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« La chute des anges », et l’envol des êtres : magistrale leçon de ténèbres de Raphaëlle Boitel

Le rideau s’ouvre, le noir et le silence se font, soyeusement.
Une maigre forêt de perches armées d’un projecteur-œil encadre la scène, vaguement inquiétante dans sa sècheresse et ses angles, entités mécaniques et autonomes, épiantes et directives.

Des longs manteaux noirs tombent des cintres, des cintres tombent des cintres, des cintrés se glissent dans les manteaux, étranges marionnettes, cousines de celles de Philippe Genty – cet homme en fond de plateau, ces deux femmes sans doute, visage dissimulé sous un voile de cheveux, corps désarticulés, acrobates danseurs clowns désespérés. Trois drôles de petits humains, trois anges déchus, qui tentent d’apprivoiser la pesanteur.
Des mains cherchent leur tête, des corps cherchent leur axe, de êtres cherchent leur centre et leurs limites.
 
© Georges Ridel

Bientôt leurs compagnons d’infortune vont les rejoindre, arpentant le plateau en un mathématique mouvement perpétuel, Quad beckettien chaotique où comme par accident quelques pas se déploient en acrobaties, se prolongent en torsions de dos courbés jusqu’à l’impossible. Circassiens virtuoses ou non, les interprètes ont tous la même netteté dans le geste, et la même densité dans la présence.

Une ange aurait-elle la nostalgie des cieux, une humaine aurait-elle le souvenir d’une jeunesse plus lumineuse ? Une des anges se détache du chœur, tourne son visage plein d’appétits vers un soleil artificiel, lui adresse une mélopée chantante, un fouillis de mots, un esperanto d’espoir. C’est elle qui poussera le plus loin les tentatives d’échappée, les désirs d’envol.

Les noirs sont profonds comme les notes de contrebasse qui vibrent dans l’espace, ciselés de graphiques lumières dorées – presque des lumières de « théâtre noir », qui découpent de fines lames dans l’obscurité, de fines lames de réalité et de vie dans la poix des contraintes, dans l’ombre des assujettissements et des surveillances. La composition sonore d’Arthur Bison est de même dense, prenante, sophistiquée et organique, avec des grondements sourds de tempête et des vivacités de clairière après la pluie.

Les silhouettes dessinent des calligraphies, des ombres chinoises, creusent des tourbillons dans la fumée. Une femme plus âgée passe avec une opacité tranquille de vieux chaman. Un vertigineux numéro de mât chinois époustoufle et émeut, élévation et chute, élévation et chute, tragique destinée en réduction.
 
© Marina Levistskaya

Dans cette esthétique de fin du monde, il y a aussi de la cocasserie, une guerre des « chut » rigolarde, des moments de sourires au milieu des décombres : deux tubes métalliques arrachés à une des machines feront une paire d’ailes de fortune, sait-on jamais (spoil : ça ne suffira pas). L’image est drôle, et déchirante. Très drôle aussi, et très tendre, un « pas de deux » à quatre, deux des êtres tentant tant bien que mal d’en animer deux autres, tâtonnant, expérimentant, réinventant les gestes les plus simples…

Le danger peut rôder dans les objets, les perches se démantibulent, pourchassent, ordonnent, menacent – en contrepoint un majestueux gramophone offre sa beauté incongrue et une occasion de bouffonnerie légère, un rail suspendu s’envole au-dessus des spectateurs avec la souplesse et la joie des balançoires de l’enfance.

Ce monde de métal glacé et oppressant, univers sombre troué de somptueuses mordorures (magnifique scénographie et création lumières de Tristan Baudoin), Raphaëlle Boitel le peuple d’êtres faits de servitude et de pesanteur, mais surtout de curiosité et d’empathie, qui vont trouver, ensemble, un chemin vers la liberté.

Danse contemporaine et équilibrisme, contorsion et hip-hop, prouesses techniques et clowneries délicates, mât chinois et métaphysique, on ne distingue plus où une discipline s’exprime, où l’autre prend le pas, tant Raphaëlle Boitel les pétrit, les étire et mêle pour en faire le vocabulaire et la grammaire de son propre langage, extrêmement maîtrisé, poétique, gracieux, in-quiet et tendre.
« Dans la chute, il y a toujours la question de la manière dont on s’en relève. » précise Raphaëlle Boitel à La Terrasse : elle donne une beauté hypnotisante aux deux, à la chute et à la manière dont on s’en relève.
C’est onirique, envoûtant, et bienfaisant.

Marie-Hélène Guérin

 

© Sophian Ridel

LA CHUTE DES ANGES
Un spectacle de la Cie L’Oublié(e) – Raphaëlle Boitel
vu au Théâtre du Rond-Point, Paris
Mise en scène et chorégraphie Raphaëlle Boitel
Collaboration artistique, scénographie, lumière Tristan Baudoin | Musique originale, régie son et lumière Arthur Bison | Costumes Lilou Hérin | Accroches, machinerie, complice à la scénographie Nicolas Lourdelle
Interprètes Alba Faivre ou Marie Tribouilloy, Clara Henry, Loïc Leviel, Emily Zuckerman, Lilou Hérin ou Sonia Laroze, Tristan Baudoin, Nicolas Lourdelle

DATES DE TOURNÉE 2022-2023
• Actuellement et jusqu’au 31 décembre 2022 I Théâtre du Rond-Point, Paris (75)
• 28 février 2023 I Théâtre Equilibre-Nuithonie, Fribourg (17)
• 3 et 4 mars 2023 I Théâtre municipal de Grenoble (38)
• 7 mars 2023 I Espace Albert Camus, Bron (73)
• 10 et 11 mars 2023 I Le Manège, Maubeuge (59)
• 14 et 15 mars 2023 I Opéra de Massy (91)
 

Deux amis : Rambert, Berling, Nordey, des hommes et leurs amours

En fond de scène du vaste plateau vide du Rond-Point, tout un bric-à-brac de réserve de théâtre, tables – de bois, carton, plastique, tabourets et chaises, racks orange supportant câbles, casques de moto, « gamelles », bidons, seaux, plots…
C’est un beau cadeau, déjà, cette image, c’est beau de voir une cage de scène à nu, et sa peau de peinture noire éraflée, comme un bœuf écorché, tuyauterie et abattis à vue – rails d’accroche, numéros des cintres peints sur une traverse, échelles, armoires électriques…

Et c’est ça, le sujet, d’une certaine manière : le théâtre, nu, et les deux hommes, en costumes de ville, qui vont y vivre, 1h30 durant.

Pascal Rambert, qu’on suit depuis des années, dont on a aimé Actrice, Argument, Sœurs, etc, a écrit Deux amis pour Stanislas Nordey et Charles Berling, puisant dans leur complicité commune (ils ont tous deux déjà joué des textes de Rambert) et dans leur singularité la matière de leurs personnages.
Deux amis, si « amis » signifie « amants amoureux partenaires de création », signifie « des décennies de passion partagée ». Parce qu’ici on parlera de théâtre et d’amour, les deux grandes affaires de Pascal Rambert.

« Deux chaises, une table et un bâton »

Stan et Charles veulent re-monter les 4 Molières de Vitez. Comme Vitez qui l’avait monté en 1978, en imaginant comme Molière avait pu le monter : avec une table, deux chaises et un bâton.
« Molière fait tout avec 1 table, 2 chaises et 1 bâton, Vitez l’a refait, ça me semble pas insurmontable qu’on refasse pareil. […] On a une table en plastique, on dit que c’est une table en bois, et tout le monde y croit. Là, je suis au théâtre, là, je fais mon métier », proclame Stan.
On se dispute, on cherche, on tâtonne, on scénographie, on construit, on déconstruit, on épilogue, on work-in-progress, la langue est très orale, spontanée, incisive et extrêmement drôle. Rambert qui a le goût du tragique a aussi un humour alerte.

Cet air de naturel, cet air de vie comme s’inventant devant nous, se rompt à quelques reprises, pour des adresses au public d’une simplicité et d’une théâtralité folles, en ces longs monologues hypnotiques caractéristiques de l’écriture de Rambert.
L’un figé dans son temps intérieur, l’autre s’immisçant dans cet interstice de l’action (« Dans les textes de théâtre, il est parfois noté « un temps », et je me glisse dans ce temps », dit Stan), cette fraction de seconde entre deux respirations, pour déployer son regard sur son compagnon, et nous embarquer dans un voyage dans les eaux profondes de leurs amours.
Dans ces moments suspendus, ils parlent des silences de l’autre, et de théâtre, toujours. De son labeur, de sa machinerie et de sa magie – qui sont une seule et même chose, de ses aspérités, de ses frustrations, et de sa nécessité.

Deux scènes « jouées » offrent des mises en abyme des plus jubilatoires :
Lors de la première, Charles suggère d’intégrer à leur montage de Molière un extrait de Ma Nuit chez Maud (Rohmer, 1969), dans lequel jouait Vitez et apparaissait la mère de Stan. La lumière baisse sur le public, pour isoler un temps le plateau : texte en main, attablés, Charles va jouer Trintigant, dans le rôle de Jean-Louis, et Stan va jouer Vitez, dans le rôle de Vidal. Poupées russes, un acteur qui joue un personnage qui joue un acteur qui joue un personnage… Délicieux moment de jeu dans le jeu ! On y sent tout à la fois l’amusement et la tendresse de l’auteur pour ce cinéma pour le moins… daté…
Ensuite, une mise en situation de la scène entre Orgon et Elmire (dans Tartuffe), virant à la déclaration d’amour pantalons aux genoux, pudiquement indécente. C’est touchant de crudité banale.

« En fait seulement la peau »

Puis cinq petits mots sur un écran de portable, lus par mégarde : « En fait seulement la peau ».
En fait ? seulement ? la peau ? ta peau ?
La scène de jalousie va bientôt se gonfler, s’envenimer, devient une action en elle-même : Rambert, qui croit au pouvoir des mots, active la fonction performative du langage, où ainsi le danger naît parce qu’on l’énonce. Charles va gorger chaque mot de venin et en noyer Stan. C’est Le Début de l’A (dont on retrouve la diagonale tranchante, coupant le plateau en deux comme l’histoire est coupée en deux) et La Clôture de l’amour (deux remarquables « Rambert » des années 2005-2010) compactés en un quart d’heure, les chairs et les esprits complices et aimant tournant à l’aigre pour une sonnerie et cinq mots sibyllins – cinq petits mots anodins, dont le curieux agencement fait cinq petites bombes, qui semblent prêtes à fragmenter les décennies et l’amour.

Mais la pièce opère un nouveau revirement, on zigzaguait de réalisme en absurde, de comédie en théorie, pour finalement prendre un tournant brutal vers quelque chose de plus ténébreux. Deux hommes gorgés de sève, d’envie et de vie nous accueillaient, deux hommes pathétiques, dérisoires et poignants nous quittent. Il y a de la beauté dans la flamboyance comme dans le déclin. Il faut du métier, du cran et du coeur pour se dévoiler autant.
Pour porter cette pièce-puzzle, tonique et exigeante, dont il faut accepter parfois l’inconfort (mais le confort n’est pas toujours une vertu), Stanislas Nordey et Charles Berling, d’une belle plasticité, se prêtent à tous les registres avec le même engagement, la même justesse. Ces deux grands comédiens, mobiles, joueurs, sont impeccables de bout en bout, denses, présents et d’une immense générosité.
Un délectable et bouillonnant hommage à la puissance des sentiments, des mots et du théâtre.

Marie-Hélène Guérin

 

DEUX AMIS
Au Théâtre du Rond-Point jusqu’au 3 décembre 2022
Texte et mise en scène Pascal Rambert
Avec Charles Berling, Stanislas Nordey
Lumières Yves Godin | Costumes Anaïs Romand
Le décor du spectacle est composé d’appareils électroménagers provenant du réseau associatif Envie, spécialisé dans l’insertion et la réparation d’équipements électriques et électroniques depuis 1984.
Production : Structure Production, Coproduction Châteauvallon – Liberté – Scène Nationale, TNS – Théâtre National de Strasbourg, Théâtre des Bouffes du Nord
Texte publié aux éditions Les Solitaires intempestifs.
Photos Giovanni Cittadini Cesi

EmilieIncertiFormentini

Interview d’Emilie Incerti Formentini et Guillaume Vincent

Interview d’Emilie Incerti Formentini, comédienne et de Guillaume Vincent, auteur metteur en scène et comédien – 29 avril 2016

Leur spectacle Rendez-vous gare de l’Est est à l’affiche du Théâtre du Rond-Point jusqu’au 26 juin 2016 puis en tournée (dates ici)

« Nous n’aurions pas pu faire ce spectacle il y a dix ans… Ce spectacle est possible parce que je connais Emilie et parce qu’elle me connait. » – Guillaume Vincent

Huit ans déjà que le projet « Rendez-vous gare de l’Est » a débuté. Point de départ : une série d’interviews réalisées par Guillaume Vincent auprès d’une malade atteinte de schizophrénie. D’une matière de près de 200 pages, il a eu envie de créer un spectacle.
Et plutôt que de parler de la maladie, il a décidé de tracer le portrait de cette femme. De raconter son histoire. De nous installer dans son quotidien. De raconter les à-côtés, les petits riens de son existence.

D’une collaboration artistique très étroite entre l’auteur et la comédienne Emilie Incerti Formentini est né un texte fort, percutant, saisissant, inoubliable. Le fruit inconscient de leur propre rencontre et de nombreuses années de travail en commun.

« Rendez-vous gare de l’Est, je n’aurais pas pu le faire avec quelqu’un d’autre que Guillaume. C’est quelque chose de très fort entre Guillaume et moi » déclare Emilie.

170 dates de tournée à ce jour pour un spectacle débuté « en catimini » avec une lecture aux Bouffes du Nord – histoire de « valider cette envie de projet ». Après la création à la Comédie de Reims, le Festival d’Avignon fut sans doute le déclencheur d’un formidable bouche à oreille qui les fit voyager du TNS à la Criée, de Montréal au Théâtre du Nord de Lille, en passant par des lieux plus intimistes comme la Maison d’arrêt de Fresnes ou la cafétéria de l’hôpital psychiatrique de Sainte-Geneviève des Bois.

Lors de la présentation de saison 2016-2017 du Théâtre du Rond-Point, Jean-Michel Ribes prévenait que la saison actuelle n’était pas terminée et que la rencontre avec Emilie Incerti Formentini était « un moment exceptionnel à ne pas rater ». Car cette comédienne incroyable de sensibilité nous trouble, nous émeut, nous fait peur, rire, douter, espérer. Elle nous embarque en se livrant totalement et superbement. Qui ne l’a pas vue sur scène ne sait pas encore tout à fait ce qu’est une grande comédienne…

On la retrouvera bientôt dans Songes et Métamorphoses, un spectacle qui sera créé à la Comédie de Reims avant de s’installer à l’Odéon Théâtre de l’Europe. Spectacle qui n’est autre que la dernière création d’un certain… Guillaume Vincent !

Molieres 2016 buste or

Revue de presse du 25 mai 2016 : Les Molières 2016, Anna Karénine, Chapitres de la Chute et Nous sommes repus mais pas repentis

 

1.  Retour sur l’indigeste cérémonie des Molières 2016, et sur son palmarès plutôt bien équilibré :

– « La soirée a été longue, trop longue, enchaînant les sketches insignifiants et pas drôles du tout. De Natalie Dessay chantant sur des sonneries de téléphone à Marie Gillain mangeant des peaux mortes, rien ne nous a été épargné. On ne voit pas comment les téléspectateurs auront envie d’aller au théâtre ensuite. Seul vraiment moment féerique, la très belle séquence de 20 000 lieues sous les mers de Christian Hecq et Valérie Lesort qui reçoivent d’ailleurs le Molière de la création visuelle. »  Scene Web

– « Le grand favori de cette édition 2016, Joël Pommerat (en tournée en Chine et donc absent lors de la cérémonie sur France 2), a reçu pas moins de quatre Molières, celui du théâtre public, du metteur en scène et de l’auteur francophone de l’année pour sa fresque aux Amandiers de Nanterre Ça ira (1). Fin de Louis, remarquable mise en abîme des premiers temps de la Révolution Française. Il a également reçu le Molière du Jeune public pour Pinocchio présenté l’Odéon. » Les Echos

– « Catherine Frot a emporté le Molière de la meilleure comédienne dans un spectacle privé pour son rôle dans Fleur de Cactus mis en scène par Michel Fau. Elle réalise ainsi un doublé inédit, après son César décroché la même année pour Marguerite. » – Le Huffington Post

– « La surprise est venue du spectacle privé : la petite pièce créée au Festival d’Avignon Les Cavaliers, d’après le roman de Joseph Kessel, remporte le prix devant le grand succès de la saison parisienne Fleur de cactus. Et Alain Françon, rompu aux planches du théâtre subventionné, brouille les frontières en décrochant le molière du metteur en scène de théâtre privé pour Qui a peur de Virginia Woolf ? » – Le Point

– « Beaucoup de numéros, donnés sur le plateau ou filmés. Quelques moments d’anthologie, comme celui des ouvreuses avec Muriel Robin et Lutz lui-même sous une longue perruque de jeune fille. Alex Lutz, qui a tous les talents s’est dépensé sans compter dans une cascade d’apparitions drolatiques ou belles, mais un peu trop, un tout petit peu trop. » – Le Figaro

– « L’humoriste Alex Lutz qui présentait la soirée et qui avait carte blanche n’a pas été très inspiré : trop de mauvais sketches interminables ont rendu la soirée indigeste, sauvée par deux moments d’émotion : le Molière d’honneur remis à Fabrice Luchini par Michel Bouquet, les deux comédiens ont été longuement ovationnés par la salle. »  France Info

– « Les Molières sont aussi l’occasion de distinguer de jeunes comédiens, et la pêche a été particulièrement bonne cette année. Andréa Bescond, qui traite du thème douloureux de la pédophilie avec un talent éblouissant dans Les Chatouilles a reçu le Molière du Seul en scène et a aussitôt dédié son prix aux victimes d’agressions sexuelles. »  La Croix

« Ceux qui ne connaissent le théâtre qu’à travers cette morne fête n’ont certainement qu’une envie : ne jamais y mettre les pieds. Mais qui aura eu la force d’assister jusqu’au bout à un spectacle aussi assommant ? »  L’Obs

 

Anna Karénine affiche

2. Au Théâtre de la Tempête, Golshifteh Farahani incarne une sublime Anna Karénine dans la mise en scène de Gaëtan Vassart :

– « Cette adaptation au théâtre d’Anna Karénine, l’un des chefs-d’œuvre de la littérature russe du XIXe siècle, par le metteur en scène Gaëtan Vassar  vulgarise dans toute sa littéralité les passions qui la traversent et “boulevards” ce drame amoureux. » – Les Inrocks

– « A l’évidence, Golshifteh est une navigatrice du genre libre, à la fois simple avec les autres et exigeante avec elle-même lorsqu’elle mène des projets parallèle ici au théâtre dans un rôle fort, parfois aussi en musique au gré d’humeurs plus légères (elle est joueuse de hang). Une chose reste sûre, son Anna Karénine apparaît comme un nouvel accomplissement que la jeune comédienne doit en grande partie aussi à Gaëtan Vassart, le metteur en scène, qui a adapté le roman de Tolstoï en lui apportant des touches de modernité et de trivialité plaisantes, jamais vaines ni caricaturales. » – Le JDD

– « Il y a de très beaux passages comme les morceaux au piano, et surtout la scène de bal : la Valse à mille temps de Brel est virevoltante, et l’on a plaisir à voir comment, de regards en frôlements, éclat la passion entre Anna et Alexis Kirillovitch. D’autres scènes sont moins réussies et on regrette ça et là quelques longueurs. » – Reg’Arts

– « Même si le spectacle perd parfois en dynamique ou s’il peine à se sortir de la langue romanesque, il dégage du caractère, un plaisir à porter le propos très actuel de Tolstoï, et de l’amour pour la lumière sur les visages. Anna Karénine elle-même n’aurait pas voulu faire autre chose. » – Un fauteuil pour l’orchestre

– « Gaëtan Vassart n’a pas choisi l’actrice iranienne par hasard: son adaptation est centrée sur la question de l’émancipation des femmes, dont Golshifteh est un symbole en Iran. L’héroïne de Tolstoï, mariée et mère d’un garçon de six ans, lutte d’abord contre son amour pour un jeune officier avant de braver les conventions sociales. » – Interview de Golshifteh Farahani pour Le Figaro

 

chapitres-de-la-chute

3. Reprise au Rond-Point de Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers spectacle-phare de 2013 couronné du prix de l’Association de la Critique :

– « Sans manichéisme, Chapitres de la chute dit la folie des hommes par-delà le bien et le mal, la responsabilité de chacun dans ces crises à répétition qui font trembler le monde. Malgré quelques longueurs et envolées superflues, l’ensemble est impressionnant de maîtrise (chapeau aux six comédiens à l’aise dans leurs rôles multiples) et de lisibilité. » – Les Echos

– « Avec une précision d’orfèvre, Arnaud Meunier porte à la scène l’excellent roman de Stefano Massini. Sans jamais tomber dans la caricature ni pointer du doigt un système voué à s’écrouler comme un château de cartes, il décrit les mécanismes d’une faillite mondiale avec une fluidité dont ferait bien de s’inspirer bon nombre de journaux économiques. » – Les5pièces

– « Six comédiens prennent en charge ce récit concocté par Stefano Massini, jeune auteur italien, qui à la manière d’un Paravidino les tient à la frontière de la narration et du jeu, entre personnages et conteurs, entre hier et aujourd’hui, dans une scénographie aux teintes grisâtres  qui contribue à instaurer cette atmosphère de rêve/cauchemar éveillé. »  La Terrasse

– « Un auteur et un metteur en scène dont les talents se complètent pour faire de ce morceau d’histoire une vraie saga, haletante et étourdissante... »  Les trois coups

– « Dans un cadre ludique, les acteurs (tous formidables car eux aussi en perpétuelle transformation) assument l’épaisseur de personnages hantés par l’ombre des anciens. Capitaines d’industrie finalement broyés par l’implacable mécanique qu’ils n’ont pas su freiner. » – Telerama

– « Cette pièce aborde l’histoire d’un empire économique sous l’angle humain, avec la sucess story d’une famille. » – Le coup de cœur de Christian Bauby sur France Inter

 

Nous sommes repus mais pas repentis affiche

4.  Metteure en scène, pianiste et comédienne, Séverine Chavrier porte à la scène l’écriture décapante de Thomas Bernhard avec Nous sommes repus mais pas repentis aux Ateliers Berthier :

– « Metteure en scène, pianiste et comédienne, Séverine Chavrier pratique un théâtre nourri des multiples facettes de sa personnalité : le corps, la musique, la vidéo, la parole. Toutes sont convoquées à ce Déjeuner chez Wittgenstein, ici librement agrémenté d’extraits d’autres œuvres : Le Naufragé, Maîtres anciens, Un Souffle, Mes Prix littéraires ou encore Des Arbres à abattre, dont elle a tiré ce qu’elle appelle plaisamment des monologues d’ontologie. » – Artistik Rezo

– « Ponctuée de projections de photographies et d’images d’archives, la mise en scène d’Hubert Colas est d’une justesse parfaite. Rigoureuse dans son minimalisme, délicate dans son épure. Dans l’espace intemporel et irréel du plateau, le texte résonne comme un chant profond. » – La Croix

– « A la frontière de l’illusion théâtrale et de la collision avec le réel, ce théâtre du ressassement peut s’avérer pénible par son outrance. Séverine Chavrier, Marie Bos (remarquable de finesse) et Laurent Papot (excellent !) impressionnent par leur engagement et la qualité de leur interprétation, qui interrogent la nature singulière de tout acte artistique dans notre monde. »  La Terrasse

– « Du désespoir, de l’humour, de la poésie – absurde – animent ce jeu de massacre familial… le tout baigné de musique romantique, dont certains morceaux joués en live au piano par Chavrier. On est tour à tour charmé, amusé, effrayé, agacé par ce spectacle hypnotique… Dommage que l’action ne soit pas plus resserrée et le « patchwork » textuel, davantage soigné. »  Les Echos

– « L’adaptation de Sévérine Chavrier est ambitieuse, sans doute trop. Poussant l’exagération à l’extrême, la soirée est saturée. Trop d’éclats, trop de bruits, le grotesque touche au sublime. »  Toute la Culture

– « On est chez l’Autrichien Thomas Bernhard, dont Séverine Chavrier maîtrise les fureurs et les mélancolies malgré quelques longueurs et excès dadaïstes. Une composition quasi musicale que ce spectacle en ombre et lumière flirtant avec les effrois du cinéma expressionniste. Il y a en effet de quoi avoir peur. » – Telerama

 

Revue de presse du 4 mai 2016 : La Dernière Bande, Pierre Ciseaux Papier et Pour que tu m’aimes encore

 

La dernière bande_affiche

 

1. Jacques Weber, sous la houlette de Peter Stein, délivre une Dernière Bande sombre et impressionnante. :

« La proposition qu’ont élaborée, à partir de La Dernière Bande, Peter Stein et Jacques Weber est de l’ordre d’un grand rendez-vous… la mise en scène de Peter Stein révèle l’essence même de l’œuvre de Samuel Beckett. Elle nous plonge dans un moment de théâtre bouleversant. » La Terrasse

« La tension constante qu’impose le metteur en scène – entre le présent et le passé, la voix vieille en live et la voix plus jeune enregistrée, la gestuelle burlesque de l’acteur et ses grognements de douleur – est remarquable. Jacques Weber est magistral, surhumain. » Les Echos

« Jacques Weber est impressionnant. Il puise profondément en lui-même les couleurs subtiles de cette tragédie minuscule où le grotesque le dispute aux inconsolables chagrins d’un vieil enfant. Superbe.. » Figaroscope

« Une Dernière Bande maximaliste. » Le Monde

« Jacques Weber incarne avec une force colossale les états d’âme, autant que les états de corps, de Krapp. La mise en scène de Peter Stein [est] très respectueuse des indications de Beckett. Au-delà de l’aridité inhérente à la pièce, cette version de « La Dernière Bande » est un impressionnant moment de théâtre. » Froggy’s delight

« La force du texte procède aussi de sa poésie. La mise en scène épurée ficelle le tout de façon redoutable. D’un grand texte seul un grand comédien peut restituer l’esprit. Jacques Weber dépasse cette proposition car il ne restitue pas seulement, il saisit, il ne joue pas la comédie, il est Krapp. » Toute la culture

« N’est pas métaphysicien qui veut. Pourquoi le grand metteur en scène Peter Stein a-t-il si peu, si mal dirigé Jacques Weber ? » Télérama

 

Pierre Ciseaux Papier-Affiche

2. Pierre Ciseaux Papier, de Clémence Weill, au Théâtre du Rond-Point étincèle ou irrite :

« Le texte de Clémence Weill est brillant, juste et percutant. Mais cet empilement de réflexions profondes est si dense qu’on est un peu frustré. il manque des espaces de respiration, de mise en situation… » Un fauteuil pour l’orchestre

« La jeune auteur Clémence Weill propose un univers original, patchwork d’inspirations puisées ça et là… elle a rencontré avec Laurent Brethome un metteur en scène finement complice. Dans une épuration élaborée, il sait traduire ce jeu complexe… » Artistik Rezo

« Vif, mordant, rapide, mais avec quelques longueurs de texte. Le jeu des comédiens est formidable… La mise en scène est originale et surprenante. » Culture Tops

« Un texte insipide. Brethome commet la lourde et incompréhensible erreur de faire semblant d’une mise en scène où régnerait l’épure… » Toute la culture

« Un spectacle qui se veut brillant ? Laurent Brethome tente bien d’éclairer le propos, notamment en insistant sur les accessoires, clés de l’énigme, mais peine à sauver cette pièce bavarde, à la construction peu convaincante. Trop de pistes ! Heureusement, les interprètes, chevronnés, gardent le cap, soutiennent le rythme vif et enlevé d’une partition réglée au cordeau. » Les Trois Coups

 

Affiche Pour que tu m'aimes encore

3. Seule en scène dans Pour que tu m’aimes encore Elise Noiraud offre sourires et nostalgie avec son (auto-)portrait d’ado :

« La Vie aime : passionnément. Grâce à ses dialogues qui font mouche et son aisance remarquable à interpréter tous les personnages, l’actrice signe un spectacle universel où chacun pourra se reconnaître. » La Vie

« Charmant et drôle. Elle donne vie à une dizaine de protagonistes. Elle les croque d’un trait sûr. Avec esprit, malice et beaucoup de sincérité. » Figaro

« Coup de cœur : une pêche et une justesse réjouissantes. » Le Pélerin

« Étonnante et terrifiante relation mère-fille qu’Elise Noiraud croque avec une énergie dévastatrice et une folie douce… Forte et tellement blessée. » Télérama

« Avec énergie, humour et sensibilité, un plongeon jubilatoire dans l’adolescence. » Figaroscope

« Un récit presque documentaire qui ne manque pas d’humour, [qui] parle du sujet avec intelligence, sans jamais sombrer dans le girly ou l’humour potache. » Time Out

« Un seul en scène sensible et tendre. C’est une réussite. Le public de tout âge rit et s’enthousiasme . » Toute la culture


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Revue de presse du 27 avril 2016 : Sur les cendres en avant, Bovary et Valentina-Tchernobyl

 

 

1. Sur les cendres en avant, la dernière création de Pierre Notte au Théâtre du Rond-Point est une comédie (en)chantée :

« La musique, signée également de l’auteur, est bonne, avec ses leitmotivs à la Michel Legrand, mâtinés de Kurt Weill et d’Astor Piazzolla. Le chant s’avère juste et vibrant, la mise en scène, astucieuse. » Les Echos

« Quand le texte est travaillé avec jeux de sonorités, de mots et d’esprit, il « prend », et c’est un bonheur. » Télérama

« Une heure trente durant, les quatre comédiennes chantent. Chantent sans s’arrêter, respirant avec un naturel de grandes pros! » LeFigaro

« Pierre Notte au sommet de sa forme, avec son talent de dialoguiste hors-pair et son humour décalé, a poli des perles de répliques, s’amusant de toutes les situations et faisant dire à ses personnages des phrases improbables et parfois même surréalistes. » Froggy’sDelight

« Elles ont des vies de merde qu’elles subliment en les chantant. Les airs sonnent « comme un truc de Michel Legrand ». On a la sensation de tous les connaitre et pourtant ce n’est pas le cas. » Toute la culture

« Avec ses personnages populaires, on pourrait se croire chez Jacques Demy et Michel Legrand, mais si on y chante, le ton et l’univers sont ceux de Pierre Notte, un peu fourre-tout, déjanté(…) » JDD ***

– Interview de Pierre Notte pour La Terrasse

 

2. Jusqu’au 26 mai, le génie portugais Tiago Rodrigues occupe le Théâtre de la Bastille avec son spectacle Bovary :

– « Tiago Rodrigues signe « Bovary », hymne magnifique à une femme libre qui a failli valoir la censure à Flaubert. » Marianne

– « Rodrigues maîtrise avec naturel et fluidité ce chassé-croisé entre histoire, littérature et théâtre. » – Les Echos

– « Dans des lumières superbes de Nuno Meira, le plateau nu du théâtre se recouvre progressivement des feuilles arrachées au roman par les comédiens, placés devant ou derrières de grosses lentilles à effet loupe sur lesquelles viennent danser la lumière. » – Artistik Rezo

– « On n’a pas envie d’en dire plus : ce travail est ennuyeux, tourne à vide, loin du doute et du tremblement que devraient susciter  les questions soulevées, le sens se dilue, la pertinence se perd, le théâtre s’absente. » –  LeblogduFigaro

– « Comment rendre compte au théâtre du procès, de ces allers-retours incandescents avec le roman jusqu’à en effacer les frontières ? Tiago Rodrigues est un magicien et tout ce qu’il touche se transforme en or. » – L’Humanité

– « Même si Rodrigues et ses interprètes maitrisent habilement l’interaction et les allers et retours entre la littérature, le mythe d’Emma, Flaubert, son procès, on ne retrouve pas dans Bovary, pas toujours bien équilibré, au jeu parfois complaisant, la lumineuse simplicité de son précédent spectacle ni de Antoine et Cléopâtre, présenté au dernier Festival d’Avignon. » – JDD **

– « C’est une exploration multidimensionnelle passionnante que nous proposent ici Tiago Rodrigues et ses interprètes. » – La Terrasse

 

3. Pièce librement inspirée de « La Supplication » de Svetlana Alexievitch, prix Nobel de Littérature 2015, Valentina-Tchernobyl est à découvrir à la Manufacture des Abbesses :

– « Sur la petite scène de la Manufacture, pas de décor : une lumière solaire baigne l’actrice en rouge et noir, qui délivre la parole incandescente de Valentina Timofeïevna Panassevitch. Le théâtre et la littérature confondus en une voix, pour abolir l’oubli et dire la victoire de l’amour. » – Les Echos

– « Le génie de ce spectacle est d’avoir su contrebalancer les visions effroyables des conséquences des radiations nucléaires sur un être humain par une dévotion amoureuse sans limite. » – Reg’Arts

– « Sans aucun pathos, avec une émotion retenue et lumineuse, la comédienne distille les informations réalistes sur la mort lente et horrible tout en faisant sans cesse entendre l’amour qui l’habite. » –  Telerama

– « Le récit mémoriel clair et limpide, mais extrêmement violent et bouleversant par cela-même, est porté avec sobriété et justesse par Coralie Emilion-Languille sous la direction de Laure Roussel. » – Froggy’sDelight

 

SurLesCendresEnAvant Pierre Notte

Sur les cendres en avant : la grande fête macabre de Pierre Notte

Sur les cendres en avant – Spectacle vu le 20 avril 2016
A l’affiche du Théâtre du Rond-Point jusqu’au 14 mai 2016
Texte, musique et mise en scène : Pierre Notte
Avec : Juliette Coulon, Blanche Leleu, Chloé Olivères, Elsa Rozenknop
Au piano : Donia Berriri

« Une grande fête macabre et joyeuse sur la question du voisinage »C’est en ces termes que Pierre Notte résume son dernier spectacle.

En cette fin avril 2016, à l’heure où Paris est gris, triste et froid, il est un endroit où se ressourcer et reprendre espoir. Oublier ses tracas le temps d’une parenthèse (en)-chantée… Rendez-vous au Théâtre du Rond-Point, salle Jean Tardieu. Ne soyez pas effrayé par les gravats et décombres qui jonchent la partie droite de la scène. De ces débris, de ces ruines, de ces cendres naîtront des trésors.

Pour raconter un drame de voisinage, Pierre Notte convie sur scène quatre femmes plus ou moins cabossées par la vie. D’abord, il y a Mademoiselle Rose, celle qui reste assise au milieu de ses meubles calcinés. Celle qui n’a que ses jumeaux à la bouche, mais de jumeaux point de trace. Celle qui feint d’ignorer que la cloison a brûlé. Parce qu’elle serait contrainte d’adresser la parole à sa prostituée de voisine. Il y a donc aussi Macha, la putain, qui n’a trouvé d’autre moyen pour subvenir aux besoins de sa sœur Nina. Nina, l’adolescente rebelle en mal de figure paternelle. Nina qui cherche de façon quasi obsessionnelle son épluche-légumes. Nina qui veut de jolies jambes fines de danseuse.
Et puis, surgie sans crier gare et armée jusqu’aux dents, il y a cette femme trompée, jalouse, prête à tout pour sauver son honneur et récupérer son homme.

 

Sur les cendres en avant_2
© Giovanni Cittadini Cesi

Comment ces quatre destins brisés, désespérés parviendront-ils à former un quatuor aussi harmonieux ?
Simplement, l’air de rien, sur des airs spontanés et faciles.
En chansons, en ritournelles, en rengaines et leïtmotivs.
Naturellement, grâce à la poésie instinctive de Pierre Notte qui a su créer cet objet théâtral drôle, tendre, grinçant, léger, pétillant et joliment optimiste.

Au Rond-Point, jusqu’au 14 mai ce ne sont pas les cendres qui vous réchaufferont le coeur, mais les airs d’une truculente comédie de voisinage :

1 – Pierre Notte souhaitait contrebalancer l’aspect très simple et quotidien de l’écriture par la musique et la chanson : pari gagné !
2 – Les quatre comédiennes sont toujours justes, le chant n’altérant pas leur jeu : challenge relevé !
3 – Au final, on sort léger, optimiste, joyeux et réchauffé : soirée gagnée !

 

Pierre_Notte_portrait

Interview de Pierre Notte

Interview de Pierre Notte, auteur, compositeur, metteur en scène et comédien – 15 avril 2016
Au sujet de son spectacle Sur les cendres en avant à l’affiche du Théâtre du Rond-Point jusqu’au 14 mai 2016, puis en tournée

 

« Je crois que j’ai commencé à écrire précisément le jour où j’ai compris que j’avais des difficultés terribles à lire… »

Actuellement à l’affiche du Théâtre du Rond-Point avec sa dernière création, Sur les cendres en avant, un spectacle qu’il a écrit, mis en scène et pour lequel il a composé musiques et chansons, Pierre Notte est un « artiste complet ».

Première casquette – celle qui « coiffe » elle-même toutes les autres : Pierre Notte est auteur. Auteur par nécessité, « auteur parce qu’il ne pourrait pas vivre autrement » , auteur parce que « tout est de l’ordre de l’écriture, toujours » . Un auteur qui écrit partout, tout le temps, n’importe où… Mais pas n’importe quoi !

Ses autres casquettes découlent nécessairement et naturellement de l’écriture. La mise en scène, la composition musicale, l’organisation de l’espace sur un plateau, le travail scénique avec les comédiens et les équipes techniques ne sont que des outils. Des outils qu’il manie non sans un certain talent. Des outils aiguisés et affûtés par d’autres qualités, telles que justesse, précision, bienveillance, humilité, poésie, hauteur de vue et… amour des artistes.

Si ses textes tournent autour de certaines thématiques qui l’obnubilent (l’isolement, la place de l’individu au sein de la collectivité, le vivre-ensemble, la question de la monstruosité) Pierre Notte se renouvelle sans cesse dans la forme : de duos en pièces chorales, de contes en pièces chantées, il évoque un roman en préparation…

Ce qu’il préfère faire dans la vie : mettre en scène un texte qui n’est pas un des siens (comme récemment La Noce de Jean-Luc Lagarde). « Je monte mes textes parce que je veux qu’ils existent ». Et cependant de nombreux metteurs en scène, français ou étrangers se sont emparés de ses œuvres. Permettant ainsi des rencontres assez exceptionnelles. Brice Hillairet (qui va monter Ma folle otarie à Avignon cet été), Anne-Laure Liégeois, Jean-Claude Cotillard, Noémie Rozenblat, Valéry Warnotte… ils sont de plus en plus nombreux à être touchés par son univers. Et nous avec.


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Revue de presse du 30 mars 2016 : La Musica-la Musica deuxième, Le syndrome de Cassandre et Le portrait de Dorian Gray

 

 

1. La Musica, la Musica deuxième, les deux pièces de Marguerite Duras réunies sur la scène du Vieux-Colombier :

– « Anatoli Vassiliev a choisi de présenter les deux textes à la suite, en un exercice étourdissant pour les comédiens mais parfois fastidieux pour le spectateur. » – Le JDD

– « Le couple est composé de deux comédiens magnifiques : Thierry Hancisse, séducteur brisé au pouvoir intact, troublant, pervers, face à une Florence Viala sublime de féminité, de force et de jeu, jetant sa gangue comme une robe d’une autre heure. » – Froggy’s Delight

– « Les acteurs – Thierry Hancisse et Florence Viala – et se débrouillent comme ils peuvent pour donner vie à l’ultime création désincarnée du prétentieux gourou de la scène moscovite. » – Telerama

– « Les acteurs magnétiques, touchés par la grâce, désossent cet éternel retour de l’amour, sans hostilité, ni rivalité, mais comme s’ils tâchaient de se consoler. » Un fauteuil pour l’orchestre

– « La prouesse des comédiens, immenses Florence Viala toute en légèreté facétieuse et Thierry Hancisse, totalement écorché, tient dans ces changements abrupts de registres et dans la manière incroyable qu’ils ont de bouger, bousculer constamment les lignes. » – Toute la Culture

– « La critique sera, est déjà, divisée. Mais il ne fait aucun doute que ce spectacle sans pareil entrera dans la légende du Vieux-Colombier. » – Mediapart

– Interview d’Anatoli Vassiliev pour La Terrasse

 

2. La magiclown Yann Frisch est actuellement sur la scène du Rond-Point avec la tournée de son spectacle Le syndrome de Cassandre :

– « De la magie et de l’art du clown, Yann Frisch propose une synthèse inédite et subversive qui, derrière son comique keatonien nous renvoie à de vraies interrogations. » – France TV Info

– « Le Syndrome de Cassandre est un spectacle fou, et vraiment, l’une des plus belles et drôles choses qu’on puisse voir. » – Un fauteuil pour l’orchestre

– « Il manipule les objets, leur fait dire des histoires – à ne pas mettre entre toutes les oreilles. » – La Terrasse

– « Au-delà de la démonstration de talent, c’est un véritable travail d’auteur qui sous-tend cette création. En effet, l’artiste revient sur la condition du clown dont l’existence n’a d’épaisseur que dans le regard de cet autre, le public. » – Les trois coups

– « Quand la personne a un bras plus grand que l’autre, forcément elle peut pas applaudir. » – Les 5 pièces

 

3. Encore quelques jours pour aller applaudir Arnaud Denis dans  Le portrait de Dorian Gray au Lucernaire… avant la reprise à la Comédie des Champs-Elysées :

– « Thomas Le Douarec est depuis des années fasciné par ce livre, par cette histoire, par ce personnage. C’est la cinquième fois qu’il propose une version scénique du Portrait de Dorian Gray. » – Le Figaro

– « Arnaud Denis incarne Dorian. Le comédien qu’on avait déjà pu voir dans un autre texte d’Oscar Wilde (« L’importance d’être sérieux ») est ici un fabuleux Dorian Gray, effectuant un remarquable parcours pour ce rôle, de la débauche à la rédemption. » – Froggy’s Delight

– « Interprété par un Arnaud Denis velléitaire et parfaitement candide, ce Dorian Gray intrigue et séduit. » – Publik’Art

– « Thomas Le Douarec et sa belle équipe signent là un spectacle aussi séduisant que l’était Dorian Gray pour ceux qu’il rencontrait. » – Marianne

– « Thomas Le Douarec a réussi une adaptation absolument parfaite, avec un choix de répliques brillantes, drôles et bien enlevées. » – Reg’Arts

– « On rit beaucoup. Le Douarec épouse dans un personnage haut en couleurs, magnifiquement élégant et so british la joyeuse misogynie, l’insensibilité païenne et le réjouissant libertinage de Harry/Wilde. » – Toute la Culture

 


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Revue de presse du 23 mars 2016 : Splendid’s, Par-delà les marronniers et Phèdre(s)

 

 

1. Arthur Nauzyciel présente au Théâtre de la Colline Splendid’s, la pièce de Jean Genêt qu’il avait créée au CDN d’Orléans en janvier 2014 :

– « Un spectacle splendide, d’une beauté vénéneuse et rêveuse, qui ouvre les chambres les plus secrètes de l’auteur du Journal du voleur. » – Le Monde

– « Un coup de poker où Arthur Nauzyciel ramasse la mise en montant la pièce en anglais pour qu’on la découvre avec des surtitres comme un thriller visionné en VO. » – Les Inrocks

– « Les comédiens flottent, dansent, évoluent parfois au ralenti -telles des statues animées. » – Les Echos

– « Majoritairement dite en langue anglaise, la pièce acquiert de ce fait une dimension plus vaste. Sa vraie dimension, sans doute. » – L’Express

– « En projetant en ouverture de sa mise en scène de Splendid’s le court-métrage de Genet, Un chant d’amour, Arthur Nauzyciel installe la pièce dans le flottement délibérément indécis du fantasme. » – Libération

– « Une étonnante douceur (prolongée par les lentes mélodies de jazz sirupeux et la voix archimusicale de Jeanne Moreau diffusée à la radio), un flottement lunaire, une intimité feutrée, une distance rêveuse font la particularité du beau et délicat geste artistique d’Arthur Nauzyciel. » – Toute la Culture

– Interview d’Arthur Nauzyciel pour La Terrasse

 

2. La nouvelle création de Jean-Michel Ribes est à découvrir au Théâtre du Rond-Point, sous le titre énigmatique Par-delà les marronniers :

– « Ce spectacle haut en couleurs propose de redécouvrir trois écrivains fous, portés par les talentueux Maxime d’Aboville, Michel Fau et Hervé Laissïnce . » – France TV Info

– « Sur le papier, il y a de quoi se réjouir. Les trois dandys fracassés dont il est question ici sont un sujet en or. » – Le Monde

– « La revue est une bonne idée, car elle met du sucre glace et du glamour sur l’amer et la mort, mais elle noie un peu le poisson. » – L’Express

– « Ribes veut faire résonner un rire de résistance. La résistance est bien présente, mais le rire est trop rare. » – Les Echos

– « Dans de superbes costumes et amusants décors, Par-delà les marronniers est une baudelairienne autant que dadaïste invitation au voyage. » – Telerama

– Interview de Jean-Michel Ribes pour La Terrasse

 

3. Isabelle Huppert brûle de nouveau les planches du Théâtre de l’Odéon dans Phèdre(s) de Krzysztof Warlikowski :

– « Krzysztof Warlikowski a tenu sa folle promesse. Son Phèdre(s) à l’affiche de l’Odéon est un bien, un voyage épique, rock et provoc’. » – Les Echos

« Avouons-le, à moins de se plonger pendant quelques jours dans des textes, des explications, des analyses, on est bien incapable de comprendre ce que veut nous dire Warlikowski. » – Le Figaro

– « Qui peut, dans la même soirée, impressionner avec Wajdi Mouawad, déchirer avec Sarah Kane, appeler des larmes avec Racine, et faire rire avec J. M. Coetzee ? Isabelle Huppert. » – Le Monde

– « C’est pour Isabelle Huppert, exceptionnelle, phénoménale, qu’il faut aller voir ce très long spectacle compliqué, sophistiqué et prétentieux sur le désir, les interdits du désir, ses abîmes, ses fureurs, ses douleurs. » – Telerama

– « We may know more about Huppert’s range as an actress than we do about Phaedra by the end, but it’s a worthwhile journey. » – Financial Times

– « Isabelle Huppert magnétise son auditoire par un talent hors norme, d’une sobriété et d’une fluidité confondantes. » – Artistik Rezo

– Interview d’Isabelle Huppert pour Europe 1