique moment de théâtre. Un moment dense, à la fois précis et extrêmement nuancé, qui s’appuie sur une troupe de grande valeur. [les comédiens] forment l’humanité éparse de cette comédie aux accents mélancoliques. Une humanité troublante sur laquelle cette proposition d’une profonde exigence se garde bien de porter des jugements. A travers les errements des personnages réinventés par Odön von Horváth, ce sont les vagues désordonnées de l’histoire qui nous parviennent.” – La Terrasse

– Je suis plus imprégné du Figaro d’Horváth que de celui de Beaumarchais… J’ai décidé de travailler sur l’idée de la forêt et j’avais ramené des animaux empaillés pour assombrir un peu le siècle de Beaumarchais et même utilisé le rideau magnifique d’Olivier Debré à la Comédie-Française.” – Interview de Christophe Rauck pour Libération