Interview de Catherine Sauval

Interview de Catherine Sauval du 21 novembre 2016
Au sujet de son spectacle Jules Renard, l’homme qui voulait être un arbre – création novembre 2016 au Théâtre de Poche-Montparnasse

“Je serais ravie de passer un an ou deux à sillonner la France avec ce spectacle, aller porter cette bonne parole…”

Le spectacle que Catherine Sauval a adapté à partir du Journal de Jules Renard et qu’elle interprète actuellement au Théâtre de Poche-Montparnasse est touchant, plein de finesse et d’intelligence. “Par les temps qui courent, l’intelligence de Jules Renard fait tellement de bien”, déclare-t-elle.

Pour celle qui a passé plus de trente ans à la Comédie-Française, la petite salle du Poche est une forme de “sas d’acclimatation entre le Français et l’air libre”. Cette liberté lui donne des envies de tournée – son spectacle sur Jules Renard ne devrait pas se limiter à Paris- et des désirs de tournage -pour le cinéma, pourquoi pas ?… Rencontre avec une comédienne d’une immense sensibilité.

Interview de Léonie Simaga

Interview de Léonie Simaga du 18 novembre 2016
Au sujet de sa mise en scène de Pour un oui ou pour un non – création novembre 2016 au Théâtre de Poche-Montparnasse

“En devenant comédienne à la Comédie-Française j’ai réalisé un rêve que je n’avais même pas osé faire… Parallèlement il y a des rêves que j’ai faits et que je n’ai pas réalisés… Pas encore !”

Elle est belle, lumineuse, solaire. Elle est intelligente, spirituelle, brillante. Et tellement pleine d’humilité. Aussi abordable qu’adorable. Aujourd’hui, à 38 ans, elle réalise qu’elle a du temps devant elle, pour la première fois de sa vie elle. Pas d’autre échéance que la première de Pour un oui ou pour un non qui a eu lieu le 18 novembre au Poche-Montparnasse. Pas de prestigieux concours à préparer (Normale Sup, Sciences Po, le Conservatoire). Pas de pièce dans laquelle jouer ou mettre en scène pour la Comédie-Française (elle y a fut la 520ème sociétaire et y passa dix années de sa vie).

Aujourd’hui, Léonie dispose donc de ce temps si précieux, pour réfléchir à ce que sera la seconde partie de sa vie… Gageons que cette parenthèse nous réserve de belles surprises !

Interview de Johanna Nizard

Interview de Johanna Nizard du 7 octobre 2016
Au sujet de son Seule en scène Une légère blessure – création novembre 2016 au Théâtre du Rond-Point

“Quand on se retrouve seule avec des mots de Laurent Mauvignier, il vaut mieux être un super sportif. Et ne pas avoir peur…”

Johanna Nizard qui a débuté la saison salle Renaud-Barrault du Rond-Point dans Fumiers, mis en scène par Thomas Blanchard fait un grand écart : elle revient dans la petite salle Topor, avec un Seule en scène que Laurent Mauvignier a écrit pour elle. Un texte sorti d’un trait, en une heure et demie, “comme un jet”. Il raconte qu’il  entendait la voix de Johanna pendant qu’il écrivait – cette voix repérable entre toutes, si singulière, incomparable, inoubliable…

Travailler avec des auteurs vivants est au cœur du choix de Johanna de faire ce métier-là : Rémi de Vos (Sextett, Projection privée, Trois ruptures), Marion Aubert (Saga des habitants du Val de Moldavie, Dans le ventre du loup), aujourd’hui Laurent Mauvignier…
Johanna est également associée à des projets au cinéma ou à la télévision. Elle-même a d’ailleurs réalisé, en 2001, un court-métrage intitulé Loin d’eux, d’après le premier roman d’un certain… Laurent Mauvignier.

Interview d’Alexandre Haslé

Interview du 18 octobre 2016
Au sujet de son spectacle La Pluie – recréation octobre 2016 au Lucernaire

“Ce n’est pas un hasard si j’ai décidé de reprendre ce spectacle aujourd’hui. On vit dans un monde où l’humain perd tous ses repères et s’enfonce dans le néant.”

Alexandre Haslé, comédien, metteur en scène, plasticien et marionnettiste revient quinze ans après avoir créé son bouleversant spectacle La Pluie, d’après le texte de Daniel Keene. Un spectacle de marionnettes, de grandes marionnettes auxquelles il donne une partie de son corps et qui deviennent ses partenaires de scène. Le texte de Keene, très court – 9 pages écrites sans aucune ponctuation, ce qui laisse une grande liberté d’interprétation – est une sorte de monologue intérieur : celui d’Hanna, une vieille femme qui fut témoin de la Shoah et qui, à l’aube de sa propre mort réalise “qu’elle ne peut plus rien faire d’autre que se souvenir”. Un texte poétique, simple, magnifique, évident, sans pathos, porté par les précieuses marionnettes d’Alexandre. Ce spectacle créé il y a quinze ans avait eu un énorme succès en tournée, et l’artiste avait eu plusieurs propositions de reprises auxquelles il s’était refusé, ne sachant pas trop ce qu’il pourrait y ajouter. Jusqu’à être rattrapé par une actualité qui résonne terriblement avec la pièce : “aujourd’hui, alors que l’humain est perdu dans un monde qui lui est devenu étranger, qu’il est de plus en plus attiré par le néant, cette re-création est un travail qui me semble avoir du sens, de l’importance”.

Interview d’Alice Vivier et Lucas Bonnifait, co-directeurs de La Loge

Interview du 12 octobre 2016
Alice et Lucas co-dirigent La Loge, “la petite salle de spectacle qui monte, qui monte”, située au 77 rue de Charonne – Paris 11ème

“Nous avons créé La Loge sans cahier des charges, sans subvention, juste avec ce que l’on pensait être juste.”

Ils sont à la tête de cette petite salle située en fond d’une improbable cour du 11ème arrondissement parisien depuis sept ans. Ils ont démarré ensemble à “La Petite Loge” (une salle de 17 mètres carrés dans le 9ème arrondissement) à 22 ans avant de s’installer rue de Charonne. Ensemble, avec cette passion commune pour le spectacle vivant, de l’énergie à revendre et un credo basé sur le “travailler uniquement avec des gens dont le moteur est le plaisir”, ils ont créé un lieu assez unique. Une salle dédiée à la jeune création, qui permet aux artistes de travailler librement dans un espace modulable et dont le modèle économique est basé sur le partage des recettes. La Loge peut être un formidable tremplin pour ces jeunes compagnies : le lieu est bien connu des professionnels qui viennent repérer les nombreux artistes qui sont programmés ici chaque année. Depuis 2009, une équipe s’est constituée autour d’Alice et Lucas, des partenariats se sont créés avec des lieux tels que le 104, la Ferme du Buisson, l’Odéon-Théâtre de l’Europe.  “Sept ans c’est un cycle”, et si le bilan est plus que positif, il semble que les prochaines années se dessineront dans une Loge encore un peu plus grande, à l’image des projets d’Alice et Lucas qui ne cessent de croître. To be continued… On n’a pas fini d’entendre parler de La Loge !

 

 

 

Interview de Serge Bagdassarian

Interview du 5 octobre 2016
Au sujet de son Interlope (cabaret) – création septembre 2016 au Studio-Théâtre de la Comédie-Française

“Je suis toujours interpellé par le travestissement. Quelle aventure, quel voyage que d’aller d’un sexe à l’autre, d’un pôle de l’humanité à l’autre.”

Serge Bagdassarian, 521è sociétaire de la Comédie-Française n’en est pas à son premier cabaret au sein de la maison de Molière.
L’une des plus belles voix de la troupe débute cette aventure musicale l’année même de son entrée (2007) avec les cabarets Comédie-Française qui s’installent au Studio-Théâtre. D’autres suivront : les cabarets mis en scène par Philippe Meyer (Chansons des jours avec et chansons des jours sans, Chansons déconseillées) ou par d’autres sociétaires (le cabaret Georges Brassens de Thierry Hancisse, le cabaret Léo Ferré de Claude Mathieu). En 2013, Serge Bagdassarian met lui-même en scène un fantastique cabaret Boris Vian… Pour lancer la saison 2016/2017 du Studio-Théâtre, Eric Ruf lui a demandé de monter un spectacle autour des cabarets transformistes de l’entre-deux guerres. Serge a choisi ses interprètes par rapport à l’histoire qu’il voulait raconter. Ses excellents partenaires – Véronique Vella, Michel Favory et Benjamin Lavernhe – et lui-même représentent quatre univers, quatre générations, quatre histoires auxquelles on s’attache forcément.
Et finalement, plus que d’homosexualité, plus que de transformisme, Serge Bagdassarian nous parle… d’amour !

 

 

 

Interview de Robin Causse

Interview du 21 septembre 2016
Au sujet de son interprétation dans le spectacle M’man – création septembre 2016 au Théâtre du Petit Saint-Martin

“J’avais depuis longtemps le rêve de travailler sur cette relation mère-fils.” – Robin Causse

Robin Causse n’a que 27 ans mais déjà de nombreuses années de théâtre derrière lui. Dès 11 ans, le jeune montpelliérain enchaîne les cours de théâtre et les projets au sein de différentes compagnies. Adolescent, il commence à écrire des scénarios et réaliser des courts-métrages :  “je me rêvais, je me rêve toujours, inventeur d’histoires”. L’année de son bac, il décroche un premier gros rôle dans une adaptation des souvenirs de Marcel Pagnol pour la télévision. Tout de suite après, il monte à Paris où l’attend son premier projet théâtre : Perthus, de Jean-Marie Besset présenté au Théâtre du Rond-Point en 2008. Conscient que l’important et le plus compliqué dans ce métier est de “durer”, il entre au Studio-Théâtre d’Asnières.
Au-delà de l’apprentissage, il y aura de belles rencontres (il crée avec une dizaine d’élèves le Collectif 49 701) et ses premiers projets d’écriture. D’assistant metteur en scène à régisseur plateau, il accompagne pendant deux ans la tournée du truculent spectacle Bigre de Pierre Guillois.
En ce début de saison, il partage donc la scène du Théâtre du Petit Saint-Martin avec Cristiana Reali, la M’man de Fabrice Melquiot.
En parallèle, il poursuit le spectacle évolutif créé par le Collectif 49 701 : l’adaptation en feuilleton théâtral du roman Les 3 Mousquetaires d’Alexandre Dumas qui investit des lieux de patrimoine.
Plus tard dans l’année, il y aura la reprise d’Ubu conçu par Olivier Martin-Salvan pour le Festival d’Avignon 2015…. Pas de doute, même s’il rêve de faire du cinéma, Robin n’est pas prêt de quitter les planches !

Interview d’Hugues Duchêne

Interview du 18 septembre 2016
Au sujet de son spectacle Le Roi sur sa couleur – création septembre 2016 au Théâtre de La Loge

“Le théâtre politique, c’est mon dada.” – Hugues Duchêne

Longtemps, Hugues Duchêne a hésité entre des études de sciences politiques et une école de théâtre : s’il avait pu concilier les deux, il l’aurait fait. Finalement, il intègre l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Lille, puis l’Académie de la Comédie-Française. De cette année place Colette, il gardera “beaucoup, beaucoup, beaucoup de bien” : des rencontres, et avant tout celles qui ont eu lieu sur le spectacle Comme une pierre qui… de Sébastien Pouderoux et Marie Rémond – spectacle qui partira cette saison en tournée avant une reprise au Studio-Théâtre.
Mais l’objectif secret d’Hugues Duchêne, en pénétrant dans l’illustre Maison de Molière, était d’y proposer une pièce politique dont l’idée lui était venue quelques années plus tôt, au moment de “l’affaire Olivier Py”. Une année et une carte blanche plus tard, il présente ce premier projet au Théâtre de La Loge : le début d’une passionnante histoire… entre théâtre et politique.

 

Interview d’Anne Delbée

Interview du 2 septembre 2016
Au sujet de son spectacle Racine ou la leçon de Phèdre à découvrir au Théâtre de Poche-Montparnasse

“Un jour viendra où l’on croira que le monde est mort. Alors le Théâtre réinventera l’humanité.” – Anne Delbée

Quelle grande dame du Théâtre ! Bientôt 70 ans, 50 ans de scène. Elle a connu les plus grands : Alain Cuny, Louis Jouvet, Jean Vilar, Jean-Louis Barrault, Patrice Chéreau, Antoine Vitez… Ses mises en scène ont voyagé du Théâtre de la Ville à la Comédie-Française, d’Avignon au Grand Théâtre de Karlsruhe en Allemagne en passant par le Centre Dramatique National de Nancy qu’elle dirigea (elle fut la première femme nommée à la tête d’un CDN). Passionnée de Racine, elle en fait son axe de travail et de création principal, tout en restant fidèle à Paul Claudel qui la fit pénétrer dans l’univers magique du théâtre à l’âge de 12 ans. L’une des ses plus grandes fiertés reste d’avoir fait sortir de l’ombre Camille Claudel grâce à l’écriture d’un livre intitulé Une femme, Camille Claudel.

Aujourd’hui, après avoir pris une sorte de retraite, après s’être retirée de la lumière pour tenter d’échapper à une forme de médiocrité, Anne Delbée remonte sur scène. Elle nous offre un spectacle touchant, passionné, enflammé, poignant. Une véritable déclaration d’amour à Racine, au Théâtre et à la vie.

 

 

Interview de Daniel San Pedro et Guillaume Ravoire

Ces deux-là se connaissent bien. A force de travailler ensemble, ils sont devenus amis. À moins qu’ils ne travaillent ensemble depuis qu’ils sont amis… Cette relation privilégiée est palpable sur un plateau de théâtre. Ces jours-ci, il est possible de la percevoir en assistant au Lucernaire à une représentation de leur spectacle intitulé Le Voyage en Uruguay.
Daniel San Pedro y met en scène Guillaume Ravoire, à partir d’une nouvelle de Clément Hervieu-Léger.

“Pour jouer un jeune fermier de 22 ans, et dégager de la sympathie de façon naturelle, j’ai immédiatement pensé à Guillaume (…) Quand on est amis, on se connait et l’envie de travailler avec quelqu’un est évidente” – Daniel San Pedro

L’objectif était de créer un spectacle “petite forme” qui pourrait tourner dans les villages et les campagnes – “dans les endroits où il n’y a pas de théâtre”. Ils ont beaucoup joué. Paris arrive après une cinquantaine de dates dans des lieux extrêmement variés. “Rien n’a été fait de façon conventionnelle dans ce spectacle, c’est cela qui est très drôle : on l’a vraiment créé pour aller dans les campagnes, mais la première a eu lieu au Festival de l’Université de Princeton, juste à côté de New-York !”

L’actualité de Guillaume et Daniel, c’est aussi la tournée de Monsieur de Pourceaugnac, la comédie-ballet mise en scène par Clément Hervieu-Léger dans laquelle ils interprètent respectivement Eraste et Sbrigani. Et puis, en septembre 2017, il y aura la nouvelle création de la Compagnie des Petits Champs co-dirigée par Daniel San Pedro et Clément Hervieu-Léger : Le Pays lointain, de Jean-Luc Lagarce. La pièce sera mise en scène par Clément Hervieu-Léger ; Daniel et Guillaume feront évidemment partie de la distribution… “on ne change pas une équipe qui gagne” !

 

Interview du 3 septembre 2016
Au sujet du spectacle de Clément Hervieu-Léger Le Voyage en Uruguay dans lequel Daniel San Pedro met en scène Guillaume Ravoire